A Grenoble c’est place au peuple, à la Rochelle c’est place à l’Europe de Merkozy
Les universités d’été du Front de Gauche et du Parti Socialiste révèlent la pensée profonde de ces deux formations politiques.
A Grenoble, le Front de Gauche donne sa place Julian Assange et à l’indispensable liberté d’expression. Jean-Luc Mélenchon rappelle que Londres a laissé un criminel d’état, Pinochet, bénéficier d’un asile politique indigne mais que la capitale anglaise s’acharne sur un homme qui s’obstine à révéler aux peuples les dérives extrêmes de certaines démocraties.
A la Rochelle, le Parti Socialiste a donné sa place à Manuel Valls et son discours ultra sécuritaire, conduisant le parti social libéral à naviguer dans le sillage de la droite populaire à la grande joie de l’organe de presse de l’UMP, le Figaro.
A Grenoble, le Front de gauche donne sa place aux syndicalistes qui se battent contre des plans sociaux injustes et injustifiables, comme chez Thales où l’état est pourtant actionnaire mais ne s’oppose pas à une cession d’activité uniquement dictée par une logique financière, ou chez Fralib dont les ouvrières et les ouvriers ont déposé un plan de coopérative totalement viable mais qui se heurtent à un PDG autoritaire qui préfère jouer le rapport de force et le chantage à l’encontre d’un gouvernement qui n’ose pas l’affronter.
A la Rochelle il était encore question du cumul des mandats. Visiblement, la rénovation connaît quelques résistances du côté de la rose au point que les militants socialistes sincères ne peuvent cacher leur émotion lorsque leur première secrétaire exhorte les députés et sénateurs récalcitrants de faire l’effort d’une pratique démocratique moderne.
A Grenoble, le Front de Gauche donne sa place au peuple en demandant de manière solennelle, la tenue d’un référendum sur le TSCG afin que le peuple de France débatte et décide de son avenir pour renouer avec une Europe des peuples et non une Europe des fonds de pension allemands. En ce sens, le Front de Gauche ne demande rien de plus que ce qu’un certain Jean-Marc Ayrault exigeait de Sarkozy lors du traité de Lisbonne, traité pourtant bien moins coercitif pour les états et les peuples que le TSG. Voici ce que notre premier ministre déclarait à l’Assemblée en 2008 : “Voici le sens de la motion que je défends : reconnecter les Français à l’Europe ; leur permettre, selon la formule consacrée, de refaire ce qu’ils ont défait. Les partisans du oui à ce traité, dont je suis, devraient être les premiers défenseurs du référendum d’abord par respect pour les Français tout simplement”. Alors oui, mille fois oui Monsieur Ayrault, un référendum est la seule manière de respecter les Français, la seule qu’ils désirent à une écrasante majorité.
A la Rochelle c’était bel et bien place au TSG, sans débat, vite fait…et surtout mal fait ! Présenté comme une simple étape par Martine Aubry, ce TSCG organise les futures privatisations des réseaux de transports et de l’énergie en plus d’une règle d’or qui finira par étrangler les services publics et la puissance d’état au profit des intérêts du privé. Si bien que les amis du ministre de l’économie solidaire, Benoît Hamon, le chef de fil de l’aile gauche du PS s’interrogent fort, très fort.
Ainsi donc, à Grenoble, c’était place au peuple, ainsi donc, à la Rochelle, c’était place à l’Europe de Merkozy. Ainsi donc, pour beaucoup, l’heure du choix d’une gauche pour de vraie arrive bien plus tôt que prévue.
Sydne93
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