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Vers un « individualisme en réseaux »

Liberalityorg Contrairement à ce que prétendent certains, le temps passé sur l’Internet n’affecte pas nos relations personnelles. Au contraire. C’est ce que révèle une enquête intitulée "The Strenght of Internet Ties" que vient de publier le Pew Internet and American Life Project (voir ce billet).

Les peurs concernant la désagrégation sociale remontent en fait aux débuts de l’ère industrielle, nous a expliqué Boase. Elles ont été renforcées aux États-unis notamment avec Bowling alone, un livre de Robert Putnam, publié en l’an 2000. Il montre que le nombre de pique-niques familiaux a chuté de 60% entre 1975 et 1999, alors que la fréquence des jeux de cartes entre copains baissaient de moitié.

L’étude de Pew suggère une situation beaucoup moins dramatique. D’une part, les gens s’en servent quand ils ont besoin d’aide sous forme d’informations et de conseils de leurs relations, comme je l’ai montré la semaine dernière. D’autre part, il leur permet d’étendre leurs réseaux sociaux avant d’y faire appel.

Ce n’est pas tout.

"L’étude confirme que plus on envoie de courriels, plus on passe de temps avec les gens, ou plus on leur parle au téléphone," nous a expliqué Jeff Boase un des chercheurs ayant participé à l’enquête. "Elle confirme aussi que plus on voit nos relations en personne, plus on leur envoie de mèls."

Les multiples façons que nous avons d’entretenir des relations s’alimentent mutuellement. C’est ce que les auteurs du rapport appellent la "media multiplexity". On arrive ainsi à constater que les réseaux sociaux de ceux qui utilisent l’Internet sont plus grands que ceux des non connectés.

Au lieu d’une réduction, on assiste à une mutation.

Si les relations d’antan étaient essentiellement déterminées par les lieux (le village, le quartier, l’appel d’un téléphone fixe à un autre, par exemple), l’Internet et la téléphonie cellulaire donnent la prééminence aux relations de personne à personne. Au lieu de dépendre d’une seule communauté, essentiellement locale, nous sommes de plus en plus amenés à nous lier à une grande variété de réseaux moins denses et plus dispersés géographiquement.

Cette évolution de la nature de nos relations sociales est l’émergence de ce que Barry Wellman, professeur à l’Université de Toronto et co-auteur du rapport, qualifie "d’individualisme en réseaux" (networked individualism).

Cette évolution a ses avantages.

"Jadis, nous appartenions à un groupe et nous n’avions pas beaucoup de marge de manœuvre", m’a expliqué Boase. "Dans un village, tout le monde connaît tout le monde. Aujourd’hui, nos réseaux sont plus diversifiés et plus clairsemés. Nous avons plus de liberté pour choisir entre différents types de relations et pour entretenir celles que nous voulons. Le courriel aide beaucoup." Il est particulièrement utile pour garder le contact dans des réseaux étendus et dispersés.

Ce qui me plaît dans cette étude que je vous conseille (le résumé des premières pages est très bien fait), c’est qu’elle donne des arguments solides à ceux qui croient aux bénéfices de l’Internet et du courrier électronique dans les relations personnelles et familiales.

Mais peut-être n’êtes-vous pas d’accord ?


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