Au secours ! Keynes reviens !
On ne sait pas toujours que l’orientation à la stagnation ou même à la baisse du pouvoir d’achat des masses salariales ont fait basculer depuis des décennies la répartiton des richesses en faveur de la rente c’est-à-dire la finance,- l'argent qui produit de l'argent en dormant -, passant respectivement de 70% et 30% dans les années 70 à 60% et 40 % actuellement. La masse monétaire totale est celle qui circule en permanence et chiffre l'activité économique réelle. Elle montre que le pouvoir d'achat des salariés et retraités a baissé en moyenne de 10%. Un rééquilibrage, dans le sens opposé est nécessaire, si l’on veut éviter à terme non seulement la permanence de la crise, mais une déflagration incontrôlable.
On ne sait pas toujours que l’orientation à la stagnation ou même à la baisse du pouvoir d’achat des masses salariales ont fait basculer depuis des décennies la répartiton des richesses en faveur de la rente c’est-à-dire la finance,- l'argent qui produit de l'argent en dormant -, passant respectivement de 70% et 30% dans les années 70 à 60% et 40 % actuellement. La masse monétaire totale est celle qui circule en permanence et chiffre l'activité économique réelle. Elle montre que le pouvoir d'achat des salariés et retraités a baissé en moyenne de 10%. Un rééquilibrage, dans le sens opposé est nécessaire, si l’on veut éviter à terme non seulement la permanence de la crise, mais une déflagration incontrôlable.
Les aides sociales, dont les indemnités de chômage, les allocations familiales et autres aides à la population sont les moyens les plus sûrs de répartir les richesses. Ces aides ont été instituées, en particulier par le CNR, pour un minimum d’équité sociale, mais ont un impact économique indiscutable à court terme par l’augmentation du pouvoir d’achat de la population. C’est la stratégie de la demande, qui, a été abandonnée depuis les années 80 en France, au profit de la stratégie de l’offre des financiers, derrière lesquels se dessinent celle du patronat. Il faudrait à nouveau lui redonner vie au profit des citoyens, derrière lesquels se situent les forces du travail que les syndicats, devront prendre en compte, comme auparavant. Seules ces forces peuvent faire passer une société fondée sur le seul profit vers une société à la recherche d’une certaine prospérité égalitaire fondée cette fois sur une croissance permanente, orientée pro-écologique grâce à des taxations adéquates.
Il faut insister, malgré leur impuissance apparente (soi-disant pas de marges de manœuvre), sur l’importance du rôle des pouvoirs politiques seuls susceptibles d’adopter les mesures indispensables pour sortir rapidement de la crise et du chômage. Les rares investissements publics, les taux de crédit, le SMIC et la retraite, les aides aux ménages, "revalorisés" à la baisse, les aides aux entreprises à la hausse, ont déterminé la politique économique depuis des décennies comme chez la plupart des pays occidentaux avec les résultats négatifs que l’on connait. La solution technique la plus appropriée est donc une meilleure répartition des richesses nationales, par le budget national, dont les fruits du travail sont l’élément déterminent. Il est aberrant de constater que nos dirigeants n'ont toujours pas compris que les entreprises n'engagent du personnel que si elles ont du travail à leur donner. Dans ces conditions, toutes les incitations étatiques à l'embauche par des aides financières sont des coups d'épée dans l'eau : effets d'aubaine pour la plupart, comme on peut le constater avec l'augmentation générale du chômage.
C’est Keynes qui a insisté sur la nécessité d’augmenter sans cesse les dépenses de consommation - prise au sens large - pour générer de l’activité, véritable et première source de croissance et du plein emploi. : c’est l’acte d’achat dans tous ses états qui fait tourner le machine. L’Etat pourrait, délibérément, par la réglementation et le budget, insuffler à court terme directement des liquidités dans le marché de la consommation, c’est-à-dire investir pour augmenter l’activité. Mais Keynes, qui préconisait l’interventionnisme et la régularisation des marchés, est l’ennemi du privé, des marchés libres, donc des entreprises des banques et de la finance. Répartir équitablement les richesses produites restent leur apanage. Que ferions-nous sans les entreprises ? Regardez ce qu'était le communisme...Mais J.M Keynes n'était pas marxiste.
Des 4 acteurs, l’Entreprise, la finance, l’Etat, la population, c’est cette dernière qui dans le circuit général de l’Economie monétaire peut le plus accélérer ou freiner la croissance. Le travailleur est donc, par la masse salariale qu’il alimente, le véritable moteur de l’économie. Il suffirait donc d’augmenter de façon significative le SMIC, les salaires des petits fonctionnaires, et les petites retraites pour opérer une véritable relance : c’est faire du fordisme, mais ciblé sur les petits revenus, pour éviter l’épargne des classes moyennes et supérieures, dont l’inconvénient a été relevé par Keynes (euthanasier les rentiers…). Mettre le pouvoir d’achat en prise directe avec le marché aurait un effet immédiat sur la reprise. Instituer ce fordisme inverserait le processus systémique aberrant de la diminution des dépenses budgétaires commandé par les financiers et les agences de notation à leurs bottes. Cette piste et d’autres propositions, anti néolibérales, sont développées dans mon livre.
Ces mesures de base inverseraient le processus systémique de la circulation monétaire qui entraîne vers la déflation et l’asphyxie de l’économie. Cela suppose une volonté politique qui s’appuierait sur un Etat déterminé, un Etat très présent qui a été dénigré ces dernières années, sous l’influence des lobbys patronaux et bancaires, sous prétexte officiel de rétablir une économie rigoureuse moins fonctionnarisée (dépenses dites inutiles, ce qui est faux, comme l’a vu) et accélérer les suppressions de toute entrave au surdéveloppement des grandes entreprises, considérée comme seule source de développement alors qu’elles n’en sont que le moyen.
Officiellement 70 milliards d’euros sont déversés chaque année vers les entreprises ! Et prochainement 20 milliards prévus pour une soi-disant meilleure compétitivité des grandes entreprises. Il suffirait de basculer ces aides qui n’ont jamais prouvé leur efficacité, pour compenser les charges nouvelles des entreprises dues à ces augmentationsd'origine salariale. On pourrait taxer davantage les plus-values des grandes entreprises. Il faut tenir compte également du fait que l’augmentation des salaires génère des rentrées budgétaires par l’impôt sur les revenus, la TVA et autres taxes, sans compter les prélèvements sociaux également augmentés qui diminueraient le déficit de la Sécurité sociale.
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