A Levallois-Perret, des logements pas si sociaux
Frontalier du 17ème arrondissement de Paris, la ville de Levallois-Perret devient chaque jour un peu plus une extension des beaux quartiers de la capitale. La construction de logements sociaux y est pourtant devenue une nécessité depuis la loi SRU votée sous le gouvernement Jospin. Celle-ci contraint la commune à en disposer d’un minimum de 20%. Mais les appartements construits en hâte ne sont pas à visées aussi sociales qu’il n'y parait.
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH356/Levallois_logements_sociaux-4bcb3.jpg)
Bienvenue dans la ville la plus paradoxale de l’hexagone. Levallois-Perret commune la plus déficitaire de France dans le département des Hauts-de-Seine, le plus riche du pays. Cette petite ville de 60 000 habitants a néanmoins la réputation d’être très chic. Les habitants qu’on y croise ressemblent beaucoup à ceux des jolis coins de la capitale. Ce phénomène d'embourgeoisement a commencé avec l’actuelle maire M. Balkany alors que la ville était industrielle et ses élus communistes jusqu’en 1983.
Petit à petit, les sièges sociaux Cetelem, Guerlain ou L’Oréal ont remplacé les entreprises et des logements cosy ont été construits alors que les ouvriers étaient relogés vers la commune voisine et moins côté de Clichy. Malgré la loi SRU (Solidarité Renouvellement Urbain) et son taux minimum de 20% de logement « abordables », la mixité sociale y est faible.
Cet état de fait vient principalement de trois facteurs tous liés à une volonté politique forte. Le premier et le moins avouable est pourtant le plus simple. Il s’agit de l’absence totale d’élus de l’opposition à la commission d’attribution des logements alors que cela se fait ailleurs (à Nice par exemple). Cet organe décisionnaire qui devrait être transparent pour garantir l’égalité de tous se trouve totalement opacifié par le maire. Ce dernier à donc tous pouvoirs quand il s’agit de « choisir » ces futurs administrés.
Plusieurs catégories de logements sociaux
Ceux construits à Levallois-Perret appartiennent justement à la catégorie la moins sociale qui soit, les PLS. Ces appartements peuvent-être attribués à un couple gagnant jusqu’à 43 000 euros par an. Atteindre ce chiffre n’est pas obligatoire pour obtenir ces logements sauf que pour avoir la chance que votre dossier arrive en commission, il vaut mieux s’en approcher. C’est là que le bas blesse car les heureux élus sont souvent de jeunes cadres qui débutent dans une carrière professionnelle et rarement des familles ayant réellement besoin de logements sociaux.
La dernière faille exploitée par la mairie se cache sous un patronyme barbare, PERL (Pierre Epargne Retraite Logement). Elle consiste à construire des logements qui seront financés par les bailleurs sociaux à 40 % et le reste par un partenaire privé. Cet appartement sera alors loué comme PLS pendant 15 ans. Ces logements qui rentrent dans les dispositions de la loi SRU seront remis aux partenaires privés à l’issue de cette période.
Les loyers pourront alors être augmentés et le propriétaire pourra même décider d’exproprier les locataires pour habiter son logement. Comment ces derniers seront-ils relogés ? La question reste en suspend. On comprend mieux pourquoi malgré nos demandes insistantes, la responsable du logement à Levallois-Perret Mme Ramond, seule « habilité à pouvoir évoquer le sujet » ait refusé de répondre à nos questions.
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