Après la chute du candidat LaREM, doit-on tirer sur l’ambulance improvisée BUZYN ?
Sonnée et aux aboies, la basse-cour élyséenne censée réunir la grande élite vertueuse et compétente de la Nation ayant pris le pouvoir en 2017 n’a donc pas trouvé d’autre candidat pour remplacer le « très spécial » Benjamin Griveaux. Ils en ont été réduits à réquisitionner une ministre surbookée empêtrée dans plusieurs dossiers délicats, dont deux d’entre eux (Hôpitaux et retraites) ne cessent de dégénérer en manifestations de rue. Ont-ils décidé de sacrifier sciemment la carrière politique d’une femme ministre en situation d’échec ? En a-t-elle seulement conscience ? A-t-elle vraiment possibilité de réanimer une campagne électorale LaREM moribonde (dégringolant de 34% à 14% en six mois) bien avant le scandale dévoilé par les sextapes ? Déjà excités par la scabreuse chute du clivant Benjamin Griveaux, les requins de la politique vont-ils décider d’épargner ce qu’ils considèrent déjà comme une « bécasse » sans aucune expérience électorale, comme une « dinde » incompétente aveuglée par ses lourdes responsabilités, sacrifiées par de fieffés menteurs et des lâches.

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Tout d’abord, nous allons décevoir certains dénigreurs en disant que cette femme a la réputation d’être une bosseuse. Elle évite de parler pour ne rien dire ou de raconter des contre-vérités (chose devenue rare pendant cette laborieuse et complexe réforme des retraites). Elle n’engueule pas les gens autour d’elle pour un oui ou un non. Telle une madone, avec un sourire imperturbable, elle s’efforce au contraire d’écouter et évite toute attitude méprisante ou impulsive.
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En sus d’autres qualités utiles ou inutiles d’exposer, elle n’a pas l’état d’esprit de faire des sextapes, de les envoyer et de se faire prendre médiatiquement, aux yeux de toute la planète. (Je n’ai jamais compris les gens qui soutenaient Griveaux avec tous ses défauts, avant le scandale. Je n’ai pas compris les gens qui continuaient à le soutenir après ses sextapes. Un abyssal mystère).
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Une fois passée cette pommade de politesses à une femme jugée unanimement courageuse, reste la difficulté de la situation et de la tâche.
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Elle n’est pas arrivée à bout de la crise des hôpitaux et de la crise des retraites. Les manifestations se poursuivent. Presque toutes les professions ont été énervées au point de déverser leurs colères dans les manifestations de rue. Et les manifestations vont continuer pendant toute la campagne municipale.
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Elle n’a que 30 jours pour corriger les conneries de l’imbuvable Benjamin Griveaux et de l’incompétent directeur de campagne Pacome Rupin (tout aussi arrogant, méprisant et auto satisfait que l’ex candidat scabreusement déchu).
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Elle part de très loin, 14%. Comment peut-elle récupérer en 4 semaines les 20 points perdus ? (par Griveaux bien avant les sextapes)
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Après avoir copieusement et efficacement laminé les chaussettes électorales de Juppé, Fillon, Mélenchon et Griveaux, (voir notamment parmi les 74 précédent articles dans Agoravox), nous allons cette fois-ci faire une B.A. de boyscout en donnant à Agnès Buzyn une chance de faire ses preuves (et de rattraper ses lacunes dans les dossiers hôpitaux et retraites). Dans cet esprit, au-delà de toute attitude un peu macho paternaliste (subconsciente et bien connue chez certains « Bouledogues de la République »), il est de notre devoir de lui signaler au moins les périls les plus évidents.
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Nous lui proposons un axe, trois décisions urgentes et quelques rapides conseils en vrac :
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Tout d’abord, elle doit montrer qu’elle veut reconstruire l’unité du macronisme. Car prétendre rassembler une majorité de parisiens passe tout d’abord par une tentative sérieuse, visible, crédible, de rassembler les… macroniens eux-mêmes. En raison des attitudes clivantes antérieures, ils sont actuellement radicalement divisés entre macroniens 2017 (« Gilets jaunes ou non ») et néo-macroniens (macroniens par simple arrivisme, disposés à soutenir… l’inverse des promesses initiales d’Emmanuel Macron !).
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Pour cela, il sera impératif à Agnés Buzyn de ne pas passer pour une poupée pantin manipulée par une déplorable « basse-cour élyséenne » (voire un petit clan toxique). Elle ne doit donc pas avoir peur de s’affirmer, de s’imposer et d’envoyer un signal bien clair et médiatisé.
Dès la première semaine, elle va devoir
- remplacer l’actuel directeur de campagne Pacome Rupin par une personne de confiance à la fois plus compétente et plus rassembleuse.
- Améliorer d’urgence le « programme Griveaux ». Certaines propositions non validées par la base, ne tenant pas la route (gare de l’Est, 100.000 € pour l’accès à la propriété, etc.) commencent à vraiment faire jaser…
- Parce que la campagne municipale a été squattée par la crise des retraites et sévèrement handicapée par l’incompétente équipe Griveaux / Rupin, parce qu’elle sera très courte et très frustrante au niveau des débats en déficit, Agnès Buzin devra s’engager à mettre en place des ateliers citoyens de réflexion sur les dossiers peu ou mal traités (tant au niveau de Paris, mais aussi au niveau régional, national et international). Paris doit redevenir une ville intellectuelle, de colloques, de congrès, de débats, pour l’avenir de nos enfants. Pas demeurer une coûteuse ville musée dortoir bio pour bobos hors sol coupés du Monde.
Agniés Buzyn va devoir s’extirper des lourdes contraintes découlant de la présence de deux listes LaREM. Seul un très haut degré d’ouverture de dernière heure à la société civile corrigera l’image lourdement politicien initialement imposé par l’équipe Griveaux / Rupin.
Comme nous l’avions également dit aux Villanistes, il faut sortir Paris de la médiocrité et enfin ouvrir tous les dossiers occultés. Pour cela, du sang neuf doit revigorer, de manière synergique, la créativité et le dynamisme.
L’énorme mille feuilles des nombreux sites touristiques du Grand Paris doit être re-étudié, au-delà des clanismes et des copinages du passé. Certains lieux ont été gérés de manière honteusement soviétiforme avec des équilibres budgétaires médiocres. Des responsables touristiques locaux se sont avérés piètres gestionnaires et peu qualifiés en matière touristique. (Syndrome fréquent du système des copains de copains issus des campagnes électorales successives…)
Après les municipales, un programme de modernisation et de rentabilisation de divers sites devra être lancé, avec une phase d’évaluation (voire de redistribution des concessions) chaque année suivante. Les concessions ne sont pas censées être à vie et à l’infinie pour les descendances comme sous l’ancien régime (Surtout s’ils sont déficitaires et financés par nos taxes et impôts).
Dès maintenant, la campagne électorale devrait légitimer les futurs budgets systématiquement en hausse pour tous les sites touristiques stratégiques capables de « retours sur investissements ». (Notamment avec l’approche « touristique vert et supportable »). Le laisser aller, la pagaille, la thrombose et les mauvaises conséquences d’un « sur tourisme » mal géré doivent être impérativement évitées. Surtout en prévision de l’arrivée massive lors des prochains Jeux Olympiques.
Le rationnel et urgent traitement des autres dossiers compliqués (parfois interministériels) des nombreux escalators à installer, des panneaux de signalisation interactifs multilingues, des intermittents du spectacle, de la SACEM, des ex-futur musiciens et « chanteurs au chapeau », de la relance urgente des pianos-bar, des problèmes d’isolation phonique, de la drogue, de l’apprentissage aboutissant à l’emploi, de la sécurité, etc., mettra fin au long et progressif endormissement de Paris et du grand Paris.
Des escalators dans tous les métros et grands lieux touristiques en passant par les bornes interactives multi-langues, l’humble liste des propositions « En marge » est disponible pendant la campagne et surtout pendant les cinq années qui vont suivre cette frustrante élection municipale particulièrement bâclée sur le plan médiatique.
Dernier conseil : Au-delà de nos sempiternelles divisions électorales (claniques ou idéologiques) « gauloises », l’énorme masse des expérimentations réussies dans le Monde doit être analysée. Paris mérite cette ouverture d’esprit et la synergie des compétences d’où qu’elles viennent.
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