Débâcle ou raclée pour l’UMP ?
Si la perte de l’Alsace est actée et que le grand chelem s’accompagne d’un score minable de l’UMP, c’est le pauvre Sarko qui devra justifier sa tactique électorale aventureuse devant ses troupes et, surtout, se faire du souci pour 2012.
Décidément les sondages sont bien cruels pour le "président du pouvoir d’achat". A quelques jours du premier tour des élections régionales la raclée phénoménale, si redoutée par l’UMP, paraît aujourd’hui presque inévitable. Même du côté de l’Elysée on semble ne plus y croire, certains "courageux" allant même jusqu’à reconnaître sous le sceau de l’anonymat que la rouste sera sévère.
Pour autant le scrutin ne sera pas dépourvu d’enjeux, et les résultats des 14 et 21 mars, selon l’ampleur de la débâcle, pourraient entrainer de joyeux chambardements du côté de la majorité.
GRAND CHELEM ?
Une carte de France toute rose au matin du 22 mars, c’est le cauchemar qui hante les nuits de Xavier Bertrand, patron de l’UMP, depuis que Martine Aubry a fixé les objectifs du PS pour cette élection. A en croire les dernières enquêtes d’opinion cette perspective réjouissante n’est plus seulement vraisemblable, elle devient probable. Reste à s’entendre sur la nature du grand chelem, sachant que le Languedoc-Roussillon devrait rester entre les mains de l’inénarrable Georges Frêche. Cette région, fief des dissidents socialistes, devra-t-elle être comptabilisée à l’actif de la gauche ou au passif du PS ? Ce qui est sûr, c’est que la cuillère de bois n’échappera pas à l’UMP. Sauf si l’Alsace...
SAUF SI L’ALSACE...
S’il ne reste qu’une seule région à droite au soir du second tour ce pourrait être l’Alsace. Depuis 2004, ce conseil régional est le seul de France métropolitaine à encore être administré par l’UMP. Sur place les sondages ont longtemps été favorables aux écolos, et désespérant pour les amis de Sarko qui cauchemardent à la perspective de perdre ce bastion... n’ayant jamais voté à gauche.
Mais depuis ce week-end l’espoir renaît à droite. Alors que la totalité des sondages donnent le Parti socialiste largement vainqueur avec Jacques Bigot, une étude inattendue réalisée par TNS Sofres pour "Les Dernières nouvelles d’Alsace" prédirait une possible victoire de la tête de liste UMP, le sénateur Philippe Richert. Les autres régions étant ingagnables pour la droite, le sort de l’Alsace sera l’un des enjeux majeurs du scrutin.
ALORS QUEL SCORE POUR L’UMP ?
Mais préserver la "Ligne bleue des Vosges" du péril socialo-communiste et du Front de Gauche ne sera pas suffisant pour sabrer le champagne (ou l’eau minérale, pour Sarko). Dimanche soir le score national de l’UMP atteindra-t-il la barre symbolique des 31% ? A l’Elysée on s’en ronge les ongles d’inquiétude. Ce chiffre, obtenu par Nicolas Sarkozy lors du premier tour de la présidentielle, obsède tant les communicants du Château que les interventions des porte-paroles sur les plateaux télé en dépendront directement. Et on les comprend, les pauvres, sachant que la tactique électorale de Sarkozy repose sur cette manoeuvre acrobatique invraisemblable qui consiste "à faire le plus gros résultat au premier tour", de profiter de l’élan en communiquant sur "les Français qui nous font confiance", puis "d’espérer s’imposer au deuxième".
Mais 2010 n’est pas 2007. Pour assurer son fameux 31% dans un contexte d’impopularité générale, le "président du pouvoir d’achat" a cette fois été contraint de ratisser large en ouvrant ses listes à une multitude de cheffaillons aussi hétéroclites que bigarrés. Pour ces régionales c’est une véritable armée mexicaine qui s’ébranlera derrière l’UMP, en réalité une cohorte toute proche du foutoir ambulant. Nouveau Centre de Morin, MPF de Philippe de Villiers, chrétiens exaltés de Christine Boutin, Radicaux, et même les chasseurs de Frédéric Nihous.
Objectif 31% pour tout le monde, mais aucune réserve de voix pour le deuxième tour, et débâcle assurée. Derrière le rideau de fumée, le néant. Si par hasard la perte de l’Alsace est actée et que le grand chelem s’accompagne d’un score minable de l’UMP, c’est le pauvre Sarko qui devra justifier sa tactique électorale aventureuse devant ses troupes défaites et, surtout, se faire du souci pour 2012.
38 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON