Au PS, Martine temporise, Ségolène impulse
Eprouvant un égal respect pour les deux « Dames du PS », comme se plaisent à les appeler les médias, j’aime à les comparer, attendu que leurs significatives différences, en font à mes yeux un duo parfaitement complémentaire. Avant toute chose je veux m’insurger contre le « serpent de mer » qui consiste à en faire des ennemies nourries d’une détestation réciproque. Tout au plus sont elles « rivales » dans une compétition démocratique interne », à l’issue de laquelle, le rassemblement de tous les socialistes trouvera nécessairement sa place.
Martine AUBRY, est dans son rôle quand Première Secrétaire du Parti, telle un chef d’orchestre, elle dirige la partition, harmonisant avec talent et modestie le chorus des sensibilités qui s’expriment. Sa relative discrétion et la quiétude avec laquelle elle s’emploie dans cette tache aussi difficile qu’ingrate, méritent respect et admiration. Seul « bémol », la partition jouée est quelque peu trop « modérato » pour soulever un réel enthousiasme de la part de ceux qui l’écoutent. D’ailleurs, preuve en est, elle est plus écoutée qu’entendue.
Ségolène ROYAL, quant à elle, forte de l’expérience de la campagne présidentielle de 2007, telle un chef de guerre, impulse le mouvement qu’il convient de donner à ses troupes dans une bataille, quand on veut la remporter. La mission n’en est pas moins ardue ni moins ingrate. A preuve le flot incessant d’attaques insipides auquel elle s’expose. Son énergie, son audace, sa détermination, sont autant de moteurs dont le Parti Socialiste a besoin pour sortir de sa tristement célèbre léthargie.
Pour parfaire à cette hardie comparaison martiale des deux femmes, je dirai que Martine est à la tête de l’Etat major, et que Ségolène est sur le champ de bataille. Que le stratège des Q.G doit souvent ses conquêtes à l’audace des Généraux de terrains.
Martine incarne avec une fidélité surannée, et je le déplore, la vieille garde du parti, celle dont Laurent Fabius se réclame un des sages. Ce ‘est pas la politique par l’inertie, mais ça y ressemble. En tout cas c’est la politique à petits pas prudents. De mon modeste avis, cette façon de faire de la politique n’est plus en symbiose avec le siècle dont nous traversons l’aube.
Ségolène, à l'opposé, s’inscrit pleinement dans son époque, y laisse une empreinte marquée dont les socialistes auraient tort de ne pas s’inspirer. Elle est le reflet du socialisme moderne dans une société otage des images. Mais surtout elle à le mérite de sortir les socialistes de leur hypocrisie. Depuis des décennies, les congrès socialistes sont les témoins de cette hypocrisie constante qui discrédite toute forme d’unité affichée, a laquelle, malheureusement plus personne ne croit et dont les médias ont fait fond de commerce.
La condition au gain de crédibilité et de respect médiatique est d’accepter enfin que le parti marche derrière un leadership et non qu’il s’aventure dispersé sur le terrain politique, précédant son chef de groupe, dont l'adhésion à la diversité des courants et au collectivisme s'apparentent à du laxisme.
Tant que le Parti n’admettra pas cette notion de leadership, élément de sa nécessaire rénovation, il s’exposera au risque de s’enliser dans ses contradictions, avec pour conséquences de lourdes désillusions électorales.
Le congrès de Reims et ses vieilles lunes auront eu raison de cette amorce de rénovation que Ségolène ROYAL y portait avec 50%, et peut-être un peu plus, des militant(e)s
Christian
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