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Accueil du site > Actualités > Politique > Avant de voter une loi sur le télétravail

Avant de voter une loi sur le télétravail

Une proposition de loi pour favoriser le télétravail semble être une bonne nouvelle mais le texte se coupe de toute réalité avec les besoins des entreprises, l’existence des télétravailleurs indépendants et le développement durable.

Un cadre juridique peu adaptable

Une partie importante du projet de loi reprend simplement les termes de l’Accord National Interprofessionnel de juillet 2005, qui est l’adaptation française, par les partenaires sociaux, de l’accord cadre européen de 2002 : « une forme d’organisation et/ou de réalisation du travail, utilisant les technologies de l’information dans le cadre d’un contrat de travail et dans laquelle un travail, qui aurait également pu être réalisé dans les locaux de l’employeur, est effectué hors de ces locaux de façon régulière ».

Cet accord a démontré son inefficacité car les rares entreprises qui télétravaillent préfèrent les termes mobilité ou externalisation pour ne pas se soucier des conséquences légales et fiscales, voire sociales.

Exemplaire, la France est le seul pays européen à considérer de manière tout à fait artificielle, notamment pour échapper à la négociation, que le nomadisme n’est pas du télétravail.

Même si pour montrer l’exemple, les députés suggèrent une mise en œuvre dans les services publics d’ici un an, les entreprises préféreront contourner une loi définissant les détails des méthodes de management à appliquer pour continuer à échapper à leur responsabilité et encourager le télétravail gris ou clandestin.


Par ailleurs, les salariés sur lesquels la pression et la dégradation des conditions de travail s’accélèrent et s’accentuent, trouveront dans une telle loi une bonne justification pour courir au conseil de prud’hommes en se fondant sur la jurisprudence existante. Est-ce l’effet souhaité par le législateur ?

Définition du télétravail


On parle de télétravail, mais de quoi s’agit-il au juste ? De mobilité, de nomadisme, d’aménagement du temps de travail, d’une nouvelle organisation managériale, d’informatique, de faire appel à des sous-traitants, de délocaliser certaines fonctions là ou la main d’œuvre est meilleur marché ?

Pour simplifier, rappelons que depuis l’arrivée du haut débit travailler à distance est aussi facile que de consulter ses emails, trouver un prestataire aussi rapide qu’une recherche sur Google.

Concrètement, le télétravail est une organisation du travail qui redéfinit les rapports sociaux et professionnels tout en abolissant la notion de lieu et de temps. On passe d’une gestion de la présence dans l’entreprise à un management par objectifs. De quoi allier travail, responsabilité, productivité et en principe qualité de vie.

Pour l’entreprise, il s’agit d’obtenir le meilleur rapport qualité/prix sur une mission donnée. Ainsi de nombreux prestataires dans des domaines comme la saisie, l’informatique ou encore le télémarketing ont compris cette opportunité et proposent leurs services depuis des pays émergents.

Une réponse au chômage

En effet, outre l’organisation du travail des salariés, la vraie question que pose l’émergence du télétravail pourrait être celle de l’indépendance personnelle.

Le télétravailleur, qu’il soit demain salarié ou non est un acteur de l’économie, un professionnel compétent, mais avant tout un créateur de richesses et d’emplois.
En période de crise, cela prend tout son sens.

On regrettera que le texte n’intègre pas les télétravailleurs appuyés par des sociétés de portage salarial, solution qui motive les créateurs d’entreprises et leurs clients « petites entreprises  », que la réduction d’impôt proposée aux entreprises pour la mise en place du télétravail ne soit pas applicable pour le recrutement d’un salarié indépendant.

En relation avec le nouveau statut d’auto-entrepreneur, on peut imaginer l’utilisation des structures d’accueil existantes pour faciliter le parcours du télétravailleur débutant : faire des missions en portage, continuer à cotiser aux Assedic, puis une fois la clientèle constituée créer son entreprise.

Aménagement durable du travail et du territoire

Mais le télétravail a une dimension qui va bien au-delà des aspects économiques.


En effet, l’impact de cette organisation se ressent fortement dans d’autres domaines à l’instar de l’aménagement du territoire et de l’éco-responsabilité.

Comment, en effet, ne pas voir dans le télétravail une solution à la réimplantation d’acteurs économiques en milieu rural ? Certains territoires l’ont déjà prouvé en optimisant les conditions technologiques d’accueil par le biais de l’installation de télécentres. D’autres ont remédié à l’absence de haut débit en investissant (WiMAX, fibre optique, Wi-Fi…).

Enrichis de nouvelles compétences, ces territoires ouvrent la voie à la fois à un regain décentralisé d’activité mais aussi de compétitivité économique. Ces « pays », « villes » et cantons favorisent ainsi l’expression de l’innovation et la prise de responsabilité des télétravailleurs dans le cadre du développement de leur nouvelle organisation du travail.

Enfin et on l’aura compris, l’un des atouts du télétravail est aussi d’apporter sa contribution à la mise en place d’un mode de travail durable et responsable, limitant le recours aux transports, favorisant l’intégration de principes écologiques, concourant au respect de l’environnement. Autant d’atouts qui auraient dû faire du télétravail un élément clé du dernier Grenelle de l’Environnement. Cela n’a pas été le cas, mais il n’est pas trop tard.

Perspectives

Les contraintes posées aux entreprises par cette proposition de loi risquent tout simplement de signer l’arrêt de mort du télétravail salarié et de stimuler la recherche de solutions plus souples pour répondre aux besoins du marché.

« Créer son propre emploi sera l’avenir. Chacun ne sera plus bientôt qu’employeur de lui même, consultant ou employé provisoire d’une entreprise. C’est déjà largement le cas dans les pays du sud, qui sont, là encore, en avance sur nous. Le télétravail, si lent à se développer, en constituera une des dimensions essentielles » selon Jacques Attali.

Voilà sans doute pourquoi les enjeux et les questions qu’amène cette proposition de loi vont lancer un véritable débat en connaissance de toutes les causes.




Article rédigé par Cyril Slucki - Cyberworkers.com - auteur du livre Télétravail les clés de la réussite (téléchargement gratuit).

Avec la participation de :

- Nicole Turbé-Suetens,
Distance Expert

- Philippe Altschul,
actUnion

- Xavier de Mazenod –
Zevillage


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55 réactions à cet article    


  • eugène wermelinger eugène wermelinger 2 décembre 2008 11:43

    M. Ciril Slucki nous délivre (en téléchargement gratuit) une superbe et très bien présentée et documentée étude sur cette thématique.
    FELICITATIONS !


    • Walter SALENS Walter SALENS 2 décembre 2008 11:55

      Je viens de télécharger le doc en question. J’espère y trouver quelques phrases pour illustreer comment le télétravail peut être bénéfique aux personnes handicapées, ne pouvant se déplacer et permettant d’adapter leur travail fonction de de leurs traîtements ou soins. A bientôt, après lecture



      • Halman Halman 2 décembre 2008 12:00

        Excellent article.

        Ayant moi même de gros problèmes cardiaques et une heure et demie de transport, j’ai proposé cette sollution à mon hopital. Refus catégorique.

        J’ai eu beau leur parler de fatigue évitée, donc d’arrets de travail évités, d’écologie, de frais de remboursements de transports supprimés, d’occupation d’un bureau en moins, etc, ils m’ont répondu sécurité des données par Internet, impossibilité de controler les horaires, etc.

        Dans l’administration française, décidément, on sera en retard pour tout.

        Le télétravail est une excellente sollution pour les gens handicapés, pour des proffessions comme des traducteurs, des opérateurs de saisies ou des correcteurs de romans qui n’ont pas besoin d’occuper un bureau et de perdre du temps en transports et qui peuvent donc d’autant plus consacrer de temps et d’énergie à leur travail dans un cadre familial non stressant, mieux, à la campagne.

        Tant de stress du aux transports, à l’ambiance du bureau, qui pourraient être intelligemment évités grâce au télétravail.

        Et moins de bureaux occupés c’est moins de charges pour l’entreprises, des économies à tous les niveaux.





        • K K 7 décembre 2008 13:41

          pour la securite des donnees, vous pouvez repondre VPN. Pour impossibilite de controler le temps de travail, c’est idiot. Est ce le temps ou la quantite de travail qui est importante ? Si vous arrivez a travailler plus vite chez vous que dans un bureau et si vous respectez les plannings, je ne vois pas ou est le probleme.
          Enfin, il y a des outils de teleconference par internet qui premettent de faire des reunions a distance.


        • Cyril Slucki cyberworkers 2 décembre 2008 12:05

          Merci de vos commentaires, ça donne envie d’écrire la suite.
          Walter, la prochaine édition abordera ce qui est handicap.


          • elder 2 décembre 2008 14:48

            Télétravail, en France !
            C’est oublier le syndrome franchouillard du "je te vois pas donc tu ne bosses pas".
            C’est oublier aussi le syndrome de la réunionite aigue issu du système de management par dilution de la responsabilité. C’est le syndrome qui veut que c’est celui qui a fait la connerie qui prend pas celui qui l’a ordonné sans tenir compte des avis disant que c’est une erreur.
            Je travail dans l’informatique, les managers (ou chef de projet, MOE/MOA...) sont en général des gens qui ne comprennent rien à la technique (ou dont les compétences sont périmées) et qui passent beaucoup de temps a justifier leur existence par une production papier aussi impressionante qu’inutile. En l’absence de subordonnés corvéables et controlables au besoin (ce qui disparaitrait avec du téltravail basé sur un objectif determiné à l’avance) ces braves gens se sentent tout nus. De plus avec le télétravail la sanction du bureau (tu fais pas comme je veux je te met au rancard dans un bureau vide) ne fonctionne plus.
            De fait ces managers utilisent le télétravail pour eux-même, mais c’est tout. Faudrait qu’en même pas que les petites mains aient de la qualité de vie !


            • K K 7 décembre 2008 13:45

              C’est vrai que j’ai vu des collegues rester tard le soir a scruter pendant des heures leur planning pour paartir en courant des que le chef sort de l usine. typiquement francais et symptomatique d’un management inefficace : le paraitre prime sur le reel.


            • foufouille foufouille 2 décembre 2008 17:37

              le teletravail est aussi la delocalisation pour que ca coute "moins cher"


              • Cyril Slucki cyberworkers 2 décembre 2008 17:40

                Foufouille, prix ne veut pas dire qualité !


                • foufouille foufouille 2 décembre 2008 19:05

                  il sont pas inferieur
                  le prix divise par 10 compte plus qu’un travailleur francais


                • marc berger marc berger 2 décembre 2008 18:21

                  Bon article de synthèse.

                  Je fais du télétravail pendulaire (1 jour ou 2 par semaine au siège) depuis 10 ans maintenant. Je dirais que j’aurai vraiment du mal maintenant à revenir dans un statut plus "conventionnel" de salariat. Le télétravail n’est pas juste une remise en question de la façon de travailler mais c’est aussi une remise en cause du modele social et familiale.
                  Il ne faut pas sous estimer non plus le sentiment de "solitude" et de "déconnection" de l’entreprise, conséquence directe de ce mode de fonctionnement.

                  Néanmoins ce mode de vie est vraiment enrichissant et permet d’accroitre considérablement ses capacités d’autonomie dans plusieurs domaines.



                  • Cyril Slucki cyberworkers 3 décembre 2008 13:58

                    Merci de ton témoignage, peux tu nous en dire plus sur ton entreprise (effectif, localisation, activité) sans forcément la citer et également si vous avez fait un avenant spécifique pour cette organisation en télétravail pendulaire ?


                  • K K 7 décembre 2008 13:49

                    Vous avez tout a fait raison sur le sentiment de deconnection. On est aussi les derniers au courant des changements qui interviennent et on peut dire adieu a une partie des prestation du comite d entreprise quand il y en a un. Mais c’est une autonomie inegalable.


                  • french_car 2 décembre 2008 18:34

                    Au delà de la petite pique envers les MOE/MOA, Elder faites attention, vous êtes l’archétype d’une population fragile : celle des développeurs.
                    Je viens d’entendre de la part d’un DRH qu’il serait désormais difficile de justifier que tout ce qui peut se faire en télétravail en banlieue ne puisse se faire en Inde ou autre pays LCC et ceci pour les développeurs comme pour les autres d’ailleurs.


                    • Redj Redj 2 décembre 2008 19:59

                      Bonsoir french_car,

                      Cela, c’est le fantasme de tous les DRH, mais en pratique ce n’est pas super facile à mettre en oeuvre, surtout lorsqu’il y a des modifications de specs etc..., il faut que ce soit réactif, et je ne suis pas sûr que tout délocaliser serait un plus.
                      Ceci dit je ne me fais pas d’illusions, pour l’instant cela tient, mais pour combien de temps. Je suis un ancien développeur, et je me spécialise maintenant dans les systèmes-réseaux, beaucoup plus porteur à mon avis.

                      Cordialement,

                      P.S. Elder a tout de même raison sur les syndromes des petits chefs français...


                    • Cyril Slucki cyberworkers 2 décembre 2008 20:25

                      Faire appel à des télétravailleurs est simplement l’adoption des fondamentaux de la sous-traitance :

                      • Court-terme : respecter les engagements de résultats
                      • Moyen-terme : Créer un partenariat gagnant-gagnant qui sera profitable (plus je fais gagner du temps ou de l’argent à l’entreprise, plus elle fera appel à moi)

                       L’implication du gouvernement pour stimuler l’offre et la demande pourrait être de mettre en avant la simplicité et la logique d’une telle organisation de travail et ainsi convaincre de faire une première expérience.

                       Pour le télétravailleur, d’avoir un parcours clair vis-à-vis des structures d’accueil :

                      • Lui permettre de tester son concept au niveau technico-commercial par le portage salarial, ce qui lui permet de continuer à cotiser et ne mets pas jeu sa responsabilité propre.
                      • L’aider à préparer un dossier d’aide (Accre, Oseo, etc) et l’accompagner vers l’optimisation de ses charges pour préparer la création de sa structure (Auto-entrepreneur, EURL, etc).
                      • Proposer aux télétravailleurs déjà en place d’agir comme prestataires conseils pour diffuser les bonnes pratiques. 

                      Pour l’entreprise, il s’agit de pouvoir bénéficier d’incitations fiscales (comme le suggère le projet de loi pour le placement de salariés en télétravail) tout en prenant compte le parcours qui commencerait par le statut de salarié indépendant.

                       

                      Mais comment développer les initiatives ?

                       

                      En partant d’un postulat simple : Nous sommes des télétravailleurs potentiels et avons la capacité d’entreprendre tel quel.

                       

                      Reste maintenant à l’assumer et à avoir confiance en soi, ce qui est une première étape pour attirer la confiance des autres.

                       

                      Développer l’initiative et la motivation des travailleurs reste l’enjeu du développement, car le télétravail salarié n’empêchera pas l’accroissement de la sous-traitance, voire de la délocalisation.


                    • Radix Radix 2 décembre 2008 18:59

                      Bonjour

                      Il y a un danger dont vous n’avez pas parlé, c’est la possibilité pour une entreprise de délocaliser ainsi pas mal d’emplois, que l’on pense protégés, tout en faisant des économies.
                      Que la personne soit à 20 ou 20 OOO km quelle importance ?

                      En informatique les Indiens sont de bons programmeurs et pas chers !

                      A ce train là il va nous rester le rammassage des poubelles et le balayage des rues, zut les sans papier sont encore trop bon marché !

                      Radix


                      • Cyril Slucki cyberworkers 2 décembre 2008 20:18

                        Radix, la délocalisation est un élément de compétitivité.
                        Les indiens sont à 10 EUR/heure, c’est une très bonne chose.
                        Cela nous permet de sous-traiter et de faire des partenariats.
                        Le nerf de la guerre est la relation humaine que l’on peut avoir avec un client et la valeur ajoutée pour créer de la qualité.
                        Regardons l’exemple du textile, les usines sont en Chine, mais les créatifs en Europe.


                      • foufouille foufouille 2 décembre 2008 22:32

                        @ cyber truc
                        la delocalisation en inde ? une tres bonne chose ???
                        on a juste 5000 000 de chomeurs et 10 de sans rien .........


                      • french_car 2 décembre 2008 22:45

                        CyberIndian il semble que vous n’ayiez toujours pas compris la question :

                        - pourquoi iriez-vous télétravailler dans l’hexagone alors qu’un télétravailleurs indien va coûter 10 fois moins que vous ?

                        - il sera moins productif à cause de la barrière de langue ? On en mettra 2

                        - il sera moins productif parce-qu’il y a une différence de culture ? N’en parlons plus je vous en mets un 3eme de toute façon ce sera quand-même moins cher que vous !


                      • Cyril Slucki cyberworkers 2 décembre 2008 23:37

                        Est-ce que vous pourriez me citer des faits plutôt que vos opinions ?


                      • Cyril Slucki cyberworkers 2 décembre 2008 23:37

                        Bon et ensuite, ou voulez-vous en venir, continuer à raler sert à quoi ?


                      • foufouille foufouille 3 décembre 2008 11:49

                        @ cyber
                        lorsque les renseignements telephonique ont ete privatise, 19/21 des entreprises etaient bases a l’etranger ...........
                        il suffit d’acheter une fibre optique transcontinentale


                      • Cyril Slucki cyberworkers 3 décembre 2008 12:43

                        @foufouille : tu as raison l’internet et le télétravail sont liés. Mais selon toi comment faire pour éviter le travail offshore ?


                      • foufouille foufouille 3 décembre 2008 13:52

                        c’est le gouvernement qui choisit ces delocalisations
                        peut etre un label serait utile, mais il faudrait que ca soit severement controle
                        l’europe risque d’etre contre car elle difinit un produit francais comme "etant a 66% fabrique en france"
                        et encore, il s’agit certainement de valeur ajoute
                        decathlon fait monter en grande partie hors de france ses velos, pourtant il peuvent les marques francais
                        souvent il est marque "emballer en france". pas plus
                        le mieux serait de sortir de cette europe pourrie


                      • Cyril Slucki cyberworkers 3 décembre 2008 13:56

                        @foufoule : ok, mais comment appliquer cette idée, pour des prestations de services courtes dans le temps ? exemple : la création d’un site internet, la traduction d’un courrier, une campagne de télémarketing, etc ...


                      • foufouille foufouille 3 décembre 2008 17:22

                        court ou pas ca change rien
                        la sous traitance doit aussi etre labellise
                        on doit savoir si y embauche par x est en france ou en inde
                        le label peut marcher
                        sauf si les produits ou services sont reserves aux riches........... et jetables


                      • french_car 3 décembre 2008 17:34

                        Je ne râle pas, je vous rapporte les propos d’un DRH de ma connaissance qui voit en chaque télétravailleur un candidat à plan social. Je me répète, tout ce qui peut être fait à 300 km peut l’être à 10 000 c’est clair ? Quant au télétravailleur « micro-entreprise » dites-moi en cette période de massification des prestations quel grand donneur d’ordre va se donner la peine de le contracter ? N’est pas Alain Minc et son carnet d’adresse qui veut hélàs.


                      • Cyril Slucki cyberworkers 3 décembre 2008 18:50

                        @frenchcar : vous savez l’indépendant ou la TPE ne contracte pas souvent avec les grandes entreprises qu’ils soient en télétravail ou non. Il est entendu que dans la course au profit, on va continuer à installer ou faire appel à de la main d’oeuvre des pays émergents. Maintenant regardez ce qui s’est passé en Inde par exemple pour les calls centers des banques anglaises beaucoup en reviennent.
                        C’est pareil pour certains produits, on ne peut pas avoir qualité et prix, amha.


                      • Cyril Slucki cyberworkers 3 décembre 2008 20:46

                        @foufouille : Je veux pas vous démoraliser, mais cela me semble impossible à faire, mais c’est une bonne idée. On pourrait même imaginer un label télétravail équitable smiley


                      • foufouille foufouille 3 décembre 2008 21:06

                        @ cyber
                        bien sur tu as la qualite en inde
                        suffit de payer 5 fois au lieu de 10 chez nous ...............


                      • french_car 3 décembre 2008 22:32

                        On en reviendra mais le temps qu’on en revienne les télétravailleurs seront au RMI. Je ’ai rien contre le télétravail je vous mets simplement en garde.


                      • french_car 2 décembre 2008 22:47

                        Sans compter la petite remarque d’Attali :

                        - si pas indien le télétravailleur sera employé de lui-même, protection sociale par lui-même et indemités de chômage par les Restos-du Coeur-Inc


                        • Cyril Slucki cyberworkers 2 décembre 2008 23:43

                          Pourriez-vous me dire ce que vous faites comme métier ?


                        • french_car 3 décembre 2008 17:50

                          Je suis reponsable d’un service informatique dans une grande entreprise, contraint de délocaliser mes développements en Inde et pas du tout convaincu que ça me coutera moins cher au global mais ma hiérarchie l’est, n’est-ce pas le principal ?


                        • Cyril Slucki cyberworkers 3 décembre 2008 18:44

                          Très intéressant, depuis combien de temps et en êtes vous satisfait ?


                        • french_car 3 décembre 2008 22:30

                          Je sous-traite depuis 3 ans en France et je ne suis pas satisfait, je sous-traite en Inde depuis qq mois donc je ne peux pas me prononcer sur la qualité mais pour ce qui est des couts annoncés et des délais je ne pense rien gagner. J’ai une personne en télétravail qui décroche peu à peu, il n’est pas sur le plateau paysager donc ne bénéficie pas de l’information diffuse, ne peut envisager aucune promotion ni mobilité, trop loin de là où se passent les choses et risque à terme de perdre son emploi au profit de qq Indiens puisqu’on nous persuade que la sous-traitance à 10 000 km n’est pas plus difficile à gérer qu’à 250 km.


                        • c.d.g. 3 décembre 2008 22:51

                          1) pour votre heierachie, c est pas grave si ca ne marche pas car ils aurant fait baisser les prix (a court terme bien sur) mais c est tout ce qu on leur demande je pense
                          2) au lieu de delocaliser en inde, allez en roumanie ! un ingenieur debutant gagne dans les 500 € /mois
                          C est vrai qu a ce prix vous avez pas un crack (ils sont tous a l etranger vu la difference de salaire) mais avec 3 vous devez arriver a faire aussi bien qu avec un francais
                          3) l informatique c est mort en europe

                          PS : je suis moi meme informaticien mais je ne me fais pas d illusion


                        • french_car 4 décembre 2008 11:58

                          Je ne puis qu’adhérer à votre point de vue. La Roumanie est trop chère, trop volatile, comme vous le dites déjà les meilleurs sont partis et ensuite ils font monter les prix à tour de bras ou zappe d’un job à l’autre. Je persiste à dire que le télétravail est un encouragement aux délocalisations et c’est vu par beaucoup de DRH comme un signe de démotivation.


                        • sebasto-oo 3 décembre 2008 22:50

                          Cher Cyril,

                          J’ai du mal à comprendre ce qui, véritablement, t’étonne.

                          Tu affirmes en préambule que tu ne veux pas faire de politique mais, grands dieux, de quoi parlons-nous là ?

                          Ce projet de loi, au même titre que les innombrables qui l’ont précédé, n’a bien évidemment qu’un aspect cosmétique.

                          Tout le monde -et les télétravailleurs en particulier- voudrait croire qu’il en va autrement.

                          Mais réveillons-nous, une bonne fois, décidément.

                          Tel qu’il est conçu aujourd’hui, le télétravail ne constitue dans les faits qu’une forme de précarité supplémentaire, très organisée, y compris par des prestataires de services qui ont bien compris leur intérêt, une précarité terriblement efficace au sein de laquelle la perspective d’une indépendance relative vient justifier un esclavage de facto.

                          À mon sens, et pour faire court, il ambitionne (d’aucuns ambitionnent pour lui, devrais-je dire) de devenir ni plus ni moins qu’un mode de gestion alternatif, séduisant parce que moderne, qui marie trois avantages absolus : la délocalisation du travail, la délocalisation de l’outil de production, et le report de la responsabilité qui, dans les métiers qui sont les nôtres, en découle fort logiquement.

                          Le résultat c’est qu’à fort peu de frais, l’on peut désormais mettre en œuvre des process industriels pour le quart ou le dixième de ce qu’ils auraient impliqué, en terme de coûts, voilà cinq ans.

                          Mais nous savons tous ce qu’il en coûte, au bout du compte, des avantages absolus.

                          C’est ce qui fait que dans les journaux, et y compris dans la grande presse pour ne prendre qu’un exemple, les effectifs des rédactions fondent plus vite qu’un pot de Haagen-Dasz. Ce qui fait que dans un journal, un secrétaire de rédaction peut se retrouver, du jour au lendemain, bombardé maquettiste et iconographe, lorsqu’il n’hérite pas de la correction et de la révision, de surcroît...

                          Tout ceci ne s’est pas mis en place d’un coup d’un seul. C’est le résultat de près de trente ans de détricotage du droit du travail, sous couvert de la liberté d’entreprendre.

                          J’ai connu les deux mondes. Je fus salarié, je suis désormais indépendant et je m’apprête à devenir artiste, un statut dont je tends à penser qu’il s’agit de la seule façon de parvenir à marier indépendance et exigence, tout en parvenant à rigoler un petit peu de temps à autres.

                          À la lecture de ton texte, mon cher Cyril, je ne puis m’empêcher de voir surgir la vision d’un monde parfait du télétravail, un monde où des travailleurs totalement indépendants, solidement épaulés par des prestataires de services avisés autant qu’équitables, viendraient offrir leurs services à des firmes conscientes de leurs responsabilités et soucieuses de la qualité.

                          Dans les faits, et comme à l’habitude serais-je tenté de dire, les textes ne viennent que légitimer une situation existante.

                          Pour ce qui nous concerne, nous, les indépendants, force est d’admettre que la situation n’était déjà guère reluisante.

                          Je ne vois personnellement pas comment elles pourraient devenir pires encore. En particulier, je ne vois pas, contrairement à ce que tu suggères à la fin de ton papier, comment nous pourrions courir le risque de voir notre statut disparaître.

                          En tant que traducteur, je puis au mieux espérer toucher 9 centimes du mot source. Ce qui m’en laisse grosso-modo 4,5 après paiment de mes charges, mais avant impôt. Si tu comptes bien, ça me fait le salaire d’une femme de ménage parisienne au bout du mois, à temps de travail équivalent, soit environ 1500 € pour 45 ou 50 heures de travail hebdomadaire, rivé à ma bécane pour être sûr de ne laisser passer aucune mission.

                          Et au fait, c’est quoi le tarif du feuillet pour un pigiste aujourd’hui ? Ou celui d’un quart de page dans un magazine parisien ?

                          Alors de quel statut parlons-nous ?

                          De mon point de vue, il n’a que fort peu de chances de pouvoir empirer, même si le pire est toujours certain.

                          Mais en tout état de cause, je vois mal les travailleurs indépendants disparaître au moment précis où la tendance ultime, en matière d’industrie, consiste pour un entrepreneur à se sortir les mains du cambouis et à devenir un simple donneur d’ordres, autant que faire se peut.

                          L’émergence de structures de portage, pour ne citer que cet exemple et sans malice aucune de ma part, en est la preuve même. Je n’ai jamais été habitué à payer avant de pouvoir travailler. C’est pourtant le modèle de nombreux organismes de portage.

                          On passe graduellement du zero-inventory au zero-crew. On peut s’en réjouir. Ce n’est pas mon cas. Mais quoi qu’il puisse en être, je maintiens qu’il faut bien que quelqu’un fasse le boulot.

                          C’est précisément la raison pour laquelle je vais devenir artiste, artisan autrement dit, la raison pour laquelle je vais désormais prendre le temps de produire un travail de qualité, à destination de gens qui vont savoir l’apprécier, un travail gratifiant pour moi comme pour mes commanditaires, dont je puisse être fier et qui puisse se transmettre. Un travail que, malheureusement, le statut d’indépendant ne m’autorise plus depuis longtemps.

                          Et de ce point de vue, le portage n’y fait pas grand chose.

                          Seb


                          • sebasto-oo 3 décembre 2008 22:57

                            Cher Cyril,

                            J’ai du mal à comprendre ce qui, véritablement, t’étonne.

                            Tu affirmes en préambule que tu ne veux pas faire de politique mais, grands dieux, de quoi parlons-nous là ?

                            Ce projet de loi, au même titre que les innombrables qui l’ont précédé, n’a bien évidemment qu’un aspect cosmétique.

                            Tout le monde -et les télétravailleurs en particulier- voudrait croire qu’il en va autrement.

                            Mais réveillons-nous, une bonne fois, décidément.

                            Tel qu’il est conçu aujourd’hui, le télétravail ne constitue dans les faits qu’une forme de précarité supplémentaire, très organisée, y compris par des prestataires de services qui ont bien compris leur intérêt, une précarité terriblement efficace au sein de laquelle la perspective d’une indépendance relative vient justifier un esclavage de facto.

                            À mon sens, et pour faire court, il ambitionne (d’aucuns ambitionnent pour lui, devrais-je dire) de devenir ni plus ni moins qu’un mode de gestion alternatif, séduisant parce que moderne, qui marie trois avantages absolus : la délocalisation du travail, la délocalisation de l’outil de production, et le report de la responsabilité qui, dans les métiers qui sont les nôtres, en découle fort logiquement.

                            Le résultat c’est qu’à fort peu de frais, l’on peut désormais mettre en œuvre des process industriels pour le quart ou le dixième de ce qu’ils auraient impliqué, en terme de coûts, voilà cinq ans.

                            Mais nous savons tous ce qu’il en coûte, au bout du compte, des avantages absolus.

                            C’est ce qui fait que dans les journaux, et y compris dans la grande presse pour ne prendre qu’un exemple, les effectifs des rédactions fondent plus vite qu’un pot de Haagen-Dasz. Ce qui fait que dans un journal, un secrétaire de rédaction peut se retrouver, du jour au lendemain, bombardé maquettiste et iconographe, lorsqu’il n’hérite pas de la correction et de la révision, de surcroît...

                            Tout ceci ne s’est pas mis en place d’un coup d’un seul. C’est le résultat de près de trente ans de détricotage du droit du travail, sous couvert de la liberté d’entreprendre.

                            J’ai connu les deux mondes. Je fus salarié, je suis désormais indépendant et je m’apprête à devenir artiste, un statut dont je tends à penser qu’il s’agit de la seule façon de parvenir à marier indépendance et exigence, tout en parvenant à rigoler un petit peu de temps à autres.

                            À la lecture de ton texte, mon cher Cyril, je ne puis m’empêcher de voir surgir la vision d’un monde parfait du télétravail, un monde où des travailleurs totalement indépendants, solidement épaulés par des prestataires de services avisés autant qu’équitables, viendraient offrir leurs services à des firmes conscientes de leurs responsabilités et soucieuses de la qualité.

                            Dans les faits, et comme à l’habitude serais-je tenté de dire, les textes ne viennent que légitimer une situation existante.

                            Pour ce qui nous concerne, nous, les indépendants, force est d’admettre que la situation n’était déjà guère reluisante.

                            Je ne vois personnellement pas comment elles pourraient devenir pires encore. En particulier, je ne vois pas, contrairement à ce que tu suggères à la fin de ton papier, comment nous pourrions courir le risque de voir notre statut disparaître.

                            En tant que traducteur, je puis au mieux espérer toucher 9 centimes du mot source. Ce qui m’en laisse grosso-modo 4,5 après paiment de mes charges, mais avant impôt. Si tu comptes bien, ça me fait le salaire d’une femme de ménage parisienne au bout du mois, à temps de travail équivalent, soit environ 1500 € pour 45 ou 50 heures de travail hebdomadaire, rivé à ma bécane pour être sûr de ne laisser passer aucune mission.

                            Et au fait, c’est quoi le tarif du feuillet pour un pigiste aujourd’hui ? Ou celui d’un quart de page dans un magazine parisien ?

                            Alors de quel statut parlons-nous ?

                            De mon point de vue, il n’a que fort peu de chances de pouvoir empirer, même si le pire est toujours certain.

                            Mais en tout état de cause, je vois mal les travailleurs indépendants disparaître au moment précis où la tendance ultime, en matière d’industrie, consiste pour un entrepreneur à se sortir les mains du cambouis et à devenir un simple donneur d’ordres, autant que faire se peut.

                            L’émergence de structures de portage, pour ne citer que cet exemple et sans malice aucune de ma part, en est la preuve même. Je n’ai jamais été habitué à payer avant de pouvoir travailler. C’est pourtant le modèle de nombreux organismes de portage.

                            On passe graduellement du zero-inventory au zero-crew. On peut s’en réjouir. Ce n’est pas mon cas. Mais quoi qu’il puisse en être, je maintiens qu’il faut bien que quelqu’un fasse le boulot.

                            C’est précisément la raison pour laquelle je vais devenir artiste, artisan autrement dit, la raison pour laquelle je vais désormais prendre le temps de produire un travail de qualité, à destination de gens qui vont savoir l’apprécier, un travail gratifiant pour moi comme pour mes commanditaires, dont je puisse être fier et qui puisse se transmettre. Un travail que, malheureusement, le statut d’indépendant ne m’autorise plus depuis longtemps.

                            Et de ce point de vue, le portage n’y fait pas grand chose.

                            Seb


                            • Cyril Slucki cyberworkers 3 décembre 2008 23:55

                              @seb : je ne suis pas d’accord avec toi sur le portage (notamment ton allusion au fait qu’il faut payer pour travailler) et je demande à Philippe qui a participé à la tribune de venir donner un élément de réponse ici même.

                              Concernant le tableau alarmiste que tu fais sur la situation du créateur d’activité, il existe des echecs mais aussi des réussites, je t’invite à consulter le livre que nous avons fait avec les membres du réseau cyberworkers (http://www.cyberworkers.com/book).

                              Enfin sur ta conclusion ton devenir d’artisan, c’est exactement la définition que je donne d’un entrepreneur indépendant (ou en TPE), de faire du travail sur mesure.

                              Je te remercie de ton post.


                            • rmiste 4 décembre 2008 05:57

                              Au delà des particularités locales ou internationales du télétravail largement développées dans ces post, je viens vers vous pour vous faire part d’un sujet qui n’est pas mis en avant : EST-IL NORMAL de payer un abonnement aux sites qui proposent des missions ? EST-IL NORMAL de payer pour travailler ??????? Au RMI avec 394 euros de revenus mensuels, pensez-vous possible de dégager d’un tel budget, ne serait-ce que 30 euros pour payer un abonnement ????? En sachant, par ailleurs, que nous sommes des centaines à postuler pour une seule mission .......... A vos réflexions sur ce sujet ! cordialement


                              • Cyril Slucki cyberworkers 4 décembre 2008 11:18

                                @rmiste :

                                A partir du moment ou vous souhaitez trouver des missions, cela signifie que vous allez y répondre en tant qu’indépendant (micro, eurl, sarl et à partir de janvier 09 auto-entrepreneur) ou encore via le portage salarial.

                                Nous ne sommes pas ici dans une logique emploi, et dans ce cas il est normal de payer pour se constituer une clientèle.

                                Rappelons les autres moyens pour cela :

                                - Publicité

                                - Prospection

                                - Marketing direct

                                - Téléprospection

                                - etc

                                Quand on parle de coût, on peut aussi économiser en faisant cela soi-même, mais sera-t-on aussi efficace ? car le temps passé doit être valorisé.

                                Sachez qu’en étant à votre compte, votre stock est le temps (c’est ce que vous vendez) et une heure passée à travailler doit vous rapporter au minimum 20 € pour être rentable, 35 € pour gagner de l’argent.

                                Je vous conseille l’e-book gratuit de Frédéric Chartier : Comment réussir ses ventes

                                Et bien sur de consulter Télétravail : les clés de la réussite, que j’ai rédigé avec la participation des membres du réseau Cyberworkers, notamment le chapitre "Trouver ces clients"

                                Concernant la concurrence (le fait que plusieurs prestataires puissent proposer leur devis à un prospect), considérez cela comme un tremplin et non un facteur d’échec.



















                              • cath 4 décembre 2008 21:06

                                En lisant cette conversation, j’ai l’impression que tout est confondu : Il y a, d’une part, la nécessité de rompre avec l’esprit d’entreprise et la faculté pour la société d’évoluer et de permettre l’autonomie dans le travail. Je veux dire par là, permettre aux personnes qui préfèrent bosser depuis chez elles (ou n’ont pas le choix), qu’elles habitent à la campagne ou en ville, de le faire, car on se base ici sur des missions et des résultats, pas sur une présence de bureau qui peut être aliénante (transports, gestion du temps en famille...). Cet aspect englobe l’environnement, le bien-être, la flexibilité... Et d’autre part, il y a le problème de la concurrence et des délocalisations à l’étranger. Ces deux aspects ne sont pas à confondre car ils n’ont rien à voir. L’économie ira toujours dans le sens du moins cher à produire. Par contre, la société se doit de s’adapter aux avancées technologiques qui permettent à certains travaux d’être effectués sans polluer, sans passer deux heures/jour sur la route ou dans les transports, et dans le respect du rythme de chacun (si je désire bosser de 20H à minuit, ça change quoi ?) Je pourrai passer plus de temps avec mes enfants). Pouvoir s’affranchir du petit chef qui freine l’envie de travailler plutôt qu’autre chose, ce serait une belle évolution de notre société. On est tellement plus productif quand on se sent libre de gérer son temps et son travail ! Pour moi, les lois sur le télétravail doivent aller dans le sens de l’autonomisation de la personne et inciter les entreprises à laisser les gens qui le souhaitent bosser chez eux afin de dégager de la place pour ceux qui ne se sentent exister que dans une corporation. Sans doute est-ce une utopie ?


                                • french_car 5 décembre 2008 07:27

                                  Cath vous ne répondez pas à la question : quel est l’avantage compétitif d’un télétravailleur de banlieue par rapport à un télétravailleur offshore ? Un salarié présent sur un plateau projet participe au projet au quotidien et offre des gages d’efficacité de par sa communication directe et constante avec son entourage professionnel. Le télétravailleur ne peut s’en prévaloir et n’est aucunement protégé de la compétition "low cost".


                                • cath 5 décembre 2008 10:34

                                  Il n’y a pas que l’informatique pure et dure qui soit concernée par les prestations en télétravail. Tout ce qui est du domaine du rédactionnel, de la traduction, et ce qui est lié à l’utilisation des TIC pour la formation et la communication l’est aussi, entre autres, et ces domaines ne sont pas touchés par la délocalisation. On cherche à réunir des collaborateurs de qualité autour d’un projet.

                                  Ensuite, il y a la possibilité de se rendre dans l’entreprise ou l’organisation régulièrement pour ne pas perdre le contact social et également de rester en contact constant avec les collaborateurs via les outils de présence virtuelle (skype, msn).

                                  J’ai tavaillé sur des projets internationaux avec le bureau international du travail à Genève et je peux vous dire que nous étions une équipe dont les membres étaient localisés en Suisse, France, Portugal, USA. Nous avons des réunions hebdomadaires sur skype et tout le monde était très motivé. Le projet était une réussite.

                                  Quand on parle de télétravail, à mon sens, il ne faut pas voir que cet aspect de cout de l’employé qui ne s’applique qu’à des travaux, certes, répandus, comme la programmation informatique. Il faut envisager tous les corps de métier et repenser la manière dont chacun peut s’épanouir dans son travail en lachant du lest sur la mentalité bien française qui veut que l’employé soit sous surveillance dans sa cage.

                                  Donc, certes, il y a un danger concernant la concurrence étrangère dans certains secteurs, mais il y a dans le télétravail des enjeux sociétaux qui dépassent cet aspect.

                                  si l’on compare avec les autres pays européens, on s’aperçoit que la France est vraiment à la traine dans ce domaine :

                                  Nombre de télétravailleurs en % travaillant au moins une fois par semaine dans un autre lieu que l’entreprise en utilisant les TIC.

                                   	Pays Bas : 25,4%
                                   	Allemagne : 22,8%
                                   	Finlande et Danemark : + 20%
                                   	Italie, Suède, Royaume Uni : +15%
                                   	......
                                   	France : moins de 6% comprenant les indépendants (1%) et les commerciaux.(4 à 5%). (dernier rang de l’étude avec l’Espagne).
                                  http://www.aftt.asso.fr/teletravail-et-pme-un-plan-marshall-pour-les-pme-article0035.html

                                  Question de mentalité...



                                   


                                • Cyril Slucki Cyril Slucki 5 décembre 2008 20:41

                                  @cath :

                                  Les sources que vous mentionnez concerne uniquement le télétravail salarié, ce qui est très restrictif et induit en erreur.

                                  Il y a un problème de définition incontestable.

                                  Concernant les craintes, on peut comparer cela à l’arrivée de la micro, il y a 30 ans qui était censée mettre beaucoup de gens au chomage ou encore le fax qui devait tuer le courrier, etc.






                                • cath 5 décembre 2008 21:14

                                  Oui, bien sûr, cet exemple était juste là pour démontrer le retard de la France dans ce domaine. Je n’ai pas trouvé de chiffres concernant le télétravail indépendant, mais ils devraient être en cohérence, et même plus importants.

                                  En effet, tout ce qui change ou peut faire changer la société fait peur...


                                • french_car 6 décembre 2008 10:04

                                  Mais justement le télétravail est aussi un moyen plutôt pervers pour abolir le salariat et vous faire basculer dans la précarité.
                                  Jusqu’au début du 19eme siècle les artisans apportaient du travail à domicile aux paysans désoeuvrés l’hiver, puis vint le salariat avec l’industrie, on revient à la case départ sous une forme différente.


                                  • Cyril Slucki Cyril Slucki 6 décembre 2008 10:42

                                    @cath : Si vous dites que le télétravail va abolir le salariat, vous êtes donc pour ou contre cette proposition de loi ?


                                    • thierry 6 décembre 2008 16:24

                                      Tout d’abord je tiens à saluer l’initiative du groupe de cyril qui est au coeur d’un débat social d’une extrème
                                      importance.

                                      Je me demande s’il y a lieu à polémique avec le gouvernement car les mutations économique et leurs conséquences sociales avancent à vitesse vertigineuse, tout les modèles capitaliste s’éffondrent et le salariat avec.
                                      Le télétravail entre autre avec les initiatives personnelle vont dans le sens de l’autonomisation de la personne, ce sont des comportements pleinement responsable et salutaire pour notre société qui au passage devraient être déjà reconnu au lieu d’être sabordé.

                                      Je ne vois pas en quoi le salariat peu aujourd’hui représenter "la sécurité", peut -être sur du cours terme.....
                                      avant d’être licencié pour une raison quelconque.........

                                       Je crois que sur le fond, éduqué sous le régime de la peur, nos propos et comportement vont de pair, mais sous ce régime aussi nous pouvons voir le résultat partout, tous les jours dans le monde.

                                      Les institutions ont toujours un temps de retard puisque ce sont des institutions (pouvoir conservateur, peur du changement et de la perte de contrôle) elles ne sont pas l’essence de la vie et du mouvement.

                                      Regardez les gouvernements européens à l’heure actuelle, ils ont plutôt du mal à gérer la mutation, et puis ces super gestionnaires sont tous en dettes de plusieurs milliards (voir la dette de la france),

                                      Pourquoi du coup arriveraient ils à mettre en place une loi réaliste, intelligente et adaptée au contexte actuel.

                                      A l’heure ou les grosses entreprises s’éffondrent, les indépendants et notamment le télétravail n’ont jamais eu autant leur place sur le marché.

                                      Votre initiative va dans le bon sens, je ne peux encore une fois que vous encourager et être solidaire
                                       


                                      • Cyril Slucki Cyril Slucki 6 décembre 2008 16:42

                                        @thierry : il est important que les députés soient informés. Egalement Monsieur Devadjian qui minstre de la Relance semble accorder son intention à cette cause.

                                        Pour cela, nous avons mis en ligne une pétition pour que la proposition de loi prenne en compte le télétravail non salarié : http://www.cyberworkers.com/petition/


                                        • thierry 7 décembre 2008 09:58

                                          Dans mon propos je ne dis pas qu’il ne faut pas mettre le gouvernement face à ses responsabilités et renvoyer les incohérences du texte.

                                          Cependant, il faut faire attention il y a toujours un député qui a besoin de faire l’article pour ses intérêts personnels, les politiques sont particulièrement narcissique. (les conseilleurs, ne sont pas les payeurs)

                                          Enfin, je n’interviens pas pour faire du blabla, l’action c’est mieux, ça laisse des traces.

                                          Il y a des années que je tiens votre discours autour de moi et que j’agis à mon niveau, je suis content que ça s’encre dans une réalité.

                                          Pour ma part pour l’instant, j’ai répondu à la pétition.


                                        • K K 7 décembre 2008 14:14

                                          Pour ma part, je fais du teletravail salarie. Je vais une a deux fois par an seulement au bureau du service qui se trouve a 600 km de la ou j’habite. Mon lieu d’habitation se trouve au barycentre de ma zone d’intervention chez les clients en attribuant le nombre d’heures de contrat comme coefficient.

                                          Cela signifie que mon employeur s’y retrouve parfaitement pour sa rentabilite, les frais de deplacements pour intervention etant comptes depuis mon domicile. La reactivite est aussi meilleure car le temps de trajet est optimise. Pourtant... plus qu’au personnel base sur la plateforme de service, on nous reprochera le nombre d’heures de bureau. Cela pour une raison simple : il est facile de controler la presence d’une personne, meme si sa charge de travail est nulle, mais comment evaluer une quantite de travail dans un domaine ou la recherche de solution a sa part ?

                                          Je ne me plains pas du tout car j’apprecie mon travail et je m y retrouve dans les conditions, mais je souscris a ce que certains ont ecrit plus haut : un teletravailleur est moins bien percu que ses collegues a poste fixe.

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