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Accueil du site > Actualités > Politique > Comment détruire l’hôpital public !

Comment détruire l’hôpital public !

Il faut rationnaliser les dépenses de l’hôpital public pour faire des économies. En clair les hôpitaux publics dépensent trop, il faut donc leur fixer des quotas, et les sanctionner en cas de dépassement. On va donc établir des « tickets de rationnement » : c'est-à-dire que lorsqu’un hôpital aura épuisé son volume de soins autorisés, il ne pourra plus fonctionner ! Si vous voulez vous faire soigner, soit vous attendez l’année d’après, soit vous allez dans… une clinique privée !

Car il faut être clair, cette mesure n’a pas du tout vocation à réduire les dépenses de santé, mais seulement de limiter le champ de l’hôpital public et de la sécurité sociale. Le seul but est d’offrir aux cliniques et aux assurances privées un marché très juteux : bienvenue dans le monde de la concurrence libre et non faussée ! Et cerise sur le gâteau, pour limiter les activités les plus rentables de l’hôpital public qui pourraient gêner le développement du privé, l’hôpital public se verra imposer une sanction financière en cas de dépassement !

Pour mettre en place cette concurrence, on a instauré la tarification à l’acte : le T2A. En sachant qu’à terme le but est que le secteur public se charge des cas les plus lourds et qui n’intéressent pas les cliniques privées. Le secteur rentable au privé pour rémunérer grassement les actionnaires, le secteur non rentable à la charge de l’hôpital public et de la sécurité sociale !

On veut utiliser la T2A pour créer un pseudo marché, à partir d’un coût moyen national fixé par une échelle des coûts révisée chaque année. Ce qui conduit à ce que 50% des hôpitaux soient, par définition, en déficit, situation qui leur imposerait de développer des activités rentables et de se débarrasser de celles qui ne le sont pas, et si cela ne suffit pas, de mettre en place des plans sociaux, autrement dit des suppressions d’emplois.

La mort de l’hôpital public, au sens où nous l’entendons, est programmée. Elle est portée par ce mot d’ordre de la convergence entre le public et le privé, qui amène à introduire du privé dans le public et quelques règles « publiques » dans le privé pour parvenir à un système unique. Dans le même temps, le ministre annonce la diminution du remboursement des actes hospitaliers par la sécurité sociale, alors que les hôpitaux n'ont pas les moyens de fonctionner et que leurs missions de service public ne sont pas reconnues.

Avec toutes ces réformes, c'est encore moins de crédits, moins de moyens, moins de personnel pour l’hôpital. Ce sont les malades et spécialement ceux des classes populaires qui vont payer de leur santé cette casse programmée de l'hôpital, ainsi que le montre le relèvement de la franchise hospitalière de 91 à 120 euros, soit une augmentation de 32% pour les malades.

Le droit à la santé et à l'accès aux soins de qualité pour tous et toutes sont remis en cause par la politique libérale de Sarkozy qui mène tout droit à la privatisation. La fermeture des hôpitaux de proximité, la loi Bachelot « Hôpital, patients, santé, territoires », l'augmentation des franchises, du forfait hospitalier, éloignent toute une catégorie de la population à l'accès aux soins. L’avenir du service public de santé s’annonce très sombre pour les personnels et les malades. Mais l’avenir de grands établissements cotés en bourse s’annonce sous les meilleurs hospices, des cliniques de riches pour soigner les riches et… pourquoi soigner les pauvres ? Le méritent-t-ils ? Sarko nous le dit « à chacun selon son mérite »……

Article publié sur Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/2011/07/12/comment-detruire-lhopital-public/


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17 réactions à cet article    


  • BOBW BOBW 20 juillet 2011 09:14

     Et comment détruire la Nation française : 

    -La Poste et sa Banque.
    -Les Services Sociaux dont la Sécu.
    -l’École Publique .
    -La douane.
     ?????????
    Merci Attila-Sarko et ses saboteurs UMP !

    • HELIOS HELIOS 20 juillet 2011 13:10

      .. c’est bien le peuple français qui l’a mis a sa place, le Sarko, hein ? et pire il a mis une majorité de representants UMP au parlement de Bruxelles APRES avoir vu comment fonctionnait ce Sarko-là.

      Ce même peuple qui va probablement le remplacer par une aubry, un bayrou, enfin un sorti des mêmes ecoles et pratiquant la même politique embalée dans un papier cadeau different.

      Entre la guerre, la revolution et l’acceptation de cet etat de fait l’espace pour une autre voie est tres etroit. je ne vous dirais pas pour qui voter, je vous laisse assumer votre responsabilité en acceptant l’exclusion de fait par le fric ou la renaissance d’une nation plus unie.

      Choisissez bien votre futur(e) president(e) et vos futurs representants au parlement un mois apres.


    • Furax Furax 20 juillet 2011 13:53

      HELIOS

      Pleinement de votre avis.
      Je ne manquerai pas de fustiger Aubry ou Hollande parce que j’ai le Traité de Lisbonne en travers la gorge et ça ne passera pas tant qu’on ne nous aura pas consultés pour la suite. Maintenant, la priorité des priorités, c’est de virer les actuelles racailles.


    • Mr.K (generation-volée) Mr.K (generation-volée) 20 juillet 2011 14:42

      « c’est bien le peuple français..... »

      Le peuple français se résume donc à 53% des votes valides.....

      c’est beau la démocratie sauce elective.


    • EN 2002 NOUS AVONS DISTRIBUE UN PAVE DE 90 PAGES CONCERNANT LA REFORME DE L ETAT...IL N Y A QUE LES MINISTERES REGALIENS QUI ECHAPPENT A LA PRIVATISATION... ( justice....armée......)IL A SERVI A VIRER JUPPE....
      LES GROUPES AXA ET MALAKOFF MEDERIC CNP ET CAISSE DES DEPOTS SONT PRETS A PRENDRE LA SECU ET LA RETRAITE+ LA PREVOYANCE...RAPPELONS QUE LE PATRON EST GUILLAUME.........SARKOZY.

      VOYONS EN CEE CE QUE SA DONNE....TRAINS...NON ENTRETENUS=NOMBREUX ACCIDENTS.......HOPITAL....ON ATTEND POUR ETRE SOIGNE...6 MOIS..1 AN


    • ZEN ZEN 20 juillet 2011 09:36

      Dés 2008, des chefs de services de grand hôpitaux parisiens tiraient la sonnette d’alarme et pointaient les menaces.


      • TSS 20 juillet 2011 09:45

        l’Etat supprime une grande partie des subventions au SAMU social (Emmanuelli demissionne)

        et du coup les sans abris se retrouvent aux urgences des hopitaux et dorment sur des brancards

        un bon moyen de les etouffer ,elles qui sont deja surchargées... !!


        • Muriel74 Muriel74 20 juillet 2011 10:01

          La T2A ( tarification à l’activité) a transformé malgré eux les soignants en gestionnaires
          Que de temps à passer à codifier des pathologies, des actes médicaux, des actes infirmiers..., évaluer des charges en soins, des dépendances, à réaliser des audits sans comprendre le but réel de ces obligations, sous couvert d’amélioration de la qualité (qui bien que nécessaire ne nécessite pas de tels moyens) : quelle est la pathologie la plus lucrative pour adapter l’offre du privé à la demande
          Merci pour votre article
          ,


          • ZEN ZEN 20 juillet 2011 10:08

            Bonjour ,Muriel 74

            Exact. Pourriez-vous nous faire une plus long développement (ou un article) sur cette nouvelle codification, pour en expliquer la logique cachée et les absurdités qu’elle génère ?


            • Lisa SION 2 Lisa SION 2 20 juillet 2011 10:29

              Ce phénomène est parti de Calabre, c’est la mafia qui l’a mis au point en étranglant le service public au profit du privé lui même d’abord financé par subventions d’état. Aujourd’hui il regroupe 5000 établissements. Il va être temps d’intervenir en votant pour un tout petit candidat autrement plus légitime que tous les opportunistes au pouvoir ; c’est dans six mois, pensez y.


              • Lisa SION 2 Lisa SION 2 20 juillet 2011 10:36

                D’ailleurs le privé la bien compris, sa méthode aujourd’hui, c’est la chirurgie ambulatoire surtout à usage esthétique.Un simple appartement en location suffit, pas de lourds investissements ni locaux ni personnels sauf un infirmier et hop anesthésie partielle, 1500 euros de l’heure, qui dit mieux !


              • Muriel74 Muriel74 20 juillet 2011 10:43

                le mot clé est PMSI, la logique cachée je commence tout juste à la comprendre, il faut que j’éclaircisse certains points pour me permettre de développer plus
                http://www.google.fr/url?sa=t&s...


                • paul 20 juillet 2011 10:51

                  Dans la destruction en cours de tous les services publics ,l’exemple de l’hôpital Sud Francillien - que l’auteur connait - est emblématique :
                  La construction de ce nouvel hôpital qui doit remplacer plusieurs hostos de la région parisienne ,se réalise dans le cadre (magique ) PPP : partenariat-public-privé .La réalisation doit être une vitrine de la modernisation de l’État ( et autres RGPP ) .
                  En fait, un naufrage .Le coût initial était estimé à 344 millions d’euros, à la charge du groupe Eiffage qui reçevra en contrepartie de l’hôpital un loyer annuel de 38,8 millions d’euros . Pendant 30 ans .
                  Soit une douloureuse de 1,2 milliards d’euros, remboursée par la Sécu aux deux tiers .
                  La Cour des Comptes estimait en septembre dernier la perte sèche à 450 millions d’euros pour la collectivité ...Je ne sais pas si la facture est définitive puisque 130 défauts majeurs ont été relevés et que les délais de livraison continuent de s’allonger .

                  Autre exemple, l’assurance maladie signe ce jour avec les syndicats de médecins un accord pour les dépassements d’honoraires : secteurs optionnels dans lesquels les médecins adeptes des dépassements s’engageraient à réaliser au moins 30% de leurs actes au tarif sécu, et limiteraient le montant des dépassements à 50% de ce tarif .Soit de 25 E —> 37,5 E .
                  Les dépassements avaient atteint 2,5 milliards d’euros en 2010 ; ça va être salé en 2011 !
                  A la suite de cet accord désastreux comme le qualifie l’UFC, les assurés qui disposent d’une
                  mutuelle « complète »verront les tarifs augmenter d’autant .
                  Ceux qui n’en disposent pas ou d’une mutuelle « plancher » en seront de leur poche : double peine pour les plus démunis .

                   Hôpital Sud Francilien : Le « projet emblématique » vire au naufrage exemplaire... 


                  • ZEN ZEN 20 juillet 2011 12:30

                    oncle archibald

                    ça marche aussi pour les prisons, et pas seulement pour le gros-oeuvre....
                    Le progrès a de l’avenir ! smiley


                    • inotna2099 inotna2099 20 juillet 2011 16:55

                      L’exemple de la prison de Roanne est aussi édifiant sur le PPP.

                      En gros une boite privée proche du pouvoir construit un bâtiment vite fait mal fait et la revend 2 fois son prix à l’état.
                      Ici le côut de constuction est de 55 millions d’après Eiffage (invérifiable et étonnant vu les 3000 malfaçons recensés à la livraison) et le loyer à verser sur 28 ans est de 106.4 millions d’euros plus le coût de la maintenance.


                      • RICAURET 21 juillet 2011 00:42

                        vous n’êtes plus en démocratie BIEN VENUE EN OLIGARCHIE
                         


                        • thomthom 21 juillet 2011 15:20

                          Vous dites "Le droit à la santé et à l’accès aux soins de qualité pour tous et toutes sont remis en cause par la politique libérale de Sarkozy qui mène tout droit à la privatisation.« 

                          Il y a peut être un peu de vrai là dedans, mais personnellement, je crois plutôt que »Le droit à la santé et à l’accès aux soins de qualité pour tous et toutes sont remis en cause par la situation économique dramatique de notre pays (qui est en fait encore pire que ce que chacun de nous peut voir au quotidien).« 

                          Je n’aime pas (mais alors pas du tout) sarkozy et sa clique, mais il ne faut pas non plus l’accuser de tous les maux, car au delà du dogmatisme de certains (ceux qui ne jurent que par le service public ou ceux qui au contraire ne jurent que par la soit-disant libre concurrence du privé), les difficultés économiques de notre pays sont réelles, et sont loin d’être dues uniquement à l’incompétence ou aux idéaux malsains de notre président : je reste convaincu que, vu la situation actuelle, même le meilleure des économistes et gestionnaires ne saurait au mieux que »limiter la casse« .... et bien que je conçoive qu’on puisse rêver du contraire, la réalité, c’est que les soins médicaux, pour les prodiguer, il faut être capable de les financer !!!!

                          C’est effectivement peut être la fin d’une certaine idée, bien confortable et humainement formidable, de la médecine : celle du »dépenser sans compter« , celle qui consiste à dire qu’à partir du moment ou un traitement existe, on ne se pose pas la question de savoir si on va en faire bénéficier tel ou tel patient : la réponse étant évidement OUI. J’ai découvert en voyageant que cette vision très confortable de la médecine n’était pas du tout la norme dans le monde. Sortir de cette logique serait effectivement une régression énorme, mais dans un pays dont la richesse régresse chaque année (n’en déplaise à nos pondeurs de statistiques arrangeantes, qui arrivent encore à nous trouver des miettes de croissance ici et là, mais largement virtuelle), on risque bien de ne pas avoir d’autres choix que d’accepter et subir une regression de notre niveau de vie... et donc de l’efficacité de notre médecine.

                          a moins de trouver la recette miracle qui rendra son dynamisme à notre économie.

                          En attendant, la meilleure des choses à faire est de chercher à »optimiser« notre système de soins : lancer une »chasse au gaspi« sans merci, rationaliser les parcours de soins, etc... bref, faire tout ce qu’on peut pour faire des économies en commençant par celles qui limiteraient autant que possible la dégradation de la qualité des soins, et en réservant les autres aux temps ou notre nation sera en faillite pour de bon (dans 1 mois, 1 ans, 10 ans...bien malin celui qui sait)

                          C’est là que ceux qui connaissent les subtilités du »système" peuvent juger de la pertinence des mesures prises (et je veux bien croire que les décisions qui sont prises aujourd’hui ne sont pas forcément les meilleures, que leur impact sur la qualité des soins n’est pas si négligeable que certains ne le prétendent et que d’autres mesures permettraient peut être certaines économies tout en étant moins impactantes sur les résultats)... mais dites-vous bien une chose : les économies, on n’y coupera pas !

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Auteur de l'article

Robert GIL

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