Ces malades qui nous gouvernent

L’hospitalisation du Président Jacques Chirac
au mois de septembre 2005 et le coma dans lequel se trouve plongé le
Premier ministre israélien Ariel Sharon ravivent la question toujours
délicate de la santé des dirigeants politiques. En France, ainsi que
dans de nombreux autres pays, le secret médical et le mensonge ont
souvent fait office de communication. La mésaventure de l’ancien
médecin de François Mitterrand, Claude Gubler, rappelle que la santé du président de la République n’est pas celle du tout venant.
L’une
des raisons avancées par les tenants du secret médical vise les
gouvernements étrangers et leurs différents services de renseignement
en quête perpétuelle d’informations concernant la vie publique et
privée des gouvernants.
La CIA a récemment déclassifié un document datant de 1979, paru dans la revue Studies in intelligence, et consacré à "la santé des very important patients"...
Cette étude s’intéresse à la façon dont la CIA s’est informée avec plus
ou moins de succès sur la santé des présidents Georges Pompidou
(France), Houari Boumédiene (Algérie), Léonid Brejnev (Union
soviétique) et Menahem Begin (Israël).
Georges Pompidou
fut élu à la présidence de la République le 15 juin 1969, et décéda le 2
avril 1974, après de terribles souffrances provoquées par la maladie de
Waldenstrom (cancer), alors que l’Elysée évoquait "de simples grippes" pour étouffer les rumeurs qui circulaient à propos de la santé du président.
Comme le souligne le document de la CIA, Georges Pompidou "avait commencé à prendre du poids et à développer un visage bouffi caractéristique des traitements à base de cortisone". A la demande de Henry Kissinger, alors secrétaire d’État, la CIA prépara une "étude médicale de référence" destinée à s’assurer que le président français souffrait bien d’une maladie maligne affectant les organes, "probablement un lymphome malin".
"En l’absence d’informations détaillées provenant de sources de renseignement", la CIA parvint cependant à établir les points suivants :
- la maladie fut probablement diagnostiquée dès après l’été 1971 et ne fut pas rendue publique
- la CIA était
incapable de rendre un diagnostic avec certitude mais était en mesure
de décrire avec détails l’évolution de la maladie
- le président
était gravement handicapé en raison de la douleur, d’extrêmes fatigues,
d’infections répétées et d’hémorragies occasionnelles durant les
derniers mois de sa vie. Il n’était plus en mesure de diriger les
affaires du pays
- Les renseignements de la CIA, en particulier au début de la maladie, ne proposaient que peu de détails, aussi bien en quantité qu’en qualité, et durent s’appuyer essentiellement sur des photographies
J’ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaîté ;
J’ai perdu jusqu’à la fierté
Qui faisait croire à mon génie
(...)
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