Condoleezza Rice n’a convaincu personne
La secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice n’a convaincu ou rassuré aucun des interlocuteurs rencontrés durant cette tournée au Proche-Orient. Elle n’avait aucune proposition de plan de paix. Sa tournée durant six jours a consisté à promouvoir la position de Bush au sujet de l’Irak. Quelle tristesse, elle a passé près d’une semaine sans résultat concret.
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La secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a effectué une tournée de six jours en Israël, dans les territoires palestiniens, en Jordanie, en Egypte, en Arabie saoudite et au Koweït. N’ayant apporté aucun plan ni proposition pour la paix entre Israéliens et Palestiniens, elle a eu juste l’honneur de se faire accueillir et écouter par ses hôtes. Elle a manifesté son opposition à un élargissement à des pays arabes du Quartette international, auteur de la Feuille de route.
Elle a surtout eu à promouvoir le plan Bush pour l’Irak. Condoleezza Rice a été accueillie avec un profond scepticisme. Le chef de la diplomatie américaine recherchait le soutien arabe à la nouvelle stratégie de l’administration Bush. Sa tournée au Moyen-Orient, qui s’est terminée au Koweït, n’a pas eu un grand succès. Les alliés arabes des Américains n’ont pas manifesté d’enthousiasme sur le projet du président Bush. En ce qui concerne le dossier israélo-palestinien, le chef de la diplomatie américaine a annoncé qu’une rencontre entre les Etats-Unis, Israël et les Palestiniens pourrait avoir lieu le mois prochain dans la région. Ces discussions qui seraient les plus sérieuses depuis six ans, apporteraient un grand succès diplomatique à l’administration Bush, très critiquée actuellement.
La secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a demandé aux pays arabes alliés des Etats-Unis un appui politique et une aide financière pour l’Irak, en mentionnant l’idée de partage des risques et des responsabilités. Elle est allée à la rencontre des dirigeants des six monarchies arabes du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, sultanat d’Oman, Emirats arabes unis, Qatar, Bahreïn et Koweït) auxquels sont venus se joindre l’Egypte et la Jordanie. Tous ces pays ont appelé l’Iran à s’abstenir d’ingérence dans les affaires internes de l’Irak. Madame Rice a obtenu le soutien du bout des lèvres de l’Egypte sur la stratégie de Bush sur l’Irak prévoyant l’envoi de plus de 20 000 soldats supplémentaires. Les USA devraient renforcer l’aide à la reconstruction, ainsi que le déploiement de missiles-antimissiles Patriot dans le Golfe pour la protection des alliés arabes.
Le chef de la diplomatie égyptienne Ahmed Aboul
Gheit espère que le plan Bush permettra le démantèlement des organisations
terroristes ainsi que des milices armées
en Irak. L’aide apportée par le Caire n’est pas précisée, nul ne sait pour l’instant
en quoi elle consiste. De son côté,
l’Arabie saoudite manifeste son scepticisme en soulignant que les moyens de
réussite sont entre les mains des Irakiens. Le roi Abdallah II de Jordanie insiste sur la nécessité d’inclure les
sunnites dans les efforts visant à
rétablir la stabilité et la sécurité en Irak. Il souligne le fait qu’ils
sont incontournables.
Mise en commun du dossier de paix israélo-palestinien et le plan
Bush
En ce qui concerne le dossier
israélo-palestinien, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice avait
minimisé les attentes sur ce dossier. L’effet d’une initiative américaine
n’en est que plus retentissant. En effet, madame Rice a annoncé lundi en Egypte
qu’elle allait rencontrer le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas pour
discuter des grandes questions à l’horizon, afin de travailler sur la Feuille
de route, et d’essayer de l’accélérer, et de se diriger vers l’établissement
d’un Etat palestinien. Elle ajoute que ce sera une rencontre informelle,
la volonté n’étant pas de se précipiter sur des négociations formelles.
Cette réunion tripartite, qui devrait avoir lieu au
mois de février 2007 ou mars prochain, devrait se dérouler dans la région. Elle serait
précédée d’une réunion ministérielle du Quartet pour le Proche-Orient
(Etats-Unis, Union européenne, Russie, Onu) qui pourrait se tenir début février
à Washington. La perspective d’une reprise du dialogue entre Israéliens et
Palestiniens suscite d’autant plus d’intérêt que cette réunion serait la
première depuis six ans. En 2001, Israël et les Palestiniens avaient entamé des
négociations marathon à Taba, sur la Mer Rouge, en Egypte. Celles-ci n’ont pas
abouti, mais aujourd’hui le contexte est différent.
La rencontre tripartite, si elle a lieu, pourrait
avoir un double objectif : résoudre le problème ou mettre en place les bases d’une
paix israélo-palestinienne et obtenir le soutien, ainsi que le financement des dirigeants
des monarchies du Golfe. Les Etats-Unis espèrent ainsi calmer l’effet pervers
provoqué au sein des populations arabes par l’exécution de l’ancien président
irakien, Saddam Hussein, dont la pendaison, le jour même où les sunnites
célébraient la fête religieuse du sacrifice, l’Aïd el-Adha, a suscité un grand
émoi et un profond ressentiment dans le monde arabe. L’initiative américaine
représenterait un succès diplomatique opportun au moment où le président Bush
est confronté à une forte opposition sur le plan intérieur concernant sa
nouvelle stratégie pour l’Irak. Les démocrates, majoritaires dans les deux
assemblées, menacent de bloquer les fonds nécessaires lors du vote du
budget.
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