Web 2.0 – Trop de vidéos noient la communication en ligne
Ce n’est pas une surprise, la vidéo gagne de plus en plus d’adeptes sur le web. Comme la télévision a réussi depuis 60 ans à nous hypnotiser jusqu’à plus de 3h30 par jour aujourd’hui. Pour le plus grand bonheur de bonimenteurs assoiffés de temps de cerveau disponible ! Mais la roue de la communication visuelle a tourné…

A la différence du téléspectateur qui subit, l’internaute est plus insaisissable avec les vidéos en ligne. C’est un consommateur plus difficile à séduire vu que c’est lui qui choisit vraiment ce qu’il a envie de regarder. Pas une chaîne ne lui impose quoi que ce soit, des programmes définis dans un ordre établi. Il a même le loisir de décrocher à tout moment. Et avec une facilité déconcertante vu que ce n’est pas le choix qui manque sur le web comparé à la télé.
En février 2011, 38,5 millions d’internautes (soit 82% d’entre eux) ont visionné des vidéos en ligne. En grande majorité ce sont les portails vidéo online, qui hébergent à la fois des contenus professionnels et des vidéos amateurs, qui attirent la majorité des « vidéo-mateurs » avec plus de 24,5 millions de visiteurs uniques, soit près de 60% d’internautes. Et plus de 4,7 milliards de vidéos ont été vues en France en février 2011, soit une moyenne de 120 vidéos par internaute !
120 vidéos par internaute, c’est énorme ! Un vrai succès. Mais pour qui ? Pour la communication de l’entreprise qui choisit cet outil ? Non, à mon avis. C’est surtout une aubaine pour EDF auprès de qui on consomme davantage d’électricité et pour les fournisseurs d’accès internet à qui l’on achète toujours plus de bande passante et d’espaces de stockage sur leurs serveurs, me semble-t-il. Sans parler des sociétés qui créent ces vidéos avec plus ou moins d’inspiration et de savoir faire. Plutôt moins que plus d’ailleurs à mon goût. Et qui les vendent plutôt cher en revanche !
Autant dire qu’en choisissant cet outil de communication, une entreprise assume le fait de payer cher une petite goutte dans un océan d’images ! Car pour sortir du lot sur le web c’est loin d’être évident. C’est devenu une gageure de créer la vidéo virale qui provoquera le maxi buzz recherché pour faire parler en bien de la marque de l’entreprise. Et en choisissant la vidéo on s’expose surtout au risque d’un violent retour de manivelle si elle est mal conçue, mal interprétée ou détournée car étant un objet viral par excellence, par le biais des médias sociaux, vous n’aurez plus aucune prise sur ce contenu et c’est l’e-reputation de l’entreprise qui paiera finalement le plus lourd tribut.
En plus la vidéo peine vraiment à se faire une place sur les mobiles. A ce jour, un équipé mobile sur 10 seulement a regardé des contenus vidéo/TV sur son téléphone portable au cours du dernier mois.
En revanche l’utilisation du téléphone mobile comme baladeur mp3 se démocratise vraiment.
Selon une étude, réalisée il y a quelques mois par Comscore, 30 % des européens écoutent de la musique sur leur téléphone portable. C’est 3 fois plus de personnes qui écoutent donc du contenu sur leur mobile que ceux qui regardent des vidéos. Par ailleurs, l’étude de Comscore indique que ceux qui écoutent de la musique sur leur téléphone mobile sont les plus enclins à se connecter à Internet mobile, donc à télécharger de la musique sur leur smartphone sans forcément passer par un ordinateur. D’autant plus qu’on n’écoute pas que de la musique sur son mobile.
Le téléchargement et l’écoute de podcasts audio est aussi en progression contante. Près de 15 millions de téléchargements rien que pour les podcasts des radios en France au mois de février selon Médiamétrie.
Alors pour votre message, préférez-vous qu’il soit noyé parmi près de 5 milliards de vidéos ou seulement un peu plus de 15 millions de contenus sonores ?
Préférez-vous qu’il y ait 3 fois plus de chance qu’il soit écouté ou 3 fois moins de probabilité qu’il soit vu sur un mobile ?
Grâce au web, la communication audio a donc, il me semble, de beaux jours devant elle tout comme la radio.
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