11 novembre : la banderole « Hollande-demission.fr » vole la vedette au Président
L’avion tirant la banderole sur laquelle est inscrit « Hollande-demission.fr » a survolé le site du mémorial de Notre-Dame-de-Lorette que le chef de l’État a inauguré ce mardi 11 novembre 2014 quelques heures plus tard dans le cadre des cérémonies prévues. À son bord, David van Hemelryck a rapidement revendiqué cet acte sur son compte Twitter Hollande-Démission !
« Hollande n’est soutenu que par 13% des Français et il joue à toujours conserver les pleins pouvoirs alors que l’esprit de la Ve République veut que le Président gouverne avec le soutien du peuple. Hollande gouverne contre le peuple« , s’est-il justifié aussitôt. Un discours anti-Hollande bien rôdé qu’il avait déjà pu déclamer à l’envi, il y a tout juste un an.
À 34 ans, ce polytechnicien de formation a quasiment tout plaqué pour servir sa seule revendication : la démission du Président. Sa naissance au militantisme remonte au début de l’année 2013. Séduit par le succès des manifestations contre le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels, il décide de se joindre au rassemblement du 24 mars. Il en sortira écœuré par les débordements et les heurts avec les forces de l’ordre. Il crée alors le site prisonnierpolitique.fr pour dénoncer les violences policières.
Après la Manif pour tous, ce catholique pratiquant poursuit son engagement contre la loi Taubira. Il enchaîne avec un sit-in spectaculaire devant le Sénat, le « camping pour tous » pendant les débats sur le texte de loi. Une action qui se solde par 67 gardes à vue. Il dénonce alors « des arrestations arbitraires » sur les réseaux sociaux. Apolitique, son discours reçoit un écho favorable dans la plupart des groupes d’opposition au Président. Mais il refuse d’être associé au Printemps Français – l’émanation radicale des opposants au mariage pour tous. « Dites à la presse que je ne suis pas d’extrême-droite », clamait-il sur Twitter lors de sa garde à vue il y a un an.
Mais le pilote, avait-il le droit de survoler la zone ce mardi 11 novembre 2014 ?
Une interdiction de survol entre 13h30 et 17h30 existait bien. L’aéronef avait décollé de Vitry-en-Artois, à 20 km à vol d’oiseau de Notre-Dame-de-Lorette. Le lieu des célébrations était frappé d’une interdiction de survol temporaire prise par précaution à partir de 13h30 jusqu’à 17h30. Par précaution donc, dans ce créneau, tout survol de la zone était interdit, alors que le chef de l’État devait arriver sur place à 15 heures. Techniquement, l’avion avait donc le droit, à ce moment là de survoler la zone. Aucune infraction ne semble pouvoir lui être reprochée. L’avion tirant la banderole a donc survolé le site et les abords du site avant le créneau d’interdiction, ce qui n’a pas empêché l’Armée de l’air de l’escorter. Il s’est finalement posé sous la contrainte d’un hélicoptère de l’armée, sur l’aérodrôme d’Arras à 13h25, à une dizaine de kilomètres de la zone. Les militaires de la gendarmerie des transports aériens ont tout de même passé l’après-midi à vérifier sa licence de vol et ses papiers. Ils se sont surtout assurés qu’il ne redécollerait pas pendant la cérémonie. L’homme a finalement été laissé libre sans poursuites à 17h30.
David van Hemelryck réclame un référendum pour destituer le Président
L’épisode « mariage pour tous » terminé, son action ne va plus viser qu’une cible : François Hollande. Il investit toutes ses économies – entre 35.000 et 45.000 euros – dans son nouveau combat. Il organise des actions militantes de plus grande ampleur. Le 14 juillet dernier, il distribue une centaine de sifflets pour chahuter François Hollande lors du défilé militaire sur les Champs-Élysées. Tout le long de l’été, il fait la tournée des plages de la côte Atlantique à bord de son ULM pour déployer dans le ciel une banderole « Hollande-démission ». Un happening spectaculaire qui lui vaut de braquer un peu plus les projecteurs médiatiques sur son action.
Son credo : réclamer la mise en place d’un référendum pour demander au peuple s’il souhaite la destitution du Président. S’il n’a pas encore réussi à faire de son site Hollande-démission.fr une association – ses statuts ont été rejetés en préfecture -, il estime que son collectif peut mobiliser une centaine d’adhérents actifs et forme des militants pour monter des antennes locales. Sans compter les réseaux sociaux où son compte Facebook compte près de 40.000 likes et son compte Twitter plus de 10.600 followers.
SOURCES :
VIDEO :
36 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON