Après les Assises de la souveraineté

@jakem
Même si des termes comme ’’18 brumaire’’ ne me paraissent pas appropriés, l’idée générale parait intéressante.

En effet, notre économie et nos finances sont tellement imbriquées dans l’UE que sortir serait un considérablement plus gros gap que cela n’a été pour le Royaume Uni (dans compter que rompre les amarres est plus facile pour une île).

On voit monter dans la plupart des pays des courants souverainistes, et même les états naguère ’’eurofédéralistes’’ s’en éloignent (Pays Bas, Allemagne...), donc des pressions conjointes pour faire évoluer les orientations de l’UE sont envisageables :
-D’une part rétablir une primauté de la constitution nationale, et appliquer quand nécessaire des clauses de sauvegarde (comme d’autre pays). Les instances comme la CJE ou la CEDH ne devraient pas prendre de décision impératives.
-D’autre part, que la part de souveraineté qui a été transférée à l’UE soit vraiment exercée dans l’intérêt des peuples et nations (notamment des pays fondateurs et contributeurs—, et non dans une vision de libre échange déréglementé avec l’extérieur, ni une extension permanente de l’Union (la première mesure est de bloquer tout élargissement, surtout vers des régions du continent où cela cause conflit). 

@Eric F

copié-collé : « donc des pressions conjointes pour faire évoluer les orientations de l’UE sont envisageables  »

Ceci est possible uniquement en « rêve ». Parce que les 2 traités majeurs européens ont été rédigés de telle manière qu’ils en deviennent irréformables. Pour modifier un seul article de ces traités il faut réunir « l’unanimité » de tous les Etats membres ainsi que l’unanimité de tous les Peuples européens (via leurs Parlements, ou équivalents) respectifs.

Ce que vous formulez ce sont des voeux pieux. Le TUE et le TFUE sont irréformables, en pratique. Ils ont d’ailleurs été conçus pour ça. Dans la « théorie » on peut toujours imaginer une « ré-orientation » de ceux-ci, dans notre imaginaire.

@Samy Levrai
Il faut arrêter avec les postures et blocages idéologiques, il a été décidé d’établir une union entre pays voisins et de mettre en commun une partie de souveraineté, de Gaulle avait approuvé la CEE et proposé une structure confédérale (en s’opposant aux les ’’fédéralistes’’). On peut trouver que l’on a trop transféré et qu’on a trop élargi la communauté d’états, c’est une position que je partage. Mais ce n’est pas en tout ou rien.

’’Occupé par des armées étrangères’’ c’est du délire, il n’y a plus de base OTAN en France depuis 60 ans, et les pays qui en abritent non seulement sont d’accord mais parfois en redemandent (dut-on le regretter), aucun pays d’Europe occidentale n’a été rappelé à l’ordre par les chars contrairement à l’ex bloc soviétique.
L’Autriche n’est pas dans l’OTAN, et mon opinion est qu’on devrait se mettre en retrait (association sans adhésion, et non-participation sur l’Ukraine comme la Hongrie ou la Slovaquie).

On a des moyens de pression, il y a eu la chaise vide, on peut négocier le chèque.

@Legestr glaz
Même réponse qu’à Samy, on des des marges d’interprétation, d’application et de modification, dès lors qu’on a des moyens de pression. Or la ’’tendance lourde’’ est en train de changer dans beaucoup de pays d’Europe ; L’Allemagne s’y met.

Mais même actuellement, on a des déficits publics abyssaux et une dette phénoménale, ça crève tous les plafonds figurant dans les traités, mais ça dure depuis des lustres, et on se prend juste des avertissements et mise sous observation. si on nous met des pénalités, on les retiendra de notre contribution. La BCE est honnie, mais en ce moment c’est une sorte de corne d’abondance depuis Draghi. Avec un retour au franc, on aurait une inflation ’’à la Turque’’ voire ’’à la vénézuélienne’’ (rappelons aussi qu’en 1948 l’inflation a été de 58%, et en 1949 elle a baissé avec une politique d’austérité sévère et une pluie de dollars en majorité non remboursables)

@Samy Levrai
J’avais voté non en 2005, et le traité de Lisbonne a été une arnaque sarkosienne et de l’ensemble des dirigeants européens. Mais tout cela a été initialisé du fait des élargissements vers l’Est, et c’est d’abord sur cela que nous n’avons pas été consulté, les média ont vendu la ’’solidarité’’ avec les pays récemment ’’libérés du communisme’’. Ce sont quasiment tous nos partis politiques qui étaient alors européiste idéologiquement.
De Gaulle voulait une Europe politique (plan Fouchet), et il y avait déjà des traités avec mise en commun de questions de souveraineté (la taxation vers l’extérieur par exemple), l’asselinisme professe un complet contresens sur le gaullisme.

Mais on était alors 6 pays relativement homogène, il n’aurait jamais fallu dépasser 12.
Le frexit étant une chimère, mieux vaut regarder les moyens d’une évolution, dont les conditions semblent plus envisageable désormais.

@Eric F

Si nous avons des dettes sans respecter les traités, alors nous le payons cash en étant menacé de mise sous tutelle. Auparavant tout un tas de mesures peuvent être mises en place.
Tout ceci permet à l’UE de ligoter la France et de négocier ses bijoux de famille.
Contrairement à ce que vous écrivez, la France ne pourra jamais refuser de payer sa contribution. Si cela advenait, il faudrait alors se poser la question du maintien dans l’UE, très officiellement.

Les traités sont irréformables. Ne pas pouvoir rester dans le cadre d’une disposition d’un traité, n’est pas du tout l’équivalent que de « modifier » ces traités, et à l’unanimité.

Je n’ai vraiment pas le temps de revenir sur la sortie de l’UE et de ses conséquences. La loi de Brandolini s’applique ici.

Donc, je vous conseille d’écouter la conférence de François Asselineau intitulée « le jour d’après », dans laquelle vous aurez toutes les réponses à vos questions.

Je me suis penché sur cette question de la réforme des traités.

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-renegociation-des-traites-182990

@Legestr glaz
Je ne parle pas de renégocier isolément les traités, mais d’une marge dans leur mise en application, et de modifications conjointes du fait de l’évolution de l’approche dans différents pays, qui aurait imaginé que l’Allemagne remette en activité ses frontières ?
Asselineau annonce l’effondrement de l’euro depuis des lustres, alors qu’au contraire sa parité est en train de se renforcer face au dollar. Comment se fier à ses analyses ?

@Eric F
Lisez comment se réforme un seul article de ces 2 traités. Quoi vous dire de plus ? Etudiez le sujet. Vous parlez sans avoir approfondi la question.

Quant à l’euro, vous me faites sourire. Regardez un peu sa valeur en 2010 face au Franc suisse et comparez avec aujourd’hui ! En 10 ans l’Euro a perdu plus de 20% de sa valeur face au Franc suisse ! 

Il ne vous viendrait pas à l’idée que le « dollar » s’effondre lui aussi parce que les USA vivent à crédit et que ce pays est devenu un importateur massif de produits divers et variés ?

Quant aux frontières « allemandes », leur contrôle est « possible » grâce aux dispositions spécifiques des accords Schengen. Alors rien ne peut être surprenant puisque ces accords sont respectés ! 

@Legestr glaz
Quand quelques pays déterminés veulent pousser à quelque chose dans l’UE, ils peuvent y parvenir, mais jusqu’ici nos gouvernements étaient eurofédéralistes, et par ailleurs ne mouftaient pas trop afin qu’on nous fiche la paix sur les déficits, ce qui a du reste été le cas, là où la Grèce et l’Italie ont été plus fermement rappelées à l’ordre (*).
J’ai cité l’Allemagne concernant le fait que même des pays ’’bons élèves’’ appliquent des mesures dérogatoires, l’état d’esprit général évolue.

Le franc suisse est une monnaie forte basé sur un système bancaire solide et une image de sérieux qui dépasse celle de l’UE. On ne serait pas compétitif à ce taux. Mais en tout cas l’effondrement de l’euro du fait du système de compensation entre banques centrales n’a jamais eu lieu.
Le dollar baisse mais ne s’effondre pas, et l’une des raisons est qu’elle n’est plus la référence seule et unique en matière de commerce mondial, les émergents se rebiffent (à raison selon leur intérêt).

(*) Désormais nos gouvernants ont trop poussé le bouchon des déficits (UE ou pas), ce n’est pas soutenable, et avec un taux de prélèvements quasiment le plus élevé de l’OCDE. Mais mettre deux macronistes à l’économie et au budget dans le nouveau gouvernement ne présage rien de bon pour une reprise en main des finances publiques.