Contre nous de la tirelire...
En 1789 le pays, écrasé par l'impôt, a fini par toruver la force de secouer un système politique devenu hors d'âge. Aujourd'huik, à nouveau, face à l'impécuniosité incurable de nos dirigeants, le pays croule sous mille prélèvements et les pratiques de pompage accéléré se multipilent pour prélever partout où cela semble possible, sans autre logique que le gouffre des déficits et de la dépense publique. La France serait-elle mûre pour remettre le couvert d'un changement de régime stimulé par l'impôt ?
Les videurs sans limites sont dressés.
Les videurs….
Si un citoyen devait aujourd’hui réécrire un hymne sur l’air de la Marseillaise, avec des mots qui parlent d’aujourd’hui, ces paroles remplaceraient celles, d’une autre époque, sur la tyrannie.
Car dans l’enfoncement inexorable du pays sous la houlette de politiciens et fonctionnaires sans courage, il y a un domaine où la créativité gouvernante reste vive : celle des mille façons de prélever plus d’argent, plus vite, plus sûrement, pour payer des dépenses qui dérapent sans fin.
Pause fiscale disait l’autre, le rêveur qui siège ces temps ci au Palais, après l’agité de la com qui y vivait avant. En fait il fallait comprendre pose fiscale, juste une posture de plus pendant que s’engageaient de nouvelles manœuvres pour colmater les brèches béantes des caisses publiques.
Et, comme chez le cochon, aujourd’hui tout st bon pour pomper en douceur partout où il y a encore un peu de cash. Citons quelques exemples :
- le dernier en date, l’impôt des grandes régions. Un nouveau prélèvement qui viendra augmenter le taux de la taxe foncière, pour les particuliers et les entreprises, de l’ordre de 4% ( ?). Une décision qui, curieusement, n’avait jamais été évoquée publiquement dans les grandes tirades sur les bienfaits miraculeux à attendre de la courageuse « simplification » du mille feuilles territorial. Cette nouvelle taxe, préviennent les élus des régions, devrait augmenter de 2 à 2,5% par an, soit au moins deux fois plus vite que l’inflation récente. Après tout, puisque les moutons ne montrent pas encore les dents… Le plus inquiétant ici est la logique avancée pour expliquer ce hold up : les grandes régions vont devoir prendre en charge une mission qui incombait avant aux départements, et donc il leur faut de l’argent frais. L’idée, évidente pourtant, de transférer les ressources des départements liées à cette mission, n’est pas même évoquée, ni par le pouvoir ni, souvent, par la presse. Il faut dire que les départements se sont tellement fait maltraiter lorsqu’ils ont pris la responsabilité des politiques sociales de dépendance, ou du transfert de certaines routes nationales mal entretenues de longue date…. Que l’Etat leur renvoie peut être l’ascenceur, ou qu’ils ont appris à passer le mistigri à d’autres, nous, mes citoyens, en l’occurrence.
- Autre exemple sympathique : la taxe dite « cabane », entrée en vigueur à plein régime en 2015, mais programmée en 2010…. Preuve que la réalité des caisses vides et de l’impuissance à maîtriser les coûts sont de droite comme de gauche. Il s’agit, dans le jargon officiel, d’une taxe « écologique », sur tout nouvel aménagement. Alors, bien logiquement, on taxe les cabanes de jardin (un jardin, cela nuit à l’écologie, c’est bien connu), 700 à 800 €/m2, les éoliennes trop hautes (le bon vent « d’altitude », il ne faut pas le déranger ; ça nuit à l’écologie, c’est bien connu aussi) , 3000 €, et les places de parking (quand on habite hors des routes des transports en commun vouloir garer sa voiture chez soi, sur son propre terrain, c’est aggraver encore les dégâts écologiques causés par la voiture, ceux qu’on paye déjà dans les multiples taxes sur le carburant, les contrôles techniques et autres…), 2000 à 5000 €…
- Il y a bien sûr aussi les hausses ordinaires, celles de toutes les communes qui, depuis des années, comme la mienne, déclarent positivement ne pas avoir augmenté les impôts. Cette supercherie à laquelle les édiles croient pourtant vraiment ne résiste pas aux faits, car la non hausse dont ils parlent est celle des taux de l’impôt local, qui s’applique à une base qui, elle, augmente chaque année, de 1 à 2%, un peu plus que l’inflation. Cela les édiles savent parfaitement. S’ils voulaient donc vraiment ne pas augmenter les impôts, il faudrait qu’ils baissent légèrement les taux, ce dont ils ont parfaitement le pouvoir. Mais il faudrait aussi devenir proactif pour baisser les dépenses et, cela, c’est réservé à l’élite.
- Les entreprises aussi sont de belles tirelires. En plus elles ne votent pas dont on peut y aller encore plus de bon cœur. Comme l’indique la Cour des Comptes dans un rapport de juillet 2016, elles sont soumises à 233 prélèvements différents, pompant plus d’un tiers du produit intérieur brut !! Bien sûr, cela ne s’est pas fait en un jour. Il y a effectivement bien longtemps que cette veine fournit des ressources au Moloch, de gauche comme de droite, qui dévore ses enfants et ses petits enfants. Voyons ci-dessous les multiples approches pour pomper plus fort et plus vite.
- Pomper plus fort : premier exemple frappant, la taxe sur le transport, une taxe qui doit financer les investissements dans les transports en commun qui, c’est juste, permettent aux entreprises d’accroître le vivier d’employés potentiels. ais des mêmes employés potentiels, les citoyennes et citoyens qui vivent dans le zone desservie, en bénéficient au même titre. Pourtant c’est sur les entreprises bien plus que sur les particuliers qu’a porté la hausse vertigineuse de cette taxe depuis des années.
- Pomper hors la loi : les erreurs ne sont pas rares dans les prélèvements aux entreprises. Le RSI (Régime social des Indépendants) est un désastre par lequel l’Etat a transféré à des organismes privés la collecte des charges sociales sur les employeurs. Née d’une fusion catastrophe de caisses publiques antérieures, cette organisation est, de façon reconnue par les ministre des finances et du budget en personne, une organisation qui émet des appels à collecte opaques et souvent erronés. Mais toute suggestion de réforme, même de simples aménagements de processus, ne reçoit pas l’oreille des ministres. Il faut dire, on le verra ci-dessous, que des travaux très lourds sont nécessaires pour le hold up suivant, le prélèvement à la source, sorte de casse du siècle qui pourrait les faire passer à la postérité administrative. Même syndrome d’erreurs connues mais surtout non traitées avec la taxe foncière des entreprises, une taxe dont la base résulte d’une formule aussi inaccessible que celle du Coca Cola, surfacturée dans sans doute au moins 10% des cas, pour quelques milliards de supplément indus. Facile à corriger là encore, avec quelques instructions vigoureuses venues d’en haut. Mais nécessité fait loi ; les économies ne sont pas à la hauteur du nécessaire, l’argent manque, on laisse les officiels indélicats en paix.
- Denier levier important, accélérer la collecte : en réduisant les délais de paiement, en contraignant à la déclaration et au paiement dématérialisés ou en modifiant les bases de calcul. Une opportunité en or : l’apparition des processus de paiement SEPA, un sujet technique obscur pour le citoyen ou l’entrepreneur, mais qui est l’occasion de prélever une sorte de prélèvement automatique de l’impôt. Mettrez vos cordonnées bancaires sur un compte numérique SEPA, donnez l’autorisation de prélèvement, et hop le tour est joué. Tant pis si l’administration fait de erreurs, c’est parti. Et si un jour, pour faire face à un trou d’air, il faut imaginer un prélèvement exceptionnel (ceux qui deviennent toujours réguliers ensuite), augmenter drastiquement les taux, l’ordre sera passé à la banque et le droit au consentement à l’impôt aura disparu. La pieuvre fiscale a mille tentacules, et ne cesse d’en ajouter. C’est ainsi que ma petite entreprise aura l’obligation à partir de ce mois-ci de régler mensuellement une TVA qu’elle payait deux fois par an avant. Pourtant pas d’explosion de mon chiffre d’affaires, pas non plus de changement de forme juridique, juste une mesure prise par le ministère des finances pour baisser les plafonds obligeant à cette collecte mensuelle. En gestion d’entreprise, on appelle cela faire de la cavalerie. Plutôt que d’adapter les dépenses au niveau supportable, on racle les fonds de tiroir et fait circuler au plus vite de l’argent récolté en catastrophe. Cela finit en général… Au dépôt de bilan ! Une situation vers laquelle nos dirigeants nous mènent avec une remarquable constance, quelque soit leur couleur. Dans cette dynamique la seule question est celle du quand.
Alors, pour conclure ce tableau édifiant, un dernier couplet à cet hymne fiscal. Le grand prix de l’hypocrisie : le projet de prélèvement des impôts sur le revenu à la source. On nous a raconté que cela allait simplifier la vie des contribuables, que c’était fait ailleurs et que, donc nous allions faire une vraie réforme majeure de modernisation.
Tout cela n’est que mensonge, chansons d’Etat pour citoyens à tondre. Il s’agit en fait d’un acte de violence majeur de l’Etat contre son peuple, une agression qui nie l’évidence : les français surpompés par mille et une taxes ne peuvent plus payer. En effet, Bercy constate depuis plusieurs années que de plus en plus de contribuables demandent des délais voire des moratoires pour payer leurs impôts. Alors la réponse est simple : on va prendre cet argent avant qu’il entre dans la poche des citoyens, et on éteindra ainsi ce flot croissant de manque à pomper. Ensuite on va trouver une chanson, monter une usine à gaz, comme c’est en train de se produire, transférer une fois de plus aux entreprises des opérations et des coûts de collecte, et laisser in fine le citoyen découvrir qu’il ne bénéficiera d’aucune simplification, qu’il devra toujours remplir des déclarations, qu’il comprendra encore moins ce qu’on lui a déjà pris et ce qui reste à régulariser , et qu’on lui aura volé son droit pourtant fondamental de librement consentir à l’impôt
Il est encore possible que ce plan diabolique déraille. Le calendrier des élections présidentielles pourrait y aider. Mais les opposants au camp en place ne laisseront-ils pas une si belle machine tourner pour nous raser ? Car pour y renoncer il faudrzait avoir vraiment le courage de mettre tous les efforts sur la réduction de la dépense publique. Le passé des caciques ne plzaide pas pour eux.
Alors, qui peut changer demain cette mécanique infernale ? Certainement pas le pouvoir actuellement en place, son bilan parle pour lui. Macron l’électron libre ? Sans doute pas non plus. Il est soit amnésique soit comme tous les autres, un pur opportuniste qui surfe sur le vent. Il a en effet été dès le début du quinquennat 2012-2017 un conseiller du président, qui a accompagné, peut être même inspiré en partie le matraquage fiscal des débuts. Trop facile de faire semblant, après, de ne pas y avoir été. Bon vent monsieur Micron mais, de grâce, loin de nous.
Le précédent pouvoir, avec ces anciens et nouveaux visages ? Pas plus, le bilan de tous ces prétendants n’est pas plus glorieux. Ils ont tous pompé dans nos poches tout ce qu’ils ont pu quand ils ont eu les manettes.
Le FN ? C’est douteux. Malgré l’effet positif qu’il exerce en mettant une pression mortifère sur les historiques, on n’entend pas les chefs de ce mouvement nous expliquer comment ils vont désamorcer les pompes fiscales.
Comme sur tant de sujets politiques, le seul pouvoir propre à changer les choses est le nôtre, en direct. Comment ? Par des actions directes comme le règlement en chèque sur papier libre en en gardant une copie par prudence (une forme légale qui met à coup sûr l’administration hors jeu, car elle perd le chèque sans même s’être aperçue qu’elle l’avait reçu), en rejoignant pour agir les mouvements de contribuables qui fleurissent, en votant seulement pour des nouveaux venus sans mandats précédents, ou pour des professionnels du circuit qui auront montré dans leur gestion passée qu’ils savent baisser l’impôt.
Enfin, réveillons-nous, au son d’un nouvel hymne de révolution :
Allons enfants de l’apathie,
Le jour d’y croire est arrivé.
Contre nous de la tirelire
Les videurs sans limites sont dressés
Les videurs sans limites sont dressés
Entendez vous, dans votre épargne
Pomper ces experts du blabla
Ils dépensent à tous de bras,
Et arrosent leurs frasques au champagne.
…
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