Au temps de la normalitude

... à ceux qui prétendent préparer l’avenir en remontant au passé et en jetant au visage des crétins qui ont fait élire F. Hollande qu’il eût fallu s’abstenir le 6 mai 2012, la question suivante ne se pose pas :

- Ah ! oui, s’abstenir, pour faire réélire N. Sarkozy ?

D’ailleurs, ils négligent le fait que le deuxième tour de la présidentielle n’a pas été déterminant à lui tout seul, mais que les résultats des législatives n’ont pas même permis au Front de gauche de constituer à l’Assemblée un groupe autre que technique, - même s’il en fut sans doute mieux ainsi.

Car les velléités de certains pour la collaboration avec le PS se trouvent de ce fait de plus en plus reléguées au rayon des vieilleries.

Alors, maintenant qu’ il va falloir à nouveau voter... ou s’abstenir, examinons « le problème » avec le sens de l’anticipation que nous empruntons mais à rebours aux prophètes du plus-que-parfait du subjonctif.

Il s’agit soit de voter avec l’UMP, le PS et le FN (qui ne raconte que des craques sur ce qu’il ferait s’il se trouvait « en situation », - pour faire ici une jospinade) ... ou de s’abstenir, autrement dit de promouvoir une Union européenne tenue par les sbires de la finance, qui se fond et disparaîtra dans le grand marché unique capitaliste suivant le projet du traité transatlantique de libre-échange.

Soit de voter pour une union coopérative et solidaire entre nations, de peuples qui résistent à la mondialisation sous sa forme capitaliste.

Après tout, c’est bien la voie suivie aujourd’hui par d’autres grands pays et d’autres régions du monde, n’est-ce-pas ? Alors par quelle malédiction serait-elle impossible ici ?

La France est-elle destinée à rester éternellement sous la bannière de Jeanne d’Arc dans l’alternance PS ou UMP, partis dont nul devin ne peut anticiper la longévité, ou a-t-elle a aussi une tradition révolutionnaire et de résistance, et pas seulement d’impérialisme et de réaction ?

Telle est l’alternative.

Personne ne nourrit l’illusion qu’elle pourra être tranchée définitivement le 25 mai prochain mais tous doivent avoir à l’esprit qu’ils peuvent être des millions, de sensibilités diverses de la gauche ( nous tenons pour quantité négligeable les électeurs mécontents ou inquiets du hollandisme qui au mieux s’abstiendront, précisément) et de l’écologie politique, à utiliser le bulletin de vote du Front de gauche pour engager le pays et l’Union européenne dans une nouvelle voie.

Et pour revenir à Hollande, précisons que nous ne sommes absolument pas déçus ; et qu’au contraire il va au-delà de ce qu’étaient nos attentes.

Par contre, les masses ne se mettent pas en mouvement comme un clapotis de pédalo.