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Accueil du site > Actualités > Politique > Ce n’est pas le capitalisme qui est à l’agonie, c’est la (...)

Ce n’est pas le capitalisme qui est à l’agonie, c’est la démocratie qu’on assassine !

Qui a dit que l’austérité ne fonctionnait pas ?

Si l’on se place d’un point de vue capitaliste, il apparaît que la situation économique actuelle permet à certains (peu nombreux il est vrai) de s’enrichir encore un peu plus, tandis que les autres s’enfoncent peu à peu dans le chômage et la misère.. Mais n’est-ce pas là justement le principe de ce système ?

Et puis si l’on regarde les choses d’un point de vue global, la croissance mondiale -même ralentie- continue d’être positive ; ce qui pourrait laisser entrevoir qu’en réalité ce n’est peut-être pas le capitalisme qui est à l’agonie.

Car si l’on considère que le système capitaliste est un système qui conduit à l’accumulation de richesses par un petit nombre de privilégiés et entraine la paupérisation de la majorité, alors on peut même dire que le capitalisme fonctionne tout à fait normalement : les riches sont bien de plus en plus riches et les pauvres… de plus en plus nombreux.

Pour lutter contre cette tendance « naturelle » à l’accumulation, l’Etat-providence (qui est une émanation de la démocratie) a été créé, avec comme corollaires les aides sociales, la retraite, les conditions de travail… ce qui faisait de ces Etats des modèles de développement.

Seulement la protection sociale coûte cher, et dans un monde globalisé les règles de concurrence libre et non faussée entraînent fatalement à la baisse des salaires, puisque dans un pays dirigé autoritairement la main d’oeuvre est très peu chère. Cette mondialisation a donc permis à l’accumulation de se faire « malgré » le développement des conditions d’existence de ce qu’on appelait « les pays développés », en dehors des limites légales fixées par ces pays.

Mais pour conserver à la fois le haut niveau de vie des occidentaux et les bénéfices des capitalistes tout en restant compétitifs, il a fallu créer la dette. Et maquiller les comptes. Pour que les riches continuent à investir dans ces pays et que ces derniers continuent d’être attractifs, il a fallu compenser le manque de compétitivité induit par le refus des uns et des autres de se sacrifier « pour la cause » (les riches refusant de rogner sur leurs bénéfices, les pauvres d’abandonner leurs « acquis » sociaux) ; ce qui a donné lieu à tout un tas de manipulations juridiques et mathématiques avancées (trucages de comptes, optimisation fiscale, niches, commissions et rétro-commissions, subventions…) qui n’ont fait qu’aggraver la situation.

Seulement cela ne peut plus durer. Les dettes contractées arrivant à échéance et le besoin de main d’oeuvre n’ ayant sans doute jamais été aussi faible (grâce au progrès technique), cela signifie que pour continuer à accumuler de l’argent, les riches doivent dans un premier temps se saisir des gouvernements non inféodés à leurs volontés, pour une fois leur ploutocratie installée s’attaquer directement à la racine de « leur » mal : la démocratie et sa protection sociale. Car la ploutocratie est la prise de pouvoir des capitalistes sur celui des politiques, et la démocratie nuit aux affaires car elle empêche la véritable « concurrence libre et non faussée ».

La première étape étant en passe d’être réalisée (l’Empire Européen), nous entrons désormais dans la suivante, dont l’objectif n’est pas la fin du capitalisme mais celle de la démocratie. La preuve en est cette austérité généralisée : au lieu de sacrifier le pouvoir d’achat des plus faibles ou de chasser les « délinquants sociaux », les gouvernements pourraient tout à fait augmenter les salaires et taxer les évadés fiscaux (voir propositions de Paul Jorion)… mais ils ne le font pas. Cela signifie qu’ils préfèrent détruire la démocratie plutôt que de renoncer à leurs profits. Les politiques sont désormais clairement du côté des capitalistes qui veulent nous faire croire que le capitalisme est en danger et qu’il faut faire des sacrifices pour le sauver, alors qu’en réalité c’est la démocratie qu’on attaque et c’est pour la défendre qu’il nous faut lutter : car l’idéal du capitalisme est la compétitivité « optimale », qui n’est rien d’autre que l’esclavage.

Mais heureusement la démocratie est affaire de politique. La politique est le point de bascule sur lequel seuls les citoyens peuvent agir, s’ils parviennent à se rassembler en nombre suffisant pour lutter contre la corruption, et donc contre le capitalisme. Il existe de nombreux moyens pour cela, que ça soit par l’audit citoyen de la dette, la création d’une Assemblée Constituante ou d’une réflexion sérieuse sur le « post-capitalisme« … Préparons-nous !

Caleb Irri
http://calebirri.unblog.fr


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15 réactions à cet article    


  • devphil30 devphil30 3 décembre 2012 10:15

    Pour étayer votre article , l’action du MEDEF n’a jamais été aussi intense et visible , probablement que sous l’ancienne présidence son action nauséeuse était moins visible


    • Yves Dornet 3 décembre 2012 10:21

      Laurence PARISOT la patronne des patrons n’a jamais été aussi arrogante envers les salariés

      hier encore elle a fait le forcing avec son livre : le piège bleu Marine


    • L AGCS ETANT EN PLACE

       IL RESTE PLUS QU ’AU NOUVEL ORDRE MONDIAL A SE METTRE EN PLACE

      AVEC SES LARBINS. manipulés.....LES SOUS-CHEFS D’ETAT  INDIGNES D’ETRE DE VRAIS CHEFS D"ETAT° (lobbyistes des grosses banques°°

      1 exemple TOUT CHAUD MITAL


    • Fergus Fergus 3 décembre 2012 10:25

      Bonjour, Caleb.

      Deux choses :

      1) Il est inexact d’affirmer que le capitalisme augmente le nombre des pauvres car ce qui est vrai en Europe ne l’est ni en Chine ni en Inde.

      2) Il est vrai que, progressivement, les capitalistes prennent le pas sur les politiques, et là se situe le noeud du problème car cette prise de pouvoir n’est possible qu’avec la complicité, le plus souvent inconsciente, des peuples. C’est tout le rapport des peuples aux élites qui est à revoir. Gros boulot en perspective !


      • Fred94 3 décembre 2012 11:25

        Dire que le nombre de pauvres n’augmentent pas en Chine et en Inde est inexact car ils sont « obligés » de travailler dans des conditions déplorables pour satisfaire la demande de ceux qui s’enrichissent sans oublier tous ceux qui sont expropriés pour construire de nouvelles autoroutes, immeubles, aéroport,... dédier au consumérisme. Et vu que, comme vous l’avez dit, des chinois et des indiens s’enrichissent, les nombres des travailleurs pauvres augmentent aussi. Comme a dit un citoyen américain : « Vu le chômage actuel, je ramasserai de la merde s’il le fallait ! » Non pas que les métiers de la propreté soient déshonorants mais on sent bien qu’il ferait n’importe quoi pour survivre à l’instar de ce que de nombreuses personnes acceptent de faire par peur du chômage ou par envie de posséder, à son tour, une vie de rêve commàlatélé. 


      • Lou Lou 3 décembre 2012 19:00

        Sans oublier la destruction de la paysannerie des pays du sud jusque là auto suffisante par l’ accaparement des terres au profit des multinationales des pays du nord pour leur projet sois disant verts de bourse du carbone ou autres plantations supposées bios, avec comme résultats une armée de travailleurs sous payés qui grossissent les bidonvilles...
         
        Voir la bande annonce du docu : the carbon rush
        http://www.wideopenexposure.com/


      • Ariane Walter Ariane Walter 3 décembre 2012 11:26

        fergus :

        Il me semble que l’enrichissement des ouvriers en Inde ,en Chine et etc...vient tt simplement du fait que c’étaient des miséreux à qui on donne maintenant 10 euros par mois.Ils sont donc plus « riches » qu’avant. Et surtout ds une société où ils ne painet pas de loyer à 800 euros /mois. Esclaves, produisant pour des chômeurs, nous.
        Donc, dire que la capitalisme n’induit pas la pauvreté me paraît inexact.


        • Fergus Fergus 3 décembre 2012 13:01

          Bonjour, Ariane.

          Je me suis bien gardé de parler d’enrichissement des ouvriers en Chine et en Inde, et pour cause : il n’y a que les classes dirigeantes et possédantes qui s’enrichissent. Mais le fait est que le nombre des pauvres diminue dans ces pays. Et cela durera sans doute jusqu’au moment où la hausses des salaires, ajoutées à la hausse elle aussi prévisible des coût du transport vers les marchés extérieurs (Europe et Amérique), limiteront les profits du patronat. Dès lors, ils se tourneront massivement vers les réservoirs d’emplois sous-payés de l’Afrique. Jusqu’au moment où la boucle sera bouclée.

          En fait, s’il a intérêt à augmenter la précarisation des travailleurs en termes de contrats de travail (le rêve pour un patron étant l’ouvrier jetable sur-le-champ), le capitalisme n’a pas forcément intérêt à augmenter la paupérisation des classes populaires tant que ses profits en sont pas en péril. Le ton change lorsqe ces profits s’érodent : dès lors, les salariés sont sacrifiés sans vergogne pour sauvegarder les marges.


        • Romain Desbois 3 décembre 2012 12:02

          Encore un article parano pro prophète apocalyptique.

          Pourquoi vouloir faire peur ? quels sont les objectifs des Soral et autres Jovanovic ?

          La concurrence libre et non faussée n’entraine pas la baisse des salaires puisque le fait de mal payer ses salariés doit être considéré comme une concurrence faussée.

          Remplaçons la tva par la taxe kilométrique progressive et vous verrez qu’exploiter des pauvres à l’autre bout du monde reviendra très cher.


          • Captain Marlo Pilou Camomille 3 décembre 2012 18:43

            @ Niekisch,
            Vous oubliez de dire que l’ Islande, comme l’Argentine, comme le Venezuela, sont des pays INDÉPENDANTS et SOUVERAINS.

            Ils ont leur propre monnaie (et pas un euro surévalué de 30%), ils peuvent dévaluer leur monnaie, quand ils votent les dirigeants ne décident pas autre chose ; ils font leur Lois, et contrôlent leurs frontières, et envoient promener les créanciers.

            Ce que nous ne pouvons plus faire dans l’ UE et avec l’euro.
            Pour réaliser ce que veut faire Mélenchon, il faut d’abord sortir de l’ UE, de l’ euro et de l’ OTAN.
            Mélenchon fait rêver avec « son Europe sociale », mais ça s’arrête là.


          • Luc le Raz Luc le Raz 3 décembre 2012 13:26

            Comme je l’ai déjà écrit, analysons plutôt la situation actuelle sous l’angle d’une prise d’otages des économies par le capitalisme financier. Délocalisation, optimisation fiscale,  paradis fiscaux, concurrence libre et non faussée (blague !), le référendum annulé sur le traité de Lisbonne, son article 123, l’OMC, les agences de notation, etc..., etc... autant de chaînes et de carcans imposés par la finance.
            Alors, ou nos dirigeants sont d’insondables naïfs ou doués d’un cynisme sans borne. Vu sous cette optique que peuvent ils réellement faire ? Amusez leurs populations avec des miroirs aux alouettes, genre identité nationale le mariage pour tous, ou les élections à l’UMP et nous faire payer la rançon ?
            Petit exemple : au lendemain de l’élection d’un socialiste (ouhlà beurk !) on passe de AAA à AA+ qui se traduit par une augmentation des taux d’intérêts des emprunts et ,ainsi, augmenter la dette. Coup de semonce ? On tue un otage ?
            Quid de tous ces ex de Goldman (bien vu ! )sachs à la tête de pays de la CEE ?


            • Captain Marlo Pilou Camomille 3 décembre 2012 18:45

              @ Luc le Raz,
              A mon avis, la réponse est « cynisme sans borne », Hollande est Young Leader, comme 5 autres ministres.


              • Soi même Soi même 3 décembre 2012 20:21

                il me semble aussi que le capital est à l’agonie, car il ne remplie son rôle d’être au service du social !
                Cela va de paire avec se mariage contre nature entre le monde politique et le monde économique. Et dans cette affaire la finance à matée le monde politique !
                Il y a qu’il solution, et de tous faire pour faire tombé tout ce châteaux de carte au plus vite !
                 
                Et d’adhérente au plus vite au capitalisme solidaire, l’économie fraternel !

                http://democratieevolutive.org/


                • Hervé Hum Hervé Hum 4 décembre 2012 00:02

                  Ce qu’il faut comprendre c’est que le politicien sert de fusible contre le citoyen et pour le ploutocrate. Cela veut dire que pour atteindre le ploutocrate il faut s’affranchir du politicien et du régime des partis.

                  L’ennemi n’est donc pas directement le ploutocrate mais le politicien car la force publique est ici et pas ailleurs. La ploutocratie n’a aucun autre pouvoir que ceux que les citoyens lui confèrent au travers des politiciens. Le pouvoir des ploutocrates c’est du vent.

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