Avec un tel revers annoncé,le MoDem ne risque plus rien
L’hybris toujours, cette démesure considérée parfois comme un crime par les Grecs Anciens (cela pourrait être le cas aujourd’hui pour les contemporains mais il s’agit d’autre chose) souvent précède, accompagne puis ancre les sondages et surtout les analyses qui en sont tirées. Les concepteurs comme les sondés eux-mêmes peuvent en être les victimes
Osons un aphorisme électoral : « Souvent électeur(trice) varie » et ce même au dernier moment. L’anxiété des candidats même les mieux placés, peut en témoigner.
La faible mobilisation annoncée, les enjeux d’un scrutin mal connus, dévoyés dans des discours ressassés prétendus à portée régionale ici et nationale là-bas, la situation objective économique et sociale ressentie, toutes ces composantes ne déterminent pas facilement une décision bien franche. Alors on est tenté par un choix de personne ou de liste, ce qui complique encore les choses.
Privilège de « belle gueule » ou délit de « sale gueule », sur la même liste souvent.
Evidemment les majors qui sont conduits par des chefs connus, établis, subjectivement charismatique sont avantagés, à moins que…
Dans le cas du Modem, on risque d’être surpris car c’est un cas un peu à part.
Les vertus qu’on prête au Centre démocrate-chrétien, modéré, tolérant, ouvert ne se sont vraisemblablement pas totalement effacées dans une partie de l’électorat et, osera-t-on le dire, même chez des jeunes que par dérision on qualifie parfois de « bien élevés », parce que tempérés.
Et puis, après tout, où est le risque ? La mollesse dans la détermination, une certaine tiédeur, un manque d’audace et donc d’aptitude à l’innovation ? Mais les grands partis qui ne tiennent même pas toujours à afficher clairement leur AOC dans l’intitulé de leur liste peuvent être suspectés de la même façon puisqu’ils se sont ouverts aux voisins, même parfois à des opposants provisoirement ralliés à la « société civile », autant de partenaires auxquels ils ne vont tout de même pas demander un serment d’allégeance. De plus, ils seront souvent condamnés à des alliances tout aussi anesthésiantes avec d’autres partis.
Alors ? Absence de leader connu ? Tant mieux, cela fera de nouvelles têtes.
Des réflexions de ce genre, on peut les entendre particulièrement dans la dernière ligne droite, quand la décision radicale de première intention s’émousse, comme peut-être le choix de l’abstention.
Le Modem dont le chef Bayrou conserve un capital de sympathie non négligeable, en dépit des turbulences ou griefs très secondaires, peut surprendre. On ne court pas grand risque dans cette prédiction car ce jeune parti aux relents anciens semble bien être à son étiage.
Qui se souvient de Geneviève Tabouis ? Eh oui, décédée il y a 25 ans mais figure inoubliable du journalisme dont l’éditorial intitulé malicieusement : « Les dernières nouvelles de demain » débutait invariablement par la formule « Attendez-vous à savoir… »
Alors attendons dimanche soir.
Antoine Spohr.
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