Brigitte Macron, reine de France
« Je ne lirai rien ce jour-là ! » (Brigitte Macron en janvier 2023).
C'est décidé depuis longtemps, ce jeudi 13 avril 2023, Brigitte Macron ne lira aucun journal ni magazine ! Elle a pris la décision depuis un certain temps. La raison ? Elle fête son 70e anniversaire et elle anticipe déjà tous les commentaires, plus ou moins désagréables, qui vont être faits à cette occasion.
Cette femme qui tente d'interrompre le mieux possible les effets du vieillissement aura du mal à se dire septuagénaire, et elle a bien raison, l'âge, c'est plus le cœur que les artères. Du sport quotidien, une alimentation soignée, une hygiène de vie rigoureuse pour se permettre de vivre une vie complètement folle.
Car c'est bien ça, une vie folle que vit l'épouse d'un Président de la République, ce qu'elle est depuis près de six ans. D'autant plus quand le Président est jeune, dynamique, sans arrêt dans le mouvement et dans la surprise. Ce couple a toujours assumé la différence d'âge. Vingt-quatre ans. Elle peut être étonnante, mais pourquoi pas ? Les chemins de l'amour sont divers et variés. Et puis, pourquoi serait-ce plus normal quand la différence d'âge est dans l'autre sens, un vieux schnoque avec une jeune donzelle ? Cette normalité-là a un nom, juste du sexisme.
Brigitte Macron n'hésite pas d'ailleurs à en plaisanter parfois, comme en novembre 2021 où elle disait au journal "Le Monde" : « Les Français auraient sans doute préféré une première dame plus jeune... ». Ou encore lors de son déplacement le 15 mars 2022 dans une école d'Épinay-sur-Seine où elle accompagnait le (encore) Ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer.
Cette date était dans un contexte doublement particulier : Emmanuel Macron venait d'annoncer, très tardivement, sa candidature à sa réélection, et aussi, plus grave, la Russie venait de tenter d'envahir l'Ukraine, mettant toutes les chancelleries en alerte permanente. Alors, certes, la première dame a repris les éléments de langage habituels concernant son mari : « Il sera Président jusqu'au bout et après, on verra. Il est nuit et jour à la tâche. ». Mais elle a quand même glissé un petit clin d'œil : « C'est qu'il vieillit plus vite que prévu. Il est en train de me rattraper ! ».
À mon avis, son premier Premier Ministre, Édouard Philippe, semble allait encore plus vite dans le vieillissement (Matignon est épuisant !), mais celui-ci "triche" aussi, il ne réagit pas normalement (lui aussi assume très bien cette particularité pour en finir avec les interrogations journalistiques).
La nouvelle septuagénaire est en tout cas très à l'aise dans sa fonction de première dame. Elle aime l'Élysée et elle anime l'Élysée, comme sa prédécesseure Bernadette Chirac et surtout, cette fonction a commencé à avoir un petit statut minimal. Il faut dire que sous Nicolas Sarkozy et François Hollande, l'un avec deux épouses, un divorce, un célibat, l'autre avec un célibat permanent mais des compagnes plus ou mois officielles, plus ou moins officieuses, les conjointes du chef de l'État avaient un statut très difficile à imaginer pour le protocole, et au mieux, pour Carla Bruni et pour Julie Gayet, la règle était plutôt à la discrétion absolue.
Conformément à un engagement pris pendant sa première campagne présidentielle, Emmanuel Macron, une fois élu, a proposé à l'Élysée une "Charte de transparence relative au statut du conjoint du chef de l'État". Les mots sont très réfléchis car l'idée est d'en faire une charte durable, valable également pour ses successeurs.
Elle a été publiée le 21 août 2017 sur le site de l'Élysée mais n'a rien d'officiel ni de contraignant, ce n'est ni une loi, ni un décret, seulement un texte qui permet d'essayer de rationaliser l'activité de la première dame qui n'existe pourtant pas dans les institutions de la République mais qui suscite pourtant beaucoup d'attente et qui doit répondre à de nombreuses sollicitations (ne serait-ce que pour lire et répondre à ses nombreux courriers, plus de cent courriers postaux par jour, plus les emails ; un courrier sur dix adressés à l'Élysée est destinée à Brigitte Macron).
La présentation du texte précise d'ailleurs : « Les missions de Madame Macron définies dans ce texte sont exercées au sein de la Présidence de la République et aux côtés du Président de la République. L’épouse du chef de l’État n’est pas rémunérée et ne dispose ni d’un budget propre, ni d’un cabinet autonome : les deux collaborateurs mis à disposition de l’épouse du Président de la République font partie intégrante du cabinet du chef de l’État. ».
Ces deux collaborateurs prennent la fonction de directeur de cabinet et de chef de cabinet de Brigitte Macron qui dispose aussi d'un secrétariat et d'une protection. Tout reste d'ailleurs transparent : « Les coûts de fonctionnement associés au conjoint du chef de l’État feront l’objet d’une présentation transparente dans la comptabilité analytique de l’Élysée, soumise au contrôle de la Cour des Comptes qui en rendra compte publiquement par un rapport spécifique. ». En 2018 (la première année de ce fonctionnement), c'était évalué à 440 000 euros, soit moins que pour les précédentes premières dames.
La charte précise surtout les missions de la première dame : « Le conjoint du Président de la République exerce, en vertu tant de la tradition républicaine que de la pratique diplomatique, un rôle de représentation, de patronage et d’accompagnement du chef de l’État dans ses missions. ».
Au-delà d'accompagner son mari dans les réceptions ou voyages officiels, de répondre aux Français qui voudraient la rencontrer ou communiquer avec elle, elle a aussi un rôle auprès des « acteurs de la société civile dans les domaines du handicap, de l’éducation, de la santé, de la culture, de la protection de l’enfance ou encore de l’égalité homme-femme ». Avec un objectif qui n'est pas anodin : « À ce titre, elle est amenée à soutenir les initiatives publiques ou privées qui permettent à la société française d’être plus inclusive face aux différences. ».
Brigitte Macron, comme les précédentes premières dames, est aussi à la tête de certaines institutions : ainsi, le 12 juin 2019, elle a pris la présidence de la Fondation des Hôpitaux (opération pièces jaunes) succédant à Bernadette Chirac. En avril de la même année, celle qui avait enseigné le français aux enfants de Bernard Arnault est devenue également la présidente de l'Institut des vocations pour l'emploi, émanation de LVMH, qui finance des centres de formation pour les jeunes demandeurs d'emploi. Dans ses prises de positions, Brigitte Macron a aussi soutenu les témoignages de femmes victimes de harcèlement ou d'agression sexuels, se disant solidaire de leur courage d'en parler.
Aussi sur le blog.
Sylvain Rakotoarison (10 avril 2023)
http://www.rakotoarison.eu
Pour aller plus loin :
Le panda chouchouté.
Brigitte Macron.
Anne-Aymone Giscard d'Estaing.
Carla Bruni.
Ségolène Royal.
Valérie Trierweiler.
"Merci pour le moment".
Julie Gayet.
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