A vous Membres de la Chambre Haute, écoutez la rue qui aujourd’hui s’adresse à vous
Oui, bien étrange, car que dire d’un débat où il ne fut pas permis de débattre tant le Président de l’Assemblée Nationale Bernard Accoyer, l’œil rivé sur sa montre, et le petit doigt sur la couture du pantalon, a managé l’examen de la réforme des retraites pour qu’au 15 septembre donc à la date et à l’heure choisies par Nicolas Sarkozy un vote favorable soit rendu.
J’espère que notre Président a remercié ses Députés zélés des Groupes UMP (sauf Villepinistes) et Nouveau Centre.
Place désormais au Sénat, qui examinera dès le 27 septembre le projet de loi en commission des Affaires sociales avant les débats publics prévus le 5 octobre.
La 1ére grande question est : Y aura-t-il un réel débat ?
Le président du Sénat, Gérard Larcher répond par l’affirmative en soulignant : « Je dis simplement qu’il faut qu’on calcule, parce que la notion d’équilibre financier est une notion majeure, mais cherchons à faire la réforme la plus équitable possible. » De nombreux députés de la majorité ont souhaité, dans l’hémicycle, que le Sénat remédie au problème spécifique des femmes. Et puis il ne faut pas oublier que la configuration du sénat n’est pas du tout la même que celle de l’Assemblée Nationale
Ainsi si l’on peut s’attendre à un vote défavorable du Groupe « Communiste, Républicain et Citoyen » et du Groupe du PS.
En admettant que le Groupe UMP face bloc (y a-t-il des "villepinistes" au Sénat ?), alors le vote de l’Union Centriste, du RDSE et des non inscrits sera déterminant.
Dans le cadre du débat sur la réforme des retraites, la Commission des affaires sociales, présidée par Muguette Dini (Union Centriste), a organisé un cycle d’auditions (temps limité à 3 jours), faisant appel à différents intervenants : responsables des régimes de retraite, partenaires sociaux, experts.
Voici par exemple les auditions des 15 et 16 septembre.
J’ai relevé 4 de ces auditions « marathon »
Ce 15 septembre au matin, la Commission auditionne, elle auditionne Jean-François Pilliard, président de la commission protection sociale du medef sur le projet de loi portant réforme des retraites.
L’après midi, c’était au tour de Laurent Wauquiez, secrétaire d’État chargé de l’emploi, sur le projet de loi portant réforme des retraites.
Puis le lendemain matin, la Commission des affaires sociales auditionne Eric Woerth, Ministre du travail, sur le projet de loi portant réforme des retraites alors que celui-ci a été adopté, par les députés, dans un climat houleux.
Puis l’après midi, c’est au tour de Jean-Louis Malys, secrétaire national en charge des retraites de la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT), sur le projet de loi portant réforme des retraites.
Il est trop tôt pour connaître les conclusions de ces différentes auditions.
Une seule chose est certaine, d’importants amendements devraient être proposés.
Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer quelques extraits de l’analyse de Jean-Marie Darmian (http://www.jeanmariedarmian.fr/?tag=reforme)
Suite à la grève du 7 septembre dernier, Monsieur Darmian déclare : La mobilisation a été tellement forte, qu’elle a foutu une trouille terrible à l’Elysée. Pris en faute, ce dernier (le Président) a simplement clamé « même pas mal », et a effectué un pas sur le côté pour éviter le boulet ! Rien d’autre. Le pouvoir n’a surtout pas voulu avouer qu’il battait en… retraite, pour transformer des mesurettes en mesures sociales. »
« En fait, il utilise une fuite simulée pour faire avaler, avec la complicité des médias dominants (TF1 a été exceptionnelle, au soir de la grève), le principal, présenté comme inéluctable.
Le Chef de l’Etat a commis une énième faute devant ses supporters, mais pas question de la reconnaître, car il faut absolument les persuader qu’il cède, sans toucher à leurs avantages actuels.
Les salariés recevront, suppliciés au fil des ans, alors que les capitaux continueront à naviguer sans règle et sans contrainte, au nom de la liberté d’entreprendre et de la juste rémunération que l’on doit à ceux qui exploitent le monde du travail. »
« S’il avait été « attentif » au courroux de ces millions de personnes qui ont cessé le travail, il aurait surtout remis à plat les principes mêmes de la réforme, puisque c’est son fondement qui pose problème »
La notion de pénibilité permet de masquer la réalité du monde du travail et ses réalités.
« Doit-on considérer que ceux qui se sont suicidés chez Renault, chez Orange, avaient un boulot « pénible » au sens de la déclaration présidentielle ? Rien ne peut quantifier cette fameuse « pénibilité » qui concourt à la largesse sociale du chef de l’Etat C’est une référence absurde, ne reposant sur aucun cirière objectif. Doit-on considérer qu’une assistante sociale qui, durant une semaine entière, est soumise aux désespérés de la société de consommation, est plus exposée qu’un maçon posant des bordures de voirie ? Peut-on objectivement considérer qu’une caissière de centre commercial est plus affaiblie, à 60 ans, qu’une personne travaillant dans les vignes ?
Sur quels critères indiscutables va être calculé l’âge du départ en retraite ?
Et quand on constate l’efficacité de l’ex-COTOREP et actuellement des MDPH (privée des personnels que l’Etat est incapable de fournir), on peut être très dubitatif sur la position exprimée par le Chef de l’ Etat sur la création de commission d’évaluation de la pénibilité supérieure à 10 % du handicap.
Une vaste fumisterie, qui ne résoudra aucun cas concret, une sorte d’enfumage autour de la réforme des retraites Cherchez l’erreur et vous aurez le bon point du bon élève, qui correspond à un tempérament de gogo ! »
Tout cela m’amène en conclusion à espérer pour demain une manifestation solidaire de tous ceux qui refuse l’injustice de cette réforme honteuse. Soyons nombreux, soyons résolus.
Ce combat, c’est notre combat, c’est celui de nos enfants et de nos pères !
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