Si la balle est dans le camp du Conseil Constitutionnel (2)
Voici quelques commentaires sur les contenus médiatiques télévisés de ces derniers jours :
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On croît volontiers David Pujadas.
Même si les Zemmour et Nauleau (très Eric en diable) ont descendu en flèche le style de son dernier livre, ce n’est pas grave puisque ce n’était pas la question. La vedette du 20 heures a pris sa plume pour expliquer naïvement que les rédactions ne se laissent rien dicter ni des questions à poser ni des sujets à traiter. On le croît et c’est justement ce qui peut inquiéter. L’autocensure, fût-elle inconsciente, ne sert pas plus la démocratie que ne le font les manquements à la déontologie journalistique. Elle serait même la pire des censures qui soit.
Les rôles de faux kamikazes arborant un brin de provocation sont à la mode.
Qui n’a pas remarqué que certains sont plus autorisés que d’autres à servir cette parodie qui consiste à lancer habilement la polémique pour mieux se donner les moyens de la désamorcer ? Dommage que faute d’être entendus, les cartes plus ou moins blanches données à des Calvi, Barbier et autres Zemmour n’en font même pas les fous du roi qu’ils pourraient être. Car il faut reconnaître qu’ils sont presque parfaits dans les rôles qui leur sont dévolus, avec leurs coups de pied dans la fourmilière à la catcheur, leur technique bien rôdée des contres feux que l’on allume pour mieux circonscrire ce qui heurte et enflamme l’opinion. Barbier aurait-il un sauf conduit spécial pour parler d’un lieu intemporel et désinvolte comme il le fait et délivrer les quelques remontrances attendues à l’impétrant pour s’appliquer, au final, au non dit de l’absolution ou à celui de la banalisation ? Toutes ces recettes de basse cuisine médiatique ne trompent plus le lecteur ou le spectateur avertis.
Pour être à la bourse en temps réel.
Il reste bien assez à la démocratie que des officines médiatiques privées puissent recevoir des spectateurs qui auraient besoin de savoir comment le gouvernement actuel fait tout ce qu’il faut pour sauver les Français et sortir l’Europe et le Monde entier de la crise actuelle. Ils peuvent trouver çà sur LCI dont les journalistes devraient obtenir l’oscar des meilleurs cireurs de pompes pour leur action quotidienne de dédouanement des consciences qui en auraient besoin. Après la chute boursière vertigineuse de 2008, certains trouveront peut-être que l’avantage d’y suivre en direct, depuis son fauteuil et sans se fatiguer, l’évolution de leurs affaires compense mal, depuis un certain temps, les désavantages d’y voir, en temps réel mais trop souvent, l’index boursier du CAC 40 virer au rouge.
En guise d’apaisement, ils y trouveront des analyses économiques, et des conseils techniques de gestion de porte feuille boursier et de patrimoine ainsi que les commentaires édulcorés d’une actualité qui ne tirera au commentateur ou à la charmante commentatrice, que quelques froncements de sourcils tout au plus. Ils y trouveront aussi le moyen de se faire quelques frayeurs avec la retransmission en direct des envolées revendicatives d’un Mélenchon ne mâchant pas ses mots et dont on coupera le sifflet au cas où ses propos commenceraient à devenir convaincants.
Y trouveront-ils quelque chose de l’ordre du soulagement si un ancien professeur d’histoire décomplexé de l’équipe gouvernementale réserve à ses « zélecteurs » les quelques détails de sa vie privée qu’il fallait rendre publics et confiait l’exclusivité de l’opus de ses préférences sexuelles à la télévision publique plutôt qu’en chaire, dans leur propres studios où devant l’Assemblée Nationale ?
Des doutes commencent à assaillir certains députés de la majorité.
Débordés par un chef de file qu’ils n’arrivent plus à contenir, rien des causes de la crise n’est véritablement analysé par les politiques appelés à voter quantité de réformes à la hâte. Quels sont les journalistes à l’esprit suffisamment indépendant qui osent poser tout haut cette question qui hante beaucoup de français : Combien de temps encore l’Assemblée Nationale va-t-elle laisser le chef de l’état actuel (qui veut tout et fait tout par lui-même) continuer avec cette idée ridicule que la France serait dans un état si lamentable qu’il faudrait tout réformer à toute vitesse alors que la conjoncture actuelle montre que les français, ces petits épargnants sages et solidaires seraient moins touchés par la crise ?
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