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Dans un an, il y aura des élections européennes, mais que font les partis politiques nationaux ?

En juin 2009, dans un peu plus d’un an donc, vont se tenir de nouvelles élections européennes qui permettent d’élire les représentants de 500 millions de citoyens européens au Parlement de l’Union européenne. Et les partis politiques nationaux, comme les médias classiques, s’apprêtent à nouveau à faire l’impasse complète sur le débat européen.

Il s’agit de ce même Parlement que les traités successifs, y compris l’actuel traité en train d’être ratifié dans le dos des peuples, chargent de compétences toujours nouvelles, au nom du renforcement de la démocratie européenne ; alors que les partis politiques nationaux, qui ont un monopole de candidature sur les élections européennes, font tout pour que ce Parlement reste docile, au service des exécutifs européens, le Conseil et la Commission.

Pour parvenir à réduire à zéro la voix des 500 millions de citoyens de l’UE que le Parlement européen est censé incarner, ces mêmes partis politiques nationaux continuent, élections européennes après élections européennes, à tout faire pour empêcher qu’il y ait la moindre campagne européenne significative. Ainsi ils peuvent continuer à y envoyer leurs bataillons de retraités de la politique ou de personnalités nationales en quête de sinécure.

C’est pour cela, qu’à un an de la prochaine élection du Parlement européen 90 % des 500 millions de citoyens européens ne savent même pas que ces élections approchent. D’ailleurs, plus de la moitié d’entre eux ne se sont pas déplacés pour voter lors de la dernière édition en 2004. Et, parmi ceux qui ont voté, au moins la moitié ont cru participer à une élection nationale... quand ils se rappellent encore avoir même participé à cette élection.

Des citoyens indifférents et amnésiques élisant des retraités de la politique nationale pour siéger dans une assemblée aux compétences toujours plus grandes soigneusement encadrées par les bureaucrates et les lobbies : voilà, cher citoyen, le bilan qu’on peut tirer de trente années d’élections au suffrage universel du Parlement européen.

Et tout cela se passe à un moment où pourtant jamais la dimension européenne n’aura été plus au cœur de la vie de nos 500 millions de concitoyens, avec l’euro, les OGM, les réglementations en tous genres, l’élargissement, l’immigration, la Turquie, les relations complexes avec Moscou et Washington, l’Otan, les délocalisations, l’éducation linguistique pour nos enfants, les réformes affectant nos systèmes de santé, l’inflation... !

Car, en effet, tout ça, et bien d’autres choses encore, dépend désormais essentiellement de l’UE ; et donc des décisions de ce Parlement endormi qui siège selon les jours à Bruxelles ou Strasbourg, signe d’ailleurs du mépris dans lequel les autres institutions le tiennent. Imagine-t-on le Conseil ou la Commission passer son temps à changer de siège tous les mois ?

Pourtant, souviens-toi cher citoyen, qu’en démocratie, ton pouvoir passe au minimum par le Parlement. Ce dernier est un point de passage incontournable, même pour ceux qui espèrent demain une démocratie plus participative, plus directe. Quand seul l’exécutif règne, appuyé sur ses cohortes de bureaucrates, il est illusoire d’attendre autre chose qu’une pyramide du pouvoir où le citoyen n’est rien d’autre qu’un vague sujet pensant, sans importance, sans influence.

Si on veut donner au citoyen les moyens d’exister collectivement face à l’exécutif et à la machine bureaucratique, alors, l’Histoire n’enseigne pas trente-six mille méthodes : il faut que les citoyens prennent le pouvoir. Et c’est possible par le vote et l’élection.

Le Parlement européen est la « Belle au bois dormant » de la démocratie européenne. Il faut le réveiller. Il a des compétences désormais importantes, mais il lui manque l’énergie, la légitimité et l’indépendance nécessaire pour briser les chaînes des partis nationaux qui l’enserrent et l’empêchent de représenter l’intérêt collectif des 500 millions d’Européens.

Les pseudo « partis européens » siégeant à Strasbourg sont des illusions destinées à camoufler une vérité très simple : les partis nationaux se fichent complètement de l’élection européenne.

Les faits parlent d’eux-mêmes : tous les cinq ans, quand l’élection européenne arrive, leur seul objectif commun est de limiter la campagne au strict minimum de temps (s’ils pouvaient ne pas faire campagne du tout, ils seraient ravis), en investissant le plus petit budget possible... et en y envoyant leurs politiciens qui intéressent le moins les citoyens !

Quel programme attirant ! Et certains s’étonnent encore qu’il y ait plus de 50 % d’abstention ? On peut voir dans ce chiffre la preuve d’un étonnant sens civique des Européens car, franchement, se déplacer tous les cinq ans pour voir un film sans intrigue, sans bons acteurs, sans budget, sans effets spéciaux, sans suspense... ça frôle l’abnégation civique. Les référendums français et néerlandais sur le projet de Constitution européenne, avec leurs forts taux de participation, ont en effet prouvé que l’Europe peut intéresser fortement les citoyens. C’est d’ailleurs ce fort intérêt qui explique la décision des dirigeants européens d’interdire les référendums sur le nouveau traité (et sur les suivants).

Et les pseudo-partis européens comme le Parti socialiste européen, le Parti populaire européen, les Libéraux européens, les Verts européens... ne sont que des habillages cosmétiques sans aucune réalité politique. En effet, qu’y a-t-il de commun entre la droite de M. Sarkozy et celle de Mme Merkel ? Entre le Parti socialiste de M. Zapatero et celui de M. Brown ?

Et comment ne pas parler de tromperie électorale quand, par exemple, les Verts français promettent d’inscrire la reconnaissance du génocide arménien comme préalable à l’entrée éventuelle de la Turquie dans l’UE et qu’ensuite, au Parlement européen, le groupe Verts vote le contraire, car les Verts français y sont minoritaires ?

C’est un petit détail pourtant prévisible que les candidats verts français avaient oublié de préciser à leurs électeurs.

Comme cela se passe d’ailleurs avec toutes ces coalitions de circonstance, qui n’existent que pour l’élection, et qui « apparaissent » par miracle tous les 5 ans aux citoyens européens, avant de disparaître à nouveau pour 5 ans. D’ailleurs, regardez qui dirige aujourd’hui le Parlement européen : une coalition socialiste-conservateur, qui s’étaient pourtant présentés respectivement comme ayant des visions totalement opposées de l’avenir de l’UE. Et qui le sait dans l’opinion publique, presque personne !

Alors, à un an des prochaines élections européennes, cher citoyen européen, sois prévenu, les partis nationaux vont encore une fois t’entuber  : ils espèrent fondamentalement que tu resteras chez toi et que tu contribueras à laisser la démocratisation de l’Union européenne dans les limbes politiques des projets éternels sans avenir. Ils souhaitent profondément laisser l’UE dans les mains des bureaucrates et des lobbies et continuer à pouvoir se débarrasser de leurs élus indésirables en les envoyant à Strasbourg. C’est vrai que c’est plus humain que de les abattre.

Et, pendant ce temps-là, l’avenir de tes enfants, le niveau de tes revenus en euro, l’évolution de ton système de santé, le montant de ta retraite, la libéralisation des services publics, l’ultraréglementation de ta profession, la mainmise des grands groupes industriels sur les fonds européens au détriment des PME... tout cela continuera tranquillement... pendant que le Parlement européen passera sa dixième résolution pour la libération d’Ingrid Betancourt !

Pourtant, si tu n’es pas vraiment satisfait par cette perspective, sache que pour la première fois se construit une alternative à ce monopole des partis nationaux sur l’élection européenne. De simples citoyens, sur le terrain des 27 Etats membres, sont en train de préparer depuis trois ans déjà la candidature du premier mouvement politique trans-européen qui présentera des listes ayant le même nom, le même programme et soutenues par la même force nouvelle politique trans-européenne, Newropeans.

Enfants de l’internet, d’Erasmus, de la chute du Mur de Berlin et de l’euro, sortis du cadre archaïque pro ou anti-européen, ces simples citoyens comme toi cherchent à bâtir la force politique qui va réorganiser l’Union européenne dans les dix-quinze ans à venir pour en faire une vraie démocratie, en mettant ces 500 millions de citoyens au cœur des grandes orientations politiques, diplomatiques, économiques, culturelles et sociales de notre continent.

Leur objectif est simple, mais il constitue un vrai défi historique.

Il y a eu des « fronts républicains » dans le passé, rassemblant momentanément gens de droite et de gauche pour faire triompher la République.

Aujourd’hui ces enfants de l’internet, d’Erasmus, de la chute du Mur de Berlin et de l’euro pensent qu’il est temps de rassembler dans une sorte de front démocratique européen tous ceux qui veulent faire triompher la démocratie au sein de l’immense entité politico-bureaucratique qu’est devenue l’Union européenne.

Et avec Newropeans, c’est ce qu’ils vont faire pour les élections européennes de 2009.

Au moins, cette fois-ci, il y aura un mouvement politique qui se présentera aux élections européennes et qui va tenter de parler des enjeux européens pendant de nombreux mois avant cette élection.

La démocratie, ça commence par le débat. Et c’est bien ce que Newropeans entend commencer à faire dès maintenant.

Au fait, cher citoyen, pour conclure, un petit détail à souligner : sans toi, il n’y a pas de démocratie possible.

Sans toi, les enfants d’internet, d’Erasmus, de la chute du Mur de Berlin et de l’euro risquent de rester coincer dans une Europe sans démocratie. Dommage, non ?

Sauf, bien entendu, si comme les partis nationaux tu t’en fiches aussi et que tu préfères prétendre que via tes partis nationaux tu peux encore avoir encore la moindre influence sur les grandes tendances qui affectent l’Europe et ta vie quotidienne.

Quand tu découvriras que c’est une illusion, tu pourras toujours, ensuite, comme eux, aller mendier à Bruxelles, aux bureaucrates l’autorisation de faire ceci ou cela. Ou, sinon, tu n’auras qu’à te payer un lobby même si c’est un peu cher.

Sinon, bouge-toi. Maintenant.


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4 réactions à cet article    


  • millesime 24 avril 2008 18:44

    Bonjour Monsieur Biancheri

    j’ai à plusieurs reprise cité votre article sur agoravox, mais on voit bien que l’Europe interesse disons peu, de sorte qu’il est bon d’enfoncer le clou, il faut continuer dans cette voie afin que les lecteurs et les français en général s’apperçoivent qu’ils n’ont pas grand chose à attendre des partis politiques nationaux.

    Continuez de vous faire connaitre.

    bien à vous


    • TSS 24 avril 2008 23:14

      comme à chaque elections européennes, pour les politiques Français , ce sera une roue de secours qui leur permettra d’avoir un revenu !!

      de toutes façons ils n’y mettent jamais les pieds


      • ZORBA 26 avril 2008 12:29

        UNE DES RAISONS POUR LAQUELLE LES ELECTIONS EUROPEENNES N’INTERRESSE PAS LES ELECTEURS C’EST QUE L’EUROPE N’EST PORTEUSE QUE DES INTERRETS DES GRANDS CAPITAUX ET AUTRES MULTINATIONALES.

        CETTE EUROPE A ETE BATIE POUR EUX ,ET AU LIEU DE PARTAGER LE MEILLEUR DE CE QUI SEFAITR DANS CHAQUE PAYS ,ON NIVELLE PAR LE BAS LES DROITS ET LES CONQUETTES SOCIALE ,AU MOTIF D’UN EQUILIBRE DE L’ENSEMBLE.

        CETTE EUROPE EST LE RELAIS ENTRE LES INTERRETS DES USA ET DES MULTINATIONALES QUI SEVISSENT ICI.

        IL NE MANQUE PLUS QU’UNE EUROPE DE LA DEFENSE ET LE TOUR EST JOUE AVEC UNE INTEGRATION ET SOUMISSION TOTALE A L’OTAN.

        BIEN SUR LE CITOYEN DEVRAIT S’Y INTERRESSER DE PLUS PRES ET ETRE PLUS EXIGEANT AVEC SES REPRESENTANTS A CONDITION QU’IL REORIENTE CETTE ORGANISATION VERS PLUS DE SOCIAL DE SOLIDAIRE ETC....EN BOUTANT DEHORS LES CHAROGNARDS ET AUTRES VOYOUX ENCRAVATES AVIDES DE LA SUEUR DE CEUX QUI TRAVAILLENT OU QUI VOUDRAIENT TRAVAILLER.


        • JFCAMPION JFCAMPION 27 avril 2008 23:55

          Je m’inscris un peu en faux avec votre analyse pessimiste, certains partis politiques vont se mobiliser pour ces élections et en premier lieu pour mon cas au sein du Nouveau Centre.

          Il y a un manque clair de vision de l’action du parlement européen en France mais les politiques ne sont pas les seuls responsables. Qui s’interesse dans les média aux travaux du parlement ? Par contre la moindre initiative de la commission dans le cas de l’agriculture est largement relayée dans les média.

          L’europe est notre grande chance et c’est le projet du futur pour nos enfants alors soyons positifs et mobilisons nous !!!!

           

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