50 000 militaires supplémentaires en Kabylie d’ici 2019
KABYLIE – Après un premier renfort de 7000 soldats envoyés fin 2014, la création de brigades spéciales d’intervention n’est autre qu’un vulgaire subterfuge à l’implantation de troupes de plus en plus nombreuses en kabylie.
Ainsi, en est-il du retour de 15 000 gendarmes avec un tapage médiatique vantant l’instauration de la sécurité et de la stabilité dans la région. Entre les troupes militaires et paramilitaires, pas moins de 50 000 hommes armés sont stationnés en Kabylie. Selon des indiscrétions le président A. Bouteflika table sur un effectif de 100 000 hommes d’ici l’horizon 2020. La fin de mandat de la dictature bouteflikienne risque d’être encore plus tragique que le printemps noir pour la Kabylie. Sa disparition avant terme risque encore de réveiller la lutte des clans au sein du pouvoir. Le clan d’Oujda est plus que jamais tenté de récidiver comme en 1963. Le décor est installé, reste l’étincelle.
Comment expliquer que 35 % des troupes de l’armée algérienne soient stationnées dans une région représentant à peine 2 % du territoire algérien ? Il y a plus de militaires en Kabylie que sur toutes les frontières algériennes confondues. L’argument du fief terroriste ne tient pas debout vu la disproportion des forces en place. Cinquante mille soldats pour traquer à peine une centaine de terroristes islamistes. Lutte antiterroriste qui de surcroît ne donne pas de résultat probant. Mais le pouvoir assassin veut-il et se donne-t-il les moyens de venir à bout de leur terrorisme ? Le maintien de la région sous la pression militaire donc en entretenant la menace terroriste répond à un double objectif.
À la fois en faire un fief terroriste aux yeux de la communauté internationale qui jusque-là, la considère comme un bastion de lutte contre El Qaéda sur le plan idéologique et militaire et en prime, avoir la mainmise pour mater dans l’œuf toute velléité « séparatiste ». La conquête de la Kabylie post printemps noir par les différents corps quasi expéditionnaires de l’armée coloniale algérienne est comparable à l’invasion américaine de l’Iraq par l’administration Bush. Si les Américains ont usé et abusé des attentats visant les deux Tours le 11 septembre 2001, le pouvoir algérien a eu le plus grand mal à implanter un terrorisme résiduel en Kabylie malgré les hordes islamistes héliportées dans les forêts autrefois denses et verdoyantes de la Kabylie.
Si les experts sont unanimes sur la non-présence d’armes de destruction massive en Irak, ils sont aussi unanimes sur le fait que le terrorisme islamiste est un corps étranger et demeurera étranger au paysage politique et social kabyle.
En attendant cinquante mille ou cent mille soldats, aujourd’hui plus que jamais, comme l’oiseau de Mohia, nous persistons : « manbayɛuch a mon capitaine ! »
Mathieu.Z
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