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Accueil du site > Actualités > Médias > Rencontre avec Chloé, l’héroïne de « Profilage » sur TF1

Rencontre avec Chloé, l’héroïne de « Profilage » sur TF1

9 Courts-métrages, 11 films de cinéma, 3 télévision, 4 pièces de théâtre : voici résumés les 10 ans de carrière de celle qui, depuis 2009 et 3 saisons, est Chloé Saint Laurent, cette étrange psychologue-criminologue dans la série de TF1 « Profilage ». Odile Vuillemin, 36 ans, 1,68m, un père ingénieur, une mère au foyer, 4 sœurs, a vécu 15 ans à Metz avant de poursuivre ses études à Paris et d'embrasser par hasard la carrière de comédienne. Rencontre dans un gîte rural, au saut du lit, à l'occasion d'un bref et récent passage en Moselle, le département de son adolescence, séjour au cours duquel elle a été la marraine du Téléthon.

Quelle est votre actualité ?

D'abord, dans quelques semaines, la sortie de mon 11ème long métrage, « Furax », un film de Nathan George, dans lequel je joue le rôle de « Maman ». Et, surtout, le tournage de la 4ème saison de « Profilage » jusqu'en avril. Actuellement, les épisodes 7 et 8 sur les 12 de la série. A plus long terme, un film, à l'été 2013, avec Nicolas Bedos et un projet de pièce de théâtre.

Pour « Profilage », comment s'est déroulé le casting ?

D'abord, c'était ma première série télé. Après le rôle principal dans « Double face » en 2007 pour France 3 et « Xanadu » en 2011 pour Arte. C'est ma 3ème télé avec TF 1 et « Profilage ». Mon agent m'a dit que j'avais des essais pour le rôle principal dans cette série. Je suis allée à ce casting, en ayant vraiment bossé mon personnage mais détendue, car persuadée que que je ne serais pas prise ne correspondant pas aux critères de TF1. C'est un milieu qui catalogue énormément. Physiquement, je suis atypique ; du coup, je ne correspondais pas au standard normalisé de beauté et je ne rentrais pas à cette idée que je devais plaire à tout le monde. Même dans le cinéma, on est dans une société d'uniformisation qui aime bien le nivellement. On m'a déjà dit que je dérangeais mais je suis dans ma normalité à moi.

Comment se déroulent les journées de tournage ?

Sur une série, on travaille toute l'année. J'ai peu de temps pour me reposer. Je me lève à 5 heures et je rentre chez moi à 21 heures. Ce n'est pas, contrairement à ce que l'on croit, « sexe, drogue et rock'n roll ». Je n'ai pas le temps de faire la fête. La vie privée est un peu sacrifiée. Mais, je préfère qu'on me propose de jolis rôles plutôt que d'avoir l'impression d'être connue à cause de photos parues dans « Voici ».

Quel est le rôle de votre agence ?

Quand un projet de tournage, cinéma ou télévision, se monte, un directeur de casting appelle les agences spécialisées en précisant les caractéristiques détaillées des personnages recherchés. Celles-ci proposent alors les comédiens correspondant au rôle. Ensuite, casting vu par les chaînes, la production, les réalisateurs. Cela marche ou pas. Souvent, sans agent, il y a peu de chance d’accéder à un casting. Je suis « drivée » par Anne Laforestrie, à l'agence « Agent Agitateur », qui existe depuis 7 ans et gère une centaine de comédiens dont Jean-François Stévenin ou Linda Hardy, mais aussi des réalisateurs et des scénaristes. Le rôle d'une agence est de construire : mener une carrière, se faire connaître, le réseau, gérer l'image, presse, recherche et choix des projets. C'est un travail complet, une véritable entreprise de coaching. Mon agent m'a vraiment aidé à grandir : gérer les crises sur un plateau, apprendre à se positionner...à la limite du psy. Comédien, c'est jouer mais aussi gérer l'image, les relations avec la production, le public, la chaîne.

Tout cela ne s'apprend pas dans les cours de comédie. Les rapports comédien/réalisateur sont particuliers : on est leur marionnette. On rencontre des réalisateurs caractériels ou manipulateurs pervers. Il faut avoir du caractère.

Y a-t-il, après une série, le risque d'être cataloguée ?

Franchement, je ne m'attendais pas à me retrouver un jour l'héroïne d'une série en prime-time sur TF1. J'avais peur. Mais, en fait, non. Voici quelques années, oui. Voyez Véronique Genest/Julie Lescaut. Je suis arrivée au bon moment quand les séries commençaient à se développer en France. Les gens du cinéma m'ont dit que j'avais fait une très belle interprétation de Chloé Saint Laurent. Ce personnage est tellement extrême qu'on ne peut pas m'associer à lui. Aujourd'hui, les mentalités ont changé. J'ai fait des choses très différentes donc on ne peut pas me cataloguer. Faire de la télévision, ce n'est pas bien, disait-on : ce sectarisme tend à disparaître.

Cinéma, télévision, théâtre, avez-vous une préférence ?

Ce n'est pas tout à fait le même travail. Le théâtre, c'est le public en direct, la scène, c'est super. Au cinéma, on a vraiment le temps de travailler. Quant à la télévision, on y tourne 3 fois plus vite, on apprend dans l'urgence.

Jouer la comédie a-t-il été un rêve d'enfant ?

Absolument pas. Quand, à l'adolescence, mon père m'avait suggéré de mettre toute mon imagination débordante au service de quelque chose d'utile comme le théâtre, je lui avais répondu, surtout pas. Après mon bac, mention bien, il avait estimé que je n'étais pas prête à voler de mes propres ailes. J'ai donc fait une année de Prépa-HEC...pour grandir. Voulant être ethnologue, je suis partie de Metz à Paris pour faire de la sociologie. L'envie de théâtre est venue par hasard. Ensuite, c'est devenu vital. Je n'ai aucune explication rationnelle. J'ai pris des cours, en « loisir-adultes », le samedi, au cours Simon. La directrice m'a alors incitée à suivre la formation professionnelle. En année de licence, j'avais mes cours de théâtre à temps plein, des cours de chant, de chinois et de tahitien, je travaillais en même temps chez « Séphora » pour les payer. Ne pouvant tout faire, j'ai tout arrêté pour le théâtre. J'ai débuté, en 2001, au cinéma avec « Doux amour des hommes » de Jean-Paul Civeyrac ; puis théâtre, à nouveau cinéma ; et, en 2009, « Profilage ». J'ai alterné films d'auteurs et cinéma commercial comme « Podium » de Yann Moix dans lequel je faisais une « claudette ».

Avez-vous déjà été au chômage ?

J'ai été au RMI. De 2004 à 2007, rien . J'ai pensé arrêter. C'est un métier très aléatoire : on dépend du choix des autres.

Des projets ?

Je retournerais bien au cinéma mais je n'ai pas de préférence. Cela dépend de la rencontre avec un personnage, comédie ou drame. J'ai déjà refusé des scénarios à cause du personnage. Le fait de pouvoir choisir un rôle est un luxe qui vient de la renommée. En début de carrière, on prend ce que l'on propose.

Après 10 ans de carrière, quels conseils pourriez-vous donner ?

Il faut une grosse part d'inconscience. Ensuite, être très patient. Il faut avoir très envie et ne pas le faire uniquement pour être connu. En me retournant, je ne pense pas que je le referais.

Propos recueillis par Jean-Marie Mathé

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odile Vuillemin, au saut du lit

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