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Alain Delon soutenait Raymond Barre

« Et j'en arrive à Raymond Barre : c'est pour moi l'homme le plus proche du Général De Gaulle, c'est un homme hors des partis, c'est un homme qui veut un État impartial au service du peuple et au service de la France, c'est un homme exceptionnel comme l'était le Général De Gaulle. » (Alain Delon, le 30 octobre 1988 sur TF1).

L'enterrement a lieu ce samedi 24 août 2024 dans la chapelle de sa propriété à Douchy, et dans l'intimité familiale, comme on dit. Toute cette semaine, beaucoup de monde a parlé de l'acteur français Alain Delon, et notamment dans les réseaux sociaux, où les gens se lâchent, on a vu qu'une certaine gauche, la plus sectaire, était capable de continuer à détester un homme même mort. Simplement parce qu'il ne cachait pas ses convictions de droite. Et probablement aussi parce qu'il était très riche, mais d'une richesse qu'il a acquise par son travail et par son talent.

On en profite d'ailleurs pour dire n'importe quoi, par exemple, qu'il soutenait électoralement Jean-Marie Le Pen et le Front national, que c'était un abominable extrémiste de droite. Alors, il faut rétablir un peu les choses.

Alain Delon était un gaulliste et parce qu'il était un gaulliste, il avait soutenu très activement la candidature de Raymond Barre à l'élection présidentielle du printemps 1988. En particulier, il a assisté, parmi le public invité, à plusieurs émissions politiques de "L'Heure de Vérité" (animées sur Antenne 2 par François-Henri de Virieu) dont l'invité était Raymond Barre, en particulier le 7 janvier 1987 (à côté de Jean-Pierre Soisson et de Catherine Pironi), et aussi après l'élection présidentielle, le 7 novembre 1988 (il était à côté de l'épouse de l'homme politique, Eva Barre et de Gilberte Beaux). De plus, il était présent au grand meeting de campagne de Raymond Barre le 19 avril 1988 à Lyon (quelques jours avant le premier tour). Enfin, on l'a retrouvé naturellement aux obsèques de l'ancien Premier Ministre le 29 août 2007 à la chapelle de l'hôpital du Val-de-Grâce, à Paris, où il est mort, au milieu d'une classe politique assez secouée.

En quelque sorte, le barrisme d'Alain Delon était incontestable et il n'a pas fait simplement qu'ajouter passivement une signature à une liste de comité de soutien, mais il était présent aux grands moments de la campagne présidentielle du futur maire de Lyon. En tant que barriste, je m'en réjouissais, même si je n'avais pas toujours les mêmes idées qu'Alain Delon, en particulier sur la peine de mort (voir plus loin). Et ça tombait bien, Alain Delon n'était pas un homme politique, donc, ses convictions ont eu peu d'influence sur le cours des événements (la construction de la loi). Comme lui, mon barrisme était du gaullisme moderne. Mais aucune personnalité n'est sacrée et toutes ont eu leur faille.

Quant à Jean-Marie Le Pen, effectivement, Alain Delon le connaissait très bien, c'étaient même deux amis très proches depuis la fin des années 1960, Alain Delon le connaissait avant qu'il ne devînt président du FN et si pour l'acteur, l'amitié n'était pas un vain mot, il faisait la différence entre amitié et politique et il n'a pas soutenu politiquement Jean-Marie Le Pen, contrairement à ce qu'on voudrait nous faire croire.

Dans le cadre de son hommage dominical, la chaîne LCI a eu la bonne idée de retransmettre le dimanche 18 août 2024 à 15 heures des extraits d'une émission politique importante du dimanche soir dont Alain Delon était l'invité, le fameux "7 sur 7" animé sur TF1 par la journaliste vedette Anne Sinclair. Elle était datée de "septembre 1988" mais renseignements pris, elle aurait été enregistrée et diffusée plutôt le 30 octobre 1988, donc non seulement après l'élection présidentielle mais aussi avant le référendum du 6 novembre 1988 sur les Accords de Matignon sur la Nouvelle-Calédonie : Alain Delon avait été invité à Matignon par le Premier Ministre Michel Rocard parce qu'il était de droite, avec un autre acteur, Michel Piccoli, qui lui était notoirement de gauche, pour qu'ils fissent campagne ensemble pour le "oui" de manière consensuelle. Alain Delon a répondu à cette demande en donnant les arguments pour le "oui", oui à la paix en Nouvelle-Calédonie et s'était un peu fâché, d'ailleurs, avec quelques leaders de droite qui, refusant d'aider politiquement François Mitterrand, avaient prôné une lâche abstention.
 

Dès le début de l'émission, alors qu'Anne Sinclair parlait pour introduire longuement son émission et son illustre (et rare) invité, on pouvait voir Alain Delon, silencieux, l'écouter attentivement, le regard parfois dans le vide mais montrant surtout un charisme, une présence, même dans le silence ! On imaginait alors facilement, comme avec Yves Montand ou Vincent Lindon dans un autre registre, qu'Alain Delon aurait pu avoir une carrière politique, un peu à l'instar de la classe politique américaine, les acteurs professionnels étant les meilleurs pour convaincre les électeurs puisqu'ils jouent leur rôle bien mieux que des acteurs amateurs, à savoir des candidats technocrates qui lisent des discours que des collaborateurs leur auraient rédigés.

Et puis très vite, Alain Delon expliquait qu'il ne pouvait pas être homme politique car il avait une très grande sensibilité. On pouvait aussi se dire : tout le monde a sa sensibilité. Mais quand Anne Sinclair lui a fait parler d'un fait-divers récent à l'époque, et atroce, le viol de petites filles, Alain Delon a montré qu'il valait mieux qu'il restât comédien et qu'il ne se risquât pas à aller sur le terrain de l'action politique.
 

J'ai écrit que je n'avais les mêmes idées que lui sur la justice, en voici un exemple énorme, Alain Delon reconnaissant qu'il était entier et "un peu" excessif : « Moi, je suis pour la peine de mort, je l'ai toujours été, donc je le dis comme je le pense. Et en ce qui concerne les viols d'enfant, je suis carrément pour un tribunal d'exception et une justice expéditive. (…) Ces monstres-là, pour moi, n'ont pas le droit de vivre. (…) Ces êtres-là ne sont pas des êtres humains, ni des animaux. Pour moi, ce sont des monstres. (…) Si ces gens-là savaient que dans les quinze jours, une fois les aveux passés, les preuves faites, dans les quinze jours, ils allaient avoir le châtiment suprême, sentence exécutoire sur le champ, je vous promets qu'ils réfléchiraient, s'ils sont encore capables de réfléchir. Mais s'ils ne sont pas capables de réfléchir, vous savez, on va vous dire, ils n'ont pas demandé à naître, ils n'ont pas demandé à venir sur Terre. Le chardon non plus, entre la pelouse, il n'a pas demandé à venir sur Terre. Le charbon, chez moi, je l'arrache, et je le retire. C'est un phénomène de société, ces gens-là n'ont pas le droit de faire partie de notre société. Je suis peut-être un peu excessif, c'est mon sentiment, je ne le demande pas de le partager. Je n'excuse pas. ».

Cela n'a pas empêché Alain Delon de voter Raymond Barre et pas Jean-Marie Le Pen. Un peu plus tard dans l'émission, il a tenté d'expliquer son barrisme par son gaullisme. Il a déclaré qu'à 21 ans, il avait manifesté pour demander le retour du Général De Gaulle. Pour lui qui était enfant sous l'Occupation, De Gaulle était un héros, le libérateur de la France (on fête les 80 ans de la Libération de Paris ce dimanche 25 août 2024).
 

Et, sur le ton d'un vendeur de dentifrice, ou de maison individuelle, Alain Delon a expliqué rapidement (car l'émission se terminait) : « Vous savez, j'aime les hommes, les vrais hommes, sans que ce soit équivoque. Alors, les vrais hommes à commencer par le Général De Gaulle (…). Pourquoi le Général De Gaulle ? Simplement, et par le Général De Gaulle, vous comprendrez mieux Raymond Barre, parce qu'ils ont les mêmes vues sur ce que j'appelle la France, la même idée de la France. (…) Et j'en arrive à Raymond Barre : c'est pour moi l'homme le plus proche du Général De Gaulle, c'est un homme hors des partis, c'est un homme qui veut un État impartial au service du peuple et au service de la France, c'est un homme exceptionnel comme l'était le Général De Gaulle, on ne le comprend pas aujourd'hui, on le comprendra demain. Voilà pourquoi j'ai soutenu Raymond Barre, voilà pourquoi je continuerai à le soutenir. C'est un homme qui n'a aucun intérêt personnel, qui ne voit que les intérêts de la France et des Français, pour qui une seule chose compte, l'intérêt supérieur de la France, et il l'a dit lui-même quand on lui a reproché d'avoir été reçu par le Président Mitterrand ou d'avoir été reçu par le gouvernement en place aujourd'hui. Je ne vois pas le mal d'être reçu par un gouvernement légitime et par un Président légitime. Ce n'est pas un gouvernement d'occupation. Ça, c'est Raymond Barre, il n'y a pas de gauche, il n'y a pas de droite, il y a les intérêts de la France. ».

En l'écoutant, on écoutait ainsi une déclaration d'amour pour Raymond Barre. Un barrisme de tripes et pas d'intellectuel qu'il n'a jamais été. Le barrisme d'un ancien combattant, pour qui l'amour de la France est intrinsèque à son enfance. Alors, bien sûr, avec le recul, on pourra toujours sourire dans sa barbe, penser que l'amour de la France pouvait aussi s'accommoder d'une belle optimisation fiscale à la suisse (il est mort en France selon ses vœux), on pourra aussi s'interroger sur le Raymond Barre qui n'a pas d'intérêt personnel et que l'intérêt national chevillé au corps, depuis qu'on a soupçonné l'ancien meilleur économiste de France d'avoir caché de l'argent au fisc (comme il est mort, il n'y a pas de procès et surtout, on ne connaît pas vraiment ce qui est vrai et ce qui est supposé). Il reste que Raymond Barre était aimé de ceux qui aimaient la France en dehors de tout esprit partisan, et c'était cela l'essentiel pour la politique.

Ce n'était sans doute pas une bonne chose, pour les leaders du RPR, qu'Alain Delon fût dans leur camp car il se permettait beaucoup plus de liberté de ton que s'il n'en était pas. Ainsi, pour la campagne du référendum sur la Nouvelle-Calédonie, il a beaucoup blâmé Nicolas Sarkozy qui défendait l'abstention, mais, dans l'émission d'Anne Sinclair, un autre a été encore plus victime de sa sévère franchise. Il s'agit du futur Premier Ministre, à l'époque simple secrétaire général du RPR (ancien Ministre du Budget) Alain Juppé qui, dans l'émission "Questions à domicile" (sur TF1), a, selon l'acteur, exprimé des idées beaucoup trop compliquées qui ne s'adresseraient qu'au microcosme, ou alors, sur le référendum, qui a pris les Français pour des "débiles".

Le mot est bien d'Alain Delon : « J'ai été frappé par ce qu'Alain Juppé, en tant que secrétaire général du plus grand parti d'opposition, (…) j'ai trouvé qu'il avait un langage (…), il s'est adressé à des débiles, il s'est adressé aux Français comme s'ils étaient des débiles. Les Français ont souvent des réactions d'imbéciles, moi le premier, mais c'est tout sauf des débiles, et je n'ai pas compris, si vous voulez, qu'un homme aussi éminent d'un parti aussi important s'adresse à des Français pour un sujet aussi important (…), on ne peut pas s'adresser pour une chose aussi importante à des Français en leur parlant comme à des débiles ! ».
 

Cela ne l'a pas empêché, vingt-huit ans plus tard, de soutenir Alain Juppé en 2016 lors de la primaire LR pour trouver un candidat LR à l'élection présidentielle qui succéderait au déplorable François Hollande. Eh oui, Alain Delon a soutenu Alain Juppé, le candidat de "l'identité heureuse" tant chahuté par les militants du FN/RN jusqu'à se faire appeler Ali Juppé. Alors, les votes d'Alain Delon n'ont pas grand-chose à voir avec le supposé extrémiste de droite que certains, à gauche, sans doute aigris sinon jaloux, ont tant fustigé, même après sa mort, ou plutôt, surtout après sa mort.

Samedi, c'est Mgr Jean-Michel Di Falco (82 ans) qui célèbre la messe d'enterrement d'Alain Delon, il avait déjà enterré la très chère Mireille Darc il y a sept ans, le 1er septembre 2017, et Alain Delon, au contraire de l'égoïsme qu'on lui a souvent collé à la peau, a été très généreux en faisant discrètement des dons pour la recherche sur les maladies cardiaques. De toute façon, quelqu'un (de riche), qui a acquis des tableaux de Pierre Soulages, de Nicolas de Staël, de Hans Hartung et de Zao Wou-Ki, ne peut pas être tout à fait mauvais...


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (20 août 2024)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Alain Delon soutenait Raymond Barre.
Le charisme d'Alain Delon : The Girl on a Motorcycle.
Le grand Alain Delon
Affaire Alain Delon : ce que cela nous dit de la fin de vie.
Comment va Alain Delon ?

 


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13 réactions à cet article    


  • Seth 24 août 2024 13:46

    Delon était très très à droite tout le monde le sait.

    Quel est l’intérêt de blablater à perte de vue sur ses rapports avec Babarre ou n’importe qui ? Aucun.

    Delon n’avait et n’a toujours aucune importance.


    • Julien30 Julien30 24 août 2024 19:54

      @Seth
      « Delon était très très à droite tout le monde le sait. »
      Non il était juste à droite, même prêt à soutenir un centriste comme Barre c’est dire s’il n’était pas « très très à droite », mais bon c’est déjà trop pour les gaugauchons tellement tolérants, tellement ouverts d’esprit pour qui tout ce qui est à droite d’Olivier Faure est assimilé au nazisme.


    • Seth 25 août 2024 17:41

      @Julien30

      Oui je la connais l’histoire. Centriste et pote de Le Pen. Mais quand on veut soigner l’image des fausses idoles, on ramène babare et on oublie lepen. C’est ça la fausse histoire.

      Et je vous explique un truc : la côterie de Faure est au centre pour ne pas dire plus et non à gauche et tout cela n’a rien à voir avec le nazisme.

      Faut se contrôler. smiley


    • Julien30 Julien30 25 août 2024 18:54

      @Seth
      Je ne sais pas je ne le connaissais pas, vous non plus a priori, et s’il était pro-Le Pen c’est qu’il était lucide, le FN a eu raison sur à peu près tout depuis 40 ans.


    • Seth 25 août 2024 20:48

      @Julien30

      Il est vrai que vu par qui a été fondé le fn, il ne peut qu’être présentable et avoir raison. smiley

      Des ex de la Wehrmacht ne sont que des gens biens et les prosit de la marinette avec des néo-nazis autrichiens, ça ne prête pas à conséquence et ça passe très bien.


    • amiaplacidus amiaplacidus 24 août 2024 16:38

      Franchement qu’en a-t-on à foutre de l’avis des gens du showbiz, fussent-ils des Alain Delon ?


      • pasglop 24 août 2024 18:19

        Voyons voir, quoi de neuf sur Avox ?

        « Alain Delon soutenait Raymond Barre »

        Ah, mais il le soutenait avec quoi, des étais, un Fenwick ?

        "On nous cache tout, on nous dit rien
        Plus on apprend plus on ne sait rien
        On nous informe vraiment sur rien ..."

        Il aurait mieux fait de soutenir Lucie Castets, beaucoup plus légère...


        • microf 24 août 2024 19:08

          Raymond Barre l´attendait depuis longtemps, maintenant que les deux sont unis pour l´éternité, ils vont mutuellement se soutenir.

          Qu´ils dorment en Paix.


          • chat maigre chat maigre 25 août 2024 04:16

            @Karoto

            moi pareil, je ne vois pas l’intérêt d’un tel article, c’est pour servir qui ou pour desservir qui ??

            dans mon souvenir, celui qu’il a vraiment soutenu c’est Fillon, mauvaise pioche smiley

            et plus récemment je me souviens qu’il a détesté Macron donc pourquoi Rakoto insiste autant sur Delon, ça reste un mystère pour moi !!


            • Lynwec 25 août 2024 08:03

              @chat maigre

              Moi non plus , je ne vois aucun intérêt à se répandre sur les positions politiques supposées ou réelles d’un artiste défunt...

              D’autant plus qu’il faudrait que les gens comprennent qu’on peut apprécier un artiste pour ses performances artistiques, mais que ça doit se limiter à ça et qu’il ne faut jamais en faire une boussole morale ou un exemple à suivre...

              Taper plus ou moins sournoisement sur un mort pour servir ses propres intérêts ou ceux de ses commanditaires est malheureusement monnaie courante dans le milieu des journaputes...
              Le lecteur bœuf moyen aime le scandale, il va ainsi avoir de quoi médire en se comportant comme un perroquet alors qu’il ne connait en réalité rien du personnage sauf à travers ce qu’on en dit dans une certaine presse...


            • Seth 25 août 2024 20:51

              @Lynwec

              D’autant plus qu’il faudrait que les gens comprennent qu’on peut apprécier un artiste pour ses performances artistiques,

              Pour cela encore eut-il fallu qu’il fut capable de performances. Alors comme ce n’est pas le cas et qu’on nous l’impose, faut bien trouver quelque chose à dire sur lui... smiley


            • squirrel 28 août 2024 13:59

              Plus que ses amitiés politiques ce sont ses fréquentations du milieu marseillais et, notamment, de son grand ami Gaëtan Zampa avec qui il a réalisé de nombreuses « affaires », une des plus connues étant la discothèque de 3500 places « le krypton » à Aix-en-pce.

              On pourrait parler de son machisme (misogyne ?) et des baffes qu’il fichait à ses compagnes...


              • ricoxy ricoxy 28 août 2024 14:07

                 

                «  ... on a soupçonné l’ancien meilleur économiste de France d’avoir caché de l’argent au fisc.  » Ça tient de famille : à côté de ce soupçon, le propre père de Raymond Barre a eu un procès pour fraude fiscale à La Réunion, où il était commerçant. Les Réunionnais nous le rappellent aimablement.

                 

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