A bas le service civique !
Naïvement je pensais que les fédérations d'éducation populaire allaient clairement arrêter de recruter de nouveaux « volontaires en service civique » à défaut de demander au nouveau gouvernement la disparition de ce leurre social.
C'est avec stupéfaction que j'ai pris connaissance de l'appel à volontaires publié par la Fédération
Nationale des Maisons des potes
Rappelons en citant mot pour mot la Fédération ce qu'est le service civique :
« Les volontaires en service civique doivent être âgés de moins de 26 ans. Leur mission dure six mois renouvelable une fois). Ils donnent 24 heures par semaine pour les actions de l'association et reçoivent une indemnité d'environ 500 euros par mois. Il s'agit d'une indemnité pour soutenir les actions de solidarité. Les volontaires en service civique peuvent en parallèle mener a bien leurs études ou même avoir un emploi salarie à mi-temps. »
C'est un leurre social :
Les jeunes travaillent pour une indemnité qui se situe sous le seuil de pauvreté ;
à la fin du contrat, ils ne peuvent pas s'ils ont moins de 25 ans avoir accès au RMI jeunes
la plupart ne trouvent pas un emploi salarié à mi temps pour compléter leur revenu.
Qui peut se loger, s'habiller, ne nourrir avec 500 € mensuels ?
Comment peut-on aujourd'hui lancer un tel appel alors que le gouvernement s'apprête à créer des postes « avenir » sortes d'emplois jeunes, payés au SMIC sur une durée de cinq ans permettant d'assurer à terme ou la pérennisation de l'emploi ou leur recrutement par un autre employeur ?
On ne peut pas à la fois se présenter comme une « fédération d'associations d'éducation populaire qui mène des actions en faveur des habitants des quartiers populaires et contre les discriminations » et accepter d'entrer dans des dispositifs qui sortent du cadre du code du travail . Il ne n'est pas possible qu'il y ait un double langage : un engagement d'éducation populaire revendiqué avec force d'un côté et une précarisation des jeunes de l'autre !
Les mouvements d'éducation populaire et les syndicats de salariés DEVRAIENT se rencontrer afin de discuter et d'envisager ensemble le moyen de mettre fin à la précarisation des emplois dans le milieu associatif et éducatif.
Il faut mettre fin à la contradiction entre les valeurs affichées et les pratiques d'employeurs...
Jean-François Chalot
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