Validation des sources sur Internet
Incriminé sur un blog au sujet de Megaglobe, je m’apprêtais à faire un droit de réponse. Vu le niveau des propos tenus sur ce blog (que je n’ose même pas citer ici), j’ai décidé d’ignorer, de ne pas perdre de temps à polémiquer et de me convaincre que les internautes sauront juger par eux-mêmes. Dans le cas cité ici, l’auteur des propos diffamants n’a pas jugé bon d’ouvrir ses billets aux commentaires et donc d’offrir aux gens qu’il accuse la possibilité de répondre, de peur sans doute qu’ils rétablissent la vérité...
Mais revenons plutôt à notre sujet ; les internautes savent-ils juger par eux-mêmes de la pertinence d’une source ? Et comment peut-on les aider à valider une source ? Il est important de rappeler que sur Internet, n’importe qui peut dire n’importe quoi, se créer une expertise, etc. Un grand nombre d’internautes ne s’attachent qu’à l’ergonomie d’une page et des moteurs de recherche pour juger de sa pertinence. Rappelons aussi que les moteurs de recherche donnent dans leurs résultats les pages qui « crient le plus fort » et non pas les plus pertinentes. « Pertinente » au sens d’un moteur de recherche signifie qui répète plusieurs fois le même mot-clé à des endroits différents de la page. [Modérons ces propos par la qualité de certains algorithmes de moteurs qui prennent en compte la qualité et la quantité des liens pertinents pointant vers une page : plus une page parlant d’un sujet a de liens pointant vers elle et provenant de pages de référence sur ce sujet, mieux elle sera référencée.] Il convient donc à l’internaute de faire appel à son sens critique et d’analyser la source d’information avant de s’intéresser au contenu de l’information qu’il diffuse.
Il me paraît en effet tout d’abord primordial de distinguer l’information de son auteur. Nous nous attacherons donc dans un premier temps à analyser la pertinence d’une source avant de juger le contenu de son information. Ainsi on peut éviter les remarques du type : « C’est vrai, je l’ai lu sur Wikipédia ! »
- Une première analyse du site permettra de collecter quelques informations sur l’auteur ; les pages intitulées « l’équipe », « qui sommes nous ? », « l’auteur », « recrutement » seront alors à lire avec précaution... et prudence. En effet, dans un cas vicieux de quelqu’un qui voudrait se créer son expertise, il pourra dire dans ces pages tout ce qu’il veut et s’inventer un curriculum vitae. Il conviendra donc de recouper ces informations. L’exemple cité ce matin d’un bloggeur qui ne daigne même pas se présenter sur son propre blog en dit long sur la teneur de ses propos...
- Les Whois permettront de savoir qui se cache derrière le nom de domaine et de vérifier les informations précédemment collectées ; l’Afnic pour les extensions en .fr et Networksolutions pour les extensions génériques. D’autres whois permettront des recherches avancées ou inverses : www.whois.sc, www.indom.net, www.webhosting.info
- Ensuite on regardera si l’auteur est reconnu par ses pairs. On recherchera alors si les sites de référence sur le sujet citent le site à analyser, puis on étudiera la teneur des propos évoqués à son sujet. Pour trouver les pages qui pointent un lien hypertexte vers un site, on utilisera sur les principaux moteurs de recherche (Google, Yahoo, Exalead, MSN) l’attribut « link » de la façon suivante : link :http://fjb.blogs.com pour trouver par exemple toutes les pages qui pointent vers mon blog.
Dans le cas particulier d’un blog, on regardera tout particulièrement son blogroll (ses sources d’informations), les commentaires, et les trackbacks (liens d’autres blogs vers ses billets).
Dans le cas particulier de Wikipédia on peut connaître l’adresse IP (ou le pseudo s’il est inscrit) de l’auteur de l’article ou de la contribution. Un whois permettra éventuellement de connaître le nom en clair de l’organisme qui se cache derrière ce numéro. L’encyclopédie libre propose même en cliquant sur l’adresse IP de connaître toutes les contributions de cet auteur, ou plus exactement émanant de cette adresse IP.
Une fois cette analyse nécessaire faite sur l’auteur, on pourra (seulement après) s’intéresser à l’information. Cette démarche peut s’avérer fastidieuse, mais, après tout ne fait-on pas déjà cela dans "la vraie vie" ? Si vous tombez sur un article dans un journal, vous allez d’abord lire la description de l’auteur, sur un livre vous vous intéresserez d’abord à la biographie de l’auteur en quatrième de couverture, etc.
Alors pourquoi changer ses habitudes sur Internet ? Internet n’est qu’à l’image de la "vraie vie", il faut donc conserver ses habitudes (lorsqu’elles sont bonnes !).
9 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON