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Capitaine Hollande tu n’es pas de notre galaxie, mais du fond de la nuit

La Galaxie de gauche, j’entends. Je me suis livré à l’occasion du passage retentissant (! ?) à “Des paroles et des actes” à un relevé systématique des mots, expressions, références employés par le candidat socialiste. Exercice fort fastidieux mais particulièrement instructif. Florilège sur 2 heures d’émission :

 

“Je” ou “moi-même” a été employé 251 fois. “Elle” pour sa compagne se manifesta à 5 reprises.

“Nous” 37 fois dont 6 fois pour désigner Sarkozy et lui et 3 fois pour désigner le gouvernement. Les autres fois “nous” précédait souvent “effort” et “solidarité”

Gauche a été employé 9 fois et “Front de gauche” 2 fois. “Droite” 3 fois.

“Parti socialiste” a été prononcé 1 fois et “socialiste” une autre fois pour se caractériser dans son soutien non officiel à Obama. “Communiste” à 2 reprises. “Socialisme” n’a jamais été prononcé quant à “social”, il ne fut employé par le candidat qu’au sujet des “normes sociales des produits chinois” tout comme “environnemental”. “Nucléaire” et “écologie” ne sont pas venus à la bouche de François, pendant plus de deux heures.

Les autres personnages de gauche, du passé comme du présent ? “Mitterrand” vint aux lèvres à 4 reprises après le comparatif des deux tribuns. “Jospin” débarqua face à Juppé à deux moments. A l’étranger, il fut question comme éminent socialiste de “G. Shröder”. Quant à Blum, Jaurès … ont-ils existé pour François ?

Merkel a eu droit à plus d’égard puisque nommée à 5 reprises. Sarkozy fut finalement lâché 6 fois. Monti 1 fois. Jean Luc Mélenchon et A. Montebourg une fois. Obama 2. Bilan : Personnalités de droite citées à 12 reprises celle de Gauche 9 fois ! Jolie performance.

 

Doit on s’étonner de ne jamais avoir entendu Hollande hier prononcer les mots ou expressions suivantes ?

Travailleurs, employés, ouvriers, syndicat, salaire, Smic, justice sociale, partage des richesses, redistribution, développement, services publics, République (en dehors de Président de …), laïcité, relance (1 fois mais de façon péjorative), nation, révolution, transformation, droit sociaux, égalité, souffrance, peur du lendemain, pouvoir d’achat (1 fois du bout des lèvres).

 

“Les Français” furent évoqués une quinzaine de fois, souvent appelés à lu faire confiance. Les “salariés” eurent droit à une dizaine de considérations. Quant à “peuple” il surgit 4 fois. Le “chômage” fut prononcé 9 fois, “précaire” une fois tandis que chômeur ne fut entendu qu’une fois”.

“Sécurité sociale” fut immédiatement suivi de “déficit” et de “financement”, la “retraite” fut prononcée 3 fois en une minute environ. Les fonctionnaires eurent droit à 4 citations, la Police, la Justice, la gendarmerie 3 fois chacun et éducation nationale lui vint 4 fois à la bouche. “Santé” “médecine”et “hôpital”, jamais cités ne sont pas prioritaires.

En revanche, “entreprises ou “sociétés” revint à 40 reprises, PME à 13, Banques à 16, industrie à 13, entrepreneurs à 3, redressement (des comptes) 9 fois. Ce n’est pas tout : “Dette” eut les honneurs du candidat à 12 occasions auxquelles il convient d’ajouter les 7 “dépenses publiques”, les 8 “redressements budgétaires” et les 6 “équilibres” (budgétaires) toujours, les 4 “déficits”. “Compétitivité” vint harmonieusement s’exposer à 5 reprises, et “coût du travail”autant de fois, tout comme d’ailleurs l’”effort” (ce dernier souvent suivi de “consenti par les Français”).

 

“Consommateur”, deux fois eut plus d’égard que “citoyen” une fois.

 

“PME et entreprises” étaient souvent encadrés par “charges sociales” ou “investissement” et“innovation” ( Près de 20 fois à eux deux) mais pratiquement jamais par “emploi” ou “travail”.

Le “système centralisé” fut dénoncé à 3 reprises tandis que les miraculeuses “régions” et “décentralisations” sont survenues 9 fois. Tout cela dans un souci d’”efficacité” (environ 4 fois).

 

Fiscalité dut être prononcé plus d’une cinquantaine de fois mais le terme pris seul est peu significatif. En revanche la TVA (sociale ou non) revint 7 fois sur le tapis. Quant à la finance (qu’on attaque avec quoi d’ailleurs ?), elle préoccupa F Hollande à plusieurs reprises surtout sous l’appellation “banques” ou bien “marchés” 13 fois. Elle fut souvent associée à “paradis fiscaux” (3 fois) “produits toxiques” (3 fois) spéculation (6 fois) agence de notation (2 fois) mais jamais ou presque à “taxation”. “Capital” fut susurré à deux reprises.

 

Le monde de M Hollande peut paraître un peu étonnant : “Globalisation” “mondialisation” “marchandisation” ne l’ont pas préoccupé. Les pays évoqués furent l’Allemagne plus de 10 fois si on y associe Merkel, Etats Unis 1 fois, Afghanistan 2 fois, Chinois, 3 fois. Quant à Europe, BCE, traités, Fonds monétaire européen, UE, Bruxelles, ils totalisent ensemble environ 12 mentions.

 

Enfin les formules creuses et insipides furent légion, je n’en relève que quelques unes pour conclure : “Rassembler” 13 fois, “Confiance” 10 fois, Respect 9 fois, “sans idéologie” 1 fois, “le passé ne m’intéresse plus” 1 fois, “page tournée” 3 fois, “changement” 2 fois.

 

On ne peut que relever la pauvreté lexicale de l’ami François. Une vision du monde pour le moins étriquée. Un héritage de la Gauche tout juste esquissé. Un souci des travailleurs et des actifs très peu marqué. En revanche une attention particulière aux entreprises (grandes et petites). Et l’épouvantail finance qui sert à ramener les brebis égarées dans le troupeau socialiste. “Ah non je n’ai jamais dit “socialiste” !” Merci François.


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4 réactions à cet article    


  • Melara 28 janvier 2012 15:14

    Il a aussi cité Shakespeare. On a entendu William, mais en fait il citait Nicholas. Tout un symbole. Il parle de gauche, il pense être de gauche mais en fait il se réfère à tout autre chose, beaucoup plus proche de TINA.


    • Ariane Walter Ariane Walter 28 janvier 2012 15:30

      Excellent article. Excellent travail ! Notre grand défenseur de la gauche ! On pourrait étudier , grâce à lui, l’art du faux-cul en politique ! Ou comment construire un programme selon les voix qu’il faut piquer !!!
      Mais tout le monde a vu à quel point bayrou et hollande après la superbe prestation de Mélenchon, se sont dépêchés de mettre leurs voiles à gauche !
      La finance tremble n’en doutons pas !!


      • johnsmith johnsmith 28 janvier 2012 18:42

        Bonsoir


        Sur le plan lexical, votre article est t-il plus riche que ce que vous dénoncez ?
        En quoi votre propre vision du monde serait, pour reprendre vos mots, moins étriquée ? Je ne vois rien qui le laisse penser , hormis quelques exemples de mots non prononcés ou pas assez à votre goût. Pardonnez-moi de trouver cela un peu léger, et pour le moins partisan.

        Si des sujets n’ont pas été abordés, on *pourrait* supposer que certaines autres questions tout aussi intéressantes l’ont été pour leur part de façon plus approfondie, et puisque la campagne ne fait que commencer, ces thèmes le seront certainement tôt ou tard... non ?
        Et puis ce n’est pas comme si ce n’était pas comme cela d’habitude, soyons sérieux :si tous les thèmes avaient été abordés, je vous imagine très bien dire qu’ils ont été baclés :)
        On pourrait tout aussi bien conclure qu’il a mal été interrogé, ou que son(ses) contradicteur(s) n’ont pas été à la hauteur de l’enjeu du débat : jusqu’à preuve du contraire, dans toute relation, il faut être deux... autant pour mal baiser que pour mal débattre.
        Bref.


        Enfin : vous n’avez pas le monopole des frontières de la galaxie de gauche.

        • Rodolphe 28 janvier 2012 18:58

          Oui oui les questions autour du devenir des PME qui souffrent beaucoup ont été traitées en détail. Le « débat » avec Juju technique et minable a tourné court. Et non, un homme qui pendant deux heures ne parle pas des ouvriers, n’évoque pas le socialisme, ni même son parti, ne parle JAMAIS des salaires alors qu’il a deux heures d’antenne en prime time...désolé mais un tel homme ne peut être inclus dans la « gauche », c’est un « démocrate ».
          Un exemple, un seul : alors que Lenglet évitait le sujet du smic, Mélenchon a imposé le sujet. Ca Hollande ne l’a pas fait et ne le fera jamais. Trop préoccupé à faire la guerre à la finance sans doute !! Qu’il rejoigne Pujadas et consorts au dîner du siècle !!

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