Bernard Planche : otage de seconde zone

Selon que vous soyez puissant ou misérable...
Le gouvernement Villepin, les médias, la société civile et l’opinion publique appliquent le service minimum de la mobilisation pour le nouvel otage français d’Irak. Pourquoi ? Parce que Bernard Planche n’a pas la chance d’être journaliste comme l’a récemment précisé Gilles Klein...
Cet homme de 52 ans, ingénieur spécialisé dans la distribution d’eau et employé d’AACCESS, une organisation non gouvernementale (ONG), inconnue du grand public, qui oeuvre dans le secteur économique et social, travaillait dans la station d’épuration de Roussafa, dans l’est de Bagdad.
Au risque de sa vie, il se rendait donc utile à la population irakienne.
Il n’a pourtant pas droit à la formidable mobilisation médiatique dont a encore bénéficié, samedi dernier, l’otage franco-colombienne Ingrid Betancourt, qui compte de nombreux amis haut placés à Paris, dont le Premier ministre Dominique de Villepin. Contrairement au trois journalistes ex-otages Christian Chesnot (RFI), Georges Malbrunot (Le Figaro) et Florence Aubenas (Libération), Bernard Planche n’a droit jusqu’à présent ni à son portrait géant sur une façade de mairie, ni à un comité de soutien... Quand on se souvient de la débauche d’initiatives tout azimuts pour la reporter de Libération, le contraste est tout simplement affligeant...
Bernard Planche, originaire de la région de Lyon, a une famille qui passe ces fêtes de fin d’année dans l’angoisse. Sa fille, Isabelle, a lancé, ce vendredi, un appel aux ravisseurs.
La première réaction des autorités françaises, après l’enlèvement du ressortissant français le 5 décembre, à Bagdad, a été de critiquer son manque de prudence. En bref, le message était : il l’a bien cherché, en dépit de nos recommandations. Elégant, n’est-ce pas ?
La seconde réaction, au-delà de l’assurance classique que tout était fait pour obtenir sa libération, a été de souligner que la plus grande discrétion s’imposait. Pourquoi dans le cas de Bernard Planche, et pas dans celui des journalistes ? Les autorités françaises auraient-elles conclu que la mobilisation en faveur de Chesnot, Malbrunot et Aubenas avait retardé leur libération et fait monter les enchères pour leur rançon ?
Si, dans les jours ou les semaines qui viennent, Bernard Planche est exécuté, il n’y aura vraiment pas de quoi être fier...
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