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Wikileaks : comment accéder au monde paradoxal de la liberté de l’information

Le débat sur la société de l’information connaît un tournant spectaculaire en cette année 2010 : wikileaks restera définitivement comme un site internet qui aura fait bouger les lignes de démarcation entre Etat et presse. Les États-Unis ont laissé fuir une quantité invraisemblable de câbles diplomatiques (plus de 250’000), s’étalant sur la période allant de 1966 à 2010. La correspondance entre les ambassades et Washington a été mise à plat : ce que les diplomates pensent des chefs d’États étrangers, les stratégies diplomatiques, on découvre de tout. Même s’il est trop tôt pour en saisir tous les conséquences à moyen et long terme, il n’est pas trop tôt pour revendiquer le droit à l’information : oui, nous avons droit à wikileaks. Et puisque nous y avons droit, quelques moyens de faire valoir ce droit plus loin dans cet article.

Pourquoi wikileaks est-il un droit ?

Pourquoi le grand public aurait-il droit à wikileaks ? Est-ce que l’État ne doit pas, pour faire son travail, être capable de garder ses secrets de négociations, ses tactiques, ses stratégies ? N’est-il pas dangereux d’étaler au grand jour comment est-ce que les États-Unis planifient d’empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, ou de vérifier que si l’administration Obama ne joue pas un double jeu en Israël ? Soyons lucides, la réponse est oui. Le secret de la diplomatie est la seule garantie pour qu’un département des Affaires Étrangères soit efficace. Lorsqu’on joue au poker, dévoiler ses cartes n’est pas à proprement parler la meilleure technique pour gagner. Sur la scène internationale, chaque État a son agenda secret (hidden agenda), ses agents secrets : en révéler l’existence compromet la capacité d’un État à réaliser ses objectifs. Des objectifs qui, est-il utile de le rappeler, profitent à… l’intérêt général, soit les citoyens. Il est donc nécessaire, pour le bien-être du citoyen, pour vous, pour moi, que l’État conserve ses secrets. Les diplomates, les ministres, tous travaillent pour le bien collectif : leur mettre des bâtons dans les roues, c’est s’ôter nous-mêmes des moyens d’atteindre nos objectifs ; pire, cela peut déboucher sur des calamités à l’étranger. La Chine, par exemple, découvrant quels seraient les moyens usités par l’Occident pour soutenir les activistes des droits de l’homme sur son territoire, pourrait s’assurer par de nouveaux mécanismes que les défenseurs des libertés deviennent muets. Moins théoriquement, révéler le nom des sources irakiennes, traîtresses à leur État, est le meilleur moyen pour les faire exécuter. Une calamité humaine, et le tarissement des indicateurs essentiels à la reconstruction du pays.

L’affaire ainsi posée, les fuites orchestrées par wikileaks passent pour un désastre. Elles attaquent l’État, donc le citoyen. Et bien que l’on puisse nuancer le niveau de dommage précédemment exposé, il n’est pas question de le nier ; la seule et unique raison pour laquelle les fuites, leur auteur et l’organisme wikileaks doivent être protégées, c’est la liberté de la presse et d’expression.

Mettons tout d’abord un bémol sur les risques qu’encourent les États. Car cette information brute de wikileaks est si énorme qu’elle doit être digérée par une grande quantité de lecteurs : les journalistes. Les plus grands journaux du monde occidental se sont ainsi alliés à wikileaks, qui leur a garanti la primeur des informations. Les câbles sont filtrés par une cohorte de journalistes, spécialement formées, dont la tâche est de mettre en lumière les données brutes. Des journalistes limités par leur déontologie, gage qu’un certain respect de la vie humaine sera à l’œuvre.

Bien sûr, on ne saurait avoir une confiance infinie sur l’éthique du journaliste ; ce sont des humains, soumis à des pressions et faisant parfois les mauvais choix au nom de la liberté de la presse. Ils bénéficient d’un droit exceptionnel ; mais qui a pour corollaire un devoir exceptionnel. Et il est plus gratifiant de revendiquer un droit que de se plier à un devoir. A mon sens, l’affaire des caricatures danoises de 2006 est un bon exemple de journalistes revendiquant leurs droits, sans comprendre leurs devoirs.

En résumé, nos États vont au-devant de difficultés, bien qu’il soit difficile de quantifier ou de qualifier l’impact des fuites. Les journalistes, bien que susceptibles de dériver, prennent sérieusement leur rôle. C’est ici que nous constatons le problème : la confrontation entre deux principes démocratiques. La souveraineté de l’Etat s’oppose frontalement à la liberté de la presse. Une lutte qui n’a rien de nouveau. Une lutte qui a même débouché en une époque bien différente à la dénomination de « quatrième pouvoir » pour qualifier le conflit ET l’intérêt qui existait à avoir une presse libre. Comme tout pouvoir, la presse cherche à s’arroger des privilèges, à user et abuser de ceux qu’elle possède. Comme le législatif, le judiciaire ou l’exécutif, chacun tire la couverture à lui ; le pouvoir appelle le pouvoir. Et la presse ne déroge pas à cette règle : elle a du pouvoir, combat pour en avoir plus, et elle est combattue par les autres pouvoirs – souhaitant restreindre son pouvoir.

Or, contrairement aux autres pouvoirs, le principe de la liberté de la presse ne connaît que des restrictions minimes. S’il n’est pas – ne doit pas être – absolu, il doit être accepté comme allant bien au-delà de tout autre pouvoir. Quitte à dériver, quitte à attaquer des intérêts très larges, ce principe est l’une des valeurs inconditionnelles avec laquelle nos sociétés ne peuvent transiger ; sans lui, l’édifice s’effondre. Aux côté du respect de la dignité humaine, de l’égalité, il fait figure de mur porteur.

Sans lui, c’est le règne de l’arbitraire. Sans lui, non seulement il devient difficile de discerner l’intérêt général de l’intérêt particulier, mais ce sont non valeurs constitutives mêmes qui sont foulées. Imaginons par exemple qu’une entreprise régionalement importante s’adonnent à des activités contraires au respect de la dignité humaine ; celle-ci, à défaut de liberté de la presse, pourrait s’opposer à la révélation de ses activités répréhensibles au nom du bien commun, car si à la suite de révélation embarrassantes elle venait à faire faillite, toute une région pourrait s’effondrer, avec pour conséquence des milliers des personnes qui pointeraient au chômage. Or, la dignité humaine ne se négocie pas. Or, le bien commun national peut entrer en confrontation directe avec le bien commun régional. Dévoiler une méthode entrepreneuriale sordide au niveau régional peut déboucher sur une meilleure protection humaine au niveau national.

Autre exemple : le gouvernement chinois n’a cesse de recourir à la censure afin de préserver sa spécificité et son intérêt général national. En bridant la liberté d’expression, la liberté de la presse, il se garantit contre des troubles intérieurs. Sans vouloir s’engager trop en avant dans le débat, la supériorité occidentale s’affiche avec force : comment justifier que l’État puisse couvrir, pour des intérêts économiques, les conditions déplorables dans lesquelles travaillent les ouvriers chinois ? Comment justifier qu’un État garde secret le nombre de ses exécutions ? Le rôle d’un État est d’opérer pour l’intérêt général. Ce qui a pour conséquence que le peuple puisse lui demander des comptes, vérifier si ce qu’on essaie de lui faire avaler n’est pas une couleuvre. Car chacun peu déterminer que ses intérêts sont les intérêts de la communauté ; comment parvenir à trancher ? Le seul et unique moyen : la transparence offerte par la liberté d’expression.

Cette lutte de pouvoir est donc un pis-aller pour les citoyens. L’État a un devoir compliqué, à savoir décider ce qui doit être transmis au peuple. Quitte à cacher à la presse ses stratégies. Le rôle de la presse n’est pas moins compliqué, puisqu’identique à celui de l’État. Quitte à faire main basse sur les stratégies de celui-ci. L’affaire wikileaks ne fait que mettre en lumière les rôles et les fonctions opposées, voire parfois contradictoires, entre l’État et la presse. Lorsque le conflit émerge entre ces deux institutions, il y a forcément des pots cassés. C’est obligatoire ; chacun lutte pour son territoire, investi par une tâche nécessaire à la démocratie. La question est de savoir si nous sommes prêt à payer notre liberté ? Car si les citoyens son prêts à ce qu’une réserve d’État existe, si celui-ci fait mal son travail et que cela débouche sur une fuite, il est intolérable que pour colmater la brèche il utilise des moyens contraires aux valeurs démocratiques. Surtout lorsque c’est trop tard : que l’erreur profite aux diplomates et autres représentants de l’État. Qu’ils mettent tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter la répétition d’une telle bourde ; mais aujourd’hui, alors que les informations sont quasiment du domaine public, la confrontation doit avoir lieu, et chaque organisme faire sont travail.

C’est pourquoi, au-delà de toute curiosité malsaine (savoir ce que pensent les diplomates américains des frasques sexuelles de Berlusconi, quel intérêt ?), il est de la responsabilité de chaque citoyen de défendre aujourd’hui wikileaks. Nous ne savons pas (encore) tout ce qui peut émerger des câbles étasuniens. Nous ne pouvons, sous prétexte de ne pas savoir (encore) quel sera le résultat, ne pas nous soucier de pousser le travail jusqu’au bout. Julian Assange, son fondateur, a été arrêté pour une affaire source de toutes les interrogations : viol ou pas viol ? Intervention des États ou non ? La suspicion s’est installée. Les citoyens doivent pouvoir faire confiance à leurs États ; si les États franchissent la limite de la légalité, le peuple doit clamer haut et fort son attachement supérieur à des principes au-dessus de la défense de l’État. Le prix à payer de la démocratie, c’est la lutte constante pour le respect des valeurs fondatrices. Lorsque l’État intervient de manière illégale (en France le pouvoir politique souhaite interdire l’hébergement en hexagone de wikileaks au mépris de toute décision judiciaire préalable, la Suisse qui héberge depuis peu wikileaks subit des pressions des États-Unis pour fermer le site, et que dire de l’emprisonnement suspect d’Assange) pour protéger ses intérêts, il entre en contradiction forcée avec ses citoyens : il est du devoir du citoyen de protéger ses propres intérêts. Le conflit est étonnant, mais provoqué par le paradoxe intrinsèquement contenu dans le projet démocratique : liberté (individuelle) et efficacité (de l’État) s’opposent frontalement.

Comment faire valoir notre droit ?

Différents journaux dans le monde s’attellent à leur rude tâche, et certaines informations déjà importantes ont été filtrées, décortiquées, expliquées. L’affaire Pfizer, par exemple, a mis en lumière une pratique abominable de l’une des plus grandes entreprise pharmaceutique du monde. Et ce n’est qu’une des révélations cruciales.

Les journaux qui analyse les câbles sont les suivants : Der Spiegel (Allemagne), le New York Times (USA), le Gardian (UK), le Monde (France), El Pais. Une collaboration internationale unique, qui a pour effet de voir tous les journaux : ce que ne faisons est-il juste ? Se poser la question est souvent y répondre.

Puisque la transparence requiert de révéler la source, il ne faut pas hésiter à consulter celles à disposition. Pour l’instant, wikileaks réserve la primeur de ses informations aux journaux cités ci-dessus, et se contente d’égrener jour après jour les câbles sur son site internet. Il y a fort à parier pour que prochainement le site ne soit plus accessible ; heureusement, des sites recensant les miroirs du site officiel (ou ici aussi), se chargent d’éviter toute censure. Il est également possible de télécharger une copie complète du site, sous format zip, actualisée heure par heure.

Pour faciliter la recherche sur les câbles déjà publiés, rien de tel qu’un moteur de recherche ; le site cablesearch propose de naviguer à travers les câbles étasuniens, au moyen de nombreuses options autres que la recherche textuelle.

Enfin, voici une petite astuce pour ceux qui désireraient télécharger continûment le site officiel de wikileaks sur leur ordinateur. Très facile à mettre en place, il suffit d’utiliser un petit utilitaire de téléchargement, disponible d’office pour les utilisateurs de Linux, ou à télécharger pour les utilisateurs de Windows. La commande à lancer est toute simple :

wget -m -k -E -nH http://46.59.1.2/

Ce qui aura pour effet de reproduire le site officiel sur votre ordinateur, tout en modifiants les pages téléchargées pour qu’elles soient facilement consultables. Les utilisateurs de Linux pourront bien évidemment programmer un cron, pour avoir régulièrement une nouvelle copie du site effectuée.

Et parce que les câbles diplomatiques étasuniens ne sont pas toute l’histoire de wikileaks, il est possible de télécharger un fichier contenant l’intégralité des fuites du site par bittorrent (câbles diplomatiques exclus), un logiciel de peer-to-peer. L’opération est très fastidieuse, et je mettrai à disposition un lien pour télécharger l’ensemble par la suite. Et je dois avouer que les informations sont non seulement assez peu intéressantes, mais surtout elles violent gratuitement la vie privée d’individus connus. N’y aurait-il eu que cela, certainement que la défense de la liberté d’expression dans ma plume aurait prise une toute autre tournure.

Enfin, on peut noter que l’intégralité des informations liées à l’Afghanistan sont disponibles sur bittorrent aussi, mais de manière cryptée. Il est prévu de donner la clé du cryptage si wikileaks ou Julian Assange venait à être menacés plus sérieusement encore. Seul un naïf ne verrait pas dans ce document une monnaie d’échange, un chantage d’État. L’insurance file est disponible ici.


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24 réactions à cet article    


  • plancherDesVaches 15 décembre 2010 13:21

    Freedom....


  • friedrich 15 décembre 2010 22:04

    Dans le mille perseus !


  • Cocasse cocasse 16 décembre 2010 12:29

    Pour que la démocratie soit totale, il faut qu’elle ajoute au « cause-toujours », le « ferme-la ».


  • SamAgora95 SAMAGORA95 15 décembre 2010 13:37

    Je croirais en tout ça quand on sortira un câble montrant l’implication de l’administration bush et des services secret Israélien dans l’attentat du 11 septembre. 

    Pour le moment il n’y a pas de quoi fouetter un chat, au contraire dans la globalité le crime (la soit disant divulgation) profite aux Etats-Unis.

    Ne vous laissez pas endormir.



    • Pierre Pierre 15 décembre 2010 14:38

      Ce que vous écrivez n’est pas exact. Les divulgations de Wikileaks et les menaces contre Julian Assange nuisent énormément à la fois à la diplomatie et aussi à l’image des États-Unis. L’image des chefs d’État alliés des États-Unis est sérieusement écornée. (Abdallah.) 

      Une exception que tout le monde a remarquée, c’est Israël. Une idée, qui n’engage que moi, c’est que Julian Assange sait que s’il nuit gravement aux intérêts d’Israël, il sera physiquement éliminé. Tout le monde connait les méthodes du Mossad.

      Pour le 9/11, vous confondez des divulgations de câbles diplomatiques et des révélations sur un éventuel complot qui ne serait certainement pas évoqué par des diplomates. Comme beaucoup de gens, je crois que tout n’a pas été dit sur le 9/11. Cela ne veut pas nécessairement dire que le complot viendrait d’Israël. Vous oubliez que les fuites balancées par Wikileaks viennent d’une base de donnée mal sécurisée qui pouvait être lue par des dizaines, voire des centaines, de milliers de personnes. 
      Ce n’est pas à cet endroit que se trouverait des informations sensibles sur ce qui n’a pas été révélé sur l’attentat contre les Twins Towers et le Pentagone.


    • Yvance77 15 décembre 2010 14:08

      Salut,

      L’accès à ce monde de la liberté d’information et de la vérité ne peut s’appuyer que par la ruse, pugnacité, travail de fond, sens moral.

      Ceux qui sont dans tous les grandes messes du 20H00 ne sont que des petits fantassins aux services des soupes à servir aux peuples. Et si possible sans sel, poivre ni saveur.

      L’investigation est un talent à avoir. Peu en sont capables.

      Cette liberté là est un lutte, ils (les édiles) ne nous la donneront jamais, c’est illusoire de le penser. A part dans le meilleur des mondes, mais nous en sommes si loin.

      A peluche


      • bo bo 15 décembre 2010 15:07

        Vous avez raison......quand à la soit-disant règle que la diplomatie a besoin de « secret » et autres condiments pour réussir.....c’est une vision que les « grands » et les « puissants » ont toujours mis en avant....depuis des siècles et ont pu faire ainsi tranquillement toutes leurs turpitudes......
        Au début, une grandes partie des bons peuples était inculte...mal informé...parfois voyait même arriver les guerres avec les soldats ennemis ....
        Les temps ont changé avec la radio...puis la télé...et maintenant quasiment le monde entier informé par internet.... le temps est venu où l’ELU doit rendre compte en toute transparence de son mandat et est contrôlé en temps réel par ses électeurs....c’est la démocratie des premiers temps qui revient grace aux techniques modernes .....bientôt ils seront peut-être obligés dans le futur de consulter directement l’électeur via un processus internet.....cela ne peut que nous être profitables....
        Un écrivain mémorialiste a écrit  :« il suffirait que les députés qui votent la déclaration de guerre soit mis en première ligne face aux députés de l’autre pays.....pour qu’il n’y ait plus de guerre et que les problémes soient résolus d’une manière pacifique sans faire souffrir les peuples qui paient toujours pour tout.... » Internet le permettra peut-être....car il y aura jamais de loi les mettant en première ligne !!!!


      • xbrossard 16 décembre 2010 12:23

        @bo


        « le temps est venu où l’ELU doit rendre compte en toute transparence de son mandat et est contrôlé en temps réel par ses électeurs »

        pour l’instant, l’enfumage marche encore pas mal, car ça fait longtemps que le politique ne décide plus de rien, alors que ce sont les grandes entreprises qui décident pour le bon peuple...et ça, apparemment peu de gens s’en sont rendu compte, puisque le bon peuple continue à se focaliser sur la prière dans la rue ou le petit voleur du 9-3...

      • Traroth Traroth 15 décembre 2010 14:42

        « Des objectifs qui, est-il utile de le rappeler, profitent à… l’intérêt général, soit les citoyens » : C’est très loin d’être démontré. Si on peut discuter de la légitimité du secret des moyens, les objectifs se doivent d’être publics et même décidés démocratiquement. Hors, ce qu’on voit de plus en plus à mesure que les câbles récupérés par Wikileaks sont exploités, c’est que les objectifs sont secrets !


        • parousnik 15 décembre 2010 15:22
          Wikileaks aurait conclu un accord avec Israël
          Nous devons évidemment tous supporter WikiLeaks et son fondateur et porte-parole Julian Assange qui, dans cette sale guerre menée dans le monde entier par des États contre la transparence et la franchise, vient d’être arrêté en Grande-Bretagne.
          Mais, dans le monde de la politique, les choses ne sont malheureusement jamais aussi innocentes qu’elles n’y paraissent. Selon de nouvelles révélations, avant le dernier « câble gate » Assange auraient conclu avec Israël un accord qui pourrait expliquer pourquoi, d’après le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, les fuites « étaient bonnes pour Israël. »


          • Philou017 Philou017 15 décembre 2010 15:55

            Tout ça c’est du bla-bla. Où sont les preuves ?
            L’esprit conspirationniste poussé jusqu’à l’absurde....


          • agent orange agent orange 15 décembre 2010 18:18

            Tout ça c’est du bla-bla. Où sont les preuves ?

            Parousnik oublie de citer la source de son message qui n’est autre que le premier paragraphe d’un article publié sur le très respectable site Mondialisation.ca
            L’intégralité de l’article se trouve ici.

            Quand aux déclarations de Netanyahou, elles sont ici, sur l’également très respectable journal israélien Haaretz.


          • Philou017 Philou017 15 décembre 2010 21:08

            je vais vous dire ce que je pense : vous faites partie des 90% de gogos-lecteurs sur agoravox qui n’ont aucun souci de verifier leurs sources. Qu’est-ce que vous avez appris finalement de l’internet ? rien ou pas grand chose.

            L’article que vous citez dit que Daniel Domscheit-Berg aurait déclaré que Assange aurait reçu de l’argent des Israéliens. Or il n’avance aucune preuve. L’article cité est celui d’un mystérieux média apparemment arabe appelé Al-Hakika.

             Il s’agit d’un site web assez trouble, basé aux pays-bas apparemment, et avec le nom : www.syriatruth.info.

            Le journaliste qui prétend avoir reçu ces informations s’appelle Lia Abramovitch. Qui est-il ?


            Lia Abramovitch - un journaliste d’investigation israélien né de parents survivants de l’holocauste - qui écrit pour le site Web Syriatruth, cite l’ancien porte-parole WikiLeaks Daniel Domscheit-Berg comme sa source.

            Domscheit-Berg dit qu’Assange avait reçu de l’argent de sources israéliennes semi-officielles et leur avait promis, dans « un accord secret, enregistré en vidéo. »
            http://edition.presstv.ir/detail/154598.html

            Un journaliste « indépendant » Israélien déclare n’importe quoi et vous le croyez.....Vous connaissez la signification des mots manipulations, désinformation ?
            Je n’ai trouvé aucune trace d’une déclaration publique de Daniel Domscheit-Berg allant dans ce sens.

            L’article du site Le Post raconte le même genre de conneries, sans la moindre preuve :
            http://www.lepost.fr/article/2010/12/13/2339472_israel-et-wikileaks.html

            Le fait que Netanyaou se soit félicité de la sortie des « Wikileaks » montre seulement qu’il était au coutant de la teneur des premiers messages, défavorables à l’Iran, comme ses collègues de Washington, évidemment avertis par des informateurs. Du reste, les journaux ont contactés les gouvernements au préalable pour les informer de certains messages.

            Quand à l’absence de message « sensibles » concernant Israel, elle peut s’expliquer par le retrait de ceux-ci de la base des câbles mise à la disposition d’un nombreux public (on parle de 30.000 personnes), par les autorités Etatsuniennes. Quand on connait le poids du lobby Israélien dans les organes de gouvernement US, ca peut s’expliquer.

            En tout cas, aucune preuve de censure de Wikileaks, ni d’accord secret avec Israel. Rien. Du vent.


          • Philou017 Philou017 16 décembre 2010 00:48

            Des précisions : Siryatruth.com est le site de l’organisation « National Council for truth, justice and reconciliation in Syria », une organisation defendant, parait-il, les droits de l’homme en Syrie, basée à Paris. Son fondateur est Nizar Nayouf  et c’est une organisation souvent citée par les médias Israéliens. D’après Voltairenet :

            Il se trouve que Nizar Nayouf joue aujourd’hui pour les services de propagande d’Israël et des États-Unis le rôle qui fut dévolu l’année dernière aux « transfuges » irakiens. Nayouf prétend savoir, de source anonyme, que les fantomatiques armes de destruction massive irakiennes sont cachées en Syrie. Ses imputations servent de fondement aux déclarations belliqueuses de Condoleezza Rice sur fond de déploiement des forces US.
            http://voltairenet.org/article12120.html

            Exemple en 2004 :

            D’autres utilisateurs ont noté que le journaliste syrien et activiste de droits de l’homme Nizar Nayouf a dit au journal hollandais Telegraaf en 2004 que le dictateur irakien Saddam Hussein a fait la contrebande de son arsenal de produit chimique et des armes biologiques vers la Syrie juste avant l’invasion des États-Unis de l’Irak en 2003.

            Dans l’entretien, Nayouf a prétendu que des armes de destruction massive irakiennes étaient réparties dans trois sites séparés en Syrie, y compris une base militaire souterraine au-dessous du village d’AlBaida, un kilomètre au sud de Masyaf. Nayouf a été emprisonné par des autorités syriennes pendant 10 ans. En 2001, on lui a accordé l’asile politique en France.

            Des accusations semblables d’armes irakiennes en contrebande en Syrie ont été faites par le Premier-ministre Ariel Sharon pendant un entretien avec le Canal 2 nouvelles. L’ancien chef d’état-major d’armée de défense d’Israël Moshe Ya’alon a fait des réclamations semblables dans un entretien avec The Sun de New York maintenant disparu.
            http://www.haaretz.com/print-edition/news/what-is-assad-hiding-in-his-backyard-1.292935

            http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=1232&lg=fr

            Qui est Leah Abramovitch (la soi-disant journaliste ?)

            Leah Abramovitch, née aux USA, est un travailleur social et un écrivain free-lance vivant dans la vieille ville de Jérusalem. Elle a écrit quelques livres et des articles pour diverses revues, comme Jewish Action, et d’autres.

            Elle aurait fait la fameuse inteview .... par e-mail.


          • agent orange agent orange 16 décembre 2010 13:42

            Philou

            Merci pour ces précisions.

            Hélas par manque de temps, d’un matériel informatique au bout du rouleau (vivement noël !) et d’une connection internet qui laisse à désirer ici en Asie, je n’ai pas toujours le luxe de la vérif.

            Quelques remarques cependant :

            La source de l’article que je cite est « Mondialisation.ca » et non un média arabe. Je suis un peu étonné que le distingué professeur Chossudowski ait publié cet article sur son site. Il est vrai que depuis qu’il s’en est mis en retrait fin 2007, la qualité des publications sur son site multilingue (Mondialisation/GlobalResearch) a légèrement baissé. A moins, bien sûr, que je sois devenu blasé, étant un ancien lecteur régulier.

            Bien que je n’ai rien trouvé qui accrédite qu’Assange aurait reçu de l’argent des israéliens, le clash Assange-Domscheit-Berg est bien réel. Attendons de voir ce que dira (ou pas) Daniel Domscheit-Berg dans son ouvrage ("Inside WikiLeaks : My Time at the World’s Most Dangerous Website") qui sortira en janvier 2011 et la traduction anglaise en avril.

            Concernant les révélations de corruption de l’administration Karzai et de l’implication du petit frère du président dans le trafic de drogue, elles datent de la DERNIERE livraison de révélations le mois dernier, et non du premier « package » en juillet sur les guerres d’Irak et d’Afghanistan uniquement, comme vos liens le confirme. Peut être qu’entre temps Assange à dû lire la critique de William Engdahl cet été (en français et VO en anglais), qui trouvait suspect le manque de révélations à ce sujet. Votre unique lien de cet été (Rue89) ne mentionne nullement la corruption du clan Karzaï et du gouvernement afghan.

            Je suis également étonné de ne pas vous voir participer au topic « Assange-Wikileaks » sur le site de ReOPen, qui semble pourtant très instructif.

            En tout cas, au delà de nos différences sur ce sujet, on peut au moins reconnaitre à Assange d’avoir réussi à diviser davantage le mouvement « truther ». Bien joué.

             


          • Philou017 Philou017 15 décembre 2010 15:53

            Article sympa, mais pas mal bisounours sur certaines analyses.

            « Sur la scène internationale, chaque État a son agenda secret (hidden agenda), ses agents secrets : en révéler l’existence compromet la capacité d’un État à réaliser ses objectifs.

            Oui et non. Un état qui pratique une diplomatie claire et en accord avec ses discours n’a pas grand chose à craindre de révélations sur ses communications. De plus les révélations ont lieu à postériori, et seules les négociations immédiates peuvent en pâtir. Mais là aussi, c’est surtout les mensonges de la diplomatie en question envers ses interlocuteurs qui peuvent poser problème.

             » Des objectifs qui, est-il utile de le rappeler, profitent à… l’intérêt général, soit les citoyens.
            « 
            Ca, c’est purement théorique. En fait , les états défendent l’intérêt de l’état, qui correspond surtout aux intérêt de son oligarchie économico-financiere. Ca ne correspond que très partiellement à l’intérêt du peuple en général. Vous oubliez de parler de la connivence souvent systématiques entre les milieux de pouvoir et les puissances financières.
            Les révélations permettent de mieux savoir quelle est la part des intérêts défendus. Elles permettent aussi de situer le fossé entre les discours tenus au peuple et les vrais objectifs et motivations.
            Ensuite Wikileaks révèle les secrets de différents états. Nul n’est censé être spécialement concerné par l’intérêt de l’état Américain, hormis les américains (idem pour l’état Russe, Chinois, etc).

            L’État a un devoir compliqué, à savoir décider ce qui doit être transmis au peuple. Quitte à cacher à la presse ses stratégies
            Ce n’est pas que les stratégies que l’état cache à la presse, mais ses buts et ses intérêts réels. L’auteur suppose que l’état est un vrai défenseur de l’intérêt général. Ce n’est jamais vrai, en tout cas en totalité. Le rôle de la presse consiste donc à révéler les cas où des intérêts privés sont favorisés, des loi bafouées, etc. L’auteur simplifie les choses de façon caricaturale. (Voir l’affaire de Karachi par exemple).

             »Comme tout pouvoir, la presse cherche à s’arroger des privilèges, à user et abuser de ceux qu’elle possède.« 
            Là, je pense que ca fait rigoler tout le monde. C’est vrai en ce qui concerne les enquêtes de Paparazzi, et autres affaires sur des citoyens sans vrai pouvoir. Quand il s’agit d’affaire d’état, la presse n’abuse souvent d’aucun droit, surtout en France, c’est le moins qu’on puisse dire...Ils abusent plutôt de prudence...

             »liberté (individuelle) et efficacité (de l’État) s’opposent frontalement.« 

            C’est le plus souvent une fable. C’est parce bien des politiques ne défendent pas réellement l’intérêt général que les révélations sont inadmissibles pour eux. Je pense qu’on doit trouver le meilleur service à l’intérêt général là où la liberté de la presse est la plus grande. Un état au service des citoyens n’a pas de raison de garotter la presse.

             »Bien sûr, on ne saurait avoir une confiance infinie sur l’éthique du journaliste"
            Tout à fait. Les manipulations politico-journalistiques existent, par exemple. Mais plus le citoyen a d’infos fiables, plus les manipulations sont limitées.

            En résumé bon article, mais trop simpliste. Et qui évacue le fait que les citoyens Français, Australiens, et autres ne sont en rien concernés par le secret de documents étrangers à leur pays.


            • Philou017 Philou017 15 décembre 2010 16:39

              Lisez les résumés du Monde et du Guardian, ce ne laisse indifférent que vous.....

              Tiens, un petit dernier :

              Les câbles montrent des pays de l’Union européenne comme la Grèce, l’Irlande, la Hongrie, l’Allemagne et le Danemark consultent régulièrement des ambassades américaines avant les réunions du Conseil de ministres des Affaires Etrangères de l’Union européenne.
              http://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=es&u=http://www.elpais.com


            • Philou017 Philou017 15 décembre 2010 16:29

              Une illustration de l’intérêt de wikileaks ... et de ses limites :

              La gabégie du régime Ukrainien promu et soutenu par les US :

              WikiLeaks : Ukraine, la déception TimochenkoLes diplomates décrivent crument la corruption des états avec lesquels ils négocient :

              WikiLeaks : dictatures et mafias d’Asie centrale

              Ce qui ne les empêchent pas ces représentants de la « démocratie et de la liberté » de passer des accords où on ménage soigneusement des gouvernements parfaitement corrompus et anti-démocratiques, pour le plus grand bien des intérêts de l’état Américain...

              Mais on questionne les activités de Bouygues au Turkménistan :

              WikiLeaks : le paradis turkmène de BouyguesLe monde s’est même laissé aller à publier des avis peu amènes sur la presse. Il faut dire que ca faisait le tour du WEb.
              WikiLeaks : la presse française vue par l’ambassade des Etats-Unis
              Par contre, beaucoup de discrétion sur les activités d’infiltration de l’ambassade Américaine sur assiotiations représentant des minorités en France, et le repérage de Young leaders dans ces minorités voir 
              http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-strategie-americaine-pour-85577

              • Traroth Traroth 15 décembre 2010 17:12

                Michael Moore à propos du soutien qu’il a apporté à Julian Assange :

                http://www.michaelmoore.com/words/mike-friends-blog/why-im-posting-bail-money

                J’aime particulièrement sa démonstration sur comment plus de transparence aurait pu empêcher le 11 septembre ou la guerre en Irak. C’est brillant !


                • Ariane Walter Ariane Walter 15 décembre 2010 18:38

                  Merci pour le lien, Traroth, très intéressant.


                • lagabe 16 décembre 2010 09:06

                  un site pour avoir un lien avec l’ensemble des sites miroirs de wikieaks
                  WikiLeaks - Mirrors of our website


                  • Traroth Traroth 16 décembre 2010 10:25

                    Si quelqu’un a trouvé un site où on peut contribuer à la caution pour libérer Assange, je suis intéressé...


                    • Tony Pirard 16 décembre 2010 11:33

                      Rien que le citoyen ne devait savoir... !Le pouvoir économique et politique contre le Wikileaks révelent une mentalité patétiquement totalitaire.Sera-t-il que ces gens accréditais qu’ils controlais la société entièrement... ?

                       Autre boite de Pandora vont tomber.Que tombent....


                      • dom y loulou dom y loulou 16 décembre 2010 13:15

                        c’est formidable quand même

                        on nous traite de conspirationnistes pendant dix ans, le temps de mettre en lumière toutes les bassesses commises sous couverture « d’histoire officielle »

                        qui dit déjà qu’elle réécrit l’histoire sans cesse

                        si bien qu’aujourd’hui il ne reste aux crapules plus que de s’étaler au grand jour, voulant censurer entièrement internet sous prétexte que les conspirations sont nécessaires aux bonnes marches des états

                        le problème c’est que ces états sont factices eux-mêmes et tenus par les mêmes

                        et le pakistan FORME LES TALIBANS AVEC L’ARGENT DU CONTRIBUABLE OCCIDENTAL

                        les premières révélations wikileaks donc

                        couvertes par ces dernières et ce jeu de dupes joué par Assange - l’ange du cul, ben voyons.

                        théâtre guignol quand tu nous tiens et fais baver comme des crétins te prenant encore pour des réalités quand tout n’y est que pièces montées et super-héros se glorifiant de rôles très HISTORIQUES et époustouflants pour la galerie du muppet show...

                        ô gloire aux dieux héros très saints et très géniaux se tenant au-dessus de tous les aom et de tous les êtres vivants, bien justifiés à les piétiner tous tant leur grandeur est incommensurable..., divines incarnations de la veulerie complète à apparence humaine, prosternez-vous devant les nombrils de l’univers coffre-fort !!

                        lolol.

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