Ah non !!! Sarko...mence !
Il avait pourtant promis : pour moi la vie politique, c’est fini, mais les hommes politiques savent manier la contradiction, sans craindre le reniement, et savent dire une chose en faisant son contraire. lien
Sarközi revient donc jouer les troubles fêtes dans une UMP déjà dévastée, en partie à cause de lui, sans pour autant rencontrer un soutien majoritairement populaire.
Ceci dit, on a déjà oublié qu’il avait annoncé son retour politique au début juillet de cette année, mais, les français, en vacances pour certains, n’avaient pas vraiment percuté l’info, et il a fallu manifestement en remettre une couche. lien
Pour beaucoup, ça va faire les beaux jours du front national, qui théoriquement devrait enfin parvenir au plus haut poste de l’état…mais en réalité, rien n’est moins sur.
En tout cas ce retour fait déjà les beaux jours des chroniqueurs de tout poil, lesquels ont déjà trouvé du grain à moudre avec la publication du communiqué évoquant le retour de « l’homme providentiel ».
En présentant le communiqué comme un devoir scolaire d’une classe de 3ème, le site Topito a noté de nombreuses fautes, évaluant la rédaction à 8,75 sur 20, en commentant : « travail bâclé. J’attendais mieux d’un redoublant ». lien
En tout cas, ce redoublant qui prétend, une fois de plus, qu’il a changé, a rapidement prouvé, au niveau de l’orthographe et de la pratique du français qu’il était bien le même.
Les 8 millions de français qui ont bien voulu regarder son intervention sur France 2 ont aussi pu constater qu’il avait toujours les mêmes tics, énervements, et provocations.
Que peut-il se passer lors des élections de 2017 ?
Constatant qu’Hollande, avec ses maigres 13% de popularité, a peu de chances de l’emporter et que Sarközi, mesuré récemment dans un sondage, ne rencontrerait lors d’un vote que les suffrages de 30% des électeurs on s’interroge légitiment sur le nom du vainqueur en 2017 ? le FN sont convaincus certains…
Il est vrai que Nicolas Sarközi traine un certain nombre de casseroles dont il a tenté de se débarrasser d’un geste négligent lors de son interview sur « France2 »
Pourtant tout est loin d’être réglé : la justice a pointé un soupçon de simulacre dans l’affaire de l’arbitrage Tapie, elle a aussi des soupçons de financement illicite lors de sa campagne de 2012 dans le cadre de l’affaire Bygmalion, des soupçons de financement occultes dus à la générosité de Kadhafi lors de la campagne de 2007, des soupçons sur des contrats passés avec 9 sociétés, dont l’une de Patrick Buisson, elle a constaté en octobre 2013 le coût non inscrit aux comptes de campagne lors du meeting de Toulon de fin 2011, elle a ouvert un dossier de trafic d’influence présumé en juillet 2014, mettant Sarközi en examen, ainsi que Thierry Herzog et Gilbert Azibert, ce qui constitue des obstacles pour le moins gênants pour le candidat déclaré. lien
Mais revenons au FN.
Le réflexe citoyen du vote républicain pourrait constituer un obstacle, malgré la volonté de la présidente du FN de dédiaboliser son parti.
Et puis Marine Le Pen le dit elle-même : constatant la panne de cerveaux au sein de son parti, les premiers pas hésitants des maires fraîchement élus, et constatant le manque évident de cadres compétents, elle assure viser pour la présidentielle plutôt pour 2022 que pour le trop proche 2017. lien
Mais cette analyse de la présidente frontiste n’est-elle pas une posture, destinée à susciter encore plus d’adhésion ?
La rentrée politique va donc être chaude, car entre une UMP dévastée, et un PS fragilisé par les frondeurs, lesquels viennent de marquer encore plus leur désaccord en démissionnant récemment de certaines fonctions (lien), le jeu du FN, pourtant habile, est peut-être voué à l’échec, car les français, majoritairement, sont dégoutés par le monde politique en particulier, et par le jeu électoral en général comme le prouve le pourcentage de plus en plus élevé d’abstentionnistes.
Alors, c’est entendu, le battu de 2012 fait sa rentrée, mais à tenter de décrypter la pensée du candidat, rien de nouveau sous le soleil…aucun programme…juste la volonté « de rassembler » au-delà des clivages droite gauche.
Rien de bien nouveau sous le soleil…
Le grand historien Henri Guillemin a fait, il y a longtemps, une analyse assez lucide de la nature de notre république, dont nous pourrions tirer profit pour analyser la situation actuelle.
Rappelant une phrase de Jean-Jacques Rousseau : « jamais dans une monarchie l’opulence d’un particulier ne peut le mettre au dessus du prince, en revanche, dans une république, elle peut le mettre au dessus des lois, puisque ce sont les opulents eux-mêmes qui font les lois », Guillemin rappelle ce qui s’est passé lors de la transition menant de la monarchie à la république.
Il y a donc eu « fusion entre les aristocrates d’une part et la roture de l’autre…mais attention la roture dorée… », rappelle-t-il.
A titre d’exemple, Madame de Staël avait épousé un aristocrate, lequel avait ainsi pu « redorer son blason », offrant, en échange de la fortune de la fille du banquier, le titre de baronne.
Exemple qui fut suivi par nombre d’aristocrates, ceux-ci épousant de riches roturières, ce qui avait permis un rapprochement entre la haute bourgeoisie, et les aristocrates.
A l’époque il y eut un autre rapprochement entre le centre droit, resté monarchiste, et le centre gauche, républicain celui là, puisqu’ils se retrouvaient tous au sein des même conseils d’administration.
Ce qui revient à dire, affirme l’historien, que « ces gens qui, à la chambre, faisaient semblant d’être l’un républicain, et l’autre royaliste, s’entendaient essentiellement sur les choses capitales, à savoir la protection de l’argent ».
Il explique ainsi l’origine du mot « libéral » dans le contexte politique. « pour bien comprendre, il faut remonter à la révolution française, et aux girondins (…) ils se déclaraient « passionnés de la liberté » mais pour eux, cette liberté était économique, et donc l’état n’avait pas à intervenir dans les affaires (…) commerciales » et citant l’exemple du ministre de l’intérieur girondin Jean-Marie Roland de la Platière, interpellé par la population affamée pour qu’il fixe le prix du pain » le ministre avait répondu « tout ce que l’état peut décider en matière économique, c’est qu’il n’interviendra jamais ». ce qui signifiait qu’au sujet des profits, l’état ne pouvait rien faire, explique Guillemin, mais si les industriels, les commerçants, se tournaient vers l’état pour lui demander des avantages, ce dernier redevenait un bon interlocuteur, ce qui revient à dire martèle l’historien que « l’état à les mains liées du coté du peuple, du coté du grand nombre, mais il a les mains ouvertes du coté du petit nombre » ce qu’avait résumé à l’époque Lamartine sous cette belle formule : « la liberté économique, c’est la liberté pour le commerçant de s’enrichir indéfiniment, et c’est la liberté pour le pauvre de mourir de faim. (…) et a partir de 1879, ce sont ces affairistes là, ces libéraux, qui vont être au pouvoir en France, ce sont des gens qui sont costumés en républicains et qui ne pensent en réalité qu’à la protection des grands intérêts. Leur république, c’est la république des riches, dirigées par des riches, et au bénéfice des riches » résume clairement Guillemin. lien
Ce qui a donné l’idée à des internautes impertinents de lancer la « plaie mobile ». lien
Devant le désamour citoyen de cette république quasi monarchique, cadrée par une constitution discutable, l’alternative ne serait donc pas de « voter pour le moins pire », mais de changer de paradigme, donc de constitution, une constitution réellement républicaine, qui changerait complètement la donne.
Elle pourrait impliquer la définition d’un nouveau statut de l’élu, payé symboliquement, afin de décourager ceux qui veulent faire carrière en politique, leur empêchant le cumul, afin d’éviter tout risque de conflit d’intérêt,
Philippe Duron, le député socialiste devrait être un exemple de ce qu’une république ne peut plus légitimer : il cumule 4 mandats, et 24 fonctions ce qui lui permettrait d’empocher 55 000 euros mensuels (chiffre difficile à vérifier) faisant de lui le champion des cumulards, (lien) tant qu’une pétition a été lancée pour contester cette situation. lien
Cette situation touche aussi la droite, puisque Gérard Larcher, avec 3 mandats et 19 fonctions le talonne de près.
Cette nouvelle constitution devrait aussi ne plus permettre à un élu condamné de briguer un poste politique, et aussi délégitimer toute élection qui ne respecterait pas la parité.
Il s’agirait donc de donner la place à ceux qui veulent réellement servir le peuple, et non se servir eux-mêmes, entrainant la fin de leur privilèges scandaleux, l’obligation d’appliquer le programme définit par le peuple, et ne permettant plus à un élu, de se faire élire sur un programme et d’en appliquer un autre.
Comme dit mon vieil ami africain : « si tu n’as pas trouvé la princesse que tu voulais, tu dois aimer le chameau que tu as ».
L’image illustrant l’article vient de « rogervicot.wordpress.com »
Merci aux internautes pour leur aide précieuse.
Olivier Cabanel
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