Déboires de ministres
Le départ précipité de Michèle Alliot-Marie et de Brice Hortefeux

Nicolas Sarkozy a toujours eu un sens très particulier de la République et de la démocratie.
Il dirige la France à sa manière sans se préoccuper des problèmes de la France et des français. Sans tomber automatiquement dans la critique, il faut avouer que sa gestion du Pays est plus que contestable, et personne ne peut nier l’incapacité du Chef de l’Etat à conduire correctement la Nation.
Cependant, le Président Sarkozy qui sait parfaitement manipuler ses proches collaborateurs et en l’occurrence l’ensemble des ministres du gouvernement, arrive avec facilité à faire porter ses propres erreurs sur les autres, c’est-à-dire culpabiliser son entourage politique alors que les fautes lui reviennent en grande partie.
Madame Michèle Alliot-Marie et Monsieur Brice Hortefeux en ont fait les grands frais, chacun par leur maladresse.
Pour MAM, voici plusieurs jours que les rumeurs couraient … Empêtrée dans ses problèmes, essayant de faire face aux critiques de l’opposition, mais aussi de sa propre famille politique, elle espérait bien toutefois traverser la tempête, en attendant des jours meilleurs. Hélas pour elle, la situation s’est détériorée. Au point que les clameurs de démission arrivaient de tous lieux, et en particulier de sa propre majorité, ne laissant à la Ministre des Affaires Etrangères, aucun répit.
Michèle Alliot-Marie coupable ? Et coupable de quoi ? En vérité, de rien !... MAM n’est jamais entrée dans l’illégalité. Elle n’a pas commis de faute particulière. La seule chose que l’on puisse lui reprocher, c’est une imprudence manifeste à un moment donné, et peut-être aussi, un défaut passager de compétence.
Alors, pourquoi « la virer » ? Pour son incompétence comme disent certains ? Et si c’était le cas, il faudrait alors congédier la plupart des membres du gouvernement qui font preuve à chaque instant d’incapacité notoire.
Encore une fois, pour rehausser sa côte toujours en baisse, Sarkozy a voulu afficher son autorité et faire peser le poids de ses propres erreurs sur un « bouc émissaire ». En l’occurrence, c’est MAM qui a fait les frais de l’impuissance du Président de la République à conduire une politique internationale cohérente.
Le plus choquant dans cette affaire, c’est d’avoir nommé à la place de Michèle Alliot-Marie, Alain Juppé. Non pas que Monsieur Juppé soit incompétent certes, mais il n’a rien à faire dans un gouvernement. C’était déjà une erreur de l’avoir mis au portefeuille de la Défense, mais le placer au Ministère des Affaires Etrangères, quelle injure pour la France et pour les autres Pays !
Il ne faut pas oublier que Monsieur Juppé, tout important politique qu’il soit, avait été condamné en 2004 par la Cour d’Appel de Versailles, à 14 mois de prison avec sursis et à une peine complémentaire d’un an d’inéligibilité, pour « prise illégale d’intérêt » dans une affaire d’emplois fictifs à la Ville de Paris. Sans oublier auparavant en 1995, la triste affaire de l’attribution abusive de logements dont bénéficiaient les enfants et la famille d’Alain Juppé…aux frais de la République c’est-à-dire à ceux du simple contribuable comme vous et moi.
Alors, Monsieur Juppé est-il vraiment digne de représenter la France ? Certainement, pas autant que Madame Alliot-Marie qui n’a jamais été condamnée pour quoi que ce soit. Alors, quand les médias de France Télévision (France 2 et France 3) nous abreuvent sans cesse que Monsieur Alain Juppé et devenu l’homme fort du gouvernement, je considère que c’est une grave insulte tout d’abord pour François Fillon, Premier Ministre, et ensuite, pour tous les autres ministres que Sarkozy considèrent comme de vulgaires « porte-serviettes » ou « porte-flingues » comme le disait un certain Michel Audiard.
Pour conclure, je précise que si je ne suis pas un « fan » de Madame Alliot-Marie, ni du gouvernement ou de ses ministres, je regrette que MAM ait été mis à la porte comme une malpropre, sans aucune délicatesse et en toute ingratitude. Elle ne méritait pas cela…
Quant à Brice Hortefeux qui n’a jamais fait preuve de grande efficacité certes, il n’est sans doute pas moins compétent que son successeur dont le passé ne permet pas de croire encore qu’il détient les qualités nécessaires pour réinstaurer la sécurité dans le Pays.
Alors pourquoi le « virer » lui aussi d’une manière si brusque ? C’est incompréhensible !
Le Chef de l’Etat joue vraiment au dictateur, voire au « Roi Soleil » qui a tous pouvoirs sur ses semblables selon son « propre bon plaisir ». L’Elysée est devenu Versailles où les caprices du prince varient selon ses humeurs et la « tête des courtisans ».
Mais où se situe la dignité d’un Président de la République qui agit de la sorte ? Par le passé, aucun de ses prédécesseurs n’a eu un tel comportement.
Mais il ne faut guère s’étonner : la courtoisie, la civilité, l’élégance, la bienséance ou la galanterie sont sûrement des mots qui ne font pas partie du savoir-vivre de Monsieur Sarkozy !
Nous nous étions aperçus antérieurement. Aujourd’hui, nous en avons désormais la certitude.
Pierre-Alain Reynaud
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