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Crise grecque : un sursis à court terme, mais quelles solutions à long terme ?

Engagés dans une course contre la montre pour sauver la Grèce et la zone euro, les Européens ont confirmé aujourd’hui au Conseil européen de Bruxelles leur soutien à la Grèce et ont continué à progresser vers un accord sur les principes d’un nouveau plan de sauvetage, ainsi que sur le déblocage, sous condition, de la prochaine tranche de prêt évitant tout défaut de la Grèce en juillet. Au-delà de ce message de solidarité conditionnelle à la Grèce, le Conseil européen a marqué, sur le fond, un début d’inflexion. De plus en plus d’Européens en sont désormais convaincus : l'Europe ne pourra pas sortir de la crise de sa dette souveraine si elle ne propose pas une solution exhaustive dépassant le cadre du seul donnant-donnant « rigueur contre solidarité ».

Le Conseil européen qui vient de s’achever ce soir à Bruxelles a été, comme les précédents, dominé par l’aggravation de la crise grecque.
Sans surprise, les Européens ont décidé de conditionner le versement d’une nouvelle tranche de 12 milliards d’euros du plan d’aide de 110 milliards accordé en mai 2010 sur 3 ans par l’Europe et le FMI, à l’approbation par le Parlement grec d’un nouveau paquet de mesures d'austérité, qui reposera sur un mix de nouvelles économies budgétaires, de nouveaux impôts et d’accélération du programme de privatisations de 50 milliards d'euros promis par le Gouvernement grec.
 
L’Europe n’avait de toute manière guère le choix : sans ce prêt, la Grèce se retrouverait en défaut de paiement dès courant juillet.
 
Le Conseil européen de Bruxelles marque toutefois un début d’inflexion sur le traitement du dossier. De plus en plus d’Européens en sont désormais convaincus : l'Europe ne pourra sortir de la crise de la dette souveraine si elle ne propose pas une solution exhaustive dépassant le cadre de l'austérité.
L’Europe est en réalité à la croisée des chemins :
 
Entre un scénario du pire, qui verrait un enchaînement d’aides financières successives décidées dans l’urgence, ne permettant pas de calmer les marchés, toute hypothèse de restructuration étant hypothéquée par la peur d’un embrasement général de la zone euro et d’une vaste remontée des taux d’intérêts dans la zone. Ce scénario pourrait nous conduire au pire : la sortie contrainte et forcée de la Grèce de la zone euro, un cataclysme pour l’ensemble des Européens.
 
Et un scénario plus favorable, celui d’une sortie par le haut, dans lequel l’Europe prendrait conscience de l’urgence absolue de construire une nouvelle étape de son intégration, avec l’émission d’eurobonds, une solidarité plus forte entre européens et de nouveaux pas vers l’intégration économique et financière : création d’un ministre des Finances européen, Trésor supranational, et le financement conjoint et solidaire d’une partie des dettes publiques européennes.
Cette position avait été exprimée dès décembre 2010 par Mario Draghi, rejoint par les ministres des Finances luxembourgeois Jean-Claude Juncker, et italien, Giulio Clementi, ainsi que depuis par Guy Verhofstadt et de nombreuses voix européennes[1].
 
Cette voie continue à se heurter pour l’instant aux réticences de la chancelière allemande, Angela Merkel, effrayée notamment par l’impact des eurobonds sur les taux d’intérêts à long terme de l’économie allemande, et à la prudence de la ligne française.
 
Certes l’Europe avance, même si c’est lentement. D’autres progrès ont été enregistrés à Bruxelles sur des questions décisives : le principe d’une contribution des acteurs privés à un rééchelonnement de la dette grecque pour les échéances tombant en 2011, 2012 et 2013 ; la décision de consentir à la Grèce un deuxième paquet d’aides financières, d’un montant plus ou moins équivalent au premier (110 milliards d’euros), et financé comme le précédent par l’Union européenne et le Fonds monétaire international.
 
Mais le risque qui guette l’Europe est de s’aligner sur le plus petit dénominateur commun acceptable à ce stade par ses Etats membres : un rééchelonnement de la dette, qui ne dit pas son nom, en contrepartie d’une nouvelle aide financière qui ne ferait que repousser le problème à plus tard.
 
L’Europe doit avoir le courage de dresser le vrai diagnostic de la crise : si elle veut sortir définitivement du chaos dans lequel elle se trouve plongée aujourd’hui, la zone euro doit être entièrement repensée. Ce qui suppose de proposer une solution exhaustive dépassant le cadre de l'austérité et de travailler aux vraies options : une nouvelle étape de son intégration (davantage de fédéralisme budgétaire, la création d'un marché européen de la dette souveraine), et un rééchelonnement d’ensemble de la dette grecque sous l’égide des mécanismes européens.
 
L’enjeu des prochaines discussions entre européens est bien celui-ci : comment changer l’Europe pour sauver la Grèce ?
 
Pour consulter les propositions de Terra Nova, cliquez sur le lien

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7 réactions à cet article    


  • ja.poirier 29 juin 2011 09:36

    oh oh revenez sur terre , l’euro s’écroule et il divise les peuples ...


    • Roosevelt_vs_Keynes 29 juin 2011 09:45

      « Ce qui suppose de proposer une solution exhaustive dépassant le cadre de l’austérité et de travailler aux vraies options »

      Les indignés espagnols demandent officiellement l’instauration du Glass-Steagall Act au niveau européen (annulation rétroactive des renflouements, annulation de toute dette d’origine spéculative et émission de crédit productif public par les Etats-nations en vue de grands projets).

      Pourquoi n’évoquez-vous pas cette solution réelle « dépassant le cadre » ?

      Par ailleurs, en pleine AG de la Banco Santander en Espagne, des actionnaires ont comparé la politique de Botin à celle d’Adolf Eichmann, qui fut jugé pour crime après avoir tué 6 millions de juifs, et dont la défense fut qu’il «  se contentait de suivre des ordres.  » (voir les vidéos)


      • Alpo47 Alpo47 29 juin 2011 10:28

        Fuck l’europe ! Retrouvons notre liberté .


        • Robert GIL ROBERT GIL 29 juin 2011 10:44

          la crise grecque est le probleme de la dette , et va devenir le probleme de la France, les banquiers y travaillent, voir :

          http://2ccr.unblog.fr/2010/10/16/la-dette-de-la-france/


          • Traroth Traroth 29 juin 2011 16:59

            C’est malheureux à dire, mais si les Grecs veulent éviter de finir comme esclaves, avec leurs filles en train de se prostituer pour vivre (flashback Europe de l’Est dans les années 90-2000), il va falloir qu’ils butent quelques uns de leurs dirigeants. Il faut qu’ils prennent les armes, c’est leur dernière option. Devant la violence du traitement qui leur est infligé, la protestation pacifique n’a plus de poids. Sortez les guillotines !

            Aux armes !


            • brieli67 29 juin 2011 17:25

              il y a urgence :


              demander le sou à ceusses et celles qui leur ont imposer les JO Coca-Cola soit disant historique et centenaire 
              et dans la foulée de saigner les profiteurs immobiliers qui ont participé au festin, des clans politiques de Droite

              enquêter fermement et condamner ceux qui ont allumé les feux de joies et des bois deux années de suite ! immobiliers ou les USA qui veulent rouler un tarmac à la quincaillerie nécessaire aucx prochains conflits au MO

              que la France et l’Allemagne reprennent leurs OVNI obsolètes, armatures d’un autre âge fourgués sur ordre par le Club Bush.
              une grande part du déficit récent : le triplement du budget militaire hellénique !

            • BA 29 juin 2011 18:29

              Le plan d’austérité portant sur la période 2012-2015, nécessaire à la Grèce pour sécuriser une nouvelle aide financière de ses créanciers, a été adopté mercredi par le Parlement grec, selon un décompte des voix réalisé par les journalistes de l’AFP. A 13H02 GMT, le projet avait reçu 151 voix pour sur les 300 que compte le parlement.

               

              http://www.romandie.com/news/n/_ALERTE___Adoption_du_plan_d_austerite_au_pa rlement_grec_290620111506.asp

               

              La première mi-temps vient juste de se terminer.

               

              Score à la mi-temps :

               

              Députés grecs : 1. Peuple grec : 0.

               

              La seconde mi-temps va être intéressante.


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