Lettre ouverte à Martine AUBRY, Première Secrétaire du Parti socialiste.
Madame la Première Secrétaire,
Vu le contexte, je me dois de vous en rappeler la substance.
En janvier 2007, Bernard GRANIÉ, président socialiste du SAN Ouest-Provence (Bouches-du-Rhône), a été mis en examen puis incarcéré aux Baumettes à Marseille, soupçonné de corruption, avec un dossier suffisamment lourd pour que le juge des libertés prenne cette grave décision qu’est l’enfermement préventif durant presque deux mois.
Le 15 novembre 2009, Bernard GRANIÉ comparaissait devant le TGI d’Aix-en-Provence et devait répondre de corruption passive et trafic d’influence commis par une personne exerçant une fonction publique et atteinte à la liberté d’accès et à l’égalité des candidats dans les marchés publics.
Le 20 janvier 2010, il a été reconnu coupable et condamné en première instance à une peine de un an de prison ferme, 100 000 euros d’amende, 5 ans de suppression de son éligibilité (avec exécution provisoire) et 5 ans d’interdiction d’exercer une fonction publique (avec exécution provisoire).
Durant toute cette période, aussi bien d’incarcération que jusqu’à aujourd’hui en l’attente du procès en appel, Bernard GRANIÉ a farouchement refusé de démissionner. Derrière les barreaux, il est resté président en exercice de l’une des plus riches intercommunalités de France.
Persuadés que la lutte contre la corruption n’est pas une lutte partisane mais doit rassembler tous les bords politiques, nous avons interpellé la fédération socialiste départementale, ainsi que vous-même, afin d’obtenir enfin la démission d’un élu dont le maintien à son poste nuit gravement à l’image et au développement de notre territoire local.
Comme indiqué en propos liminaire, j’attends toujours votre réponse et votre réaction publique.
Constatant votre acharnement à exiger d’un membre du Gouvernement qu’il démissionne à l’aune du soupçon et de la rumeur, je me demande quels auraient été vos propos si ce ministre avait passé 52 jours en préventive, avait été condamné en première instance, et était ensuite resté en poste durant plus de 3 années et demie.
Il est des citoyens de gauche, de droite, et surtout beaucoup qui ne sont ni de gauche ni de droite, qui attendent de la première secrétaire du Parti socialiste autre chose que des silences partisans et des indignations sélectives.
Jusqu’à quand allez-vous soutenir le maintien à son poste de Bernard GRANIÉ ?
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer, Madame la Première Secrétaire, l’expression de toute ma considération.