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Accueil du site > Actualités > Politique > Brutus ou Antoine ?

Brutus ou Antoine ?

Le dernier épisode de la saga du 75ème congrès du Parti Socialiste est incertain. Quelle sont les paramètres clés, déjà actés et à venir du dernier scrutin du Vendredi 21 Novembre ? 

Ce soir, vendredi 21 novembre 2008, les militants du Parti Socialistes vont se rendre une dernière fois aux urnes dans le cadre du processus entourant le 75ème congrés du Parti Socialiste. Ce dernier scrutin, comme l’ensemble du processus, atteint un degré d’incertitude inconnu pour un parti politique français. Le choix est clair, mais d’ores et déjà des élements de changement sont actés.

La déclaration de Martine Aubry est à ce titre éclairante : [le congrès et les scrutins du 6 et du 20 Novembre montrent] "une demande profonde de renouvellement, de changement de notre parti, qu’il ouvre les portes et les fenêtres, qu’il regarde vers l’extérieur, qu’il se tourne vers la société" et "un renouvellement de génération mais aussi de visages, de têtes et aussi de comportement, d’attitude". Exit la posture "identitaire" laissée à Benoît Hamon. La déclaration de Ségolène Royal vers la mi-journée devrait être du même tonneau, une fidélité plus claierment identifiée à ce discours en plus.

Ensuite, il est déjà acté que le prochain premier secrétaire sera une "première". Pour ceux qui se souviennent des sarcasmes endurés par Edith Cresson et de la pique douteuse — "Qui gardera les enfants ?" — de Fabius en 2006 au sujet de sa concurrente, ils mesureront le chemin parcouru. 

Enfin, la déconfiture — proprement incroyable — de Bertrand Delanoë, qui finit ce processus laminé. Faut-il rappeler qu’il était considéré comme le "meilleur premier secrétaire" par la majorité des "sondés", qu’ils fussent "citoyens" ou — de leur propore aveu — "sympathisants". Sa consigne de vote "clandestine" de Lundi en contradiction avec ses propos "officiels" de la veille achève de le ridiculiser. A l’arrivée, une dissolution électorale de la motion A : les "A" ont voté collectivement comme les militants — avec des différences locales plus marquées dues aux prises de position des leaders locaux. Ultime symbole, le XVIIIème arrondissement de Paris vote Royal ! Il promet le prochain repas de la "bande du XVIIIème" chez Bertrand !

Maintenant l’avenir. Ce soir, cette nuit, après.

Il a déjà été dit que le report des voix de la motion A ne se dégage pas au niveau national du collège d’ensemble. Il en résulte que l’écart des voix s’est amplifié entre les trois "survivants". L’écart passe de 4 points à 9 points entre Royal et Aubry : le ratio de voix Aubry/Royal s’érodant même légèrement (86% le 6, 79% le 20). Rappellons que ce ratio doit être supérieur à 100% pour signifier la victoire, cette érosion même symbolique montre que la dynamique pourrait être dans le camp de Royal.

Une réserve — supposée — de Royal n’a pas encore été mobilisée : les abstentionnistes. La participation n’a que peu varié entre le 6 et le 20 (3 points de plus) et l’incertitude combinée à la dynamique pourrait amener une participation en hausse de quelques points et amener quelques centaines de voix d’avance à Royal — 1500 dans les hypothèses maximales. Quand on parle d’incertitude !

Le report des voix de Benoît Hamon sera décisif. Un électeur de Benoît Hamon à trois possibilités, voter Aubry, s’abstenir, voter Royal. Pour vaincre, Martine doit avoir la majorité qualifiée des votes Hamon exprimés et espérer que les abstentionnistes Hamon ne soient pas remplacés par des abstentionnistes Royal. C’est parfaitement possible, mais pas évident.

Après le scrutin de ce soir, la "première" secrétaire aura une majorité "présidentielle" que la dissolution électorale de la motion A rend possible dans les instances nationales conditionnées par le "quatre-quart". L’enthousiasme Royaliste devra trouver sa place, éminente ou supplétive, et il faudra accompagner la "vieille garde" (Jospin, Fabius, Rocard, Mauroy, Emmanuelli, ...) vers la sortie, poliment mais fermement. Faut-il mieux élire Brutus ou Antoine à cette fin ?

Que la meilleure gagne ! Alea jacta est.
 


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2 réactions à cet article    


  • ARMINIUS ARMINIUS 21 novembre 2008 15:18

    Quitte à choisir d’antiques personnes pourquoi pas des féminines : Phédre pour Martine ( vivant dans la crainte du jugement paternel) et Athalie pour Ségolène ( pour la dimension religieuse du personnage)
    Panem et lotto ( faut vivre avec son temps !)

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