Aldo-Michel Mungo : La Belgique n’a pas vocation à accueillir des musulmans qui enfreignent ses valeurs
Universitaire, journaliste analyste en géostratégie belge, Chroniqueur pour l’édition internationale du mensuel Israël Magazine (2010 – 2012).Correspondant à l’édition française du Jérusalem Post (2010 - 2012). Aldo-Michel Mungo est porte-parole national du mouvement politique LA DROITE depuis 2010.
Interview réalisée par Hamid zanaz / Essayiste algérien/ auteur entre autres de ‘l’impasse islamique, la religion contre la vie » et « l’islamisme vrai visage de l’islam »
Dans votre intervention aux « Assises de l’islamisation » en 2010, vous avez parlé de Bruxelles comme d’une bombe à retardement. Est-ce que les Belges sont au courant ?
Il y a deux ans, peu de personnes appréhendaient la situation réelle. Aujourd’hui avec l’élection de deux conseillers communaux d’un parti dénommé « ISLAM », se déclarant ouvertement en faveur de l’établissement d’un état islamique en Belgique, les marqueurs ont très vite bougés. L’émotion est intense dans le pays. Pour certains cette élection a été une surprise, pour d’autres comme moi elle était prévisible. Fin 2009 à Bruxelles devant une petite assistance d’une trentaine de personnes réunie au Cercle Ben Gourion, le Député fédéral Denis Ducarme nous a informé que selon un rapport confidentiel de la Sureté de l’Etat, remis aux membres de la commission de l’intérieur de la Chambre, les services de la Sureté estimaient la population musulmane en Belgique pour la période 2007/2008 à un total de plus d’un million deux cent mille personnes. J’imagine que ce député nous a dit la stricte vérité. Sachant le nombre de migrants entrant tous les ans en Belgique, plus de 125.000 essentiellement de pays musulmans, on peut imaginer l’importance de la population musulmane dans 30 ans alors que plus aucune politique d’intégration ne pourra être menée faute de moyens financiers. S’y ajoute la politique nataliste des pouvoirs publics dans un pays déjà surpeuplé. Les incitants financiers sont énormes : plus de 1.200 euros de prime par naissance auxquels s’ajoutent des allocations familiales qui progressent avec le nombre d’enfants. Il ne faut pas être diplômé en sciences démographiques pour imaginer la sociologie du pays au tournant du siècle.
Un parti islamique ! Quel est son programme ? L’application de la charia en Belgique ?
Les masques sont effectivement tombés. Ce parti ISLAM prône l’établissement d’un Etat islamique dans 20 ou 30 ans ; avec la sharia comme socle de valeurs. Certains minimisent le danger mais oublient les vrais chiffres de la population. Ce nouveau parti n’a présenté que 3 listes composées chacune d’un seul candidat. Deux ont été élus, mais les trois listes tournent autour de 4% des votes. C’est énorme et sur Bruxelles, s’ils s’organisent intelligemment, cela présage un potentiel électoral qui va se situer entre 7% et 10% aux élections régionales de 2014. Soit l’assurance d’une nouvelle élue voilée et un groupe parlementaire de 5 à 8 députés régionaux auxquels s’ajoutera au moins un député fédéral. Le tout avec le financement public assuré. L’interrogation reste leur capacité à s’organiser en Wallonie. Ce potentiel est à mettre en parallèle avec la part de population qui refuse l’intégration avec l’aide des TV satellitaires et de l’argent des pétromonarchies. La progression de l’islam identitaire est effrayante dans certains quartiers. Dans les zones où il est majoritaire, il impose ses codes culturels à tous, rendant parfois fort ténue, dans la vie concrète, la distinction entre islam et islamisme. Ces extrémistes jouent de notre formalisme administratif, notre devoir est d’être plus efficace. Mais soyons clairs : l’existence des extrêmes est le fruit d’une défiance à l’égard des hommes politiques traditionnels qui ne tiennent pas leur parole et ne règlent pas les problèmes. Quand on propose tout et n’importe quoi sous prétexte de ne pas laisser le champ libre à l’extrême-droite, on ne résout rien.
Pourquoi les musulmans peinent à s’intégrer ? Que faire avant que la Belgique toute entière ne devienne pas Molenbeek ?
Constatons d’abord que de plus en plus de musulmans, belges sincères, en ont plus que marre de se faire assimiler aux « fous de dieu », avec pour résultat qu’un nom ou un aspect un peu subméditerranéen leur vaut d’être écartés pour les emplois auxquels ils peuvent prétendre. Mais la politique d’intégration, au sud du pays, est quasiment inexistante faute de moyens financiers. On se trouve dans des situations ubuesques. Un de mes amis qui est échevin (adjoint au maire) s’est publiquement plaint sur Facebook : il venait de surprendre une dame philippine obligeant une des fonctionnaires de son service à s’exprimer en anglais : elle était pourtant en Belgique depuis plus de 10 ans. Des amis magistrats et avocats me racontent régulièrement que dans 85% des affaires, civiles ou pénales, impliquant des immigrants naturalisés la présence d’interprètes est nécessaire. Il suffit d’ailleurs d’aller dans un bureau de poste pour se rendre compte de la situation. Or quelle est la première étape d’une intégration si ce n’est la connaissance de la langue locale ! Autre facteur : les autorités des pays d’origine incitent à la non-intégration. C’est ainsi que de manière scandaleuse Recip Erdogan est venu en Belgique tenir des meetings au cours desquels il a clairement incité les migrants turcs à refuser toute intégration, avec un culot et une morgue incroyable, en comparant l’intégration à un « crime contre l’humanité ». Cela a fait quelques lignes dans la presse, sans plus. La situation dans la partie francophone du pays va se détériorer avec la prise de pouvoir lente mais sûre de la NvA de Bart De Wever en Flandre. Ce parti fait prendre, partout où il est au pouvoir, des mesures d’intégration forcée afin de flamandiser rapidement les migrants qui seront obligé de connaître le néerlandais dans leurs rapports avec l’administration. On peut donc craindre un mouvement de migration interne vers le sud où aucune connaissance du français n’est réellement demandée.
Face à cet islam conquérant. Face à ce changement progressif de la population et de la culture autochtones, comment s’organise la résistance en Belgique ?
Il faut renforcer la laïcité et la rendre constitutionnelle sans générer d’hystérie ou d’accusation systématique d’être dans le camp des xénophobes. Parce qu’on est en train de répéter avec l’islam l’erreur commise avec l’immigration : à partir du moment où le débat était soulevé par des gens suspects de racisme, souvent à raison d’ailleurs, c’est le débat lui-même qui est devenu suspect. La seule attitude acceptable était l’approbation émerveillée, l’immigration était une chance pour la Belgique, point. L’idée qu’elle aurait pu être, en même temps, une source de difficultés ne devait même pas être examinée. On connaît la suite. Or, on est en train de nous faire le même coup avec l’islam. La question doit être bannie. Et ceux qui se la posent sont au mieux des malheureux manipulés à qui on a mal expliqué les bienfaits d’une « société ouverte », au pire des salauds qu’on devrait priver du droit de vote. Pour les « bien-pensants » le thème de l’immigration est tabou car il appartient à l’extrême droite. On n’a donc pas le droit d’en discuter. Circulez, il n’y a rien à voir ! Pourtant, aujourd’hui limiter l’immigration, y compris légale, devient vital face à une situation intenable et explosive dans les quartiers. Car la cote d’alerte est atteinte. Dans les mesures concrètes, il y a la nécessaire fermeté dont notre société doit faire preuve à l’encontre de ceux qui méprisent nos règles, détournent nos procédures et profitent de manière inqualifiable de l’hospitalité belge. Les appels à la haine doivent être réprimés sans états d’âme. Tous ceux qui tiennent des propos infâmants contre les valeurs de la Démocratie ne doivent plus être autorisés à entrer et à séjourner dans notre pays. La Belgique n’a pas vocation à accueillir ceux qui enfreignent ses valeurs. Il faut que les prédicateurs qui prennent notre système pour cible permanente soient expulsés et déchus de leur nationalité belge lorsqu’elle a été déjà accordée ; ils ont de toute façon dans une autre poche leur passeport d’origine. Il faut surtout transcrire dans le code pénal la décision de la Cour européenne des Droits de l’Homme sur l’incompatibilité de la sharia avec les règles démocratiques. Il y a eu une double condamnation de la loi islamique comme contraire à la Convention européenne des Droits de l’Homme. Il faut donc créer un délit « d’apologie de la sharia ». Il n’est plus acceptable que certains prônent l’abolition de la démocratie, et remettent en cause la légitimité des lois humaines, sans qu’il n’y ait de sanction.
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