Affaire Merah : Enquête ouverte contre la DCRI
Alors qu’il y a deux ans jour pour jour, l’affaire Merah était au cœur de l’actualité de notre pays, on a appris ce mardi par M6 qu’une information judiciaire avait été ouverte fin janvier à l’encontre de la DCRI pour « mise en danger délibérée de la vie d’autrui » et « non empêchement de crime ».
Cette enquête, menée par deux juges parisiens, fait suite aux plaintes déposée par la famille d’Abel Chennouf, militaire abattu par le tueur au scooter le 15 mars 2012 à Montauban.
La famille reproche à la DCRI d’avoir sous-estimé la dangerosité de l’auteur de l’assassinat de trois militaires et quatre membres d’une école juive en mars 2012.
L’avocate de la famille Chenouf a déclaré « Nous voulons savoir qui a pris la décision d’arrêter la surveillance et le suivi de Merah alors que sa dangerosité était établie. Les familles sont en droit de demander ce qui s’est réellement passé ! » .
Un rapport de l’Inspection Générale de la Police avait déjà relevé des « défaillances objectives" de la part de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur dans la surveillance de Mohamed Merah.
Les services de renseignement toulousains (DRRI), inquiet du profil de Merah qui était connu pour ses liens avec la mouvance salafiste, avait pourtant prévenu la DCRI dès 2006.
Sa fiche de surveillance avait été désactivée en 2010, mais contrôlé en Afghanistan en 2010, puis au Pakistan et en Egypte en 2011,il a de nouveau été l’objet de l’intérêt des Renseignements intérieurs. Et étrangement, alors que des recommandations avaient été données pour qu’il soit étroitement surveillé, à partir de janvier 2011, soit 2 mois avant les faits, il a été libre de ses mouvements .
Il faut se rappeler que nous étions à cette époque, à moins de deux mois de la Présidentielle, et que Bernard Squarcini le patron de la DCRI, était un proche de Nicolas Sarkozy.
Les familles ont besoin de connaitre la vérité, c’est une évidence,mais l’ensemble des français également. En effet, il y a beaucoup trop de zones d’ombres dans cette affaire, beaucoup trop de questions restées sans réponses.
Pourquoi Merah était-il si libre de ses mouvements alors qu’il était connu par les renseignement intérieurs ?
Etait-il possible de remonter plus rapidemmentjusqu’à sa piste, et aurait-on pu éviter la tuerie de l’école juive si on l’avait fait ?
Pourquoi a-t-il réussi à sortir de l’appartement, puis à rentrer, lorsqu’il était assiégé ?
Beaucoup de questions restées sans réponses. Beaucoup trop en tout cas pour un pouvoir qui se voulait le champion de la sécurité, et qui fut dans le cas présent coupable de fautes majeures qui ont permis à un type seul, de plus connu des plus hauts services de renseignements de l’Etat, de semer la terreur sur notre territoire sans être inquiéter.
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