Affaire Buisson, décryptage
L’affaire Buisson occupe depuis quelques jours le devant de l’actualité. La diffusion dans la presse et sur certains sites Internet des enregistrements effectués à l’Élysée a plongé Nicolas Sarkozy, son entourage immédiat ainsi que la droite dans la colère et la stupéfaction.

Enregistrés sur 60 DVD
Si on se réfère à la dernière édition du « Canard enchaîné », les enregistrements faits par Patrick Buisson durent au total plus de 280 heures. Cet ancien inspirateur de l’ex-président aurait commencé ses manœuvres depuis 2007 et aurait archivé les données collectées sur 60 DVD. Ces supports seraient actuellement dissimulés dans une mallette que les policiers et les magistrats chargés de l’affaire recherchent activement.
La riposte de Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy est à la fois déçu et furieux par la trahison de son ancien conseiller. Il n’a pas attendu pour riposter en justice afin de contrecarrer la diffusion d’autres extraits. L’ex-chef d’État français redoute en effet que les révélations sur les réunions et les conversations à l’Élysée se poursuivent, vu la quantité des enregistrements effectués par Patrick Buisson. Selon son entourage, il est intolérable que de propos volés sont divulgués de façon aussi répétitive.
Dépôt d’un référé au Tribunal de grande instance
Après la diffusion dans la presse des enregistrements effectués par l’ancien conseiller, Nicolas Sarkozy et son épouse ont aussi attaqué en justice évoquant comme motif « l’atteinte à l’intimité de la vie privée ». Une procédure d’urgence (un référé) a été déposée au Tribunal de grande instance parisien. Les poursuites concernent l’enregistrement, l’interception des conversations ainsi que leur étalage public.
Les avocats du couple présidentiel ont tenu à rappeler par la même occasion que la protection du secret des propos privés constitue l’une des bases fondamentales d’une société démocratique.
La justice se penche sur cette requête et prononcera prochainement son verdict quant au retrait ou non des enregistrements piratés des dialogues de l’ex-président avec ses proches sur les sites d’informations. En tout cas, Atlantico a déjà retiré les passages qui impliquent Carla Bruni-Sarkozy.
Une information judiciaire qui indigne les avocats
Ces enregistrements se trouvent également à l’origine d’une information judiciaire ouverte le 26 février 2014, le motif évoqué étant le trafic d’influence et la violation du secret de l’instruction. Cette action fait suite à l’interception de discussions téléphoniques entre Nicolas Sarkozy et Me Thierry Herzog. Ce sont les juges qui enquêtent sur les accusations sur le financement par la Lybie de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 qui ont requis cette enquête.
Cette affaire a suscité un émoi auprès des avocats. Dans une lettre signée par plusieurs centaines de membres du barreau, ceux-ci ont fait part de leur indignation face à la série de perquisitions diligentées par des juges financières dans le cadre de ladite enquête. Ces investigations ont visé un haut magistrat de la Cour de cassation et Me Herzog. Selon les avocats, ces actions judiciaires représentent des « atteintes graves et répétées » au secret professionnel.
Les arguments de la défense
De son côté, l’avocat de Patrick Buisson affirme que l’ex-président savait que les réunions à l’Élysée étaient enregistrées. Cette allégation ayant été fermement démentie par l’entourage de l’ancien chef de l’État. Selon ses proches, Nicolas Sarkozy n’a jamais été au courant que ses conversations privées et les réunions ont été consignées à son insu.
Par ailleurs, cet avocat a annoncé que l’ancien conseiller envisage de porter plainte contre X évoquant le motif de « vol des enregistrements et un usage malveillant ».
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