Stéphane Guillon dégaine, Philippe Val astique la grille de rentrée

La saillie du patron de France Inter a fait réagir Stéphane Guillon qui lui a adressé en retour une chronique bien sentie le lundi 11 janvier.
Depuis, l’affaire en était restée là, Hees déclarant au passage qu’il ne tient pas rigueur à Guillon - même s’il estime qu’il devrait se renouveler un peu - et rappelle qu’on n’est pas aussi libre sur Europe1. Il en profite aussi, c’est son rôle, pour défendre Val. Bref, le big boss calme le jeu. Mais pas Val qui vient de qualifier d’inacceptable la chronique de Guillon, relançant du même coup la polémique trop vite éteinte selon lui.
Ce qui ne relève de la cuisine interne est en train de se transformer en polémique pénible, mais révélatrice de l’ambiance délétère qui règne dans l’audiovisuel public en ce moment et de la mainmise de Sarkozy sur celui-ci. Après avoir casé des hommes à lui, il s’agit que ces derniers appliquent son programme.
Face à la société des journalistes (SDJ) de la station, Val, souligne le Figaro, s’en est pris vivement à la chronique et au chroniqueur : « Stéphane Guillon a privatisé l’antenne à deux jours de la première de son spectacle et je trouve ça inacceptable » (communiqué de la SDJ). Le directeur de la chaîne trouve également « odieux » que Stéphane Guillon « aille dire dans la presse qu’il est garant de la liberté d’expression à France Inter (…) C’est nous, collectivement, qui sommes garants de cette liberté ».
Le communiqué de la SDJ rapporte encore ces propos de l’ancien ami de Patrick Font : « Il est faux de dire que j’ai été nommé par l’Elysée, j’ai été nommé par Jean-Luc Hees qui a obtenu des garanties avant d’accepter ». Il rappelle aussi qu’il n’a « pas touché un cheveu » du chroniqueur et que l’éditorialiste Thomas Legrand n’est « pas précisément sarkozyste ».
Val qu’on peut qualifier de tous les noms d’oiseau, n’est cependant pas un imbécile. Méprisant il a déclaré à la SDJ qu’il n’a « pas envie de toucher à Guillon, de mettre les mains là dedans ».
Le scénario esquissé par le chroniqueur est le plus plausible, même si Val dément vouloir changer 30% de la grille lors de la prochaine rentrée la SDJ ne se fait pas d’illusion sur la prochaine nomination de Renaud Dély au service politique.
Ce dernier, écrit Grégory Rzepski sur le site Acrimed « a publié en 2006 un livre intitulé Les Tabous de la gauche (Ed. Bourrin) qui vise à ’dépoussiérer le logiciel socialiste’ et à permettre à la gauche de ’rompre avec le mythe de la rupture’ ». Voilà qui promet de beaux changements dans la station. La SDJ a beau dire à Val que la station a plutôt besoin de journalistes de terrain, Philippe Val lui, n’en démord pas.
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