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Contre le bleu ambiant il semblerait que les couleurs jaune et verte veulent se réapproprier la toile Européenne avant la rouge

Paupériser la classe moyenne, Précariser les strates les plus vieilles et plus jeunes de la population et Protéger les rentiers et fortunés. Tel est le moto de la comission Européenne et de ses partisans.

En septembre dernier j’écrivais, en expliquant dans ces colonnes le phénomène Italien : « L'avenir dira dès lors si l'Union européenne sera ou non hostile à ces "nouveaux" italiens. Du reste, d’aucuns auront constaté que plusieurs des facteurs qui ont justifié les choix italiens sont également à l’œuvre dans d’autres pays européens. L’Europe finira-t-elle par être paralysée ? »

Force est de constater que la réponse nous est criée par la rue. La commission Européenne et certains de ses membres doit, maintenant, se poser d’urgence des questions autres que celle de diminuer de quelques déciles ou pas les 2.4% du rapport Déficit public/PIB que le gouvernement Italien annonce pour pouvoir répondre constructivement aux attentes de ces citoyens.

Qu’est-ce le mouvement des gilets jaunes sinon celui de s’assurer de pouvoir survivre aujourd’hui et quel est celui des « gilets » verts sinon celui de pouvoir s’assurer de survivre à plus long terme. L’un et l’autre sont le reflet d’une conscience sociale qui n’a plus confiance en l’avenir austère que les gouvernants leur proposent.


A défaut d’avoir pu donner un projet rassembleur aux Européens, les citoyens Européens s’en sont vu imposer un : s’unir pour une cause qui transcende chaque Etat membre, et ce projet est de nature à exhausser dans l’homme ce qu’il a de plus ancestral, de plus animal, la survie de sa famille et de son espèce. Ne nous y trompons pas la situation est très préoccupante.

Actuellement nous vivons d’une façon choquante et violente la preuve que l’entre sois caractéristique de la particratie et oligarchie des gouvernements successifs de l’après Bretton Woods n’a pu, par définition, être le relais de la volonté citoyenne de construire et pérenniser son avenir, et ce, partout où les dogmes financiers Anglos saxon anti-keynésianiste issus de l’école de Chicago ont été adoptés.

Paupériser la classe moyenne, Précariser les strates les plus vieilles et plus jeunes de la population et Protéger les rentiers et fortunés.


Les partisans de cette idéologie respectent tous trois mots d’ordres appliqués d’une façon plus ou moins virulente dépendant de la couleur politique au pouvoir :

 

Cette politique des 3P a pour conséquence la paralysie des transferts sociaux, il est en effet notoire que le patrimoine cumulé des 10% des plus riches de la population a dépassé largement celui des 90% restants. Comment dans ce cas faire en sorte d’entretenir une économie marchande et créatrice de valeurs s’il n’y a plus de flux monétaire ? En effet, l’argent ne circule plus, l’argent ne se dépensent pas car les fortunés n’achètent plus puisqu’ils ont déjà tout et les autres ne savent plus dépenser puisqu’ils sont précarisés, désargentés.

En Mars les Italiens ont donné leur verdict en portant au pouvoir une coalition peu probable celle d’un parti, la Lega, qui se défini comme patriotique et un mouvement, le cinque stelle , qui est profondément souverainiste et populiste. L’objectif commun des deux alliés improbables est celui de respecter un contrat de gouvernement ou l’intérêt du citoyen est le seul mot d’ordre. Se faisant le gouvernement Italien malaimé de la commission est devenu, malgré lui, le laboratoire d’un système qui, au vu des événements récents en France, Allemagne, Pays Bas, Belgique, pourrait faire école comme ce le fut en Europe lors de son « Rinascimento » au 15éme siècle. L’histoire semble s’être donné rendez-vous avec elle-même. Il est remarquable de constater que le mouvement des gilets jaunes n’affecte pas l’Italie, pourquoi ? Parce que leur gouvernement a déjà formalisé son engagement sur les réponses à leurs attentes et les met en œuvre envers et contre tous. Mais, quelles sont ces réponses ?

En voici quelques une : rétablissement d’un équilibre entre citoyen et sphère politique en abolissant les avantages à vie , les bonus, les pensions en or que s’étaient octroyés la caste gouvernante ; une mise à plat de la structure du budget « il pareggio di bilancio » , en dépense comme en recettes, de façon à la rendre transparente et réduire significativement les unes et les autres et surtout en affectant les dépenses aux ouvrages qui profitent directement aux citoyens (entretien et construction d’écoles, routes, facilité la mobilité, combattre contre la pollution sous toutes ses formes ) . La mise en œuvre du « reditto di citadinanza », octroyer conditionnellement un minimum de revenu (780€) pour relancer et motiver les plus démunis et se faisant en leurs donnant du pouvoir d’achat pour leurs permettre de consommer et faire fonctionner l’économie locale marchande ; il y a aussi les mesures pour permettre à ceux qui n’en ont pas les moyens d’évoluer progressivement vers un mode de vie , plus digne , appelé « il decreto dignita » le décret dignité dans lequel est prévu , entre autres , l’abolition de la publicité pour les jeux de hasard , un procédure d’accompagnement pour transformer les CDD interminable , le travail au noir , en CDI . Il y aussi des actions très concrètes pour combattre avec fermeté la corruption et évasion fiscale grâce au décret anti-corruption « il decreto spazza corrotti » ; ils ont également compris que les Italiens veulent se réapproprier leur pays et défendre leur culture en encadrant et structurant les flux migratoires d’une façon plus autoritaire et efficace, remarquons au passage que c’est ce que le pacte mondial sur les migrations (ONU Marrakech 2018) veut éviter. Le nouveau gouvernement s’est également engagé à ne pas augmenter la TVA et les taxes qui affectent les citoyens les moins aisés. Et encore bien d’autres actions qui sont formalisées dans un document de 58 pages qui est le contrat de gouvernement en d’autres termes l’engagement formel et auditable des actions que ce gouvernement doit mettre en place pendant son mandat.

Vous avez dit laboratoire ? Ces réponses péninsulaires ne raisonnent-elles pas comme celles adéquates aux attentes des gilets jaunes, verts ou autres rouges à venir ?


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2 réactions à cet article    


  • zygzornifle zygzornifle 5 décembre 2018 16:46

    Manque le brun clair pour la période de gastro qui va arriver sous peu ....


    • CN46400 CN46400 6 décembre 2018 08:51

      « Te est le moto de la comission Européenne et de ses partisans. »

      Pour combattre sérieusement le capitalisme, il faut commencer par désigner correctement ses chefs. Ceux-ci ne sont pas à Bruxelles, mais à Rome, Berlin, Paris, Luxembourg...C’est les bourgeoisies les plus puissantes d’Europe qui font « bichoner » par leurs valets de Bruxelles (Barnier, Mosco, Junker...etc) les volontés (directives) qu’elles n’osent pas afficher devant leur population. Sur BFM on entend alors : « on n’y peut rien, çà vient de Bruxelles... »

      Et les gogos de dégueuler sur les sous-fifres... Qui peut croîre que c’est à cause des gratte-papiers de Bruxelles qu’aucune directive favorable aux prolos ne soit jamais sortie de cet aéropage ?

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