Selon les sénateurs, le Web n’existe pas !
S’il est un terme impropre pour définir la nouvelle loi sur l’audiovisuel, c’est bien celui qui a été choisi par le gouvernement et les sénateurs : la « télévision du futur ».
J’ai eu beau chercher, je n’ai rien
trouvé, dans ce projet de loi, par exemple, sur la télévision sur Internet. Or la lecture quotidienne des journaux aurait dû inciter
nos hauts représentants à tenter d’imaginer ce que
seront demain YouTube et DailyMotion, pour peu que les sénateurs
en aient entendu parler. Deux sites qui seront peut-être le point de départ d’une télévision à la demande qui remplacera tout ou partie de la télévision linéaire. Il est clair, au moins ici, que l’on ne
peut plus tenter d’organiser la télévision du futur
sans y intégrer le Web et toutes ses composantes
Pour le lecteur critique que je suis, je n’ai vu dans le catalogue d’articles, qui est aujourd’hui transmis à l’Assemblée nationale, qu’une suite de déclarations d’intention destinées à défendre des intérêts privés existants : ceux des sociétés d’auteurs, ceux des groupes de producteurs en tous genres, ceux des opérateurs de télévision privées, ceux des grands groupes de télécommunication. Je n’y ai rien trouvé qui puisse, d’une façon ou d’une autre, donner satisfaction « aux gens ». Je dois dire en plus que je n’ai pas perçu l’armature de la modernité qui, si nos gouvernants prévoyaient, aurait dû marquer ce texte.
Et immédiatement, tous les lobbies et défenseurs d’intérêt précités se sont précipités pour remercier. C’est bien la preuve qu’il n’y a rien de nouveau.
Le terme de petite loi est donc selon moi parfaitement approprié à ce texte sans perspective autre que marchande.
A vrai dire, on ne peut que se féliciter de ce défaut de perception de la part du législateur. Chacun sait que des échéances approchent. On s’étonne que, dans ces conditions, une loi, qui devrait préfigurer la « télévision du futur », soit présentée en urgence, de façon à éviter les navettes, pour être promulguée au cours du premier trimestre 2007.
Il est trop tard pour se contenter de suivre des préceptes qui seront déjà caducs lorsqu’ils entreront en vigueur. Le Web citoyen envahit tout : alors pourquoi pas un grand espace de réflexion collaborative sur un sujet qui concerne tous les Français ?
Pourquoi n’envisagerions-nous pas nous-mêmes de rédiger le texte de loi sur la télévision du futur ?
La télévision publique doit-elle conserver le même périmètre ? France 3 peut-elle être une syndication de sociétés régionales ?
La télévision publique doit-elle avoir des quotas de productions individuelles à diffuser, comme il y a aujourd’hui des quotas d’oeuvres de création ?
Le service public doit-il être présent sur tous les supports ? Gratuit ? Payant ?
Quid d’un portail d’informations en continu et multitlingues, avec du texte, du sons et des images fabriqués par toutes les rédactions publiques ?
Pour ne pas mourir idiot, je souhaite
ouvrir une réflexion collective sur ce sujet, sur mon blog :
( http://yves.loiseau.free.fr/blog/index.php), où vous êtes les bienvenus. La discussion à l’Assemblée nationale est prévue en janvier.
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