Avant que vous ne partiez, monsieur Sarkozy …
Avant que vous ne partiez, monsieur Sarkozy, je tiens à vous dire à quel point je suis fier.
Fier d’avoir créé dès février 2007, le site Amnistie 2007.
Fier d’avoir été parmi les tout premiers, et pendant longtemps parmi les seuls à combattre ouvertement votre politique de harcèlement des automobilistes, à combattre l’abrogation de l’amnistie républicaine, à dénoncer votre tolérance zéro, à vous rendre vos injures, à vous faire ravaler vos mensonges.
Fier qu'en à peine trois mois, alors que le site naissant ne disposait sur le web que d'une visibilité réduite, la pétition en faveur de l'amnistie ait recueilli plus de 4000 signatures.
Fier que depuis, alors que l'amnistie n'est plus d'actualité, elle en ait recueilli 4000 autres.
Depuis votre accession au pouvoir, en 2002, via le ministère de l’Intérieur à partir duquel vous tiriez déjà les manettes de l’Etat, vous ne nous aurez prouvé qu’une chose : C’est qu’avec des méthodes nazies, on pouvait obtenir des résultats flatteurs.
Flatteurs, seulement.
85% des dépassements de la vitesse autorisée sont inférieurs à 20 km/h et n’ont jamais rien eu à voir avec l’accidentologie.
Nous le savons.
Vous le savez depuis longtemps.
En 2007, soit 5 ans après la mise en place de votre politique de tolérance zéro, 20 millions d’automobilistes (sur 36 !) avaient déjà perdu au moins un point de leur permis de conduire.
Vous le saviez et cependant, tel un instituteur pervers qui aurait pertinemment repéré les trois ou quatre fauteurs de trouble de sa classe, mais préfèrerait, par sadisme, recourir à la punition générale, gardant ainsi l’ensemble de sa classe sous l’emprise jubilatoire de son autoritarisme, vous avez choisi de persister dans une répression délibérément injuste, volontairement démesurée.
En prenant en otages 36 millions d’automobilistes, en les sanctionnant pour des infractions le plus souvent mineures, parfois même honteusement créées de toute pièce, en tirant dans le tas, vous avez effectivement, au passage, heureusement, attrapé quelques véritables chauffards, et infléchi un peu le nombre des morts sur la route.
Par une politique ciblée vous auriez obtenu le même résultat.
Mais vous avez préféré, sur la route comme dans d’autres domaines, la terreur et l’injustice.
Le nombre des morts sur la route était en diminution constante et significative, pour ne pas dire en chute libre, depuis la fin des années 70.
Le clou était bien engagé. Il suffisait de l’enfoncer. Mais vous n’avez pas pu vous empêcher de prendre une masse, pour l’enfoncer, et vous avez défoncé le mur avec ... Ruinant ainsi tout le travail de vos prédécesseurs et la crédibilité des campagnes de la Sécurité routière.
Plus de 80 millions (!) de points retirés depuis 2002.
Près de 650.000 permis annulés.
Point après point, combien de conducteurs paisibles, crédités du bonus maximum auprès de leur assurance, étrangers à toute forme de délinquance routière, se sont retrouvés soudain privés de la possibilité de se déplacer, dans un monde où l’on ne peut pas vivre sans se déplacer ?
L’inconvénient des boomerangs, monsieur Sarkozy, c’est qu’ils finissent toujours par revenir à leur expéditeur, chargés de cent fois plus de haine que celle avec laquelle ils ont été lancés.
Il est l’heure, monsieur Sarkozy.
Adieu.
Partez loin et ne revenez jamais.
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