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Accueil du site > Actualités > Politique > Comment en sommes-nous arrivés là ?

Comment en sommes-nous arrivés là ?

Emeutes, chômage, crise de la dette, pauvreté, haro sur les pauvres considérés comme des fraudeurs… Les années 1980 sont-elles responsables ?

C’est la faute à Mitterrand ?

Les années 1980 sont marquées par les politiques libérales de Ronald Reagan et de Margaret Thatcher au Royaume-Uni, mais aussi par l’arrivée au pouvoir de la gauche en France avec François Mitterrand et enfin, par la victoire du capitalisme avec la chute du mur de Berlin.

Dès 1981, Mitterrand met en œuvre une logique keynésienne pour relancer la demande. La générosité sociale de la France prend de l’ampleur avec la hausse des salaires, la retraite à 60 ans, la semaine des 39 heures, la cinquième semaine de congés payés et les lois Auroux sur les droits des travailleurs. Seulement, ce souffle social s’accompagne d’une forte inflation, d’un chômage en hausse (1 991 000 en 1983) et un déficit commercial qui se creuse [1]. C’est pourquoi, les années Mitterrand riment avec le développement du quart monde, avec l’apparition des Restos du Cœur, du RMI et des nouveaux pauvres.

Mais que peut faire un président socialiste entouré de Reagan et de Thatcher à part limiter les pots cassés de cette course en avant du profit pour l’argent par une forte justice sociale qui a donné naissance au RMI et qui a permis à des pauvres de s’en sortir ?

Le capitalisme ne profite pas au plus grand nombre : les libéraux nous ont menti !

Une troisième nuit d’émeutes et de violence au Royaume-Unis, qui a écourté les vacances de David Cameron et des parlementaires pour une séance extraordinaire Jeudi, a éclaté dans plusieurs quartiers de Londres, essentiellement des quartiers défavorisés, ainsi qu'à Birmingham, à Bristol et à Liverpool.

Ces tensions sont principalement expliquées par les difficultés économiques du pays et des écarts de richesses entre la population qui ne cesse de s’accroitre, sans exclure des facteurs ethniques :

"On n'a pas de boulot, pas d'argent (...) On a entendu que des gars prenaient des trucs gratos, alors pourquoi pas nous ?", a dit E.Nan, entouré d'autres jeunes gens dans un quartier populaire de l'est de Londres, très touché par les émeutes.

"C'est triste de voir tout ça", estime un électricien de 39 ans d'Hackney, Anthony Burns. "Mais ces gamins n'ont pas de boulot, pas d'avenir et les coupes budgétaires n'ont fait qu'empirer la situation (...). Ce n'est que le début." [2] 

Réduire les dépenses sociales et augmenter les impôts n’est pas une solution. On ne peut donc accepter n’importe quel sacrifice pour réduire les déficits budgétaires.

Plus de justice sociale pour moins de violence :

Le capitalisme est dans son essence une source d'inégalités et doit donc être dépassé :

Mitterrand avait raison, il faut se méfier de l’argent car c’est le spectre de la corruption. Pour de l’argent on peut vouloir faire n’importe quoi. C’est même sous ce spectre que Nafissatou Diallo est considéré de moins en moins crédible. En exigeant que l’affaire soit jugée au civil, les avocats de Dominique Strauss-Kahn estiment que son seul but est de lui soutirer de l’argent.

Alors que la justice sociale avait encore un sens dans les années 1980, aujourd’hui on réussit sa vie quand on peut s’acheter une Rolex ou alors on se fait ficher au rang des assistés-fraudeurs…

Alors que l’on préfère donner de l’argent pour reconstruire des maisons détruites par les tsunamis que pour donner à manger aux Africains…

Alors que notre chef de l’Etat préfère rester en vacances…

Alors OUI, on comprend pourquoi tout tourne à feu et à sang et que ce n’est peut-être qu’un début, en attendant Le Grand Changement.

 

[1] http://adream.e-monsite.com/rubrique,les-annees-mitterand,302536.html

[2] http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/les-emeutes-s-etendent-en-angleterre-cameron-intervient-09-08-2011-1361056_240.php


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14 réactions à cet article    


  • Cug Cug 10 août 2011 09:41

     Les choix politiques du début des années 70 sont la dernière cause de la situation après la (de)colonisation, l’industrialisation et les guerres mondiales.
     L’oligarchie financière, sous couvert de libéralisme, a réussi à ce que l’Etat emprunte sur les marchés donc CQFD il faut que l’Etat soit déficitaire et s’endette.
     Deux générations plus tard ... le résultat est là. Les nations occidentales sont dans la « m....e », mais pas l’oligarchie qui a son pied à terre en Suisse et un compte au Luxembourg (c’est une image).
     L’illustration la plus marquante est bien entendu le taux de chômage, mais aussi la désindustrialisation, les inégalités, etc etc ...


    • Emmanuel Aguéra LeManu 10 août 2011 17:06

      D’accord avec ce gain de 10 ans.
      La fin des 30 glorieuses, l’apothéose sociolibertophile de 68, le 1er choc pétrolier en 73, le thatcho-reaganisme... je dirais plutot que Mitterrand est arrivé 10 ans trop tard, les dés du libéralisme étaient déjà jetés... Maurois fut le premier « nouveau » chômeur. S’en suivent toujours des millions d’autres.

      On nous propose là une vision raccourcie d’un état de fait constaté trop tard et avec consternation par ceux-là même qui l’ont mis en place, espérant en tirer les meilleurs profits. C’est sa propre crise que la droite fait partager aux peuples, ne l’oublions pas svp.


    • xray 10 août 2011 22:11


      Mai 68 a été une vraie révolution. 
      Nous somme passé d’une société d’après guerre à la société actuelle. 

      HYPOCRISIE du SYSTÈME, L’emploi, et le chômage face à la productivité.
      http://echofrance36.wordpress.com/2008/10/30/hypocrisie-du-systeme/ 



    • xray 10 août 2011 22:11


      Le capital de la Dette publique est contrôlé par ceux qui vivent de la misère qu’ils produisent. 

      Pour la France, le capital de la Dette publique, c’est 6 fois le budget net de l’État.

      La loi 1905 (France) La première grande imposture du 20 ième siècle. 
      http://mondehypocrite.midiblogs.com/archive/2008/05/06/moralistes-par-devant-sans-scrupule-par-derriere.html



    • zelectron zelectron 19 août 2011 14:40

      "Dès 1981, Mitterrand met en œuvre une logique keynésienne pour relancer la demande. La générosité sociale de la France prend de l’ampleur avec la hausse des salaires, la retraite à 60 ans, la semaine des 39 heures, la cinquième semaine de congés payés et les lois Auroux sur les droits des travailleurs". avec en juin 81 le désarmement des avions au salon international du Bourget (80 milliard de francs de pertes de commandes + toutes les années suivantes avec une nouvelle concurrence qui n’existait pas en face) L’estimation (basse) fait état de 150 000 pertes d’emplois rien qu’à cause de cette ineptie (Si vis pace, para bellum)


    • gaijin gaijin 10 août 2011 09:57

      très bonne question
      c’est en effet en comprenant comment on est rentré dans une situation que l’on peut trouver comment en sortir
      « les libéraux nous ont menti »
      oui mais pourquoi les avoir cru ?
      « les années 80 sont responsables »
      bien sur mais elles n’ont été que l’apothéose d’un système imbécile qui dure depuis bien plus longtemps

      comme vous avez du rater le meilleur :
      http://www.youtube.com/watch?v=dmgYtcJmmaM

      voilà ça résume très bien

      ’béciles 


      • Emmanuel Aguéra LeManu 10 août 2011 17:07

        Encore d’accord.


      • easy easy 10 août 2011 10:26

        Vous avez fait le plein d’études.
        Mais réfléchir c’est digérer ce qu’on a appris à l’école et dans la vie puis produire une nouvelle pensée. Ce n’est pas répéter.


        Puisque vous avez fait de la philo, vous pourriez par exemple, travailler (effectuer une cuisine intellectuelle) pour montrer, éventuellement, le rapport entre capitalisme et privilégisme.

        Le capitalisme n’est (peut-être, à vous d’y réfléchir) qu’un des moyens (en dehors de la guerre directe et banale) pour asseoir un privilège.

        Si tel est le cas et si vous avez décidé de vous attaquer au capitalisme, alors vous devriez d’abord réfléchir au privilégisme qui est (peut-être, à vous d’y réfléchir) le véritable nerf, la véritable pulsion de certains, voire de tous, échoués et faillis compris

        Est-il naturel, bon, sain, ou au contraire délirant d’avoir une pulsion privilégiste ?


        Imaginons qu’à la suite de réflexions approfondies, vous en veniez à conclure que le privilégisme (qui ne dit jamais son nom, qui ne se déclare jamais depuis la fin du colonialisme primaire) est une pulsion peut-être naturelle mais qui doit être refoulée comme un paquet d’autres pulsion (dont celle du communautarisme).
        Il vous restera alors à dire pourquoi et comment récompenser ce refoulement.

        Quelle récompense (vraiment personnelle) peut-on offrir ou proposer à ceux qui refouleront proprement leur pulsion privilégiste ?

        Quelle félicité attend ceux qui, sans verser forcément vers le partagisme, renonceront à rechercher, à l’instar des plantes, la meilleure place au soleil ?

        Voyez-vous, ce résultat (joie à renoncer à la meilleure place), se trouve directement par l’observation de certains d’entre nous qui offrent le spectacle d’individus heureux et joyeux alors qu’ils auront visiblement renoncé à dépasser les autres en se satisfaisant d’une position de cancre, voire de Diogène à la limite. (avec toute la problématique -sociale, religieuse- de la paresse à la clef)

        Diogène, le soleil, la place au soleil, ne pas supporter l’ombre que nous font les autres ?
        Cette question est à étudier de près. Car concernant le vrai Soleil, concernant cette véritable part de rayonnement solaire que chacun a envie d’avoir, elle est très rarement interdite ou empêchée (seuls les tôlards et quelques malades en souffrent) 

        Alors, pourquoi parle-t-on de place au soleil, pourquoi cette métaphore posée comme nécessité vitale alors qu’en dehors de quelques cas d’ombre faite par des immeubles, chacun en dispose déjà de sa part de vrai Soleil ?
        Que cache cet éventuel sophisme (Occidental) ?
        Quel est donc cet autre soleil que tant de gens semblent réclamer comme nécessité vitale ?


        • Piotrek Piotrek 10 août 2011 12:20

          La générosité de Mitterand des années 80 s’est heurtée à la dure réalité mécanique, au système de vases communiquants de l’argent, à la force de gravité. Regan, Tatcher n’ont pas vraiement fait ce qu’ils voulaient, leurs idées étaient juste plus proche des effets de la nature humaine.


          Vous posez la question : Comment en sommes-nous arrivés là.

          La situation actuelle est à mon avis la collision entre 3 effets d’origine complètement différente

          1 - La saturation commerciale, le très haut taux d’équipement des ménages.

          Les biens ne sont plus construit pour durer, les ménages se sont équipés en voitures, électroménager... Avec pour objectif le profit, la concurrence faisant rage, la recherche forcenée d’économie d’échelle qui consiste à produire plus pour un coût unitaire plus faible, a transformé l’organisation de l’économie. Supermarchés, élevage industriel, multinationales...
          La sacro-sainte idée de croissance a perduré face à un marché en majorité de renouvellement. La parade c’était de rentrer dans une société de services, qui elle aussi, pour le principal est en saturation.
          La dernière idée c’est devenu la multiplication des intermédiaires pour des produits et les services existant déjà. Rendre le produit un tout petit peu plus couteux en y ajoutant un service bidon, juste pour grappiller quelques centimes. Il faut désormais que deux parents travaillent dans un foyer pour avoir le même niveau de vie qu’une famille ou seul le père travaillait en 1970.

          2 - L’arrivée sur le marché financer des capitaux des baby-boomers.

          A la fin des années 90, les futurs retraités misent en masse sur les retraites complémentaires, arrivent donc sur le marché des nouveaux capitaux qu’il faut rentabiliser à tout prix au meilleur taux. Hormis l’exception des nouvelles technologies (qui ont d’ailleurs été inondées par ces capitaux, ca c’est pas très bien fini) il n’existait pas de débouché suffisamment rentable : les banquiers sont rentrés dans une course folle de prise de risques

          3 - La dilution de la responsabilité personnelle.

          A une époque, quand on faisait une bourde, on démissionnait dans la honte. Désormais, les centres de pouvoirs sont tellement centralisés et complexes, qu’il est enfantin pour un employé, un groupe d’individus, uns succursale de se réfugier dans le brouillard sans être inquiété. Désormais, c’est le concept du pillage qui prédomine face à l’envie de construire en dur. Le gain personnel au détriment de tout le reste.

          De l’autre coté : le commun des mortels, préoccupé par son confort matériel et son image au quotidien, ne prend plus le temps de comprendre, il paie plus cher pour des biens de moindre qualité qu’avant, il tombe dans tous les pièges de la société de consommation, et ne cherche les coupables que si ils lui sont servis sur un plateau.


          Voila pour mes causes le reste (concentrations des fortunes, médias ineptes...) ce n’est qu’une suite logique de conséquences, l’etat du monde dans lequel nous vivons n’a pas été décidé, c’est le résultat de la somme de décisions individuelles, c’est en regardant de plus près au niveau de l’individu (l’éthique, la philosophie, la science) qu’on pourrait à mon avis trouver une solution. C’est de notre faute à tous, et je crains que la grande prise de conscience n’aura lieu que quand nos enfants fouilleront dans les poubelles pour y récupérer les richesses qu’on a pu y jeter.


          • Thorms 10 août 2011 13:19

            "Mais que peut faire un président socialiste entouré de Reagan et de Thatcher à part limiter les pots cassés de cette course en avant du profit pour l’argent par une forte justice sociale qui a donné naissance au RMI et qui a permis à des pauvres de s’en sortir ?« 

            Réponse de Thatcher.

             »Le capitalisme est dans son essence une source d’inégalités et doit donc être dépassé« 

             »Le vice inhérent au capitalisme consiste en une répartition inégale des richesses. La vertu inhérente au socialisme consiste en une égale répartition de la misère." (Winston Churchill)


            • fwed fwed 10 août 2011 16:26

              article naïf, vous feriez mieux de parler de la création monétaire privatisée par l’oligarchie et qui nous mène à ce système inepte de dette privée infinie.

              Je note aussi les phrases qui ne signifient rien sur le fond mais que les perroquets adorent répéter pour se donner l’air intelligent style « une logique keynésienne pour relancer la demande », « Ces tensions sont principalement expliquées par les difficultés économiques »,« le capitalisme doit être dépassé »...bref vos analyses économico-sociale sont issues de la propagande oligarchique mais sans doute vous ne vous en rendez pas compte.

              http://fauxmonnayeurs.org/
              http://monnaie.wikispaces.com/


              • Emmanuel Aguéra LeManu 10 août 2011 17:09

                Bon. J’ai compris... j’avais un peu peur d’etre seul à prendre cet article pour ce qu’il est, mais je vois qu’il y a consensus... le bonjour et à bientot sur un autre fil.


                • Roosevelt_vs_Keynes 10 août 2011 17:26

                  @l’auteur

                  D’après votre CV :
                  "Après une licence de philosophie à la fac de Poitiers en 2008, j’ai fait un Master de philosophie politique et éthique à Paris-Sorbonne (Paris IV)"

                  Comment en sommes-nous arrivés là ? Parce qu’on a délaissé Leibniz pour Locke.

                  Economiquement, le Glass-Steagall est leibnizien, le monétarisme est Lockien.


                  • Cosmicray 10 août 2011 18:56

                    Les medias nous ont bien aidé tf1 en tete, du cerveau disponible pour nos messages subliminaux.

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Elidie

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