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Accueil du site > Actualités > Politique > Comment François Bayrou a-t-il perdu « ses » 18% ?

Comment François Bayrou a-t-il perdu « ses » 18% ?

La candidature de François Bayrou avait rassemblé le 22 avril 2007 près de sept millions d’électeurs. Trois ans plus tard, où sont-ils donc passés ?

En situation très inconfortable pendant cette campagne des élections régionales, voici que François Bayrou, président du MoDem se déclare "sans opinion" concernant les soubresauts de la campagne. Un manque d’enthousiasme manifeste pour des élections qui auraient dû être une planche de salut pour le centre autonome.
 
La malédiction du troisième homme
 
Dans l’histoire de la politique française, il y aura désormais un mystère concernant le sort réservé aux 18% du premier tour de l’élection présidentielle de 2007 de François Bayrou.
 
Certes, les troisièmes hommes ont toujours été particulièrement malchanceux pendant le mandat qui a suivi leur non désignation pour le second tour : Jean Lecanuet le 5 décembre 1965 (dislocation du centre), Jacques Duclos le 1er juin 1969 (début de la chute du PCF avec le programme commun), Jacques Chaban-Delmas le 5 mai 1974 (perte d’influence des barons gaullistes), Jacques Chirac le 26 avril 1981 (échec de la stratégie de Jacques Chirac par la cohabitation), Raymond Barre le 24 avril 1988 (aucun candidat centriste en 1995), Édouard Balladur le 23 avril 1995 (perte d’influence du balladuro-sarkozysme au profit du juppéo-villepinisme dans la chiraquie), Lionel Jospin le 21 avril 2002 (dislocation des éléphants socialistes)… et justement François Bayrou le 22 avril 2007.
 
Une fuite en avant vertigineuse
 
La stratégie du candidat François Bayrou avait su soulever un espoir politique assez inédit : la possibilité de cette troisième voie, si souvent énoncée et si souvent inexistante. Les tentatives malheureuses de Gaston Defferre, Jean-Jacques Servan-Schreiber, Michel Rocard et Jacques Delors, desservies par le scrutin majoritaire à deux tours aux élections législatives (et présidentielles), et renforcé par l’adoption du programme commun (alliance entre socialistes et communistes) préfigurant à partir de 1974 l’alliance de la droite et du centre (gaulliste et centristes), rendaient la stratégie de la troisième voie très aléatoire.
 
Sauf dans le cas où cette troisième voie serait devenue majoritaire. C’est-à-dire, en position de force dans le paysage électoral français.
 
Or, c’est un peu sur cette hypothèse que s’était appuyée la campagne du premier tour de 2007 de François Bayrou. À partir de début février 2007, François Bayrou fit un énorme bond en avant dans les sondages et son ascension a complètement bouleversé la donne politique. Au lieu d’un paisible second tour entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal qui donnerait sans surprise gagnant le premier, l’élection changeait de dimension et rendait possible l’échec de Ségolène Royal dès le premier tour et plausible la victoire de François Bayrou contre Nicolas Sarkozy au second tour.
 
Nul doute que François Bayrou croyait à cette étoile qui brilla si soudainement. Et avec lui, ses sept millions d’électeurs centristes, gaullistes, socialistes, écologistes...
 
Les discours dans les meetings et les médias furent alors rapidement jusqu’au-boutistes, à savoir en concentrant la critique uniquement contre Nicolas Sarkozy, seul candidat pouvant véritablement gagner le second tour, si bien que la posture devenait très délicate entre les deux tours.
 
L’impossible entre deux tours
 
C’était un peu la réflexion que je me faisais à l’époque. Cette campagne fut une sorte de vertigineuse ascension sans aucune idée de la manière de redescendre. François Bayrou était condamné à réussir le passage au second tour sinon il serait dans une position politique inextricable. En effet, en cas d’échec au premier tour, le second tour aboutissait au traditionnel duel entre la droite et la gauche, clivage auquel s’était opposé de toutes ses forces François Bayrou.
 
Soit François Bayrou aurait donné consigne de soutenir la candidature de Nicolas Sarkozy, et tout son discours antisarkozyste était renié ; soit il aurait soutenu la candidature de Ségolène Royal, et son rejet de la droite et de la gauche aurait été également renié et il aurait profondément scandalisé ses électeurs fidèles depuis 1999 ; soit enfin, il appelait à l’abstention ou au vote blanc, et pour un homme politique responsable ayant pour ambition la direction de l’État, ne pas vouloir prendre position lors la plus importante échéance de notre démocratie aurait montré de l’irresponsabilité ou de l’indécision, la règle du jeu de l’élection présidentielle voulant que le choix s’opère entre les deux seuls candidats du second tour (même De Gaulle n’a pas été élu dès le premier tour).
 
Bref, c’était comme faire une chute libre en se disant pendant la chute "jusque maintenant, tout va bien" et en espérant qu’il y aura un bon amortisseur au sol.
 
Essoufflement fatal
 
À partir de mi-mars 2007, la campagne de François Bayrou s’est essoufflée : d’une part, les sondages amorçaient une baisse (mais un sondage de CSA l’avait placé beaucoup trop haut, jusqu’à 24%), et aucun nouveau "coup" n’avait été prévu pour rebondir ou permettre un nouveau bond. François Bayrou, fort de mauvaises assurances apportées par des responsables politiques, promettaient des ralliements d’horizons politiques diverses qui n’ont jamais eu lieu (attendait-il le ralliement de Michel Rocard, Bernard Kouchner ou Claude Allège ?).
 
Conclusion, François Bayrou n’a pas été qualifié pour le second tour même s’il n’en a pas moins démérité avec ses 18% d’électeurs, soit plus que Raymond Barre en avril 1988. À cela près qu’il n’a pas su les faire "fructifier" pour la prochaine élection présidentielle. Il n’en est pas le seul fautif : au contraire de l’électorat centriste traditionnel (entre 5 et 10%) relativement fidèle et homogène, son électorat était loin de l’être.
 
Forte hétérogénéité de l’électorat centriste
 
Comme je l’avais écrit précédemment, ces 18% étaient très hétérogènes, à tel point que les sondages indiquèrent que de ces électeurs, environ 40% auraient voté Nicolas Sarkozy, 40% Ségolène Royal et 20% auraient refusé de choisir l’un ou l’autre (par le vote blanc ou l’abstention). À partir de cette répartition, il restait très illusoire de vouloir faire un parti unique de cet électorat dispersé. La stratégie du "ni droite ni gauche" n’était même pas plébiscité puisqu’il y a eu en gros quatre électeurs de François Bayrou sur cinq qui auraient finalement choisi la droite ou la gauche. Le thème commun était plutôt à comprendre dans le plus personnel "ni Sarkozy ni Royal".
 
Le Chevalier orange, dont le blog continue d’enflammer la blogosphère centriste, est revenu ce week-end sur le véritable péché originel du MoDem, à savoir le refus de toute alliance législative et donc, l’absence de groupe à l’Assemblée Nationale.
 
Stratégie d’alliance, ce qu’il aurait dû se passer…
 
Selon lui, une réunion s’était tenue avec les députés UDF juste après le premier tour et tous les présents auraient été d’accord, y compris François Bayrou, pour négocier fermement leur soutien au second tour à Nicolas Sarkozy en obtenant des ministères et beaucoup de circonscriptions pour les législatives qui suivaient. Nul doute que Nicolas Sarkozy aurait réagi de façon conciliante afin de se donner le plus de chances possible.
 
L’objectif était donc bien d’avoir un groupe de députés bayrouïstes à l’Assemblée Nationale, et des ministres, puis, au cours du quinquennat, pour une raison judicieusement choisie, un démarquage de ces députés, une démission de ces ministres, et un passage dans l’opposition en faisant renaître l’espoir dans le camp de la majorité et de l’opposition pour 2012.
 
Une stratégie qu’avait adoptée Jacques Chirac en 1974 en soutenant la candidature de Valéry Giscard d’Estaing. C’est vrai qu’il a dû attendre vingt et un an pour aboutir à son élection.
 
Le hic, c’est que Marielle de Sarnez, absente lors de la décision, serait arrivée à la fin de la réunion et aurait retourné la situation en disant qu’il était impossible de soutenir Nicolas Sarkozy au second tour. Le flou continuait au moment où il aurait fallu être le plus clair possible.
 
Ou hypothèse d’une lune de miel à gauche ?
 
L’autre logique d’alliance, cela aurait été de faire un pacte avec Ségolène Royal entre les deux tours, négocier des circonscriptions éligibles pour les élections législatives. Outre le fait de ne pas être dans la logique "ni droite ni gauche", il y aurait eu un petit côté masochiste à choisir cette logique à gauche dans la mesure où personne ne songeait sérieusement à la victoire de Ségolène Royal à l’issue du second tour.
 
Le débat entre François Bayrou et Ségolène Royal entre les deux tours étaient surréaliste : il montrait une Ségolène Royal incapable de hiérarchiser ses impératifs de campagne (son adversaire était Nicolas Sarkozy et pas François Bayrou) à qui un tel débat ne pouvait que nuire (notamment en montrant trop clairement les nombreuses divergences de vues avec François Bayrou) et un François Bayrou mauvais joueur refusant d’admettre sa défaite du premier tour.
 
Ceux qui pensent que le soutien ferme de François Bayrou à la candidature de Ségolène Royal lui aurait donné quelques chances de victoire oublient que les candidats ne sont pas propriétaires de leurs voix et que les électeurs, loin d’écouter leur candidat, n’en font qu’à leur tête selon des logiques aussi respectables que parfois antagonistes. C’est même peu respectueux de la démocratie de croire qu’un candidat qui a échoué soit capable de distribuer ses voix pour un second tour. François Bayrou en avait d’ailleurs conscience en déclarant peu de jours après le premier tour : « Je n’ai pas à choisir à la place des sept millions de Français qui ont voté pour moi. ».
 
Le problème des outsiders dans les élections
 
Ne pas être présent au second tour nécessite forcément une logique d’alliance pour avoir la moindre chance de peser sur les événements en prenant part aux responsabilités.
 
Refuser la bipolarisation de la vie politique dans des institutions d’essence bipolaire (avec l’élection présidentielle), c’était plus idéaliste que réaliste. Donc peu politique. La seule stratégie qui aurait prévalu avant le premier tour était plutôt, loin de la refuser, de déplacer la bipolarité droite/gauche vers une bipolarité de type 1969 (Pompidou vs Poher) droite/centre. Bref, pour François Bayrou, de phagocyter le Parti socialiste. Mais en le disant clairement, pas en proposant une sorte de tripolarisation.
 
Il était assez logique que François Bayrou ait refusé avant le premier tour de 2007 d’indiquer aux médias ce qu’il comptait faire en cas de non qualification pour le second tour. Jacques Chirac en 1981, Raymond Barre en 1988 et Édouard Balladur en 1995 avaient toujours rejeté cette hypothèse car elle signifiait qu’ils ne partaient pas gagnants dans leur esprit. Et s’ils n’étaient pas convaincus eux-mêmes, comment convaincre les autres ?
 
André Santini a refusé le flou interne
 
En revanche, ce que le Chevalier orange révèle également, c’est que François Bayrou avait refusé aussi d’en parler avec ses proches lieutenants pendant la campagne. Cette fuite en avant avait de quoi inquiéter les parlementaires qui souhaitaient l’autonomie vis-à-vis de l’UMP mais pas la guerre.
 
Ainsi, André Santini, député-maire d’Issy-lès-Moulineaux (et futur secrétaire d’État pour deux ans de Nicolas Sarkozy), inquiet par l’absence de réponse de François Bayrou (à la question : "que faisons-nous si nous ne passons pas le premier tour ?") et ne croyant pas aux chances de ce dernier de franchir l’obstacle du premier tour, avait renoncé à le soutenir pour rejoindre dès le premier tour Nicolas Sarkozy (Gilles de Robien également).
 
André Santini a toujours eu suffisamment de personnalité pour s’opposer à des fortes personnalités issues du RPR le cas échéant. Rappelons en effet que l’UDF de François Bayrou avait misé le 21 mars 2004 sur André Santini pour conduire les listes centristes pour les élections régionales en Île-de-France, listes qui ont obtenu plus de 16% alors que les listes UMP dirigées par Jean-François Copé obtinrent à peine 25%. Pas sûr que le MoDem puisse ce 14 mars 2010 renouveler une telle performance.
 
Le ralliement d’André Santini à la candidature de Nicolas Sarkozy ne provenait donc pas de sa proximité départementale (il se serait alors rallié bien avant) mais plutôt du flou de stratégie entretenu par François Bayrou auprès de ses proches. Ce flou est apparu dans toute sa "clarté" après le premier tour.
 
La logique implacable de la Ve République
 
Faire bouger les lignes politiques. Telle avait été l’ambition de François Bayrou en 2007. Les lignes politiques n’ont finalement pas beaucoup bougé. La bipolarisation s’est même accentuée depuis 2007 par rapport à 2002. À quelques jours des élections régionales, le pays reste toujours divisé en deux blocs, l’un autour du PS et l’autre autour de l’UMP, et ceux qui refusent la logique d’alliance bipolaire s’excluent définitivement de toute participation au pouvoir : le FN et le NPA depuis leur création, et le centrisme façon MoDem depuis 2007.
 
Mais François Bayrou veut-il vraiment le pouvoir ?
 
Peut-être voudra-t-il dire, à l’instar du chevalier Bayard : « Je n’ai jamais tourné le dos devant l’ennemi, je ne veux pas commencer à la fin de ma vie. »...
 
 
Sylvain Rakotoarison (2 mars 2010)
 
 
Pour aller plus loin :
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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23 réactions à cet article    


  • wesson wesson 2 mars 2010 10:31

    Bonjour l’auteur,

    ok, ok, bayrou est mort, trucidé par votre petit chef.

    Mais si vous nous faisiez pas plutôt un article sur cette droite qui a perdu tout son crédit et toute son humanité, si tant est qu’elle en eut pour deux sous ....

    marre de vous voir tirer sur les ambulances. A quoi cela sert ?


    • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 2 mars 2010 13:40

      A Chanteclerc,

      C’est que vous avez dû rater la lecture de certains articles.
      Ce qui n’est pas bien grave.

      Cordialement.


    • Voris 2 mars 2010 10:43

      Rakotoarisson vous le dit : vous devez voter soit à droite soit à gauche et ne vous avisez pas de remettre en cause cette bipolarisation sacrée car ceci est le Dogme et vous n’êtes pas autorisé à le changer. Obtempérez !



      • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 2 mars 2010 13:23

        A Paul Cosquer,

        Je vous croyais plus nuancé dans votre lecture.
        Vous confondez premier tour et second tour.

        J’explique qu’au second tour de l’élection présidentielle, et c’est la démocratie, il ne reste plus que deux candidats et que l’électeur (tout comme les candidats n’étant pas arrivés au second tour) n’ont plus qu’à voter pour l’un ou l’autre de ces deux candidats ou éventuellement, à ne voter pour aucun des deux (et dans ce dernier cas, bonjour la responsabilité !).

        Le discours de François Bayrou (pour qui j’ai voté, je le rappelle) avant le premier tour n’avait de sens que s’il atteignait le second tour. Quelqu’un comme Daniel Cohn-Bendit, qui appréciait cette campagne qui cassait les digues pour imaginer une alliance UDF-PS-Verts de l’époque, l’avait également compris : l’existence politique de François Bayrou serait très délicate en cas d’échec au premier tour.

        Cordialement.


      • Voris 2 mars 2010 10:59

        Avec ses amis, l’auteur va faire voter une réforme de simplification des élections. En effet, pourquoi conserver la pluralité démocratique par le vote libre au premier tour ? Supprimons le premier tour et obligeons ainsi l’électeur à voter soit pour le PS soit pour l’UMP. Ou à rester chez lui le jour du vote...Et vive la démocratie UMPS !


        • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 2 mars 2010 13:37

          Voris (bis)

          La mauvaise foi consiste à déformer les propos...

          Justement, le premier tour aurait pu permettre de hisser François Bayrou au second tour. Au même titre qu’en 2002, Le Pen, et, en 1969, Poher, ont été hissés au second tour, cassant le clivage traditionnel gauche/droite.

          Si François Bayrou était parvenu au 2e tour, vous auriez été sans doute plus favorable au principe majoritaire de ce 2e tour, car cela aurait bénéficié au candidat centriste.

          François Bayrou n’a pas réussi mais il n’en était pas très loin. Je ne crois pas qu’il puisse réitérer une telle performance, mais pourquoi pas ?

          Cordialement.


        • LE CHAT LE CHAT 2 mars 2010 11:15

          le modem n’est plus ni à droite ni à gauche , car il a exclu de faire alliance au deuxième avec l’UMP , mais en revanche à s’allier parfois à la gauche .
          Le Modem se condamne à n’être qu’un PRG bis , c’est à dire pas grand chose !


          • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 2 mars 2010 13:28

            C’est malheureusement ce qu’il risque de devenir, en effet.

            Cordialement.


          • Voris 2 mars 2010 11:33

            Cet article est foncièrement malhonnête. Comment l’auteur peut-il affirmer que le candidat Bayrou a perdu ses 18 % alors qu’il n’y a pas eu d’autre élection présidentielle depuis 2007 !!! Quel élément de comparaison prend-il ? Les sondages ? Ce sont les électeurs qui le diront en 2012.


            • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 2 mars 2010 13:27

               Article malhonnête ? Et qui parle de 2012 alors qu’il n’y a encore aucun candidat ?

              Le MoDem était censé rassembler tous les électeurs de François Bayrou du 1er tour. Je me base donc simplement sur les résultats des élections depuis mai 2007. Comme certaines sont plus ou moins représentatives au niveau national, je pense que la meilleure comparaison peut être faite avec les élections euorpéennes de juin 2009 (score 8,5%, le plus mauvais depuis 1999) soit sensiblement le score du centrisme traditionnel (entre 7 et 10%). Les sondages pour les élections régionales situent le MoDem aussi dans cette fourchette.

              Par ailleurs, il suffit de voir où sont situés politiquement ceux qui avaient soutenu François Bayrou : pourquoi ne lui sont-ils pas restés fidèles ? Le plus dur, ce n’est pas de faire des adhérents (une bonne politique marketing suffit : le PS et l’UMP connaissent aussi) ; le plus dur, c’est de les garder.

              Cordialement.


            • Voris 2 mars 2010 13:55

              « Et qui parle de 2012 alors qu’il n’y a encore aucun candidat ? » Mais vous ! En faisant reposer toute votre argumentation sur le score de 18 % de 2007. Du coup, votre thèse est tendancieuse : elle essaie de faire croire que le score de 6 % des Européennes préfigure le score de Bayrou en 2012, ce qui est vraiment absurde et n’importe quoi. Pas besoin d’être logicien pour défaire ce raisonnement inepte. 

              Personnellement, je ne prédis rien mais si Sarkozy est toujours aussi bas dans les sondages, les électeurs ne vont peut-être plus le suivre. Et Bayrou pourra alors être un recours très acceptable pour ces déçus. Ce qui veut dire, mathématiquement, qu’il pourrait faire plus de 18 %. Mais bon tout ça, c’est de la théorie et on verra en 2012. 


            • Voris 2 mars 2010 13:58

              Ah pardon, c’était un score de 8,5 % aux Européennes et non de 6 %. J’avais noirci le tableau.


            • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 2 mars 2010 14:49

              Voris,

              Vous croyez que François Bayrou est propriétaire de ses voix, ce qui n’est pas le cas (heureusement).

              Je parle des 18% de 2007. Il est clair qu’une majorité de ces électeurs-là se sont détournés de François Bayrou. C’est un fait. Et je crois que les sondages sont en fait beaucoup plus pessimistes que la fourchette que j’indiquais, mais ce ne sont que des sondages, alors qu’importe.

              Cela ne présage pas du résultat d’une éventuelle future candidature en 2012. Mais il est fort probable que s’il faisait un très bon résultat en 2012, ce serait avec d’autres électeurs que ceux de 2007. Des personnes qui auraient voté dès le premier tour de 2007 pour Nicolas Sarkozy ou pour Ségolène Royal par exemple.

              Mon article parle de ceux de 2007.

              Du reste, François Bayrou n’est pas le seul à ne pas avoir su concrétiser sur le plan politique son très bon score de 1er tour : la belle performance d’Alain Poher en 1969 n’a été d’aucun secours pour le Centre démocrate de Jean Lecanuet.

              Courage : il y a un article de Libération qui déclare que rien n’est fini.

              Cordialement.


            • Voris 2 mars 2010 14:53

              Alain Poher, Jean Lecanuet, ça aussi c’est très tendancieux de votre part : tenter de ringardiser un leader politique actuel avec des comparaisons tout-à-fait inappropriées. Je préfère les aguments.


            • Jurassix Jurassix 2 mars 2010 18:59

              Je fais partie de ces 18%. Ce que je constate ? Bayrou est absent des médias, donc Bayrou est absent de la vie politique.

              Quand vous dites qu’il a perdu ses 18%, il y en a un qui a une grande responsabilité : Sarkozy. En ouvrant les portes de son gouvernement a des opportunistes centristes, il a retiré à FB grand nombre de personnalités connues du grand public, mais au final peut être pas des grande pertes, car trahissant leurs idéaux sur l’autel du pouvoir.

              Après les élections, Bayrou n’avait pas perdu sa crédibilité. Son programme (pour ceux qui l’ont lu) était le mieux ficelé, le moins démago. Il était fort. Naboléon en a profité pour lui piquer quelques têtes, Bayrou est devenu invisible dans les médias de part l’omniprésence du président et du PS tiraillé par ses « friendly-fire » auquels tout le monde s’attendait.

              En conclusion : Sarkozy a planté un couteau dans le dos du Modem, Bayrou n’a pas apporté de soins....


            • airlane 2 mars 2010 12:00

              Il n’est pas inutile de relire avec intérêt l’édito de Colombani dans Le Monde « l’impératif démocratique » à la présidentielle 2007 :

              http://www.lemonde.fr/politique/article/2007/04/19/imperatif-democratique_898338_823448.html


              • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 2 mars 2010 13:46

                Airlane,

                Merci du lien, en effet.

                Cet éditorial était une position de premier tour où la pluralité pouvait jouer en dehors de toute bipolarité.

                Quant à savoir si ce texte a fait bouger certains votes, je n’en suis pas vraiment convaincu.

                Il y a eu beaucoup de désinformation quelques jours avant le scrutin, dont une brève du Nouvel Observateur indiquant que Ségolène Royal serait en 4e position, Nicolas Sarkozy en 1e et François Bayrou et Jean-Marie Le Pen au coude à coude pour la 2e position.

                Cordialement.


              • non666 non666 2 mars 2010 15:30

                « Forte hétérogénéité de l’électorat centriste »

                Comme disent les jeunes : lol

                Si nous parlions de l’heterogeneité des gens qui votent « àgauche en général et PS en particulier ?

                * Marxistes revolutionnaires ?
                * Marxistes reformistes ?
                * Blairistes (derriere segolene ?)
                * Socio-democrate (derriere ce qu’il reste des amis de Rocard ou Delors ?)
                * Libero-sociaux, socio-liberaux ou liberaux »de gauche« (Fabius, DSK , Kouchner , Ockrent et tous les membres du »Siecle« de la »Trilatérale« , de Bildenberg ?
                * Opportunistes ?(Dray, Tapie...)


                Mais on peut parler des electeurs de »LA« droite si vous preferez.

                * Gaullistes , souverainistes et autres nationalistes ?
                Qui de ceux la peut encore croire que Sarkozy et l’UMP les represente ?
                * Chretiens democrates , »gaullisme social« (une pure invention des journalsites de TF1 pour essayer de vendre du gaullisme dans le regroupement d’interets autour de Sarkozy)
                La politique de Sarkozy est une escroquerie pour ces gens la aussi.
                * Liberaux ?
                OUI , pour eux c’est tout bon !
                * Amis d’Israel , des etats unis ?
                OUI pour eux aussi , c’est du bon , le Sarkozy....

                La seule diffrence entre Le modem, »La« gauche (PS) ou »La« droite (UMP), c’est que les deux premiers onté été choisi par les forces qui controlent les medias pour singer les mecanismes de democratie en nous presentant un choix tronqué....
                Non pas que Bayrou soit le chevalier blanc, non, lui n’a pas été tout simplment selectionné....bien que partageant une partie de leurs thèses (c’est lui aussi un ancien de la Trilatérale)
                Il sera donc ringuardisé, detruit dans les sondages avant d’etre detruit dans les medias...jusqu’a la prochaine »surprise electorale« 

                Ceci dit Bayrou a ses propres torts.
                Comme les »LePen« et les »Sarkozy« , c’est »son« parti (Sarkozy , lui avait personnelement volé le sien aux Chirac !).
                Les autres ne comptants pour rien, ils ne sont pas tenté de rester tres lontemps dès qu’ils pensent avoir du talent....

                Le prochain candidat du systeme est connu ; ce sera DSK dont il vont progressivement faconner l’image de »l’homme providentiel" dans les deux ans a venir.




                • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 2 mars 2010 17:44

                  A Non666,

                  Effectivement, les électorats sont hétérogènes à droite et à gauche, mais à la différence de l’électorat centriste, ces premiers savent parfaitement dans quel « camp » ils sont et se rassemblent généralement au second tour (à part les extrêmes souvent abstentionnistes). La « discipline républicaine » a toujours lié PS et PCF. La peur ou la haine de la gauche ont également soudé la droite et le centre (car l’électorat du centre est plus proche de la droite que de la gauche, depuis Mitterrand et son union de la gauche).

                  Ce qui, pour la droite et la gauche, n’est pas un handicap (puisque le camp reste uni contre un adversaire commun) le devient pour le centre car sans présence au second tour, un candidat centriste ne peut que décevoir au moins une partie de ses électeurs.

                  Par ailleurs, « gaullisme social » est une expression qui existait déjà avant la naissance de Nicolas Sarkozy... C’est un courant qui a été porté entre autres par des personnalités qui ont voté par la suite à gauche (comme Jean-Michel Jeanneney).

                  Après, vous mélangez un peu n’importe quoi en parlant d’Israël et des Etats-Unis alors qu’on parle de politique française. Vous aimez parler d’une sorte de force occulte (qui remplacerait le « grand capital » des communistes) qui manipulerait tout depuis toujours avec des « ils » aussi flous que vos idées. La politique, c’est un petit plus complexe et un peu moins prévisible que ce que vous croyez en savoir.

                  Cordialement.


                • epapel epapel 2 mars 2010 21:12

                  En 2012, mis à part Bayrou on aura vraisemblablement les principaux choix entre :
                  Le Pen (Marine), Sarkozy, Aubry ou DSK, Besancenot, Mélanchon ou un coco, l’écolo de service

                  Ca donne plutôt envie de vomir, non ?


                  • moebius 2 mars 2010 21:48

                    Non....pas plus que ça...mais qu’est ce que vous attendez pour vous présenter ?


                    • moebius 2 mars 2010 21:53

                      On s’était amusé a le faire monter dans les sondages, Bayrou. C’était trés amusant et ça ne l’est plus. On va essayer pour le prochain coup de pousser un autre petit troisiéme candidat et puis on sera déçu et on s’en lassera comme d’habitute


                      • heretique 3 mars 2010 10:13

                        Article intéressant mais :

                        - VGE était une forme de troisième voie, la preuve c’est que des mesures libérales prises par VGE ont été annulées par Jospin-Chirac en 2000 avec une loi protégeant les délateurs

                        - en 1995 le troisième homme au premier tour, c’était Chirac !

                        - vous oubliez Chevènement en 2002

                        ensuite, vous dites que les institutions implacables de la Ve République immpliquent la bipolarisation, mais c’est la cas partout ailleurs !

                        en GB les Lib Dem au plus fort de l’opposition de la guerre en Irak ont été très loin de gouverner, en Espagne, Italie, Allemagne, c’est la bipolarisation, aux USA c’est institutionnalisé

                        là où vous êtes très lucide, c’est quand vous dites que la raison du vote Bayrou c’est que de nombreux électeurs ne supportaient les deux ’people’

                        or la dégradation de la fonction présidentielle par un histrion bling bling renforcera cet effet !

                        enfin, Bayrou aurait dû avoir un accord le Royal pour 50 circonscriptions éligibles, même si Royal allait perdre, cela aurait diminué le vote UMP, affaibli à la fois l’UMP et le PS
                        Bayrou est un mauvais stratège

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