« Chers politiques, balayez d’abord devant votre porte, on parlera ensuite ! »
Aucune organisation n’est vouée à demeurer fossilisée, gravée dans le marbre. Redéploiement ; réorientation ; réajustement, si besoin diminution des effectifs, telle est l’inévitable vie de toute entreprise, de toute administration. La plupart s’y emploient pour mieux répondre à leurs objectifs, se moderniser, coller à la réalité. Les Français vivent ces changements, bon gré, mal gré, parfois dans la souffrance. Chose étrange, seuls les élus sont épargnés. Par le jeu d’une entente cordiale, d’une prosaïque complaisance au partage des postes, la question est un tabou. On parle de parité mais quand abordera-t-on le problème du sureffectif des élus ? S’en compte trois à la douzaine, plus qu’il n’en faut ! De surcroît, beaucoup prospèrent dans des instances à l’utilité contestable. Et les résultats ne sont pas là ! Cette pléthore n’améliore pas vraiment nos performances économiques, moins encore la concordance entre pays réel et légal. Pire, la démultiplication d’institutions est source de dysfonctionnements et de lenteurs.
Soutenir que la démocratie ne serait possible qu’à ce prix justifie la défiance à l’égard des politiques, prompts à donner des leçons mais incapables de balayer devant leur porte. Par exemple, l’Assemblée nationale compte 577 députés alors qu’il n’en faudrait pas plus de 300 pour permettre une représentation équitable de la nation, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Le Sénat héberge 331 sénateurs. Réduite à cent sièges, la machine tournerait mieux si toutefois ses compétences absorbaient celles du Conseil économique et social. Forte 231 notabilités, cette institution bat les records de bâillements, enterrons-la ! Pour les collectivités locales, nul n’ignore que l’assise territoriale des départements s’accorde rarement à une réalité géographique et économique, pourquoi ne pas les supprimer ? Qui plus est, conseils généraux et régionaux entretiennent dans un salmigondis invraisemblable des services parfois concurrents, arrêtons les doublons ! Quant aux communes, l’on en recense 36 000, autant que dans toute l’Europe réunie ! Cette organisation est si peu efficace qu’au fil du temps se sont constitués des coopérations communales, des empilements de comité, jusqu’à l’installation de communautés urbaines. Pourquoi ne pas faire de ces dernières des villes à part entière, ce serait plus simple, non ? Le trop-plein de communes constitue aussi une faute politique, doublée d’une faute historique, comme c’est le cas pour Paris. Non seulement le maintien d’une ligne Maginot entre la capitale et la banlieue alimente les peurs, mais c’est aussi absurde. L’habitant de Sarcelles qui se rend chaque matin à Paris n’est-il pas autant parisien qu’un Montmartrois de virée à Poissy ? Pourquoi alors ne pas créer le grand Paris qui mettrait fin à un effroyable magma d’assemblées consommatrices de temps, d’argent, d’énergie, d’égoïsme et parfois de querelles de bas étage ?
Toutes ces mesures permettraient une économie d’un bon milliard d’euros, ce qui n’est pas rien. Cette somme pourrait être reversée à l’emploi et à la création d’entreprise. Libérés de leur mandat, des ex-élus pourraient d’ailleurs s’y exercer et créer de la richesse ! Chers politiques, vous voulez nous redonner confiance, réduisez le nombre d’élus, supprimez des institutions, on parlera ensuite !
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