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Campagne présidentielle : l’absence d’une vision globale pour sortir de la crise

D'après les sondages, l'abstention serait le premier parti de France avec 32% des suffrages « non-exprimés ». Preuve, s'il en fallait une, que cette campagne pourtant suivie par 75% des français, les ennuie profondément sur la forme et ne répond pas à leurs préoccupations sur le fond.

Chaque candidat reste dans son couloir, droit dans ses thèmes, dans une campagne zapping où l'on voit tous les trois jours un nouveau sujet émerger. Ils glissent les uns sur les autres, se superposent, privant les français d'un réel débat d'opinions. Il ne reste au bout du compte qu'un sentiment de confusion et de frustration.

Alors que la France doit affronter un des plus grands défis de son histoire. La question qui est posée aux hommes politiques est simple : ‘’ Dans un environnement mondialisé, comment la France peut-elle conserver son rang au banc des grandes puissances mondiales tout en préservant son système social ? ‘’

Cette question est centrale car elle englobe les principales préoccupations des français. La peur d'un déclassement relatif de la France, l’augmentation de la dette publique et la dépendance qu'elle entraine vis à vis des marchés financiers, la crainte de voir s'effriter un modèle social auquel les français sont viscéralement attachés, la montée du chômage, la désindustrialisation, les délocalisations et la baisse du pouvoir d'achat.

Les rares fois où les candidats se risquent à aborder cette question, ils ne la traitent que partiellement et de façon clivante.

Pour la droite, nous allons rentrer dans un cycle de rigueur. L'UMP nous promet du sang, de la sueur et des larmes pour rétablir l'équilibre des finances publiques, sans toutefois préciser sur quel budget ou dans quel ministère il serait pertinent de faire des économies. Quant aux solutions pour lutter contre le chômage et pour défendre le modèle social, elles sont triviales ! Il faudrait obliger les chômeurs à accepter un emploi, traquer les profiteurs, ces doryphores qui vivent sur le dos du système par choix plutôt que par nécessité et renvoyer les immigrés dans leurs pays.

La gauche n'est pas plus à l'aise avec le sujet. Elle peine depuis des années à se reconstituer une cohésion idéologique. Cette contradiction le PS ne l'a toujours pas résolu et c'est de là que vient toute sa difficulté à proposer des solutions pour sortir le pays de la crise. Il est en permanence tiraillé entre la vieille gauche qui préconise le plafonnement des salaires, le protectionnisme, une relance keynésienne, assortie d' embauches de fonctionnaires et d'emplois aidés et une gauche plus réaliste qui sait très bien qu'une fois au gouvernement il sera impossible de mener une telle politique, mais qui peine à trouver un modèle de société crédible et juste à présenter aux électeurs.

Pour répondre à cette question il faut d'abords regarder la réalité en face et non le monde tel que l'on voudrait qu'il soit. La mondialisation est un fait et la France qui représente moins de 1% de la population mondiale ne pourra rien y changer. Même si cela blesse notre amour propre national, il faut admettre que la France à déjà été déclassé dans les faits et ne représente aujourd'hui qu'une puissance mondiale moyenne intégrée à l'union Européenne.

La France n'est plus une grande puissance diplomatique depuis que les États Unis lui ont retiré son rôle de gendarme de l'Afrique à la fin de la guerre froide. La France n'est plus une grande puissance militaire. Elle est incapable de mener une opération internationale sans le concourt de l'OTAN. C'est à dire sans se placer sous le commandement Américain. Enfin, écrasée sous le poids de sa dette souveraine et concurrencée par la monté des pays émergents, lentement mais sûrement, la France perd son rang de grande puissance économique. C'est en faisant ce constat que l'on comprend toute la difficulté de nos hommes politiques à dégager des marges de manœuvre au plan national dans des domaines où la souveraineté est déjà partagée dans les faits au niveau européen.

Pour les peuples, le remède va être difficile à avaler. Il va falloir entreprendre au plan national des économies afin de nous désendetter et moderniser nos états pour les rendre plus compétitifs dans la compétition mondiale. Mais l'on ne peut demander au peuple des efforts que si on lui offre une perspective d'avenir. Et c'est là tout le problème des politiques proposées. Aujourd'hui, on ne parle que de réduction de la dette et de plans d'austérité sans proposer de vision d'ensemble pour sortir de la crise.

Il est temps de réinventer un modèle de gouvernance politique et économiques et cela ne peut passer qu'à travers la relance de l'intégration européenne. Pas cette Europe que nous subissons aujourd'hui, composée de technocrates illégitimes qui imposent des plans d'austérités à des peuples au bord de la rupture, mais une grande Europe, légitime, unie, solidaire et dont les représentants seraient élus par les peuples souverains. Une Europe fédérale au sein de laquelle la France serait un acteur majeur et qui s'imposerait comme la première puissance économique et diplomatique mondiale.

Une Europe Politique

Afin de repenser l'Europe, il convient de revenir sur sa construction. L’Europe élargie que nous connaissons, a été pensé par les financiers afin de délocaliser une partie de la production industrielle dans les pays nouvellement intégrés, tout en s'assurant un accès dédouané au marché unique. L'élargissement s'est fait à marche forcée, étouffant dans l'œuf la naissance d'une Europe politique. Il convient aujourd'hui de recentrer la construction européenne autour des pays membres de la Zone Euro et de se doter d'une véritable gouvernance politique européenne.

Une Europe Diplomatique

L'Europe est composée d'une mosaïque de pays, de langues et de cultures qui cohabitent au sein de l'Union grâce à la culture du compromis et du droit à la différence. Cette expérience du vivre ensemble nous devons la faire partager au monde afin de peser d'une manière nuancée dans la résolution des conflits mondiaux. Il est illégitime que le monde soit dirigé par l'impérialisme américain et que les pays européens ne soient considérés qu'en spectateurs. L'Europe doit parler d'une seule voie et se doter d'une diplomatie commune si elle veut peser sur la scène mondiale et cesser d'être marginalisée par la Chine, le Brésil, la Russie et l'Inde dont l'influence est grandissante.

Une Europe militaire

Depuis la création de l'OTAN, au sortir de la seconde guerre mondiale, les états européens sont considérés comme des pions sur l'échiquier géopolitique américain. Nous avons perdu notre souveraineté militaire pour nous placer sous le commandement des États-Unis. Si nous voulons peser sur la géopolitique mondiale et défendre les valeurs qui sont les nôtres, il est impératif de se doter d'un centre de commandement européen et de fusionner une partie de nos forces armées.

Une Gouvernance Économique Européenne

L'Europe affronte la plus grave crise économique de son histoire. Les États européens croulent sous le poids de leurs dettes publiques. Sous la pression des marchés financiers, l'Europe n'a pas su faire front et les pays du nord ont imposé aux pays du sud une rigueur budgétaire et des plans d'austérités à répétition. Mais au-delà de la crise des dettes souveraines, c'est le modèle économique européen qui est remis en question. Les pays du nord ont misé sur un modèle industriel exportateur perforant dans la compétition mondiale alors que les pays du sud se sont peu à peu désindustrialisés au profit d'une économie tournée vers les services. Il convient donc de mettre en place une gouvernance économique européenne. Elle sera chargée dans un premiers temps de renégocier les échéances et le coût de la dette souveraine européenne. Dans un deuxième temps, elle coordonnera un grand plan de modernisation des états européens et de relance industrielle. L'Europe si elle veut conserver son rang de première puissance commerciale doit intensifier son effort de recherche et développement et se spécialiser dans les industries de l'innovation. Il est impératif de mettre en place parallèlement aux plans d'austérité un grand plan de ré-industrialisation et de retour à la croissance.

Le général de Gaule en son temps, rêvait d'une France forte et souveraine, aujourd'hui la seule façon de retrouver notre indépendance et notre grandeur passée est de la partager au niveau européen.

Guillaume


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6 réactions à cet article    


  • Lamouet 16 avril 2012 12:59

    Le programme du FDG va susciter un véritable appel d’air aux candidats à l’immigration :
    Régularisation systématique des sans papiers, simplifications des procédures de naturalisation, établissement d’un titre de séjour unique pour dix ans.
    Il a été fort justement dit par des hommes politiques de droite comme de gauche que la FRANCE ne peut pas accueillir toute la misère du monde.
    Plusieurs événements récents ont posé les problèmes des sociétés multiculturelles (il ne s’agit bien sûr pas de "hiérarchiser ces cultures)
    Ce programme signe la faillite économique et culturelle du pays.


    • Roosevelt_vs_Keynes 16 avril 2012 13:30

      Dommage que Mélenchon ne pipe rien aux nucléaires du futur (sels fondus, thorium, HTR, IV GEN...) et le Nouveau Monde qu’ils ouvrent...

      En Italie, ça fait la Une des grands journaux...


    • sto sto 16 avril 2012 16:02

      Le thorium ? encore plus dangereux que l’uranium.
      L’italie a fait le bon choix en ne se nuclearisant pas.

      Notons que la suisse se denuclearise egalement, non sans problemes.


    • wesson wesson 17 avril 2012 00:21

      bonsoir Lamouet,


      ça paie bien de troller sur Avox ??? 

      par contre un conseil Camarade : fait-toi payer avant la fin de la semaine. Après ça va être compliqué !

    • wesson wesson 16 avril 2012 22:52

      Bonsoir l’auteur, 


      vous voulez une vision globale de sortie de crise, qui inclut la reprise de l’indépendance Française en matière militaire et de sûreté ?


      On peut être d’accord, ou pas, mais on ne peut pas dire qu’il ne s’agit pas d’une vision globale.

      PS : Ca dure 1H30. Pour une vision globale, c’est même assez court !

      • Valeska 16 avril 2012 22:53

        >> Le général de Gaule en son temps (...)

        Il y a une touche sur votre clavier qui permet d’actualiser [F5]

        Aujourd’hui il y a Mélenchon qui veut sortir de l’Otan.

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