Débat sur l’Identité nationale : polémiques absurdes contre réflexions Centristes de France
Identité nationale : le débat est lancé. S’agit-il d’un dérivatif à visée électorale ou d’une approche absurde par le gouvernement ? Centristes de France propose en 3 points, une approche en adaptée aux enjeux.
Le Ministre de l’Immigration, après avoir mis en œuvre en catimini des expulsions contestables à destination de pays en guerre, tente de s’offrir une virginité en lançant, à la surprise générale, un débat sur l’identité nationale.
Le toujours bien inspiré porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre, justifie ce débat : « La défense de notre modèle culturel et de la « Douce France » chantée par Charles Trenet passent par la redéfinition de notre identité nationale ».
Les dirigeants de gauche tout comme les députés et sénateurs centristes sont empêtrés dans leur malaise pour les uns, dans leur absence d’autonomie pour les autres.
Aussi ce sujet est-il, au pire, une diversion pour occulter les échecs successifs de la politique gouvernementale, ou au mieux une approche absurde d’un sujet ô combien sensible.
Une vaine tentative de diversion
Quand Jean-François Copé, Président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale, soutient que « c’est l’absence de réflexion sur l’identité française qui explique la difficulté que nous avons à ressentir une vraie cohésion sociale », on peut se demander si plus de laïcité, plus d’intégration, plus de liens entre les villes et les campagne sont des solutions pour répondre aux problèmes prioritaires de notre pays que sont le cancer du chômage, l’explosion des déficits et des dettes publics, les retraites qui sont de moins en moins financées, les logements qui manquent toujours plus, le système scolaire de plus en plus inefficace et inégalitaire, etc.
Il est en revanche certain que le fait de débatte et/ou de polémiquer sur le sujet occulterait tous ces problèmes et injustices qui frappent les familles françaises au quotidien et font peser de graves menaces sur les générations futures.
Lancer cette polémique à la veille des élections régionales de 2010 est probablement une tentative de limiter l’effet de sanction sur les candidats de la majorité présidentielle à l’occasion de ces élections.
Egocentrisme, identité renvoie à individualité…
L’identité nationale est un sujet absurde au sens étymologique du terme. Force est de constater que ce qui fonde la cohésion sociale, la capacité à vivre ensemble, n’est pas l’identité, mais la culture. Ainsi, si l’objectif indiqué par Jean-François Copé est le but poursuivi, le débat doit porter sur la culture française et non sur l’identité française.
L’identité, par sa nature intrinsèque, renvoie en effet à une individualité, à ce que l’on est et ce que l’on a de singulier et n’ouvre pas sur autrui. En revanche, ce qui met l’individu en relation avec les autres, c’est ce qui est partagé ensemble ; en l’occurrence, c’est la culture.
Par conséquent, la question posée par le Ministre de l’immigration est un contre-sens absolu.
Enfin, que dire des étrangers qui vivent parmi nous ? Ils n’ont pas de carte d’identité française et, sans possession de ladite carte, ils n’ont pas a fortiori l’identité française. Pourtant, dès lors qu’ils vivent parmi nous, ils doivent apporter leur contribution à la cohésion sociale dans notre pays. Il est donc évident que ce n’est pas une identité qu’ils n’ont pas qui les fera contribuer à la cohésion sociale, mais c’est bel et bien le fait pour eux de partager notre culture ou plus exactement un sentiment de citoyenneté.
Culture, citoyenneté, partage et Histoire
S’il doit y avoir débat, il doit être appréhendé de façon radicalement différente, il doit reposer sur les 3 piliers suivants :
- premièrement, la réflexion prime non sur l’identité, mais sur la citoyenneté et la culture française. Citoyenneté et culture fondent notre sentiment d’appartenance commune à la France que nous en ayons ou non l’identité. Etre français est une construction progressive, notamment par l’acquisition de la culture française telle qu’elle se fait par l’éducation, la formation et/ou la vie en société ;
- deuxièmement, le débat doit porter sur les moyens de communiquer et de faire partager le sentiment de citoyenneté et la culture française dans notre pays et dans le monde ;
- troisièmement, et c’est loin d’être le moins pertinent, cette réflexion et ce débat doivent être complétés par la prise en compte de la perspective historique du sentiment de citoyenneté et/ou d’identité, c’est-à-dire à l’aune de la permanence des cultures régionales et de la nécessité de construire une citoyenneté européenne. C’est ainsi par exemple, qu’on ne pourrait demander à un Breton, un Alsacien, un Corse ou un Occitan de nier sa culture régionale au motif qu’il lui faudrait se fondre dans une identité française comme expression d’une république une et indivisible. Ce serait peine perdue pour beaucoup.
Il y a de facto 2 échelles qu’il faut prendre en compte et qui elles vont dans le sens de l’histoire : le sentiment et la culture régionale d’une part, la citoyenneté européenne d’autre part.
Nous sommes loin de la vision franco-française et de type nationaliste proposée par le Ministre Besson, une absurdité ne serait-ce qu’au regard de l’Histoire !
En somme, nous préconisons de changer de débat ; et, si débat il y a, qu’il s’ouvre au moins sur un des trois piliers qui eux ont un sens :
- la citoyenneté et la culture française,
- les cultures régionales
- et la citoyenneté européenne.
Telle est notre contribution au débat national.
Edmond KAMENI
Président de Centristes de France
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