Robert Ménard : acte II ou méthode pour promouvoir un livre
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Le chroniqueur enchaîne les plateaux, invective ses confrères et bouscule les « censeurs ». « Les bien pensants » contre lesquels il est entré en guerre ou en campagne, on ne sait plus. A quelques jours de la parution de son livre, « Vive Le Pen », ouvrage co-écrit avec Emmanuelle Duverger, son épouse…la tension monte.
Robert Ménard est aux médias, ce que le FN est à « l’establishment ». Un phénomène incontournable… et qui fait vendre. Il n’est pas question de faire le procès de cet homme aux accents « voltairiens. » Qui, dans un passé pas si lointain, se revendiquait à gauche. Encore moins de vouloir « l’éduquer » à l’aune d’un abécédaire dont il conteste, aujourd’hui, l’hégémonie, la véracité, le contenu…l’universalité.
Il répète à l’envi, à longueur d’antenne que la liberté d’expression est condamnée par des « journalistes juges », en mal de camisole, de tribunaux. Des intellectuels nourris au sein « du progressisme ». Des « viguiers » « omniscients », moralistes en herbe. Soit !
Faisons remarquer au plaignant, au cas où il ne l’aurait pas vu… et n’en déplaise à son sens aigu de l’injustice, que ces « adversaires » font la promotion de son livre… Grimaces de l’histoire !
Ses « contradicteurs » – au pouvoir limité-, en lui donnant un droit de réponse et, au risque de s’aliéner quelques auditeurs, défendent sa liberté d’expression, objet du scandale. Il n’échappe à personne…non plus, que le système ne l’a pas excommunié, ni licencié pour « faute grave »… que l’on sache.
Au lieu de se sentir malmené par des plumes « arrogantes », « l’ex reporter engagé » devrait nuancer ses propos… raison garder. Et accepter la critique quand elle est pertinente, subtile. Publier un livre le 21 avril n’est pas anodin. Sauf si l’auteur veut conjurer le sort. Mais qu’il le dise !
Loin de signifier une conversion frontiste – il en a le droit-, le choix de cette date est, néanmoins, révélateur d’une démarche à minima. D’un goût certain pour la provocation, la confusion des registres. Une posture qu’il devrait assumer. Mais l’éditorialiste préfère déplacer l’épicentre de la controverse, retourner le propos, pour s’en prendre à « la pensée unique », objet de toutes les flagellations, de toutes les attaques. Une tradition aux présidentielles.
La démocratie médiatique souffrirait-elle d’une indignation sélective ? Deux poids, deux mesures ? Certainement et elle n’a pas attendu le contempteur d’i>TELE pour s’en plaindre.
Mais se faire le porte-parole « d’un discours décomplexé », pour le seul plaisir de l’objection-la reconnaissance- et en découdre avec un « milieu » qu’il n’aime pas, qui ne l’a jamais adoubé et vis à vis duquel, il nourrit une rancune sans bornes… il y a comme une odeur de brûlé. Il est dangereux de se faire passer pour le Galilée de la contre-pensée. Le chaland, l’écrivain laborieux, grâce au talent du « réfractaire », connaissent, maintenant, le mode d’emploi pour doper des ventes… sortir de l’ombre :
1/Occuper l’espace et se faire passer pour une victime – les deux sont possibles, la preuve-
2/ Dénoncer une liberté de pensée au rabais
3/ Racketter Marine Le Pen
4/ Se revendiquer du peuple, après avoir cogné sur l’élite.
Faire mal au système, c’est la seule façon de le pérenniser… à défaut de l’aimer. Pendant ce temps, Robert Ménard, « l’ostracisé », souffle sur les braises… distribue les bons points, contrepartie naturelle de la démocratie !
Voir les vidéos :
Edwy Plenel donne des leçons de journalisme à Robert Ménard
Lire aussi : Robert Ménard, les dessous de l’affaire
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