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Accueil du site > Actualités > Politique > Amendement ConfoKea : petites magouilles entre amis

Amendement ConfoKea : petites magouilles entre amis

Dans la nuit du 13 décembre 2007 était proposé au Sénat par la belle-soeur de Bernard Debré, un amendement visant à autoriser l’ouverture dominicale des établissements de commerce de détail d’ameublement.

Le Sénat a adopté cet amendement scandaleux. On reste sans voix devant cette soumission apparente des plus hautes instances de l’Etat à la puissance des lobbies marchands, transformant la démocratie en un théatre abject. Démonstration.

La guerre du dimanche : un point de situation

Il est nécessaire de revenir sur l’histoire récente pour comprendre l’arrivée inopinée de cet amendement au Sénat, en procédure d’urgence.

L’Etat, depuis de nombreuses années, s’était montré d’un laxisme complet relativement à l’ouverture dominicale de certains centres commerciaux : un centre commercial est d’abord un contribuable profitable, avant d’être un justiciable...

Début 2007, la situation s’inverse : certains syndicats, notamment la CFTC, FO et la CGT, engagent des actions contre les enseignes illégalement ouvertes, et les gagnent quasiment toutes. Dans le courant de l’été, les enseignes (Conforama, IKEA, Fly, Alinéa, Casa, Atlas, Crozatier, et autres Usine Center) sont généralement condamnées à verser des astreintes relativement importantes, calculées sur la base des chiffres d’affaires réalisés pendant les ouvertures illégales.

Les astreintes sont des sommes dissuasives qui n’ont pas vocation première à être payées : pour qu’elles soient versées, il faut une action judiciaire en liquidation d’astreintes, la liquidation n’étant généralement prononcée qu’en présence du refus manifeste du contrevenant sanctionné de se conformer à la loi.

Les enseignes ont réagi fortement : organisation de manifestations bidon à l’aide de salariés mercenaires (Conforama, septembre 2007), conférences de presses (Ikea, Confo, But et Alinéa, octobre 2007), rendez-vous avec Luc Chatel puis Christine Lagarde (Conforama, Ikea, septembre 2007), articles de presse, interviews, etc. Conforama a fait travailler pas moins de cinq cabinets différents d’avocats pour présenter une ligne de défense...

En position de force, les syndicats n’ont pas abusé de cette stratégie gagnante : ils ont proposé aux enseignes de ne pas demander la liquidation des astreintes, en échange d’un retour à une situation légale.

Pourtant, ils se sont heurtés à un refus hautain des enseignes, préférant persister à ouvrir illégalement le dimanche, en toute insouciance. Devant ce refus, FO a annoncé qu’il allait demander la liquidation des astreintes obtenues contre Ikea (communiqué de presse du 11 décembre), Casa et Alinéa.

L’amendement 66 rectifié Ter : une commande ConfoKea

Le 13 décembre, madame Debré déposait en urgence devant le Sénat un amendement qui pourrait permettre à ces enseignes, condamnées et superbement méprisantes, d’échapper au paiement des astreintes auquel leur seule attitude délictueuse les conduit.

Le code du Travail dispose que le repos hebdomadaire doit être donné le dimanche. Il prévoit à ce principe, fort heureusement, un certain nombre de dérogations basées sur la nécessité absolue (par exemple les hôpitaux), la nécessité relative (par exemple les activités à feux continus), ou l’utilité sociale (par exemple l’ouverture des commerces alimentaires de détail).

L’amendement ConfoKea prévoit d’ajouter au code du Travail une dérogation supplémentaire concernant les établissements de commerce de détail d’ameublement (alors même que le nombre de dérogations déjà existantes est un des arguments avancés par le lobby ConfoKea).

Plusieurs éléments laissent à penser que cet amendement (plaisamment surnommé « amendement ConfoKea »), qu’aucune nécessité apparente autre que le copinage de haute volée ne vient justifier, a été commandé au gouvernement par les lobbies marchands (qui peuvent d’ailleurs suivre l’état de leur commande grâce au site internet du Sénat, ô progrès !).

Tout d’abord, la concomitance des événements : annonce de FO le 11/12, dépôt de l’amendement le 13/12. Même si l’on croit au hasard, on ne peut s’empêcher de penser qu’il a des sollicitudes suspectes !...

Ensuite, l’incongruité de l’amendement. Il est en effet complètement incohérent avec le planning social, ce dossier devant être abordé lors de la conférence du 19 décembre prochain. Par ailleurs, il bouscule aussi le Conseil économique et social, qui doit publier un nouveau rapport sur ce sujet.

Enfin, le choix injustifié de la procédure d’urgence : aucune urgence n’existe sur ce dossier, hormis le problème posé aux enseignes par la liquidation des astreintes.

Cerise sur le gâteau, il est à noter que l’attitude hautaine des enseignes, refusant de se conformer à la loi malgré les condamnations à répétition qui leur avaient été signifiées, tend à démontrer que ces enseignes savaient par avance qu’elles obtiendraient de l’appareil législatif des dispositions qui leur seraient favorables.

L’analyse des débats au Sénat vient conforter cette opinion : c’est Luc Chatel, secrétaire d’Etat représentant du gouvernement, qui y dévoile crûment le motif gouvernemental : « Il faut une concertation des partenaires [...], mais il est un secteur où il y a urgence, où les entreprises condamnées pour ouverture dominicale paient des astreintes alors qu’elles ouvraient auparavant 52 dimanches par an. Le gouvernement est donc favorable à cet amendement », intervention à laquelle le docile sénateur Cornu, rapporteur de la commission, répond : « La commission l’est aussi par conséquent » (ce qui n’était d’ailleurs pas parfaitement exact), illustrant la collusion apparente entre le Sénat et le gouvernement.

Malgré le rappel du sénateur Dussaut : « Le Parlement n’a pas pour rôle de valider des comportements illégaux, ni de prendre parti dans des affaires en cours devant la justice » , le Sénat, dominé par le groupe UMP, a adopté l’amendement ConfoKea.

Du cocufiage social considéré comme un des beaux-arts

Les syndicats se sont immédiatement insurgés contre ce vote, parlant d’ester en justice au motif de la non-conformité de l’amendement à la loi 2007-130 de modernisation du dialogue social (communiqué CFTC du 15/12).

Cette loi avait été votée en ce début d’année, le 31 janvier 2007. Elle se voulait un gage de bonne foi donné par le gouvernement, après la crise désastreuse du CPE : le gouvernement s’engageait à privilégier le dialogue social plutôt que les basses manœuvres dans la manière de conduire les réformes en France, louable intention s’il en est.

Cette loi établit dans son article L 101-1 que « tout projet de réforme envisagé par le gouvernement [...] fait l’objet d’une concertation préalable ». Toutefois, cette disposition n’est pas applicable en cas d’urgence, mais dans ce dernier cas, le gouvernement doit motiver l’urgence.

Il est évident que l’urgence est un critère qui ne pouvait pas être retenu par le gouvernement : la seule urgence visible étant d’obtenir la non-condamnation des enseignes ConfoKea, le gouvernement aurait sans doute été quelque peu gêné de présenter cet argument. Il n’a de toute façon pas satisfait à son obligation de motivation préalable à l’adoption de la procédure d’urgence.

L’astuce cocufiante porte en fait sur le premier point de la loi, qui précise qu’elle ne concerne que les réformes envisagées par le gouvernement. En l’occurrence, s’agissant - officiellement - de l’initiative d’une sénatrice (dont il faut reconnaître que la fibre sociale est moins visible que son appartenance à l’UMP et à la famille du président de l’Assemblée...), il ne s’agit plus - officiellement - d’une initiative gouvernementale, mais d’une initiative parlementaire, ce qui sort l’amendement ConfoKea du champ d’application de la loi 2007-130 ! Et hop, passez muscade, mais il fallait y penser.

On comprend aisément que les organisations syndicales puissent éprouver quelques démangeaisons à subir cet élégant cocufiage.

Dans un pays où d’éminents spécialistes expliquent doctement que le traité européen est trop compliqué pour qu’il soit soumis à l’intelligence défaillante du peuple, on comprend qu’il est parfaitement logique que de nouveaux grands électeurs, intelligents ceux-ci, et véritablement désintéressés, viennent se substituer aux capacités insuffisantes des petits.

Quelques références :


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30 réactions à cet article    


  • Philippe D Philippe D 18 décembre 2007 12:21

    Professions travaillant le dimanche : Transport : SNCF, RATP, Aérien, Cars, Taxis, Transport routier, Stations service, Péages autoroutier... Santé : Hopitaux, Médecins, Infirmiers et Pharmaciens de garde... Commerce : Epiciers, Boulangers, Fleuristes, Marchands de Presse, Commerces liés au tourisme ou à l’activité saisonnière.... Services : Presse, Télévision, Dépannage... Spectacle : Artistes, caissiers... Tourisme et Restauration : Hôtellerie, Serveurs, Cuisiniers, Agents de musées, Casinos... Et encore : Agriculteurs, Agents d’astreinte dans les entreprises qui fonctionnent 24/24 7/7 EDF, GDF, Usines automobiles ... Et encore : Profs corrigeant leurs copies, commerciaux préparant les RV, Etudiants et écoliers révisant leurs devoirs... Commerce itinérant : Marchés, Salons professionnels...

    Bref tout le monde, ou presque travaille, a travaillé, ou travaillera de temps à autre le dimanche.


    • Jocrisse Jacques 18 décembre 2007 14:02

      Philippe, Tout à fait d’accord, cependant vous n’empêcherez pas les combats d’arrière-garde menés par des pseudo-progressistes dont le raisonnement s’appuie sur les idées vieilles de 60 ans. Non seulement , il existe toutes ces professions qui travaillent le dimanche ( + les ouvriers du privé en 3X8 continu, les agriculteurs, les éleveurs, les employés des maisons de retraite.....), mais le mode de vie des gens a été considérablement modifié. Et qu’est-ce ça signifie de vouloir interdire à des employés de travailler le WE s’ils le souhaitent. Ah, oui, il y a toujours des bonnes âmes qui veulent faire le bien des gens magré eux. Mais, bon sang, laissons la liberté aux gens de faire ce qu’ils jugent utiles pour eux (les enquêtes menées auprès des employés IKEA révèlent que les 3/4 des gens sont favorables et volontaires pour le travail du dimanche).


    • Pelmato 18 décembre 2007 13:43

      Sommes nous tant dépendant de la consommation, qu’il deviens urgent de pouvoir acheter un meuble ou une chemise le dimanche ?


      • tvargentine.com lerma 18 décembre 2007 13:52

        Soyons large d’esprit j’ai travaillé durant des années en VSD (vendredi samedi dimanche) et c’etait un choix et si aujourd’hui j’ai de nouveau ce choix je le prend.

        Il ne faut pas interdire aux gens de pouvoir travailler et ne pas obliger aux autres de travailler si il ne le veulent pas le week-end.

        Il faut un juste équilibre bien négocié débarrassé de toute idéologie.


        • ze_katt 18 décembre 2007 14:49

          Dans les familles où les 2 parents seront désignés volontaires pour travailler le dimanche, que vont devenir les enfants ?


          • PetitChat 18 décembre 2007 23:29

            ah ton commentaire démontre ton niveau d’intelligence ... au raz des paquerettes. smiley ET la liberté des gens a mener leur vie privée comme ils l’entendent, t’en fait quoi ? On travaille pour vivre pas l’inverse.


          • Gilles Gilles 19 décembre 2007 08:19

            « Dans les familles où les 2 parents seront désignés volontaires pour travailler le dimanche, que vont devenir les enfants ? »

            Et dans une famille ou l’un bosse le dimanche, l’autre le samedi ? Et chacun à un jour de repos autre distinct dans la semaine ? Avec ou sans enfants d’ailleurs.

            L’un des problèmes du travail du dimanche généralisé c’est qu’il brise le seul jour d’unité familiale. Ce n’est pas non plus en ouvrant un jour de plus que la consommation augmentera, mais cela nuira en plus aux petits commerces des centres villes (ce qui ravirait la grande distrib’ et fait parti de leur volonté d’ouvrir le dimanche)

            Croire que ce sera un choix est illusoire, surtout dans la grande distribution connue pour ses pratiques dégueulasse envers ses salariés. Si IKEA ouvre, il a besoin d’un minimum d’employés....que ces derniers le veulent ou non il faudra bien assurer le nombre. Si les employés refusent, il n’ y a qu’à leur faire miroiter la perspective de ne pas être augmenté en fin d’année (puisque maintenant tut ce négocie de gré à gré dans un bureau), de ne pas avoir de prime, d’être mis sur des plages horaires enmerdantes (type 9-12 puis 17-20 alors qu’on a deux gosses)

            Bref on y réfléchissant, je ne vois pas du tout ce que la société y gagne, hormis le fait de pouvoir deux ou trois fois par an aller se faire chier au Carrouf du coin un dimanche pluvieux


          • jakback jakback 18 décembre 2007 16:23

            Ou l’on constate l’efficacité des syndicats dans le secteur privé, loin des privilèges étatiques, la majorité des employés concernés sont payés sous le smic, en travaillant le dimanche il le toucherons en totalité.

            Il parait qu’il sont majoritairement pour le travail du dimanche, ils ont la vie qu’ils méritent, comme on fait son lit on se couche


            • Jocrisse Jacques 18 décembre 2007 16:51

              Jakback,

              Ceux qui ne perçoivent pas le SMIC ne travaillent pas à plein temps. Pouvez-vous donner un exemple concret et non ce que machin vous a raconté de ce qu’il a entendu de sa belle soeur qui a une copine qui..... En revanche, concernant le manque d’efficacité des syndicats du privé : OUI .Mais pourquoi : parce que lorsque l’on fait partie de la fontion publique/territoriale ou des entreprises nationales SNCF RATP GDF EDF, on peut faire grève sans le risque que les gens du privé ont identifié depuis longtemps et qui s’appelle CLIENT . Le CLIENT fait vivre la boite et si vous ne lui fournissez pas ce qu’il attend dans les délais convenus , il fout le camp chez le concurrent. Et il,faut bien savoir que quantité de PME ne pourrait pas supporter des pertes de clients. Finalement les gens sont plus raisonnables que l’on pense.


            • jakback jakback 18 décembre 2007 17:21

              travailler le dimanche pour 1200€ net mensuel environ, pour moi ce sont des héros ou des imbéciles, surement les deux, les héros sont rarement intelligents

              Ces jobs la conviennent aux étudiants, pour les autres ; article 22, chacun se démerde comme il peut


            • jakback jakback 18 décembre 2007 17:28

              Désolé j’ai oublié les CONFO-IKEA ne sont pas des PME. Les gens sont raisonnables, tout dépend de leur position hiérarchique, garder le client d’accord, mais au moins que cela permette de gagner des €€€€ Pour les clients si ils n’ont rien d’autres a faire le dimanche, leurs vies est proche du néant


            • Jocrisse Jacques 18 décembre 2007 17:34

              Ces gens que vous méprisez ont vraiment besoin de gagner leur vie et certains seraient content qu’il y ait plusieurs dimanches chaque semaine. Et vivre avec un smic : pas facile. ( un humoriste disait : pour y arriver, ils doivent avoir un truc !)

              Apparemment vous avez la chance de bien vous en sortir. Enfin , peut-être !


            • Jocrisse Jacques 18 décembre 2007 17:41

              A vous lire, tous les employés sont décervelés et incapables de comprendre leurs intérêts.

              Vous êtes trop malin et sûr de vous. J’espère que vous avez une situation qui ne vous mettra jamais en position de devenir un héros.

              ADIEU.


            • Jocrisse Jacques 18 décembre 2007 16:35

              Ze Katt,

              Quand on parle d’entreprises telles que IKEA, le volontariat n’est pas imposé. Ce serait d’ailleurs inutile, je répète que le nombre de volontaires est suffisant. Peut-être avez-vous voulu faire de l’humour « bidasse » ?


              • Philippe D Philippe D 18 décembre 2007 17:30

                Je me sens mal, je bosse sur la création d’un commerce de meubles (Pas Ikea, ni Confo justement) Du design italien, nordique, français aussi un peu (il n’y a malheureusement pas beaucoup de fabricants nationaux alors que les italiens continuent à produire chez eux, cherchez l’erreur)

                J’ai appris hier que je pourrai ouvrir le dimanche.

                Commerce de centre ville, à côté de bars sympas ouverts tous les dimanches sur une belle allée ombragée de platanes. Promenade dominicale par excellence.

                Mais je n’y suis pour rien dans cet amendement je vous assure.


                • non666 non666 18 décembre 2007 17:38

                  Quelle belle désinformation !

                  Raconter que depuis 2007 certains syndicats réagissent est un peu juste en matière de rapport à la vérité.

                  Les histoire de conflit entre syndicats et grandes surfaces existent depuis plus de 20 ans maintenant.

                  Les premières avaient opposé IKEA..jusqu’a ce qu’il trouve des « compromis » avec les centrales syndicales.

                  Personne ne parle de pot vin, bien sur...en France. Mais en suede et en Allemagne la firme suedoise fait bien savoir qu’elle est pret a payer la paix syndicale, « comme en France » pour pouvoir ouvrir les dimanches et jours fériés...

                  Ce qui a relancé les affaires ont été les première fuites sur l’affaire de l’IUIM et les risques de voir les syndicats du commerce montré du doigt vu ce que tout le monde savait...

                  Des politiciens pourris aux commandes d’un pays ou les syndicats sont en vendre et des discours moralisateurs avant chaque election présidentielle ou prudhommale, voila la situation...


                  • vieuxcon vieuxcon 18 décembre 2007 22:32

                    J’ai travaillé une quinzaine d’année le dimanche, et ce n’est pas pour ça que je souhaite l’imposer aux autres. ET c’est pour ça aussi que jamais je ne mettrais les pieds dans un magasin le dimanche. Il est assez risible de voir que les tenants des ouvertures le dimanche, sont aussi ceux qui fréquente les messes intégristes. Chassez les marchands du temple. Si vous soulez mon argent, ce n’est pas la peine de le chercher le dimanche. Le dimanche pour moi, maintenant que j’ai cessé de travailler c’est sacré et réservé à la famille, à la ballade où aux activités sportives. Mais qui plus est, je m’interdit tout achat en semaine, dans les magasins qui ouvre le dimanche. Et j’emmerde tendrement leurs patrons. Quand je suis en Suisse, un pays civilisé, les magasins sont forcément fermés le dimanche. La population a fait une votation il y a un an ou deux et croyez moi ce n’est pas le chemin de l’ouverture le dimanche qui a été pris. Mais en Suisse on élève ses enfants, et on ne les confie pas à la garde des CRS. Choix de société. ET à ce que sache, ni l’Allemagne, ni la Suisse n’ont de leçon économique à recevoir de la France. Allez vous faire foutre, moi je boycotte définitivement ces enseignes.


                    • idyllique 18 décembre 2007 22:56

                      Ouverture le Dimanche : Oui, lorsque l’on est consommateur, on apprécie de faire ses courses le Dimanche. Oui, mais à condition que lorsque l’on travaille le Dimanche on gagne un double salaire. Non, lorsque l’on choisit de travailler le dimanche parce qu’un smic par mois c’est pas suffisant pour vivre ! Non, si l’entreprise considère le dimanche doit être payé comme un jour ordinaire. Non, lorsque l’on ne voit plus ses enfants le dimanche.

                      C’est un comble on demande aux français de s’autofinancer les augmentations de salaire (le leurre du travailler plus pour gagner plus !! heures supp, paiement des RTT, retour au 40 heures, départ en retraite retardé. Pendant que le cac40 s’offre des ponts d’or, les autres triment à moins de 1000 euros par mois ! A quand la révolution again ?

                      La modernité c’est travailler moins et gagner plus ! pour avoir du temps et ainsi avoir une meilleure qualité de vie !

                      Et bien au 21ème en France, une minorité devient corvéable à merci. La smicardisation est en voie de gagner les classes moyennes ! Et bien sûr, on ne remet pas au travail les 5 millions de chômeurs... on préfère ponctionner le travailleur à coup de prélèvements sociaux, d’impôts et de taxes... Il est évident qu’en France, nous avons de plus en plus intérêt à se mettre au chômage puis au RMI le statut suprême de l’assisté roi !


                      • PetitChat 18 décembre 2007 23:41

                        Pour moi, tout le temps hors travail j’essaie de le consacrer a ma famille, alors le dimanche a fortiori. Non faire ses courses le dimanche n’est pas un avantage, c’est une aliénation a cette fichue société qui veut que l’on consomme tant et plus. Les gens n’ont ils vraiment rien d’autre a faire que d’aller s’abrutir sous des néons surpuissants, au milieu de rayons immenses, remplis de biens dont la plupart sont loin de nous etre indispensables. Pour acheter quoi ? ben rien ils n’ont plus d’argent .. ah oui c’est vrai ils ne travaillent pas le dimanche eux.

                        Au fait je vois des partisans des ouvertures du dimanche mais vous oubliez certainement assez vite que dans beaucoup d’endroits les magasins sont encore fermés le lundi. Et les administrations, elles sont un peu oubliées dans ce débat parce que non seulement elles sont fermées le dimanche mais en plus elles ne sont ouvertes qu’en semaine a des horaires inaccessibles au salarié lambda, a moins de poser une demi journée de congé pour 10 minutes de queue + 2 minutes de demande et d’obtention de son précieux papier !!!


                        • Gilles Gilles 19 décembre 2007 08:22

                          Les grandes surface et leurs galléries commerciales sont maintenant devenu les TEMPLES MODERNES.

                          Des temples dédiés à la consommation, mais des temples où l’on va en famille, rencontre des gens, passe du temps à boire un café, découvrons le monde au détours des multiples rayons (nems, tacos, toshiba...), sacrifions du temps à consommer pour le salut de nos finances publiques. Bref comme jadis sur le parvis des églises

                          Et les temples, c’est ouvert le dimanche, non ?


                          • luc 19 décembre 2007 09:10

                            bonjour,moi j’ai travaillé le dimanche en bijouterie et je n’ai pas eu le choix , mes dimanches était payé comme un jour ordinaire sans aucune compensation mes jours de repos n’était jamais les memes d’une semaine sur l’autre et donné quelque jour a l’avance voir quelque heures... donc pour la vie de couple c’est super et avoir un enfant et le faire gardé sans avoir de planing de jour de repos c’est encore mieux...


                            • Bigre Bigre 19 décembre 2007 11:56

                              Je lis ... les références au SMIC ... et je vois la foule dans les grands magasins, qui dépense, qui dépense ... les gouvernements ont les chiffres, via l’INSEE, les banquiers, les enseignes, ... et ils voient s’il y a de la marge pour traire la bête et lui tondre la laine sur le dos. Faut pas la faire crever, juste suer !

                              Les députés sont des vendus, sur ce coup-ci comme sur les ventes liées et les procédures d’action collective ... avec le même Chatel dans les 2 cas ...


                              • Vilain petit canard Vilain petit canard 19 décembre 2007 12:05

                                La morale de l’histoire, c’est que le Parlement (au sens large : Sénat + Assemblée) est bien devenue une simple chambre d’enregistrement des desiderata du pouvoir exécutif. A quand le retour du Lit de justice ?


                                • Thibault MORTIER Thibault MORTIER 19 décembre 2007 12:49

                                  Merci pour votre appréciation sympathique sur l’article, et pour votre très juste remarque smiley


                                  • Thibault MORTIER Thibault MORTIER 19 décembre 2007 12:50

                                    (ce message était destiné à Léon pour son post un peu plus haut !)


                                  • vlb95400 vlb95400 20 décembre 2007 13:26

                                    Avec 100 € de bourse par an, comment mon fils et ma fille ont ils pu se payer leurs études ?

                                    Week-end et JF chez Leroy-Merlin pour l’un, Boutiques de Roissy pour l’autre.

                                    Chez ces employeurs, c’est à 80 % du volontariat et 30 % des étudiants.


                                    • anvil mac lipton anvil mac lipton 31 décembre 2007 14:29

                                      Ha, donc on peut dire que 10% des gens qui travailles le week-end dans ces entreprses sont des étudiants volontaires ? Ou que 20% sont des étudiants ccontraint et forcés de travailler le week-end ? Le travail forcé, mais c’est le bagne, l’esclavage !

                                      Sans rire, lorsqu’on avance des statistiques, des chiffres précis donc, il vaut mieux citer des sources, ou alors préciser qu’il s’agit d’une évaluation « à la louche ».
                                      Sans remettre en cause votre propos, et sans douter de votre observation (au travers du travail dominical de vos enfants), dire « une part importante du travail dominical repose sur le volontariat, et on complète les effectifs en faisant appel à des étudiants ayant besoin de ressources complémentaires » aurait été tout aussi percutant, aurait été probablement exact, et n’aurait pas utilisé des chiffres fantaisistes.


                                    • logic 26 décembre 2007 18:35

                                      Ceci n’est qu’une étape de plus d’un processus engage il y a plus de 25ans : il ya 30ans l’industrie du meuble en France était composé de milliers d’entreprises indépendantes de 1 à 400salariés ( ce qui n’est pa rien dans cette profession) avec un niveau de savoir faire unique en Europe et du meilleur rapport qualité/prix Entre 1983 et 85 il y a eu des chutes énormes de 30à 40% d’activité dans ce secteur Du à quoi ? Quoiqu’il en soit tout a été fait pour les entrainer à leur perte : banques CCI services fiscaux ... pour qu’elles ne soient plus indépendantes et tombent dans le giron des gros trusts financiers Pinault Valenciennes (schneider) Dumeste- Parisot ’(steiner) ...Ce qui fait qu’aujourd’hui en France nous ne fabriquons plus rien et même la seule entreprise de machines outils (qui fabriquait aussi pour l’industrie automobile) a fondu les plombs (Guillet à Auxerre) 90% de nos meubles sont importés Donc pour aider ces gros trusts financiers il faut bien qu’ils puissent anarquer les consomateurs en conditionnant l’acheteur dans la douce moiteur de la sortie familiale dominicale et apporter ainsi un peu plus de pognon aux intimes multimilliardaires de notre cher Président Car rassurez vous le rapport qualité/prix des produits achetés va plutôt dans leur intérét que celui du client et de surcroît ils contribuent au réchauffement de la planète : Connaissez vous la durée moyenne de vie de ces cochonneries que l’on nous vend ? Avant 10ans ils iront alimenter la déchetterie voisine et vous serez prêts à obéir aux ordres des nouvelles tendances qu’ils auront créé de toute pièce avec leur formidable machine publicitaire dont ils détiennent aussi les ficelles .


                                      • kamel903 27 décembre 2007 11:54

                                        un autre site de référence : http://fecfocommerce.over-blog.com/

                                        IRRESPECT

                                        undefined Les députés qui ont voté hier la loi CHATEL ont démontré le peu de cas qu’il s faisaient des conditions de travail des salariés de l’ameublement. Ils n’ont pas respecté :

                                        · L’avis du CES sur la nécessité de garder un jour de repos commun ;

                                        · Les promesses du Président de la République quant au volontariat et à la majoration du travail dominical qui, nous le répétons, n’existent pas dans la convention collective du NEGOCE DE L’AMEUBLEMENT ;

                                        · Les salariés du commerce qui paieront par la dégradation de leurs conditions de travail, de leur salaire, de leur vie familiale, l’allégeance faite par certains aux grandes fortunes du commerce ;

                                        · Des interlocuteurs sociaux qui devront plancher sur le sujet selon l’agenda social négocié par le Président de la République le jour même où a été voté e la loi. Cet amendement a été présenté sans aucune étude :

                                        · sur les conséquences sociales qu’il engendrera inévitablement pour les 70 000 salariés du secteur,

                                        · des appétits des grandes enseignes du commerce qui pourraient demander son élargissement au nom de la distorsion de concurrence. Les enseignes de l’ameublement ne vendent pas que des meubles mais aussi de l’électroménager, des tapis, du linge de maison, de la décoration d’intérieur, des articles de cuisine. Nous avons répertorié 15 conventions collectives qui risqueraient au final d’être touchées.

                                        Pour FORCE OUVRIERE, l’utilisation des relations, du mensonge et de l’urgence font de cet amendement un déni de démocratie.

                                        Nous continuerons à lutter contre les atteintes portées aux droits des salariés du commerce.

                                        Paris, le 21 décembre 2007


                                        • michel 31 décembre 2007 14:22

                                          Le travail du dimanche (comme les jours fériés) n’est acceptable que pour le service à la personne qui ne peut être remis au lendemain.

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