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Accueil du site > Actualités > Politique > Cécile Duflot, Nicolas Hulot, Corinne Lepage : la déroute des ambitions (...)

Cécile Duflot, Nicolas Hulot, Corinne Lepage : la déroute des ambitions écologistes

La défaite de Cécile Duflot à la primaire EELV marque l’aboutissement d’une déroute totale des ambitions présidentielles chez les écologistes. En plus de Nicolas Hulot, qui avait renoncé à se présenter, Corinne Lepage, l’écolo caméléon, s’est engagée dans une "primaire des citoyens", aujourd’hui en état de mort cérébrale.

Cécile Duflot : l’échec de la "déminorisation"

Après avoir dirigé le parti, et forte de son expérience gouvernementale, Cécile Duflot se présentait très confiante à la primaire EELV pour 2017. Elle s’était entourée d’une équipe médiatique et de choc : la féministe Caroline de Haas, le communicant Arnauld Champremier-Trigano et Stéphane Pocrain, ancien chroniqueur de Laurent Ruquier. De plus, elle avait de très grandes ambitions pour elle et pour la France, avec pour priorité "la déminorisation de l’écologie, c’est-à-dire construire une force capable d’exercer pleinement le pouvoir".

Seulement, sa stratégie politicienne n’a pas séduit l’électorat vert. Apparue, auprès des militants et sympathisants verts, comme trop apparatchik et technocratique, elle n’est arrivée qu’en troisième position de la primaire, derrière les députés européens, moins exposés médiatiquement, Yannick Jadot et Michèle Rivasi. L’opposition stratégique frontale de Yannick Jadot, contre la posture de Cécile Duflot, a payé. De fait, il avait averti que dire qu’ "un président écologiste va gouverner la France en 2017 serait un gros bobard".

Nicolas Hulot : la peur du pouvoir

Après avoir échoué contre Eva Joly à la primaire écologiste de 2011, Nicolas Hulot était le candidat consensuel porté par les sondages pour 2017. Une équipe était constituée début 2016, avec des personnes motivées. Son expérience et son aura étaient porteurs d’espoir. Coup de théâtre, début juillet : Nicolas Hulot annonce qu’il n’ira pas. Il explique alors : "Ce que je ne peux pas, c’est endosser l’habit de l’homme providentiel et présidentiel. Je ne me sens ni suffisamment armé, ni suffisamment aguerri pour cela".

Malgré son expérience et sa notoriété, il recule donc, laissant les écologistes orphelins. Il aurait, en fait, renoncé "par crainte pour ses proches". Selon Yannick Jadot, "des rumeurs ont circulé de manière pas très sympathique et il a voulu protéger sa femme et ses enfants".

Corinne Lepage : l’alternative citoyenne sans issue

Ancienne Ministre d’Alain Juppé, passée par le Modem, Corinne Lepage a été candidate indépendante à la présidentielle en 2002. En 2012, elle tente une nouvelle candidature, mais échoue à pouvoir se présenter, faute d’avoir réuni un nombre de parrainages suffisant.

Échaudée, elle n’envisageait pas, pour 2017, de se présenter de nouveau en solitaire. Par contre, elle s’engage, avec force, en avril 2016, dans la "primaire des Français". Une initiative qui met en avant des valeurs pour sélectionner un candidat à la présidentielle, hors des partis. Peut-être donc un moyen, pour Corinne Lepage, d’appuyer sa candidature sur une base plus large.

C’est mal parti. Six mois après son lancement, ce projet semble en état de mort cérébral. Au mois d’août, l’objectif initial de réunir 500 000 signatures en faveur de cette candidature citoyenne, a été revu et fixé à 75 000. Aujourd’hui il n’est toujours pas atteint.

Après ce nouvel échec, on se demande comment va désormais évoluer l’écologie politique de Corinne Lepage, et de son entourage. En effet, un de ses très proches, Christian Vélot, qui avait soutenu sa candidature en 2011 n’hésite pas à se rapprocher de l’extrême droite. Sous couvert de défendre la "santé naturelle" et la lutte contre les OGM, ce co-dirigeant du CRIIGEN dont Corinne Lepage est la présidente d’honneur, est ainsi intervenu récemment au congrès de l’IPSN.

Cécile Duflot éliminée des verts, Nicolas Hulot apeuré par le pouvoir et Corinne Lepage perdue sur l’échiquier politique… La voix des écologistes ne sera pas portée par des figures emblématiques pour les élections à venir.


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8 réactions à cet article    


  • ZenZoe ZenZoe 24 octobre 2016 11:49

    L’écologie politique est plus ou moins morte. Elle va redevenir ce que l’écologie doit être : des actions citoyennes et non partisanes, bien loin des cuisines et des calculs méprisables d’élus carriéristes.


    • Alren Alren 24 octobre 2016 19:39

      @ZenZoe

      L’écologie politique est plus ou moins morte.

      Non, elle est au cœur du programme de la France insoumise, portée à la présidentielle de 2017 par Jean-Luc Mélenchon !


    • LE CHAT LE CHAT 24 octobre 2016 11:54

      l’imposture verte a vécu , bon débarras !

      il n’y a que les verts indépendants qui soient dignes d’interêt dans cette mouvance


      • leypanou 24 octobre 2016 12:42

        Quand Corinne Lepage avait déclaré qu’elle soutenait la politique étrangère de la France, sa crédibilité a dû en prendre un coup.

        Qu’à la rigueur, on soutienne ce qui se fait au Mali, je veux bien, mais en Syrie ? En plus, si je me souviens bien, elle a été avec Jean-Marie Cavada dans cette primaire citoyenne : beaucoup de gens n’ont dû voir dans cette initiative qu’une manière de se « refaire » politiqement.


        • Croa Croa 24 octobre 2016 17:39

          Les écologistes, à part les Verts (qui ont fait une primaire), ont généralement renoncés aux présidentielles, c’est vrai !
          N’oublions pas que la première idée de Nicolas Hulot c’était le Pacte Écologique, pas de se présenter lui-même ! Finalement on en est toujours là !
          *
          L’écologie cherche donc toujours quel candidat généraliste voudra donc donner à l’écologie la place qui lui revient....
          Pour le moment il n’y en a qu’un à mon avis, c’est Monsieur Mélanchon avec sa « Planification Écologique ».
          *
           
           - Par contre il n’y a pas renoncement des écologistes à propos des législatives. Des regroupements sont en vue à l’AEI et au MEI (affaires à suivre ; si un seul rassemblement des vrais écologistes pouvait aboutir.... ? )
          Il faudrait un parlement écolo si nous voulons sauver la planète !


          • JMBerniolles 24 octobre 2016 18:00
            Sur le fond l’écologie politique qu’il ne faut pas confondre avec la défense de l’environnement,est en faillite complète.

            La participation continuelle au pouvoir, depuis plus de 30 ans, de ses représentants a montré clairement que l’on ne peut placer l’écologie au centre d’un programme de gouvernement.

            Cela vaut naturellement aussi pour l’éco-socialisme de J-L Mélenchon, dont personne, et surtout pas celui qui l’a présenté initialement à un congrès du PdG, Jacques Généreux, n’est capable de le définir de manière crédible.

            EELv n’est qu’un panier de crabes de médiocres, - l’inculture de Cécile Duflot n’est plus à démontrer et elle n’a rien vu venir du coup qui se profilait pour faire passer le candidat de Greenpeace-.

            Hulot a peur à juste titre qu’une élection présidentielle ne donne un coup de projecteur sur ses magouilles de toutes sortes.

            Corine Lepage, un autre atout de Greenpeace, fait en sorte de pouvoir être récupérée par Juppé au nom de l’ouverture... J’avais entendu dire qu’elle devait être intégrée à l’équipe de campagne de Juppé, mais celui-ci est prudent il ne veut pas de liens directs avec Greenpeace.

            Avec la participation de votants extérieurs, à cause du fait que les adhérents des partis sont d’un nombre insuffisant pour donner une valeur à une élection interne, ces élections de candidats sont totalement manipulables et elles le sont. Il n’y a qu’à voir la levée de bouclier contre un candidat, Poisson, qui dit des vérités qui ne sont pas niées outre atlantique : l’AIPAC, qualifié à juste titre de lobby sioniste aux USA soutient politiquement et financièrement Hillary Clinton.

             * Juppé sera le candidat du centre et de LR (et officieusement jusqu’au deuxième tour du PS)

            * Le candidat de Greenpeace va être imposé à EELv

            * S’il le veut Hollande sera imposé comme candidat. Ce qui explique qu’il ne se fasse pas trop de bile...

            Au total, nous aurons en 2017 des élections présidentielles totalement manipulées dont le résultat est connu : Juppé. Ce qui ouvre la perspective de lendemains très difficiles.






            • mmbbb 24 octobre 2016 18:52

              les ecolos n’aiment pas l’ armee par pure symetrie on pourrait leur retorquer « l’ecologie est un sujet trop serieux pour être confie a des ecolos » Par ailleurs ils parlent beucoup mais peu d’ecologie enfin l’ecologie terme designant la science . je m entends . 


              • ddacoudre ddacoudre 25 octobre 2016 10:12

                bonjour Paul T
                excellente analyse. j’ai toujours pensé que l’écologie n’était pas un projet politique. mais une orientation de l’ajustement des politique économique à la protection de l’environnement qu’ils exploite et la planète dans laquelle nous vivons. ceci est donc accessible à tous les partis.
                j’apprécie l’initiative de Mélanchon qui il y a déjà très longtemps à fait un programme intitulé l’écosocialisme (melenchon.fr/18-theses-pour-lecosocialisme/).
                tous les partis peuvent en faire autant.
                j’ai trouvé la position de hulot saine il ne s’agit pas d’être populaire pour être président de la république.
                cordialement.ddacoudre.over-blog.com .

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